sur la plage de Três Castelo à Portimao (2)
L’homme de trop de Dominique Fernandez
« L’homme de trop » est ce que l’on peut appeler un roman à idées ou à thèse. Cette dernière étant que les homosexuels en acquérant différents droits et en particulier celui de se marier et aussi une plus grande visibilité dans la société auraient de ce fait perdu leur regard critique et leur esprit de révolte vis à vis du monde qui les entoure. Le titre vient de ce que Jadis "homme de trop" parce qu'il faisait partie de la minorité exclue, il reste "homme de trop" par son refus d'abolir ce qui faisait sa différence, de se banaliser, de se fondre dans le conformisme ambiant. Pour transmettre à ses lecteurs cette hypothèse à mon avis un peu grossière mais pas complètement fausse, Dominique Fernandez àa choisi le mode du dialogue, lointainement inspiré du dialogue platonicien, entre deux hommes, Lucas, le héros du livre, l’homosexuel ancienne manière, il est né en 1949, qui est plus ou moins le porte parole de l’auteur, et Gael jeune trentenaire personnifiant le gay d’aujourd’hui; le présent du roman se situant en 2015. Ce dialogue ne commence véritablement qu’à la moitié du livre. Auparavant Dominique Fernandez nous narre la vie de Lucas. Vie qui est à peu près plausible et qui n’est pas extraordinaire, sinon sa brève et tragique histoire d’amour avec le jeune Sacha, même si l’on sent que l’auteur a rapetassé différents pans de vie de plusieurs personnes pour en faire une. Est-ce pour cela que l’on ne parvient pas a entrer en communion avec Lucas et puis il y a quelques incohérences de détail dans le parcours et la biographie du personnage. Tout d’abord Fernandez en a fait un reporter photographe d’agence mais visiblement notre auteur ignore tout de la photo et du fonctionnement d’une agence photo. Le statut de Lucas tel qu’il nous le montre aurait été crédible jusqu’au milieu des années 60, mais certainement pas au delà, ce qui est paradoxale puisque Fernandez a partagé durant quinze ans la vie d'un photographe, et puis les réactions de Lucas et son itinéraire paraissent légèrement anachronique pour un homme de son âge et corresponde plus à celui d’une personne ayant l’âge de Dominique Fernandez, quatre vingt douze ans aux prunes comme l’aurait écrit ce bon docteur Destouches.
On retrouve chez Lucas les deux tropismes géographiques de l’auteur: l’Italie et la Russie. Le politiquement ultra correct de Fernandez tourne parfois au ridicule comme d’insister sur le fait que Lucas ne se permet pas de toucher à Sacha parce qu’il n’a que dix sept ans et pas dix huit! Comme on voit la révolte de notre homosexuel contre la société a bien des limites… Les parents indignes qui jettent leur fils à la rue parce qu’il est homosexuel sont bien sur des bourgeois ou des intégristes chrétiens, alors que l’on sait qu’aujourd’hui l’homophobie émane principalement des milieux populaire et des musulmans installé en France (certes pas que). Encore plus ridicule, les clients des gigolos regardent l’entrejambe des statues de garçon et s’habillent d’un grand imperméable et d’un large chapeau mou un peu comme le héros du regretté Pétillon!
Le personnage de Gael n’existe pas et n’est qu’un ramassis de clichés sur les gay d’aujourd’hui, ce qui déséquilibre le livre; mais comme à la fin du volume on découvre « Fin du premier volume », peut être que l’infatigable Fernandez rétablira l’équilibre dans un second volume car ce roman est le premier volume du diptyque « L'homme de trop », sous-titré L'arc-en ciel interdit. La construction du roman est bancale avec en outre la curiosité totalement incongrue dans le récit de deux chapitres très documenté sur le cochon dans la littérature sous le mince prétexte que Sacha s’identifie à cet animal. Cette partie du livre doit beaucoup à Pastoureau qui est d’ailleurs honnêtement cité
Ces nombreux défauts n’excluent pas que certains morceaux du roman sont bien venus comme la relation de Lucas avec Sacha puis avec ses deux autres jeunes amants. Il reste que cette quasi suite de « L’étoile rose » (même s’il ne s’agit pas des mêmes personnages) ne me parait pas indispensable dans la bibliothèque.
Pour retrouver Dominique Fernandez sur le blog:
Louise Bourgeois au Centre Pompidou
Il me parait indispensable pour apprécier une oeuvre auto proclamée autobiographique, comme celle de Louise Bourgeois, d’avoir quelque empathie avec l’artiste. Et bien je n’en pas la moindre avec cette incontestable créatrice de forme. Rien n’est plus loin de moi que cette macération dans de vieilles haines recuites pour son père, que cette alternance de famille je vous aime, famille je vous hait, que ce repli sur soi nombriliste dans l’humidité féminine qui a pour conséquence semble-t-il à la longue le rejet de tous ses proches, que cette attirance morbide pour la décomposition et les reste avec pour curieux corollaire cet acharnement à vivre quelque en soit la douleur. De toutes ces obsessions Louise Bourgeois s’en repaît depuis près de soixante dix ans. Elles nourrissent son oeuvre et sont ses meilleures viatiques pour la postérité. J’aurais vu jusque là peu d’expositions aussi dérangeantes. Celle-ci l’est éminemment par la crudité des œuvres montrées et la totale impudeur de leur créateur. On a l’inconfortable sentiment d’être en présence d’objets rituels d’une religion dont Louise bourgeois serait à jamais l’unique grande prêtresse. Du fouillage névrotique de son inconscient a accouché une oeuvre aux expressions multiples dont la plus achevée est la sculpture mais donc l’unique sujet est Louise Bourgeois.
L’exposition rassemble dans trois espaces du Centre Pompidou près de deux cent pièces, peintures, sculptures, dessins, gravures, installations qui s’échelonnent sur une période allant de 1938 à 2007. On est accueilli dans le hall du musée par la grande araignée de bronze qui gambadait avec plus d’aisance dans celui de la Tate modern il y a quelques années... Au troisième niveau on trouvera ses dessins les plus récents, sortes d’exorcisme de la décrépitude alors que le gros de la rétrospective est au sommet du centre.
Comme elle le dit sans ambages toute son oeuvre est née des souffrances de l’enfance. Elle n’aura de cesse que de recréer par des moyens divers, ces années, pourtant selon elle malheureuses, en posant sur elles un regard morbide. Voilà la version officielle qu’est donné de son enfance. << A l’âge de 11 ans Louise Bourgeois dessine les parties manquantes des tapisseries que restaurent ses parents dans leur atelier de Choisy-le-roi. Elle grandit dans un univers féminin de couturières, parmi les pelotes de fils et les aiguilles. Sa mère pragmatique et “féministe” dirige le travail, tandis que son père collectionne les antiquités et court le jupon. Il introduit dans la maison sa maîtresse, une jeune anglaise engagée comme gouvernante auprès des enfants. Cette double trahison, qui met en péril l’équilibre familial, perturbe profondément la jeune Louise qui se sent manipulée par les adulte. Une faille s’ouvre...>>. Cette enfance et sa posture vis à vis d'elle à quelque chose à voir avec celle de Céline...
Voilà des fautes qui me paraissent bien bénignes pour avoir enfanté une telle haine du père qui se matérialisera en 1973, soit trente cinq ans après avoir quitté ce père honni, par la sculpture “The destruction of the father”; une figure aliénesque qui ferait passer les monstres de Giger pour des reproductions d’aimables animaux de compagnies. Devant cette pièce d’une force aussi incontestable que dérangeante on ne peut que soupçonner que la lisse biographie de la jeunesse ne soit que calembredaines. On pense immédiatement plutôt à une relation incestueuse entre le père et la fille faite d’attirances et de répulsions. Il faut tout de même rappeler qu’elle rencontre son futur mari, Robert Golwater un historien d’art spécialisé dans le primitivisme qui l’ emmènera à New York dans << la petite galerie qu’elle ouvre avec son père, boulevard Saint Germain>>.
On peut voir toute cette exposition comme un gigantesque exorcisme. On remarquera plusieurs petites figurines percées de clous...
La rétrospective fait silence sur les années françaises et la formation de l'artiste. Il me semble qu’il n’est pas pourtant inutile de savoir que Louise Bourgeois a fait des études de mathématiques à la Sorbonne de 1932 à 1935. A partir de 1936, elle suit des cours de dessin et fréquente l’Ecole du Louvre et les Beaux Arts de Paris.
Les début sont marqué par l’autoportrait (mais son oeuvre n’est elle pas qu’un autoportrait proliférant?) d’abord sous forme de dessins, cela sera la seule période où l’extérieur sera présent. Elle se représente volant au dessus d’un gratte ciel (son atelier est alors situé sur la terrasse d’un immeuble) et dans un autre dessin en femme gratte ciel. C’est une première représentation de la “Femmes-Maison” qui prendra bien d’autres formes.
Elle fait sa première exposition personnelle en 1945 à New-York. En 1951 elle prend la nationalité américaine. Elle représentera e 1993 les Etats Unis à la Biennale de Venise.
Les années cinquante est la seule période qui semble lumineuse. Ce qui est pourtant en opposition avec ses déclarations: << J’ai adopté cet endroit en plein air (la terrasse déjà mentionnée ) et j’ai recréé tous les gens que j’avais laissés en France. ils étaient massés les uns contre les autres; ils représentent tous les gens dont je n’aurais pas admis qu’ils me manquaient. Je ne l’aurais pas admis, mais le fait est qu’ils me manquaient terriblement.>>. Elle sculpte des totems dans du bois, du balsa, le bois des réservoirs d’eau de New-York, qu’elle peint ensuite, ou elle assemble des morceaux de bois de récupération (du bois flotté?) pour en faire des “personnages longilignes”. Elle dispose ensuite ces “figures” en groupe. Le résultat est à la fois presque joyeux et rassurant. Ces ensembles totémiques présentent une parenté avec les totems de Chaissac .
Suivent des séries de très belles petites sculptures en marbre ou en bois aux formes pures très inspirées de Brancusi qui sont des variations presque abstraites sur le corps.
Malgré ses thèmes récurrents Louise Bourgeois a su constamment leur donner des formes différentes en particulier par l’emploi de matériaux inattendus comme le latex ou la tapisserie, réminiscence évidente de l’enfance. Ainsi dans les travaux des années 60 pendant lesquelles elle élabore des nids, des tanières, des refuges dans les matériaux les plus divers ou beaucoup plus recemment ses têtes inquiétantes en tapisserie ou bandes velpeau.
A ce stade de l’exposition on a vu un ensemble de pièces qui forme un parcours dans la sculpture moderne, du minimalisme au surréalisme. On y a reconnu les influences de Brancusi mais aussi celles de Picasso, de Bellmer et d’Etienne Martin , les nids de Louise Bourgeois cousinent avec les demeures de ce dernier.
Mais la découverte de la salle 4 provoque un choc. Nous sommes projeté dans l’antre d’un serial killer, écorcheur, adepte du bondage. Ce n’est pas sans répulsion que je me suis campé devant la vitrine dans laquelle pendouillaient des formes phallique. J’ai été saisi d’un profond malaise devant ces substituts de sexe, pour moi menaçant. Cet ensemble a pour postérité aujourd’hui dans l’esprit et dans la forme les sculptures dégoulinantes d’Elsa Sahal ...
Dans la même salle, plus aimables mais aussi complexes et à connotations tout autant sexuelle sont les “soft landscapes” composés de champignons, de rotondités, de bosses qui évoquent seins et sexes, tétons et glands. Ils sont réalisés en divers matériaux latex, albâtre, marbre... du plus mou au plus dur. Cette nature anthropomorphe est on ne peu plus érotique...
L’araignée est une des figures récurrentes de l’expositions et donne les pièces les plus spectaculaires. Elle évoque la figure maternelle comme le déclare Louise Bourgeois: << Pourquoi l’araignée, parce que ma meilleure amie était ma mère, et qu’elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, indispensable, qu’une araignée.>>.
Le sentiment de grande gène sera renforcé par les grandes poupées humaines recouvertes de tissus rose, certaines unijambistes ou dotés d’un appareillage orthopédique en souvenir d’une soeur estropiée. Deux séries à mettre sans conteste sous le parrainage de Bellmer.
Dans les années soixante dix Louise Bourgeois est sous l’emprise du féminisme. Ce qui nous vaut une étonnante sculpture d’un homme en bronze doré se convulsant par là l’artiste voulait signifier que l’ hystérie n’était pas l’ apanage des seules femmes! Quant à moi cette figure lisse, pourvu d’un bon paquet, m’a immédiatement fait penser à un super héros de comics vaincu, même suspension dans les airs, la salle d’exposition devient case, même posture outrée que chérissent les dessinateurs de bandes dessinées.
En 1973, son mari meurt, elle le vit comme une trahison de sa part qu’elle exprime par une installation que je trouve peu convaincante. Mais cette réaction est typique de son rapport avec le monde (ou avec les hommes?). Ce serait elle senti trahi quand son père aimait une autre femme que sa mère (ou elle?)? Elle a aussi cette impression de trahison lorsque elle constate que son fils communique peu avec elle, comme elle le déplore dans un de ces dessins. Au vu de son expression artistique on peut subodorer que cela ne devait pas aider le jeune homme à s’épancher dans son giron! Il est difficile de ne pas voir dans ces curieuses réactions un égocentrisme exacerbé.
On n’est pas au bout du malaise car avant de retrouver le ciel salvateur de Paris, Le musée à cet étage offre peut être la plus belle vue de Paris que l’on puisse voir, il faut traverser les installations, en 1950 elle a été une des premières artistes à en réaliser, les cellules comme les appelle Louise Bourgeois, sans doute pour mieux emprisonner ses propres démons. Elle y évoque son passé à l’aide d’objets hétéroclites qu’elle enferme tantôt par des jeux de vieux paravents, tantôt par des panneaux grillagés. On pense alors beaucoup aux dernières réalisations de Rauschenberg .
Sans doute pour ne pas nous laisser partir sur une vision aussi sombre la dernière installation est plus ludique et plus claire, il s’agit d’une représentation d’un être à tous les âges de la vie, sous forme de poupées de chiffon placées devant un miroir déformant.
Une exposition inconfortable mais inoubliable.
Paris, 2008
Zéro patience un film de John Greyson
Fiche technique :
Réalisation : John Greyson. Scénario : John Greyson. Images: Miroslaw Barszak. Montage : Miume Jan. Musique : Glenn Schellenberg. Chorégraphie : Susan Mc Kenzie.
Canada, 1993, Durée : 100 mn. Disponible en VO et VOST.
Avec: John Robinson, Normand Fauteux, Diane Heatherington, Richardo Keens-Douglas, Bernard Behrens, Charlotte Boisjoli et Brenda Kamino.
Résumé :
Richard Burton (john Robinson), personnage historique explorateur et sexologue de l’époque victorienne, le même que dans le film crypto gay Aux sources du Nil de Bob Rafelson, organise une exposition sur les grandes épidémies à travers les âges. S’il officie aujourd'hui encore au muséum d'Histoire naturelle de Toronto car c’est tombé dans une source qui donne l’immortalité! Il révèle l’existence d’un patient zéro, un steward canadien, premier porteur du virus du sida en Amérique du Nord qui sera la pièce maîtresse de son exposition. Sa brillante démonstration n’est qu’un pamphlet stéréotypé décrivant les homosexuels comme des êtres irresponsables et dangereux. Mais l’esprit du -patient zéro (Normand Fauteux) est de retour sur terre afin de se venger d’avoir été aussi lâchement accusé. Mais bientôt Burton tombe amoureux du sexy fantôme et ils engagent un combat pour tenter de réhabiliter le -patient zéro-. Leur quête va être parsemée de rencontres extraordinaires, comme le singe vert d'Afrique, le comité d'Act Up, Miss VIH et bien d'autres personnages fantasques, merveilleux mais aussi tellement humains…
L’avis critique
Le vrai coup de génie de Greyson est d’avoir utilisé pour traiter un thème tragique la mort annoncée par le sida et l’incurie des pouvoirs publics le genre cinématographique le plus léger qui soit: la comédie musicale. Il s’en explique: <<Le film a commencé dans ma tête dès 1987, un ami me montra la couverture de -California Magazine- qui titrait <<L’homme qui apporta le virus en Amérique du Nord>>. L’histoire contait qu’un steward franco-canadien homosexuel était responsable du premier cas de sida sur le continent à la fin des années 70. Mais d’autres sources affirmaient que des cas de sida avaient été remarqués dès la fin des années 60. Zéro patience est né de ces contradictions. Il était important que Zéro patience soit une comédie musicale car cela offre une panoplie de possibilités, de contenus et de formes et peut atteindre ainsi le plus large public.>>.
Mais on aurait aimé que John Greyson ait autant d’audaces dans sa réalisation que dans l’écriture de son scénario.Et de l’audace il en a eu pour en 1993 écrire ce scénario sur le sida. Un courage que l’on peut mettre en parallèle avec celui qu’eut Ernst Lubitsch lorsqu’en qu’en en 1942 il tourna To be or not to be sur la persécution des juifs par les nazis. Si, comme dans le chef d’oeuvre de Lubitsch il mêle très habilement humour et dénonciation politique il est par trop timoré dans la mise en images de ses idées. En contrebande le cinéaste dénonce en vrac l’inconscience des milieux gays lors de l’émergence de la maladie, l’égoisme et la lâcheté individuelle de ce petit monde, la rapacité des laboratoires pharmaceutiques, l’hypocrisie des hétéros, l’incapacité des médecins et bien d’autres choses encore et tout cela en faisant rire.
John Greyson réussi a marier intimement le militantisme et l’imaginaire. Le vrais sujet de son film est la manipulation voici ce qu’il en dit: “L’hypothèse du patient zéro a été tellement montée en épingle par les médias qu’aujourd’hui on la considère comme une évidence. J’ai donc décidé de faire un film sur la "politique des faits douteux"”. Glen Schelling, le compositeur, renchérit : "La question essentielle dans le film est de savoir quel point de vue idéologique se cache derrière de telles hypothèses ? Pourquoi notre culture s’applique-t-elle systématiquement à trouver des origines et des responsables pour tout ? Dans la chanson "Positive", Georges chante "Je sais, je sais, je sais que je ne sais pas". Et son incertitude s’oppose à "la culture des certitudes" de Burton. Ceci est la principale dialectique du film. (…)Nous ne prétendons pas donner des solutions mais mettre en scène les luttes et les dilemmes autant personnels que politiques." A la lecture de ces déclarations qui ne sont certes pas mensongères au vu de l’oeuvre on pourrait croire à un film à thèses alors que c’est aussi et surtout un film loufoque et iconoclaste dont le morceau de bravoure est un duo chanté entre deux…anus. Mais pourquoi Greyson nous inflige-t-il alors de très vilaines prothèses alors qu’il y a de bien beaux culs canadiens!
On cherche encore la raison, lors de son assez timide exploitation en salle en France en 1995 de l’interdiction aux moins de 12 ans du film car il y a bien peu de corps dénudés et de sexe explicite dans ce film et bien sûr aucune nudité frontales. L’un des principaux défauts du film est paradoxalement un certain puritanisme l’autre est la pauvreté des chorégraphies qui n’exploitent pas à fond les savoureuses situations de départ comme un trio chantant dans un sauna mais il faut dire que le film a été réalisé avec peu de moyen.
Si les yeux n’en ont pas toujours pour leur compte, les oreilles seront ravis par la jouissive B.O. La grande originalité du film est que c’est par les chanson, très mélodieuses, que passe le message politique et philosophique du film don’t l’essence est que chacun a la possibilité d’agir sur les choses pour infléchir le cours de sa vie. Ce dynamisme positif fait du bien surtout sur un tel sujet. Il est toutefois dommage que le cinéaste n’aille pas au bout des pistes qu’il ouvre comme celle du prologue du film où nous découvrons une salle de classe dans laquelle un garçon d’une dizaine d’années ânonne l’histoire de Shéhérazade. A partir de ce lieu d’évasion qu’est une salle de classe Greyson invente une histoire parallèle à celle des mille et une nuits encore plus extravagante que son modèle une histoire pour vaincre à sa manière la pire des morts annoncée, n’oublions pas que nous sommes en 1993, celle causée par le sida.
John Greyson qui est né en 1960 à Toronto a été tout aussi délirant dans Lily et Urinal mais dans un registre plus noir.Depuis 1984 il a réalisé une quinzaine de films le dernier Proteus date de 2003. Il a également tourné deux épisodes de la série Queer as folk, version américaine.
Zero patience est édité en DVD par Optimale en VO sous-titré en anglais malheureusement aucun bonus pas même la bande annonce et la compression n’est pas excellente surtout au début.
Pour retrouver Greyson sur le blog: