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Dans les diagonales du temps
13 avril 2020

Dessin de Michel Gourlier pour les piste de l'ombre de Serge Sir

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

la source de ces scans de Gourlier est: www.erosinarcadia.blogspot.fr . Un site à visiter de toute urgence.

 

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13 avril 2020

Izzet Ziya 1880-1934

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13 avril 2020

La rivière, un film de Tsai Ming-Liang

  

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Taiwan, 115mn 1996



Réalisation: Tsai Ming-Liang, scénario: Tsai Ming-Liang, Tsai Yi-chun et Yang Pi-ying,

avec: Lee Kang-Shen, Miao Tien, Lu Shiao-Ling, Ann Hui, Chen Chao-Jung, Chen Shiang-Chyi, Yang Kuei-Mei

  

Résumé

  

Hsiao-Kang, un jeune homme désoeuvré, accompagne une amie sur le tournage d'un film. La réalisatrice filme une scène où un cadavre flotte dans un fleuve pollué. Mécontente du mannequin utilisé, elle demande au jeune homme de le remplacer. Il accepte. Le lendemain Xiao-Kang ressent de violentes douleurs dans la nuque et aux épaules. Rien ne le soulage, la douleur s'amplifie et il est sur le point de devenir fou.

  

Avis critique

  

Hsiao Kang, ce qui veut dire petit Kang, c’est donc le surnom amical (tendre?) de Lee Kang-Sheng, croise une ancienne copine (Chen Shiang-Chyi) au milieu d’un escalator: <<Tiens, salut qu’est ce que tu fais là? -début à la Rohmer. Petit Kang, désoeuvré, accompagne la dite copine sur un tournage de film auquel elle participe. Ce tournage à lieu au bord d’une rivière -le titre-. Là Ann Hui, un peu la marraine du cinéma taiwanais, dans son propre rôle (elle est la réalisatrice de ”Boat people”, ”Song of exile”...), a bien des problèmes avec son tournage. Le mannequin qui doit figurer un jeune noyé emporté au fil de la rivière est peu réaliste et ne fait pas illusion. Elle repère le beau Hsiao Kang, il est encore beau à ce moment du film, il n’a pas encore été martyrisé par Tsai Ming-Liang, et lui propose de remplacer le mannequin. Après quelques hésitation le garçon accepte, et le voilà en noyé au sortir d’un égout à la grande satisfaction de la cinéaste. Dès la fin de la prestation la copine l'emmène puant et trempé dans sa chambre d'hôtel pour qu’il se lave. Ce qui nous vaut une sensuelle scène de douche dont le réalisateur à le secret. Hsiao Kang pousse le souci d’hygiène jusqu’à se récurer à l’aide d’une brosse à dent. Tsai Ming-Liang est un réalisateur hygiéniste! Hsiao Kang et sa copine font l’amour, une première pour Lee Kang-Shen dans les films de Tsai Ming-Liang et une première hétérosexuelle. Dans ”Les rebelles” il n’en était qu’au voyeurisme chaste, dans ”Vive l’amour” il atteignait l’onanisme, il faut donc arriver à la rivière pour qu’il est une relation physique, qu’il y ai contact entre les corps. Tsai Ming-Liang fait suivre la scène érotique entre les deux jeunes gens par celle où l’on voit un homme (on apprendra plus tard que c’est le père de Hsiao Kang) caressant un garçon dans un sauna.

  

La Rivière image, 1/12

 

Bientôt un violent torticolis fait souffrir le garçon. Nous découvrons la famille de Hsiao Kang Où plutôt nous comprenons après presque une heure de projection que les trois personnages principaux du film forment une famille. Le spectateur qui aura déjà vu ”Les Rebelles” s’en sera douté puisque ”La rivière” reprend les acteurs qui jouaient les parents de Lee Kang-Shen dans le précédent film. ”La Rivière” est une sorte de suite aux ”Rebelles”. Visiblement quelques années ont passé depuis ”Rebelles”. Le père ne conduit plus son taxi; il est à la retraite. La mère travaille toujours dans une gargote. ”La rivière” met en abyme la vérité des relations familiales esquissées dans ”Rebelles”. Si ”La rivière” est une oeuvre qui résonne plus profondément, c’est qu’elle parvient à maintenir chez les spectateurs un équilibre magistral entre incompréhension et sympathie pour le personnage du père. Le cinéaste s'explique sur la récurrence des acteurs dans ses films: << J’aime utiliser le même groupe de gens, mais pour chaque acteur, il y a une raison différente et complexe. Je ressens une certaine responsabilité envers Chao-Jung et Kang-Shen, parce que c’est moi qui les ai amenés au métier d’acteur, et ce n’est pas une situation très enviable, en raison du marasme de l’industrie du cinéma à Taiwan. Si l’on prend Miao Tien, il a joué dans plus de cent films et son jeu est très stylisé. Mais j’ai découvert que dans la vie réelle, il a un sacré naturel, un grand sens de l’humour et même une certaine inquiétante étrangeté qui n’apparaissait pas jusqu’alors sur l’écran. Ca m’a vraiment emballé de découvrir ces traits de son caractère, et après avoir travaillé ensemble sur un téléfilm: ”La dot de Hsio Yueh” en 1991, je me suis juré d’écrire quelque chose pour lui. Pour ”La rivière j’ai changé la fin à cause de la fenêtre de l'hôtel où j’ai tourné la dernière scène. Originellement, Xiao-Kang se réveillait, et son père était parti acheter le petit déjeuner. Il regardait par la fenêtre et voyait son père disparaître dans la foule d’un marché traditionnel. Mais dans la chambre où nous tournions, la fenêtre s’ouvrait sur un balcon, donc j’ai changé la fin. Quelque fois , Dieu nous donne un petit coup de pouce.>> Pour bien comprendre les propos du réalisateur et même son film, il n’est pas inutile de savoir que le père est joué par Miao Tien, macho magique et super star du cinéma de Kung-Fu hongkongais dans les années 60, et que le metteur en scène a du obstinément le convaincre d’accepter cette dangereuse résurrection. A cette image, cette ”Rivière” imaginée par Tsai est parsemée de mines flottantes, de signaux dont on ne perçoit les prophéties qu’après un étrange décalage, d’ambiances indécidables où se distille un cinéma frais et pourtant morbide, la grande douceur du ton cachant des vertiges à chaque plan, ou presque, et laissant finalement le goût d’une tendresse carnassière...

 

 

C’est un précis de décomposition que cette famille. L’appartement familial, lui même est atteint, une fuite? venant de l’étage du dessus inonde les pièces. Le père (Miao Tien) retraité tue son ennui en draguant les gigolos dans les galeries marchandes et les saunas. La mère (Lu Shiao-Lin) travaille dans une immense cantine à la lumière blafarde et avant de rejoindre son ”foyer” fait un détour pour visiter son amant qui préfère regarder vautré sur son canapé des vidéos pornos dont il fait le commerce que d’honorer sa maîtresse. Bref, la chair est triste. Aux liens défait du récit répondent les liens non moins défaits de la famille. Quand a Hsiao Kang on dirait qu’il laisse la douleur l’envahir, meubler le néant de son existence. Cette douleur mystérieuse (on peut penser qu’il a contracté dans les eaux putrides de la rivière, à moins que ce ne soit le cinéma qu’il l’est contaminé) dont le film ne nous donnera pas la nature semble contaminer tout le corps de l’éphèbe. Sa tête ne se tient plus droite, ses membres ne lui obéissent plus, il devient une sorte de pantin désarticulé comme abandonné par son manipulateur. Mais elle réveille aussi l'intérêt de ses parents pour cet ectoplasme de garçon dans ses immaculés habits blancs. Le désir de cinéma de Tsai Ming-Liang se nourrit pour l’essentiel du démantèlement du corps de son personnage et donc de son acteur.”La rivière” n’a de cesse de faire regresser ce corps à l’état de pantin. Tsai Ming-Liang ne montre que des corps en souffrance. Celui du fils, mais aussi celui de la mère, qui se tord de désir au chevet d’un amant qui ne veut pas d’elle, ou celui du père qui cherche dans les bras de jeunes garçons dragués dans des saunas un lien filial qu’il n’a pas pu construire avec son fils. Autant dans toute la première partie du film les deux parents semblent complètement indifférent à l’existence de leur fils, autant ensuite ils font preuve d’un acharnement thérapeutique pour essayer de le guérir. La sollicitation tourne au trivial comique lorsque la mère prête à son fils son vibromasseur phallique pour que le garçon se masse...le cou! Le comique n’est pas absent de ”La rivière” particulièrement lors de la première rencontre sur l’écran entre le père et le fils. Hsiao Kang qui commence à ressentir une douleur au cou, dépasse son piéton de père, sans le voir, avec sa moto, presque aussitôt, il tombe de l’engin. Le père se précipite pour l’aider mais il se heurte au mutisme du garçon (on ne connait pas alors les relations entre les deux hommes, le père pourrait être un simple passant qui aide un inconnu). Suit une suite de postures presque clownesques, pour finir ils se retrouve tout les deux sur la moto, le père soutenant le cou de son fils d’une main tandis que de l’autre il cramponne une longue plaque de plastique ondulé qui devrait canalisé la fuite d’eau obsessionnelle. Ce moment de burlesque gestuel s’apparente au cinéma de Kitano, auquel ”Rebelles” faisait également penser mais cette fois par l’homo-érotisme des relations entre les deux voyous qui étaient proches de celles qu’entretenaient les deux héros de ”Kid return”. On peut y voir aussi un souvenir de Chaplin sur lequel Tsai Ming-Liang écrivit sa première critique de cinéma.

 

Unknown

Il y a tout un pan du cinéma de Tsai Ming-Liang que le spectateur occidental appréhende mal. C’est son rapport avec les lieux que le cinéaste filme. Tsai Ming-Liang est un cinéaste strictement urbain, il n’explore pas avec amour la campagne Taiwanaise comme le font Hou Hsiao-Hsien, Wu Nien-Jen ou encore Lin Cheng-Sheng. Sa pratique de la ville de Taipei est une pratique de piéton, on peut penser que la remarquable scène du restaurant est une expérience vécue par Tsai Ming-Liang: Miao Tien, attablé seul dans un vaste restaurant, il capture le regard d’un jeune homme (Chen Cuao jung qui dans ”Rebelles” puis dans ”Vive l’amour” est l’objet de fascination du fils est dans ”La rivière” devenu un objet de séduction pour le père; Hsiao Kang croisera, frôlera même le garçon qu’il ne connait pas. Cette scène souligne que ”La rivière” n’est pas une suite stricto sensu aux ”Rebelles”) qui déambule le long de la vitrine. Miao Tien se lève pour rejoindre le garçon dans la galerie commerçante mais il a disparu, des pas résonnent mélangés à la musique qui émane du restaurant, (Tsai Ming-Liang n’utilise pas de musique de film, mais utilise la bande son, très soignée à l’instar d’un Godard); le jeune homme sort de l’encoignure où il s’était dissimulé, va nonchalamment à sa rencontre, puis le dépasse et marche vers la caméra; puis Miao se rapproche et l’on assiste à une sorte de parade de séduction entre mâles. Mais son regard n’est pas seulement sensuel, il est aussi politique sur une ville qui comme toutes les grandes métropoles asiatiques ne cesse de se bouleverser sous la pression de la spéculation immobilière qui détruit l’urbanisme traditionnel. On voit bien que le cinéaste est tombé amoureux des vieux quartiers de sa ville d’adoption avec leurs contre-allées et leurs rangées d’échoppes.

 

Le mal mystérieux aura ressoudé la famille. Ils le trainent de masseur en prêtre, de guérisseur en acuponcteur, ce qui permet au metteur en scène d’exercer son sadisme sur le jeune acteur (on pense à la relation d’Alfred Hitchcock avec Tippi Hedren sur le tournage des ”Oiseaux, est-ce nourri par le même désir physique inassouvi du réalisateur pour son interprète?), à la fin du film le beau Lee Kang-Shen n’est plus qu’un zombi au corps martyrisé, à la tête rasée. Le malheureux garçon ressemble alors au mannequin dont il a pris la place au début du film.

 

 

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La fin du film est à la fois mystérieuse et ouverte. Nous suivons en parallèle la mère qui stoppe la fuite en pénétrant par escalade dans l’appartement vide d’au dessus (à ce sujet il est curieux de constater que c’est la seule qui semble savoir se déplacer de bas en haut, elle seule aura l’idée de monter chez le voisin absent pour fermer le robinet qui fuit.) , en fermant le robinet de l’évier, source de l’inondation et le père qui masturbe son fils dans un sauna, la coïncidence est un peu improbable d’autre part rien ne nous laissait deviner que le fils était attiré par les hommes, (le sexe masculin n’est il pas aussi un robinet? On pisse beaucoup dans les films de Tsai Ming-Liang) mais chacune des deux personnes ignorent (?) l’identité de l’autre. L'art du récit cinématographique de Tsai Ming-Liang doit très peu à la scénarisation. Il parvient à cueillir très vite le spectateur en ne lui donnant pourtant qu’un minimum d’informations sur ce qu’il est en train de voir. La scène fonctionne en miroir avec celle où le père est assis derrière son fils sur la moto, lui tenant la tête pour le soulager. Dans le sauna aussi l’ainé est derrière le garçon mais cette fois c’est son sexe qu’il tient et qu’il soulage. Un très beau plan éloigne cette scène du naturalisme; après que le père ai fait jouir le fils dans la cabine obscure du sauna, surgit du fond cadre un long morceau de papier hygiénique blanc, un surgissement presque fantastique, presque effrayant, presque clinique, chez Tsai Ming-Liang aussitôt le rapport sexuel consommé il doit être effacé d’où les multiples scènes de récurage dans son cinéma. Mais l’inceste (Le mot n’est jamais prononcé, il faut dire que Tsai n’est en rien un cinéaste du dialogue, les personnages sont quasi muet tout le long du film) père-fils est le grand sujet autant tabou qu’inédit du film. Il est aussi difficile de parler d’un film comme ”La rivière” sans se perdre dans les méandre de l’interprétation symbolique, car le film fonctionne comme une gigantesque allégorie, en forme de trompe l’oeil, de dédale de rue et de couloirs où se croisent une poignée de gens ”aveugles”. Son effet miroitant, tout en surface, en fait la métaphore d’un monde aquatique sourd et claustrophobique dont on peut cependant dépister les réseaux qui se ramifient autour de l’eau.

En tournant son film presque exclusivement en de très longs plans-séquences, auxquels il réussit à imprimer un mouvement interne, une pulsation qui est propre à chacun d'eux.Il parvient aussi a donner une expréssivité maximale à chacun de ses plans. Sans aucun effet de montage, sans musique, réunissant rarement plus de deux personnages dans le même champ, le cinéaste crée une atmosphère irrespirable qui nous renvoie à nos angoisses les plus sourdes. Ainsi « La rivière » parvient à sublimer la solitude et la misère sexuelle par un parti pris esthétique aussi puissant que retenu. Ce style méticuleux, calculé, irradie une intensité constante.

  

 

 

 

13 avril 2020

Le chef de Nobunaga de Takurô Kajikawa & Mitsuru Nishimura

 

Le chef de Nobunaga de  Takurô Kajikawa &amp; Mitsuru Nishimura
Le chef de Nobunaga de  Takurô Kajikawa &amp; Mitsuru Nishimura

Le voyage dans le temps est un ressort scénaristique qu'il n'est pas rare de rencontrer dans les mangas. Il a même donné quelques chef-d'oeuvre comme "Zipang", "Jin" ou encore le très célèbre "Quartier lointain" de Taniguchi.  Cette fois c'est un cuisinier qui se trouve propulsé, comment et pourquoi on ne le sait pas, à la période Sengoku (XVIe siècle de notre ère) période dite du pays en guerre. Elle porte bien son nom. Le Japon n’est pas encore unifié et le terrible Nobunaga va jouer un rôle capital pour la création de l'état japonais. Sa rencontre avec un cuisinier venant du futur va changer le cours de l’histoire.

 

La recherche des aliments est cruciale.

La recherche des élements qui vont permettre au chef d'élaborer ses plats est est cruciale.

 

 

le chef de nobunaga bataille

 

 

L’histoire débute alors que deux hommes en costume de cuisiniers, semblant sortir d’un grand hôtel contemporain, sont poursuivis par des soldats du moyen-âge japonais. L’un y perdra la vie alors que l’autre, plus jeune, réussira à se sauver en plongeant dans l’eau d’une rivière. L'infortuné est recueilli par un jeune forgeron. Il se rend compte rapidement qu’il a perdu la mémoire. Les seuls souvenirs qui lui reviennent en tête sont liés à la cuisine. Ayant instinctivement attrapé une anguille lors de son bain forcé, il se met à la cuisiner. Il réussit à rendre ce met succulent en le travaillant selon une recette contemporaine, et donc novatrice pour l’époque. Ce don pour les techniques culinaires finit par s’ébruiter et Oda Nobunaga, seigneur de la région, décide de l’employer comme chef cuisinier en remplacement de sa propre équipe.

 

 

 

 

 

Bien que la trame de départ soit basée sur le voyage dans le temps de cet homme ordinaire, ce fait est rapidement occulté. Aucune explication n’est donnée. En effet, quoi de plus naturel que de se retrouver 500 ans en arrière. Ce préambule farfelu passé, l’histoire se concentre sur la cuisine et son évolution à travers les âges. Mais on ne reste pas non plus toujours derrière les fourneaux, les représentations des bataille sont impressionnantes de réalisme. Un peu comme comme le Lucius de « Thermae Romae » qui amène les bienfaits des bains modernes dans la Rome antique, Ken amène le savoir-faire de notre époque en matière de raffinement gastronomique à ces peuplades barbares qui sont ses ancêtres. En plus de parfaitement connaître de nombreuses techniques de cuisine, il a, semble-t-il, un attrait tout particulier pour l’Histoire. Il peut même anticiper ce qu’il va se passer, puisque l’unification du Japon par Nobunaga est une période extrêmement importante pour ce pays. A mesure que ce déroule l'histoire, il se pose la question récurrente dans ce genre de récit: va-t-il changer l'Histoire. Toutefois il semble moins angoissé par cette question que le médecin de "Jin", il faut bien admettre qu'il est plus difficile pour un cuisinier d'influer sur le cours de l'Histoire que pour un médecin. Le seul défaut important de ce manga passionnant est instructif est qu'il fait tout de même beaucoup penser à Jin et que ce dernier lui est supérieur. Outre le fait que chacun des héros de ces deux mangas sont projeté dans le passé, il le sont tous deux à des périodes troublées pour le pays du soleil levant. Jin à la fin du shoguna et notre cuisinier au moment de l'unification du Japon.

 

 

 

 

Il est amusant de voir comment la cuisine peut avoir un rôle aussi primordial dans le moral des troupes et la diplomatie. Nobunaga, dans cette histoire, semble avoir compris que les hommes se manipulent également par le ventre. Il arrive ainsi à découvrir les intentions sincères de missionnaires portugais venus évangéliser le Japon. Il fera succomber le shogun grâce à ses mets délicats et, surtout, travaillés de manière novatrice avec le peu d’ingrédients disponibles à l’époque. Chaque combat, culinaire, auquel Ken participe est un moyen de mettre en avant une technique ou des ingrédients banals, transcendés par son savoir-faire. Ken est un véritable McGyver  de la cuisine. Il doit composer avec le fait que certains ingrédients (comme la pomme de terre) ou certaines techniques (la découpe d’anguille par exemple) ne sont pas encore connues à l’époque où il se trouve. Mais Lorsqu'il lui manque un ingrédient, il réussit toujours par le remplacer par des subterfuges sidérants.

 

 

 

 

En plus d’être un bon divertissement, ce manga regorge de faits historiques et de conseils culinaires. Chaque plat est détaillé dans ses ingrédients, sa technique, ses termes et surtout son évolution à travers le temps. On est cependant loin d’un livre de recettes, le propos n’est absolument pas de reproduire la cuisine de ce jeune chef. Très riche en informations, la traduction française apporte en plus de nombreux hors-textes permettant d’en savoir beaucoup plus sur les spécificités de la cuisine japonaise et sa culture culinaire atypique, pour nous occidentaux.

 

 

 

 

En plus de s’inspirer de faits historiques, Takurô Kajikawa a également apporté un soin tout particulier aux représentations de cette époque. Les protagonistes, souvent des figures historiques, sont fidèlement dessinées. Son dessin réaliste donne vie à ces héros du passé dont nous ne connaissons les traits que par le biais de gravures d’époque. Il en est de même pour les bâtiments, la campagne ou les vêtements. L’importante recherche historique des auteurs est à souligner.

 

 

Si on fait abstraction du côté surréaliste du déplacement temporel, ce manga se révèle être une histoire extrêmement prenante et riche. La construction dramatique du scénario sait tenir le lecteur en haleine avec, pourtant, un postulat de base assez commun : la préparation culinaire. Il faut préciser que le scenariste est aussi cuisinier. Il s'agit de Mitsuru Nishimura également scénariste de Hell’s Kitchen. Les dialogues sont aussi un des points forts du titre: percutants et chargés de sens, ils colorent le récit avec un rythme idéal entre les moments de tension et les respirations où l'on découvre un peu mieux les protagonistes, leur passé, leur volonté et leurs espoirs. 

 

 

L’art de faire un dessin qui donne faim !

L’art de faire un dessin qui donne faim !

 

Le Chef de Nobunaga est donc un habile mélange entre fiction et réalité. Suite à son succès retentissant (1,2 million d’exemplaires sont déjà vendus au Japon! Le premier tome y est sorti en 2011. A ce jour 11 volumes sont parus au Japon alors que la France n'en est qu'au tome 5), cette série a été adaptée en série à la télévision japonaise. Une seconde saison est d’ores et déjà prévue pour le mois de juillet 2014, fait rare pour un titre de ce genre. 

 

le chef de nobunaga live

 

Ce titre permet une immersion passionnante et instructive dans le Japon d’autrefois. On ne peut que souligner l’imagination de l’auteur et l’imprévisibilité du scénario : impossible de ne pas être passionné ou de s’ennuyer ! Son ton, son graphisme et sa mise en scène permettent à tout type de lecteur de pouvoir s’y plonger sans a priori. Une œuvre à conseiller à tout amateur de culture japonaise.

 

Le voyage dans le temps est un thème régulièrement employé en mangas. Une personne de notre époque revient généralement aux alentours de l’époque Edo afin d’utiliser son savoir-faire contemporain et enrichir le passé. Cette histoire se situe juste avant, à la période Sengoku (XVIe siècle de notre ère). Le Japon n’est pas encore unifié et le terrible Nobunaga va jouer un rôle capital pour la politique du pays. Sa rencontre avec un cuisinier venant du futur va changer le cours de l’histoire.

L’histoire débute alors que deux hommes en costume de cuisiniers, semblant sortir d’un grand hôtel contemporain, sont poursuivis par des soldats du moyen-âge japonais. L’un y perdra la vie alors que l’autre, plus jeune, réussira à se sauver en plongeant dans l’eau graliable d’une rivière. Recueilli par un jeune forgeron, il se rend compte qu’il a malheureusement perdu la mémoire. Les seuls souvenirs qui lui reviennent en tête sont liés à la cuisine. Ayant instinctivement attrapé une anguille lors de son bain forcé, il se met à la cuisiner. Il réussit à rendre ce met succulent en le travaillant selon une recette contemporaine, et donc novatrice pour l’époque. Ce don pour les techniques culinaires finit par s’ébruiter et Oda Nobunaga, seigneur de la région, décide de l’employer comme chef cuisinier en remplacement de sa propre équipe.

 

 

Bien que la trame de départ soit basée sur le voyage dans le temps de cet homme ordinaire, ce fait est rapidement occulté. Aucune explication n’est donnée. En effet, quoi de plus naturel que de se retrouver 500 ans en arrière. Ce préambule farfelu passé, l’histoire se concentre sur la cuisine et son évolution à travers les âges. Un peu comme comme le Lucius de « Thermae Romae » qui amène les bienfaits des bains modernes dans la Rome antique, Ken amène le savoir-faire de notre époque en matière de raffinement gastronomique à ces peuplades barbares qui sont ses ancêtres. En plus de parfaitement connaître de nombreuses techniques de cuisine, il a, semble-t-il, un attrait tout particulier pour l’histoire. Il peut même anticiper ce qu’il va se passer, puisque l’unification du Japon par Nobunaga est une période extrêmement importante pour ce pays.

 

 

 

 

Il est amusant de voir comment la cuisine peut avoir un rôle aussi primordial dans le moral des troupes et la diplomatie. Nobunaga, dans cette histoire, semble avoir compris que les hommes se manipulent également par le ventre. Il arrive ainsi à découvrir les intentions sincères de missionnaires portugais venus évangéliser le Japon. Il fera succomber le shogun grâce à ses mets délicats et, surtout, travaillés de manière novatrice avec le peu d’ingrédients disponibles à l’époque. Chaque combat, culinaire, auquel Ken participe est un moyen de mettre en avant une technique ou des ingrédients banals, transcendés par son savoir-faire.

 

 

 

 

En plus d’être un bon divertissement, ce manga regorge de faits historiques et de conseils culinaires. Chaque plat est détaillé dans ses ingrédients, sa technique, ses termes et surtout son évolution à travers le temps. On est cependant loin d’un livre de recettes, le propos n’est absolument pas de reproduire la cuisine de ce jeune chef. Très riche en informations, la traduction française apporte en plus de nombreux hors-textes permettant d’en savoir beaucoup plus sur les spécificités de la cuisine japonaise et sa culture culinaire atypique, pour nous occidentaux.

 

 

 

En plus de s’inspirer de faits historiques, Takurô Kajikawa a également apporté un soin tout particulier aux représentations de cette époque. Les protagonistes, souvent des figures historiques, sont fidèlement dessinées. Son dessin réaliste donne vie à ces héros du passé dont nous ne connaissons les traits que par le biais de gravures d’époque. Il en est de même pour les bâtiments, la campagne ou les vêtements. L’importante recherche historique des auteurs est à souligner.

 

Si on fait abstraction du côté surréaliste du déplacement temporel, ce manga se révèle être une histoire extrêmement prenante et riche. La construction dramatique du scénario sait tenir le lecteur en haleine avec, pourtant, un postulat de base assez commun : la préparation culinaire. Une œuvre à conseiller à tout amateur de culture japonaise.

13 avril 2020

Keith Vaughan: Bathers by a Grey Sea (1947)

 

Bathers by a Grey Sea (1947)

Bathers by a Grey Sea (1947)

Small Assembly of Figures (1951)

Small Assembly of Figures (1951)

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13 avril 2020

Georges Callot (1857-1903), L'éducation d'Orphee, 1884 .

georges_callot-orphee

13 avril 2020

Dessins de Michel Gourlier pour "L'aigle d'argent" dans la collection "Jamboree"

Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
Dessins de Michel Gourlier pour &quot;L'aigle d'argent&quot; dans la collection &quot;Jamboree&quot;
13 avril 2020

Hommage à Villeglé

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Hommage à Villeglé
Hommage à Villeglé
Paris, dans le métro, décembre 2014

Paris, dans le métro, décembre 2014

13 avril 2020

Le garçon à l'escargot, Istvan Szentgyörgyi (1881-1938)

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12 avril 2020

sur la lagune de Necombo

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Sri-Lanka, mars 2018

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