saints sans le savoir
Il existe toujours sur terre quatre mille personnes qui sont des saints sans le savoir… Des âmes loyales, douces, désintéressées, douées d’une intuition naturelle du bien et d’une inclination naturelle à le rechercher, soutien et réconfort de ceux qui goûtent la bénédiction de leur compagnie, et qui lorsqu’elles s’en sont allées, sont peut-être canonisées dans le cœur d’un ou deux qui les aimaient…
René Barjavel, La charrette bleue, 1980
La mélodie de Jenny de Tsukasa Hôjô
Les éditions Ki-oon ont l'excellente idée d'éditer les histoires courtes de Tsukasa Hôjô fort célèbre dans nos contrées pour être l'auteur de "City Hunter" sous le titre: "Les Trésors de Tsukasa Hôjô". Un titre qui n'est pas usurpé car à lire le premier volume, "La Mélodie de Jenny" ces histoires courtes me paraissent beaucoup plus intéressante que la série qui l'a rendu mondialement célèbre. Ces mangas, loin d’être des œuvres de jeunesses sans intérêt, sont des histoires courtes, souvent émouvantes et touchantes. Le dessin est égal à celui que l’on connaît, mélange de réalisme et de mimique comiques, ce qui est très courant dans le manga et desarçonne souvent le public occidental.. Dans la plupart, Tsukasa Hôjô y adopte un ton bien plus sérieux que dans « City Hunter », même si certains passages ont des ressorts comiques éculés (enfin pour moi assez hermétique à l'humour en général et très souvent à l'humour japonais) qui permettent de ne pas se couper des fans de la première heure.
Premier titre de la collection sortie en juillet 2013, « La Mélodie de Jenny » nous plonge au cœur des tragédies liées à la Seconde Guerre mondiale. Le livre est composé de trois histoires courtes.
« Aux confins du ciel, dans la tourmente de la guerre » : le destin tragique d’un jeune garçon voulant devenir pilote tout comme son frère. La guerre en décidera autrement, sa première mission, devenir kamikaze et donc sacrifier sa vie, en vain, pour son pays.
« La Mélodie de Jenny » est la nouvelle qui donne le titre au recueil. C'est un chef d'oeuvre du manga. Il s'inscrit dans la lignée de cet autre chef d'oeuvre, au cinéma cette fois, "Le tombeau des luciole". Nous sommes à la toute fin de la guerre, le Japon subit les bombardements intensifs des américains. un musicien américain marié à une Japonaise depuis 10 ans tente de regagner sa famille à Tokyo. Il s'est évadé du camp où il était relégué Il a taillé une flûte dans un bambou, afin de jouer le morceau qu’il a composé pour les sept ans de sa fille jenny. Accompagnés de quatre enfants errants, ils longent la voie de chemin de fer pour arriver à leur destination...
Les manga prenant comme thème ou décor la deuxième guerre mondiale ne sont pas très nombreux en raison de la culpabilité japonaise vis à vis de cette période. Ils sont encore moins nombeux en France car les mangas "révisionistes", il y en a, comme existe des bandes dessinées chinoises violemment anti japonaises, ne sont pas traduites. On peut citer néanmoins, Zipang, Tsubasa, L'ile des téméraires , Zéro pour l'éternité.
« American Dream » : un jeune japonais, champion de baseball, rêve d’une carrière américaine. De passage aux USA, il va voir son rêve se réaliser, mais la haine envers les Japonais, déjà présente, compromet son destin.
Ces trois histoires nous montrent bien comment des destins prometteurs peuvent être brisés par la guerre. Tsukasa Hôjô, avec son trait réaliste, arrive à nous émouvoir et sait évoquer avec justesse ces morceaux de vie.
Quelle chose étonnante que la lecture qui abolit le temps
Quelle chose étonnante que la lecture qui abolit le temps, transvase l’espace vertigineux sans pour cela suspendre le souffle, ni ravir la vie au lecteur ! On est emporté sur un tapis volant. Le bonnet enchanté de Fortunatus vous coiffe la tête. On se croit invisible, absent, bien qu’étant partout présent, fébrile, ce livre à la main, que l’on dévore, que l’on mange des yeux, comme une opération de magie blanche, pour se nourrir l’esprit. Et la lecture est en effet une opération magique de la conscience qui révèle une des facultés les plus méconnues de l’homme et qui lui confère un grand pouvoir : la faculté de bilocation et le pouvoir de s’isoler, de s’abstraire, de sortir de sa propre vie sans perdre contact avec la vie, bref de communier avec tout, même quand on ne croit plus à rien.
Blaise Cendrars, L’Égoutier de Londres (nouvelle parue dans Histoires vraies), 1937
Teddy un film de Christopher Banks
Réalisation: Christopher Banks, scénario: Christopher Banks
Avec: Brian More, Chris Tempest, Alan Granville
Résumé:
Le londonienTony (Brian Moore) a parcouru plus de 10 000 milles pour aller au fin fond de la Nouvelle-Zélande rurale pour des vacances avec son ex, Neil (Chris Tempest) l'homme qui l'a abandonné pour une vie de l'autre côté du monde. Alors que Tony espère raviver sa relation avec Neil cela se complique à cause du nouvel ami de Neil, Phil (Alan Granville). Un viel ours en peluche va au final être l'arbitre du destin de ce trio...
L'avis critique:
Treize minutes c'est court et pourtant cela suffit à Christopher Frank pour faire naitre chez le spectateur de son film une émotion poignante, surtout si l'on porte un amour immodéré, comme c'est mon cas à son "ours" en peluche. D'autant que le film est parfaitement éclairé et superbement joué par le trio d'acteurs, surtout par Brian Moore.