Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans les diagonales du temps
10 mai 2024

Deux semaines de pause 

Deux semaines de pause pour aller d'ouest en est.

 

Ayant peur, chers visiteurs, que vous vous ennuyez durant mon absence trouvez ci-dessous de judicieux conseils de lecture contre l'ordre moral et la dictature des tricoteuses.

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
10 mai 2024

William Theophilus Brown (1919-2012)

tumblr_42baf7e91bcbddec88f10dde4457a408_bda02d79_1280

10 mai 2024

JE ME SOUVIENS D'HOWARD VERNON

 

 

 

Je me souviens d'Howard Vernon, une fin d'après midi de 1976 dans la galerie sise au 90 boulevard Raspail où Pierre Moirignot et moi même exposions les dessins d'adolescent de Michel Gourlier; les trois intéressés étaient comme d"habitude à cette heure vespérale, occupés à vider une sympathique bouteille lorsque, juste avant la fermeture, la galerie était déserte, une chaude pluie de juin venait de faire briller les trottoirs, un long monsieur élégant est entré. Il a demandé à voir le propriétaire de la galerie, de la main je lui est désigné Pierre, qui à cette heure devait sembler un peu rogue derrière ses lunettes, qui comme le voulait la mode ressemblaient à deux écrans miniatures de télévision. Le distingué personnage, sans se présenter, lui a signifié qu'il voulait lui faire voir quelque chose qui pourrait l'intéresser, mais seulement une fois la galerie fermée. Pierre a verrouillé la porte et abaissé le rideau de fer tout en disant qu'il n'avait pas de secret pour ses collaborateurs et qu'au contraire il aimerait que nous voyions ce qu'il avait à montrer. Le vieux monsieur après avoir dédaigné à la fois le verre qu'on lui proposait et le siège qu'on lui avançait. D'une vieille sacoche de cuir il nous sorti un grand cahier à dessin tout pansu de ce qu'il renfermait et toujours debout l'ouvrit devant nous, puis en tourna les pages avec une lenteur affectée. A chaque page on découvrait  de belles photographies de garçons dans un noir et blanc contrasté. Les prises de vues rappelaient celle d'Egermeier et de Manson mais les poses, lorsque ce n'était pas des instantanés, étaient plus lascives. Notre visiteur nous dit qu'il serait intéressé pour exposer ses photos de jeunes gens dont le cahier n'était qu'un mince échantillon. Pierre lui dit que c'était intéressant et qu'il allait réfléchir à cette éventualité, je n'en croyais rien, d'abord parce qu'il n'était pas encore habituel dans ces années là d'exposer de la photographie en galerie et surtout Pierre, grand homme à femme, ne voulait passer pour le promoteur de la pédérastie. En tendant une élégante petite carte de visite, il nous assura qu'il ferait venir beaucoup de monde au vernissage. Il rangea soigneusement son cahier garçonnier dans sa serviette, nous salua et passa la porte pour se perdre sur le boulevard. C'est seulement après son départ que nous réalisèrent que notre visiteur était l'officier allemand du "silence de la mer". Je n'ai jamais revu Howard Vernon, sinon fugitivement sur les écrans de cinéma. Il est disparu le 25 juillet 1996. Que deviennent les belles photos d'adolescents d'Howard Vernon...

 

Howard Vernon dans le silence de la mer


10 mai 2024

John Burton

FViKD77XoAA25J_

 

FViKExPX0AEUt99

 

FViKF7rX0AEADvS

 

FViKFNqWUAIwsA-

10 mai 2024

Arnaud dans la chambre

gn3

gn4

 

 

gn6

 

gn7


gn5


gn14

 

33426944_p

 

gp8


gn17

 

 

gp9P

Paris, juin 1992

 

D'autres images d'Arnaud

 

Publicité
Publicité
10 mai 2024

Ole Bremer

 

10 mai 2024

HILDEBRAND, LA FUREUR DU DESSIN

HILDEBRAND, LA FUREUR DU DESSIN

PAR FRANÇOIS CROISSY

Un Ernst Hildebrand est bien connu des dictionnaires d’artistes, mais il est mort en 1924, alors qu’un autre Ernst Hildebrand, son petit-fils, était encore un tout jeune homme. De ce dernier, peintre et surtout dessinateur de première force, on ne sait pas grand’chose – et pour cause : une de ses oeuvres les plus impressionnantes montre tout ce que la société allemande compte de bien-pensants prompte à dégainer le tristement fameux « article 175 » pour vouer aux gémonies un jeune homme glorieusement nu. Aucun doute ne peut subister quant à l’appartenance d’Hildebrand aux réprouvés de l’article 175, même s’il a mené par ailleurs une vie aux apparences bourgeoises. Il était donc bien normal que Nicole Canet, sans qui Paris ne saurait rien de l’art « queer » du XXe siècle, présente une riche exposition consacrée à l’artiste allemand. Certaines oeuvres avaient déjà attiré l’attention des visiteurs de la galerie, mais cette fois l’acquisition d’un important fonds inédit permet de cerner plus précisément la manière et les obsessions d’un grand témoin de la sexualité à l’âge expressionniste. 

Impossible de s’y tromper : c’est bien au Berlin de la République de Weimar que renvoient les dessins relatifs à la prostitution masculine, où de riches clients d’âge mûr serrent de près des éphèbes à la silhouette presque féminine, dans d’élégants cabarets ou au coin de ruelles ennuitées. Scènes admirablement saisies, d’un trait sûr, précis, cruel à l’occasion, incontestablement magistral. Ces rencontres vénales sont les seules auxquelles Hildebrand donne un cadre contemporain.

Le propre de son imaginaire érotique, en effet, est de transporter dans des mondes lointains (que l’éloignement soit spatial ou temporel) des fantasmes presque toujours marqués du sceau du sadisme : de jeunes corps en position de victimes, jouissant de l’être, et soumis à la concupiscence d’hommes dominants, souvent équipés de ces fouets si haut placés sur la liste des accessoires luxurieux d’antan. L’orientalisme joue à plein son rôle d’exutoire : en créant de toutes pièces un « ailleurs » théâtralisé, il rend possible ce que les convenances n’autorisent même pas à imaginer dans un environnement familier. Marchands d’esclaves, pirates… c’est tout un répertoire emprunté aux récits spectaculaires qui accompagne la montéer du désir, quand il ne renvoie pas, plus classiquement, à la mythologie des satyres et des bacchanales. Mais cette imagerie qui pourrait être convenue est transcendée par l’art du dessinateur, qui sait croquer des portraits saisissants de force – son crayon étant plus habile que son pinceau, nonobstant l’intérêt des toiles. Du convenu on sort aussi lorsque Hildebrand emprunte aux poncifs de l’art d’église pour exprimer le désir masculin, « profanation » à laquelle les dernières décennies nous ont accoutumés, mais qui restait téméraire au mitan du siècle passé.

C’est donc un précurseur méconnu qu’il faut aller découvrir rue Chabanais : un aïeul exotique de Tom of Finland, mais aussi un anticipateur des iconographies « trans », avec ses corps ambigus, hommes par le sexe mais féminins en leurs formes juvéniles. Un artiste d’une étonnante modernité, en tout cas, qui a créé furieusement, dans le secret, mais pas en vain puisque, grâce à une découvreuse admirable, il fait aujourd’hui, trente ans après sa mort, son entrée dans l’histoire des arts minoritaires.


 

On peut acheter des oeuvres de l'artiste et des catalogues dans lesquels ses oeuvres sont reproduite à la galerie « Au bonheur du jour », 1 rue Chabanais, Paris IIe. –  (il est prudent de prendre rendez-vous avant de s'y rendre. https://www.aubonheurdujour.net/

 

 

9 mai 2024

Ron Griswold

 

9 mai 2024

João Marchioro photographié par Anthony Amadeo

 

9 mai 2024

Alexandre Lenoir

 

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 > >>
Dans les diagonales du temps
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité