PETER DE BERLIN (That man peter Berlin) un film de Jim Tushinski
USA, 2005, 80mn
Réalisation: Jim Tushinski, production: Lawrence Helman & Jim Tushinski
avec: Peter Berlin, John Waters, Armistead Maupin, Wakefield Poole, Jack Wrangler, Robert W. Richards, Rick Castro, John F. Karr, Dan Nicoletta, Robert Boulanger, Guy Clark.
Résumé
Comment devient-on Peter de Berlin? Comment cet homme est né une deuxième fois en s’inventant, un physique un look jusqu’à son nom pour devenir une des plus célèbres icônes gays du XXème siècle? Le documentaire de Jim Tushinski répond à ces questions en parcourant la vie de Peter, de son enfance, durant l’immédiate après-guerre en Allemagne, à sa vie actuelle à San Francisco. Artiste doué, photographe et cinéaste, Peter Berlin nous explique qu’il est sa plus grande création, soigneusement construite et... inaccessible. Ses admirateurs et ses amis offrent avis et anecdotes. Mais Peter de Berlin est un excellent commentateur de sa propre vie. Le film est agrémenté de stupéfiantes photos d'archives et d'extraits de films.
L’avis du critique
Peter de Berlin interroge sur le statut de documentaire, tant il fait naître l’émotion et tant, par définition, il dépasse le document.
La conjonction du double fait que, premièrement, aujourd’hui nous possédons pour quelques personnes, et pas seulement pour des personnalités, des images fixes mais surtout des images qui bougent de leurs premières années à leur fin et que deuxièmement, en particulier pour l’homosexualité, nous assistons à la quasi suppression de la frontière entre la sphère publique et la sphère privée, donne l’émergence de films, comme celui-ci, où le documentaire s’avère plus romanesque que la plupart des fictions.
En observant bien Peter de Berlin on voit certes un bel homme, mais presque un homme ordinaire. Pourtant cet homme a eu le talent de se rendre extraordinaire. Il a construit un personnage qu’il vivait 24 heures sur 24, pour le plaisir des autres, mais surtout pour le sien. Son histoire extraordinaire est ainsi emblématique du parcoure de beaucoup d’hommes ordinaires qui sont devenu extraordinaires à force de volonté et aussi d’avoir su capter l’attente d’une époque. Il ont ainsi fait l’Histoire. Pour Peter de Berlin ce n’est pas l’histoire avec un grand H mais la petite histoire du mouvement gay qui heureusement commence à nous parvenir enfin, grâce à l’influence des gays studies américaines.
Peter Berlin, le "Greta Garbo du porno" comme il est qualifié dans ce documentaire, n’a fait que deux films, Nights in black leather, réalisé en 1973 par Ignacio Rudkowski, mais sur les idées et les instructions de Peter, et That boy en 1974. Il a aussi figuré dans quelques courts-métrages, tournés en 16mm, diffusés d’une façon confidentielle. Il est donc plus une icône qu’un acteur. (Tous les films sont achetables en dvd sur son site officiel)
Peter de Berlin peut être, à mon sens, considéré comme un artiste majeur du body art à l’instar par exemple, d’hier Pierre Molinier ou d’aujourd’hui, Anthony Goicolea. Il a une capacité de se mettre en scène, seul, avec un polymorphisme aussi remarquable que parfois presque obscène. Peter est un être multiple. Il passe de maigre à baraqué, de normalement musclé, à hyper dessiné. Au fil des séances, il apparaît si différent, et pourtant toujours avec le même sex-appeal. Ses poses ont quelque chose d’à la fois de vraiment triviales (la bouche entrouverte, le visage incliné, les yeux mi-clos), très salope, et d’à la fois sophistiquées, félin, aristocratique avec un sens aiguë du détail dans les tenues, les gestes, les regards... Dans le film il est tantôt content de lui et même infatué, tantôt peu sûr de son “œuvre”: << Je me suis toujours photographié seul, dans mon intimité, avec un miroir pour mettre au point les images, et des marques sur les décors pour me repérer. Mes images n’étaient pas destinées à être montrées. C’est après la sortie de Nuits en cuir noir que j’ai accepté d’en diffuser. Je trouve mes films médiocres mais je suis très fier des images que j’ai réalisées. Là est mon vrai travail>>. On ne sait pas s’il parle des photos elles-mêmes, ou de ce qu’elles représentent, c’est-à-dire lui?
Il invente le nom de Peter Berlin en 1973 aux USA , parce que lorsqu’il répondait Armin aux américains qui lui demandaient son prénom ceux-ci ne parvenaient pas à bien le prononcer. Armin Hoyningen-Huene, lui, est né en 1943 dans une famille d’aristocrates allemands ruinés, mais cultivés. Il est le Petit-neveu du grand photographe hollywoodien et gay George Hoyningen Huéné. Dans sa prime jeunesse, il travaille comme photographe pour la télévision, habite Berlin. Il voyage beaucoup en Europe, Rome, Paris... suivant son riche ami Joachem Lahiola avant d’arriver aux Etats-Unis en 1970 d’où il ne repartira plus. Il réside d’abord à New-York puis à San Francisco où il crée Peter de Berlin. Un être déjà décalé dans l’univers des clones qui surgissait alors. Un clone inclonable, puisque si Peter ne ressemble à rien de ce qui a existé jusqu’alors, rien ni personne ne lui ressemble depuis.
Ce que révèle surtout le film, c’est que cet homme, d’un ego sur dimensionné, il est très fier de son sang bleu, et exhibitionnisme peut être d’une grande pudeur et d’une grande justesse lorsqu’il parle de l’histoire d’amour qu’il a eu pendant 20 ans avec son ami James et du sida qui l’emporta. C’est la partie la plus belle et la plus touchante du film. Elle nous apprend qu’il ne faut jamais rester à la surfaces des images, même celles d’une icône gay...
Jim Tushinski a recueilli les différents témoignages avec beaucoup de tact et de pertinence, puis a su tricoter habilement ces séquences, toujours élégantes, avec un nombres impressionnant de films et de photos d’époque pour en faire ce documentaire exemplaire; le portrait d’un homme qui ne cherchait pas à être célèbre, seulement à être désiré et aimé.
Peter de Berlin n’a que très peu confié son corps à quelqu’un d’autre que lui même. il n’a accepté d’être photographié que par Robert Mapplethorpe, un peu par Warhol, et dessiné que par Tom of Finland dont on voit les dessins. Les noms cités démontrent qu’il ne manque pas de goûts.
Charles Butler et David Stubbs (avec un serpent à vélo), Los Angeles, 1961. Photographie de Bob Mizer.
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