Pour apprécier pleinement Roland Garros lors de la première semaine du tournoi, mieux vaut en connaître le mode d'emploi qui ne s'acquiert qu'après une petite expérience du stade de la porte d'Auteuil. Les rencontres les plus intéressantes des premiers tours ne sont presque jamais sur les courts principaux où le plus souvent des têtes de série exécutent d'obscurs joueurs, pour qui jouer sur le central, auquel on a eu la bonne idée de donner le nom de Philippe Chatrier, auquel le tennis, et pas seulement le tennis français, doit beaucoup, est déjà une victoire, mais sur les courts annexes.
Sur ces terrains, parfois assez éloignés du Central, se disputent des rencontres entre des joueurs proches au classement ou encore entre une tête de série et un joueur assez mal classé mais spécialiste de la terre battue. C'était le cas jeudi dernier, sur le court 5, où s'affrontaient le russe Andreev, qui émarge à la 28 ème place, et l'argentin Vassallo-Arguello, un authentique terrien.
Andreev
Vassallo-Arguello
Toute l'astuce consiste donc a repérer quel est le premier match de la journée le plus intéressant en lisant sur "l'équipe" la répartition des rencontres sur les différents courts. Jeudi dernier j'avais jeté mon dévolu sur cette rencontre Andreev - Vassallo-Arguello, lui suite prouvera que j'avais raison. Il faut donc une fois entré dans le stade, ce qui n'est pas une mince affaire surtout lorsque l'on est muni d'un billet électronique, car l'entrée est très éloignée, se précipiter vers ce court pour espérer avoir une place.
Après avoir slalomé dans les allées encombrées du stade jusqu'au petites tribunes du court 5, je repère qu'il y a une place au bord du court, presque au niveau du filet. Après un petit exercice d'équilibriste me voilà à pied d'oeuvre. Les joueurs entrent sur court, la partie va commencer.
Le match tient toutes ses promesses. Chacun des deux joueurs sont bien décidés à mettre toutes leurs forces dans la balance pour que la victoire penche en leur faveur. Les échanges sont longs et acharnés. Chaque set atteint l'heure de jeu. Le tennis est peut être douloureux pour les pieds. Au troisième set, Andreev demande le médecin qui va lui confectionner une belle poupée au gros orteil.
Andreev a fini par gagner en cinq sets. Son jeu d'attaque a eu raison de la défense pugnasse de l'argentin. Mais il lui a fallu exactement 4h 59mn pour conclure et pendant tout ce temps je n'ai pas quitté mon petit bord du court. Il est temps de se restaurer, les glaces sont tentantes et je me laisse séduire par une belle composition de trois boules avec fruit et chantilly que j'emporte jusqu'au Lenglen où va commencer Tsonga - Monaco.
Lorsque l'on vient de suivre un match durant près de cinq heures, il est un peu difficile de rentrer immédiatement dans une autre partie. Il faut tout d'abord se "refaire l'oeil" car on vient de suivre une rencontre à parfois deux mètre des joueurs et là, sur ce central bis, je suis assez loin et qui plus est en fond de court, alors que sur le cinq j'avais une vision latérale du jeu.
Lorsque l'on est en haut de la tribune sud du Lenglen, on ne voit que quelques cimes d'arbre dépasser de l'arrondi de la tribune nord. On peut alors imaginer que le stade est perdu en pleine forêt...
Il n'a fallu que quatre sets et un peu plus de trois heure pour vaincre Monaco. Je n'ai plus assez faim de tennis pour attendre le début de la rencontre suivante qui sera très vraisemblablement arrêtée par la nuit. Il est temps de quitter Roland Garros mais ce n'est qu'un au revoir puisque j'y retourne lundi...
Lorsque, comme moi, on ne suit que le tennis masculin, l'organisation du spectateur est différent durant la deuxième semaine par rapport à la première. Les rencontres qui m'intéressent se dérouleront donc après le premier match féminin sur le central pour lequel j'ai un billet. C'est la bonne journée, si l'on prend soin d'être à la porte du stade dès l'ouverture, à 10h 30, pour profiter du site. La foule y est moins dense dans la deuxième semaine par rapport au début du tournoi.
Dés le deuxième lundi, commencent les tournois juniors masculin et féminin. C'est toujours un peu émouvant de voir ces jeunes gens qui tous rêvent d'accéder dans les années prochaines au grand tableau. C'est aussi l'occasion de repérer les champions de demain. Le tournoi des junior est aussi une des meilleurs occasions pour admirer le ballet des ramasseurs de balles. Dés l'entrée j'ai profité du temps qui me séparait du premier simple homme pour visiter le tenniseum et son exposition sur le tennis et la bande-dessinée. Je vous en parlerai dans les jours qui viennent.
Ils sont admirables ces ramasseurs qui sont aussi vaillants sur ces courts annexes sur lesquels ils ramassent les balles de joueurs parfois à peine plus agés qu'eux que sur le central.
On m'avais indiqué ce jeune joueur espagnol, l'un des favoris du tournoi junior. Sa frappe est en effet très lourde mais il est à craindre pour lui, que si sa taille ne s'augmente pas quelques centimètres, il ne parvienne pas à briller chez les séniors.
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11h 30 c'est l'heure d'ouverture de l'excellent restaurant du stade qui n'est agréable que tôt, lorsque la foule ne s'y presse pas et par beau temps comme aujourd'hui. Après un bon déjeuner il est temps maintenant de rejoindre le court Philippe Chatrier sur lequel commence la rencontre Haas-Federer...
Haas
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Federer
Sur le central les ramasseurs sont fiers de ramasser les balles de leurs idoles mais en contrepartie ils y courent beaucoups plus que sur les autres terrains. Federer après être passé très près de la défaite au troisième set a réussi à retourner la situation pour finir par l'emporter en cinq manches. Entre les deux matchs de huitième de finale du tableau masculin, la fédération française de tennis a eu la bonne idée d'organiser une petite cérémonie pour le dernier Roland Garros de Fabrice Santoro? un joueur qui était un de ceux que j'aimais le plus voir jouer.
Avec le second match entre Tsonga et Del Potro la température du stade est considérablement montée même si le public s'est assez vite aperçu que le français n'arriverait pas à battre l'argentin.
Del Potro
Tsonga.
C'est toujours un peu de nostalgie que je prend la sortie du stade, encore une année de plus, une année de moins, c'était peut être mon dernier Roland Garros qui sait? Je vais maintenant suivre la fin à la télévision...