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Dans les diagonales du temps
2 mars 2020

Presque rien, un film de Sébastien Lifshitz

Presque rien, un film de Sébastien Lifshitz (réédition augmentée)

 

 

Presque rien” pourrait parfaitement définir ce que l’on voit sur l’écran qui n’est que l’histoire d’amour et de désamour de deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années, Cédric et Mathieu. Mais l’on ressent vite que ce presque rien pour le cinéaste est tout.

Mathieu (Jérémie Elkaim) est un joli garçon en vacances dans la maison familiale à Pornichet. Il s’ennuie bourgeoisement, comme chaque année, entre baignades et bronzettes sur la plage. On le devine garçon sage, vaguement en attente, mais il ne sait pas de quoi. Il remarque vite qu’un garçon de la plage, qui a environ son âge, le mate ostensiblement, puis le suit à distance pour repérer où il habite. Le soir, il rode autour de la villa (il y a une scène similaire dans “Les terres froides”). Un soir, après le dîner, Mathieu décide d’aller retrouver son voyeur. Il fait ainsi connaissance avec Cédric (Stéphane Rideau), un garçon du cru qui vivote de petits boulots, alors que Mathieu est étudiant en architecture à Paris. Curieusement, et contrairement à ses films précédents, Lifshitz ne s’ appesantit pas sur la différence de classe de ses protagonistes, bien au contraire il semble même s’ingénier à vouloir la gommer. Dés ce premier soir, où ils s’embrassent, nait un grand amour d’été entre les deux garçons aux familles en déshérence, pour Cédric une mère absente depuis la petite enfance et un père peu attentif que l’on devinera faible; pour Mathieu, un père, que l’on ne verra pas, plus préoccupé par son travail que par sa famille et une mère dépressive, Dominique Reymond, parfaite en femme ballottée. Dès les premières scènes, nous avons fait connaissance avec la maisonnée en villégiature. Son pivot est la mère, que pourtant l’on voit peu, femme évanescente, elle ne se remet pas de la disparition en bas âge de son dernier enfant, prétexte scénaristique assez peu plausible, ou du moins pas évident en regard à sa physionomie et à son âge et celui de ses enfants, car Mathieu est flanqué d’une sœur hargneuse en proie aux frustrations de l’adolescence. Lifshitz ne semble pas vraiment savoir que faire de ce personnage.

 

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Ce petit monde est régit par l’amie de la mère, Annick (Marie Matherou), la quarantaine aussi énergique que vulgaire. Cette vulgarité crée le premier hiatus du film, hiatus social, tant on est surpris de voir cette nature prolétarienne régenter cette maisonnée bourgeoise nichée dans une villa cossue. D’autant que ce personnage, qui semble là, comme quelques autres scènes pour gonfler en long métrage l'excellent moyen métrage qu’aurait pu être “Presque rien”. Cette extension artificielle est la cause de petites incohérences scénaristiques, puisque le dialogue, toujours justes tout le long du film, nous apprend qu’à la fois Anick vient chaque année maisnéanmoins elle ne sait pas où acheter des provisions! Dans une trame aussi ténue, la moindre petite aspérité se remarque...

 

Presque rien, un film de Sébastien Lifshitz (réédition augmentée)

Les deux garçons se plaisent immédiatement et si la force de Lifshitz, bien que nous ne réussissions jamais pendant tout le film à être en totale empathie avec les deux tourtereaux, est de présenter cet amour comme une évidence, une banalité, presque comme si l’attirance physique de deux garçons serait la norme et non l’hétérosexualité. La gène, l’incrédulité du spectateur devant cette romance vient du coté classique (trop?) surannée même, de la démarche amoureuse de Cédric, c’est lui l’élément moteur du couple, envers Mathieu. Rien ne manque: baisers volés, complicité, bourrades, gaufres, autos tamponneuses, bal, feux d’artifice. A lire cette énumération, on a un peu de peine à croire que cette histoire d’amour se déroule aujourd’hui et non pas hier ou avant hier. On notera par exemple que Lifshitz ne fait pas intervenir des objets emblématiques de la jeunesse actuelle, comme les consoles de jeux ou les téléphones portables. Mais je reviendrai sur un autre hiatus, cette fois temporel. L’amitié entre les deux garçons se développe. Cédric est présenté à la maisonnée de Mathieu. Il rencontre d’ emblée l’hostilité de la soeur de son ami alors qu’Annick n’est pas insensible à la virilité du jeune homme. Ces deux pistes scénaristiques ne seront absolument pas développées et resteront des cul de sac où butte l’imaginaire du spectateur. Cette construction n’est pas une maladresse du réalisateur, car on comprend vite que Lifshitz s’il veut donner des jalons au spectateurs, veut aussi préserver le mystère de ses personnages réussissant à faire vivre le film dans la mémoire des spectateurs bien après sa vision. Même à l'acmé de la relation amoureuse entre Mathieu et Cédric, on sent bien que le réalisateur répugne à toute psychologie. On constate tout de même que la nature de l’amour qu’éprouve Mathieu pour Cédric est différent de celui de Cédric pour Mathieu. Cette dernière étant purement sexuelle, auquel le physique, un peu bestial de Rideau, est parfaitement adapté.

 

 

Lifshitz s'attaque de front et avec un grand talent, à la représentation de l’acte sexuel à l’écran. Vu leur perfection on peut regretter qu’il n’y ait que deux scènes de jouissance physique dans “Presque rien”. La première se situe au début, Mathieu se masturbe. Cette scène est magnifique de calme, de réalisme, de sensualité, mais aussi de ludisme, à mille lieues des masturbations que l’on peut voir dans les films pornographiques dans lesquels le sexe mâle est ramené à un piston qui monte et descend frénétiquement. L’autre, au milieu du film, est une joyeuse scène de sodomie dans les dunes sous le soleil. Cette belle scène crue, malheureusement trop fugitive est mise en exergue par la façon dont elle est éclairée, à la manière de certains spots publicitaires, sans ombre, d’une lumière égale et forte. Cette belle image soignée et lumineuse contraste avec l’image du reste du film qui est souvent nocturne et assez “sale”. D’autre part, les séquences de plage, avec leurs fréquents contre-jour, ressemblent volontairement, à celles des films familiaux de vacances.

Presque rien, un film de Sébastien Lifshitz (réédition augmentée)

Avec dans ces séquences des trouées lumineuses insolites, comme ce plan des bustes des deux amoureux tête contre épaule se faisant bronzer sur le sable. La photo, c’est un plan fixe, est prise en lumière rasante par derrière. On voit ainsi sur l’écran les têtes à l’envers comme dans un tableau de Baselitz. On retrouvera encore une fois ce type d’image que l’on ressent plus peinte que filmée avec son versant nocturne, Cédric et Mathieu, sur leur lit, enlacés nus, sexes alanguis et déployés. On passe de Baselitz à Montegna... Dans la frénétique scène de sodomie Lifshitz surprend faisant de Mathieu que l’on percevait comme l’élément dominé du couple, l’actif dans le rapport sexuel, une double inversion en quelque sorte. Il avait déjà dérangé les codes gay, en faisant du beur, héros des “Corps ouverts”, un homo passif... Mais l’été se termine et Mathieu doit rentrer à Paris pour reprendre ses cours. Cédric en est désespéré. Mathieu mesure alors l’attachement de son ami pour lui et il décide de poursuivre ses études d’architecture à Nantes. Sa mère finit par accepter sa décision tout en ne l’approuvant pas. L’automne venu les deux garçons vivent ensemble (à Nantes?). Mathieu ne veut plus avoir de rapport sexuel avec Cédric. Il tente de se suicider, probablement en ingérant des médicaments puisque l’on nous inflige un plan de lavage d’estomac. Après que Cédric l’eut conduit à l'hôpital où il demeure quelques temps, il est suivi par une psychiatre qui ne s’oppose ni à son départ de l'hôpital, ni à sa fuite pour Pornichet, en cachette de toutes ses connaissances, à condition qu’il tienne un journal. On retrouve dans le plan chronologiquement suivant, mais la chronologie de l’action n’est pas la chronologie du film, Mathieu dans la rue qui mène du boulevard Montparnasse à la gare du même nom, puis sur le quai montant dans le TGV et enfin dans le train commençant son journal au magnétophone. Mathieu part donc de Paris, l'hôpital où l’a amené Cédric qui est sensé être à Nantes est donc à Paris. Cette grosse bévue scénaristique qui n’est que le fruit de la négligence aurait été évité si Lifshitz avait pris soin de faire un bout à bout chronologique de l’aventure amoureuse de Mathieu. Cela lui aurait surtout montré que les temps forts filmiques ne recoupent pas les temps forts scénaristiques. On peut surtout penser que l’escamotage complet de la vie commune des deux garçons est plus une incapacité à traiter cette situation qu’une élégante ellipse...

 
Presque rien, un film de Sébastien Lifshitz (réédition augmentée)

Mathieu retrouve en hiver un Pornichet gris et froid, bien différent de celui qu’il connaissait l'été. Il rentre par effraction dans la villa familiale dans laquelle il n’y a ni électricité, ni chauffage. Il recueille un chat dont il se fait un ami. Cédric réapparaît. Il se doute que Mathieu est cloîtré dans la villa. Cédric frappe violemment aux volets clos. Son ami, tapi dans le noir dans la maison, ne lui répond pas. Le bruit fait par Cédric ameute une voisine qui le fait fuir. On ne reverra plus chronologiquement le garçon après cette scène parfaitement inutile. Mathieu s’installe dans une vie de robinson dans la villa. Pour survivre, il se trouve un petit boulot de plongeur dans un café typique du cru. Il décide de rentrer en contact avec un des anciens amants de Cédric, un jeune maçon de son âge. Un commencement d’ idylle semble s’ébaucher entre Mathieu et ce garçon... Il est très pénible de reconstituer la suite chronologique la passion amoureuse entre Mathieu et Cédric, tant Lifshitz et son alter ego de co-scénariste, s’est ingénié à déconstruire son récit. On ne peut s'empêcher de penser que cette déconstruction est à la fois un manque de confiance en la limpidité de son intrigue et un excès de pudeur pour cette histoire que l’on pourrait imaginer autobiographique ou plus probablement que ses auteurs auraient aimé qu’elle soit autobiographique. La première demi-heure du film par son atmosphère, par le lieu ou il se déroule et son thème évoque le beau roman de Chambers, “La danse du coucou (éditions point-seuil) dont la construction n’est pas non plus linéaire. Jacques Duron a travaillé sur une adaptation cinématographique de ce livre, sans pouvoir faire malheureusement aboutir son projet.

Si l’on reconstruit l’intrigue de « Presque rien » chronologiquement on s’aperçoit que le film et son cadre ressemble beaucoup à un autre film gay, “Le bon fils” d’Irène Jouannet. Il y a pourtant deux grandes différences entre ces deux longs métrages. Premièrement la construction du “bon fils” est linéaire, alors que celle de “Presque rien” est déconstruite, comme celle de tous les films de Lifshitz. Deuxièmement, il n’y a pas dans le film de Jouannet des scènes de sexe explicites, sans doute la diffusion en prime time, même sur Arte oblige (sur Canal+ “Presque rien” n’est pas passé en début de soirée), mais ce n’est pas la seule raison, car le seul doute, la seule ouverture dans le trop fermé “Bon fils” est cette interrogation, la seule du film, les deux garçons ont ils fait l’amour entre eux? Si “le bon fils” est un film beaucoup moins ambitieux cinématographiquement que l’opus de Lifshitz, il est plus réussi formellement dans les limites de sa modestie. Jouannet réussit beaucoup mieux que son confrère à imbriquer l’aventure amoureuse de ses deux jeunes héros dans un tissu social. D’autre part tout en étant plus réaliste, la cinéaste a su insuffler plus de romanesque dans “Le bon fils” qu’il y en a dans “Presque rien”. Mais malgré ses qualités “Le bon fils” ne donne pas à ses deux héros la même pérennité dans nos mémoires que ceux de “Presque rien”. Ce qui démontre la supériorité d’une structure ouverte et volontairement lacunaire sur une narration sagement linéaire et close. Cependant à force d’ellipses, comme je l’ai déjà signalé, Lifshitz a créé plusieurs hiatus dans son scénario. Le plus important est celui d’ordre géographique. Sans doute faute d’avoir obtenu l’autorisation de tournage sur la commune de La Baule, suite aux protestations d’un conseiller général des Pays de Loire. Ce qui a contraint le cinéaste, tout en citant nommément Pornichet, à unir trois lieux qui ne forment pas un seul tenant géographique, la plage de La Turballe pour toutes les scènes de plage, les rue de Pornichet pour les alentours de la villa, mais aussi la promenade du Pouliguen pour le stand où Cédric vend de la confiserie. On sait que le Pouliguen est séparé de la commune de Pornichet par celle de La Baule. Jamais Lifshitz ne parvient a faire croire à une continuité géographique des lieux. Cet échec prive le film de la chaleur, de l’humanité que par exemple Dinar donne à cet autre film de plage qu’est « Conte d’été » de Rohmer. Ce qui ne pourrait être qu’un détail, cette incapacité à restituer un lieu, à enraciner son film est très dommageable car à cause de cela Lifshitz ne parvient pas à faire passer le lien privilégié que Mathieu entretient avec le lieu de ses vacances. Ainsi on comprend mal pourquoi Mathieu va s’y réfugier après sa dépression. Ce morcellement est encore aggravé par le parti pris de tournage nocturne, comme dans les autres films du cinéaste.

 

Si presque rien n'est pas le film le plus réussit de Lifshitz, je place le méconnu Terre froide bien au dessus en ce qui concerne la fiction car le cinéaste est aussi un grand documentariste, il est sans contexte le plus ambitieux. Malgré ses nombreuses imperfections, Presque rien est de ces films qui cheminent longtemps dans notre mémoire.    

Premier film de l'été

 

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Premier été, 6

 

 

Presque Rien (2000) Trailer | Sébastien Lifshitz

Commentaires lors de la première parution du billet

Ta critique exhaustive de "Presque rien" est une excellent illustration à ton billet sur la critique cinématographique. Que nous reste il à dire?
Tu balaies le film presque sous toutes les coutures... Sur "Presque rien" tu dis presque tout!
Je suis d'accord sur la permanence dans ma mémoire de ce film alors que j'ai du mal à me souvenir du "Bon fils". Certainement que les scènes solaires de sexe y font beaucoup. Et Stéphane Rideau donne une consistance, un physique d'un jeune gay bien sympathique.
Je me souviens également des décalages ("déconstruction") de l'histoire , en revanche la critique géographique la Baule, Pornichet ne sera retenue que par les connaisseurs de cette région. 
Le manque du téléphone mobile et autre jeux vidéos est a replacé à l'époque du tournage. L'explosion de l'usage du portable n'est pas si vieux!
Ce qui m'avait gêné venait du "hiatus" entre l'aspect psychologique (on nous montre la dépression de la mère et celle de Mathieu) et cette histoire presque banale de relation amoureuse. Quel rapport entre les deux ?

Le Dvd de ce film est assez facile à trouver et souvent bon marché.

Posté par psykokwak, 12 décembre 2008 à 13:25

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Tu as tout a fait raison le portable n'est pas si vieux mais ce que je voulais dire par là c'était l'intemporalité de l'intrigue et un refus de la part du réalisateur de l'ancrer dans la vie d'aujourd'hui. La mère qui quasiment se meurt de langueur fait très fin XIX ème, encore un film où également l'argent n'existe pas... Quant à la question géographique je ne crois pas que ce soit si annexe que ça. Si un réalisateur situe géographiquement son intrigue (Lifshitz n'était pas obligé de situer les lieux avec précision) il doit se soumettre à la contrainte qu'il s'est imposée. Linch dans "Mulholland drive" le fait parfaitement pour le Los Angeles qu'il présente, idem pour "sunset boulevard" et bien sûr Woody Allen pour New York ou Agnes Varda dans Cléo... Je pourrais prendre de nombreux autres exemples... Et je dois dire que dans le dernier Mike Leigh la non situation des lieux dans le grand Londres me gène. Il faut dire que je suis un grand arpenteur de villes et de plages...

Posté, 12 décembre 2008 à 15:50

A la lecture de votre papier -- très exhaustif, en effet -- on a un peu l'impression que vous "aimeriez aimer" ce film, dont vous mettez principalement en évidence les lacunes. Je ne suis pas un grand spécialiste du cinéma "estampillé gay", mais j'ai vu "Presque rien", un peu par désœuvrement, parce qu'il se trouvait sur les étagères de la vidéothèque de mon ami, et parce que ledit ami était, ce soir-là... à Pornic ! (Vous saurez tout...) 
J'en suis sorti, non pas déçu, mais tel que j'y suis entré : sans frisson particulier, et avec la triste impression d'un cinéma qui (je ne cherche pas à faire de vilain jeu de mots) se mord la queue. Cinéma de gay, qui voudrait sans doute ne pas toucher QUE ce public, mais échoue à sortir de ses idiosyncrasies, par absence de regard autre que connoté, et par manque d'empathie. J'adresserai un peu à ce film la même critique que celle que vous destiniez à "la critique", justement. Sauf de posséder un tempérament artistique exceptionnel -- j'entends, capable de sublimation --, mieux vaut ne pas tabler sur un scénario aux résonances trop intimes, et garder une part suffisante de distance avec son sujet.
Pour vous paraphraser en partie, je dirai que Lifshitz "ne sait que faire d'AUCUN de ses personnages" (pas seulement celui de la mère), non plus que de son ébauche d'intrigue. D'où le recours à la déconstruction -- tellement en vogue actuellement, et tellement pratique pour excuser / masquer une incapacité totale à construire quoi que ce soit de sensible, ou de simplement cohérent.
Je suis d'accord avec vous sur le fait que la question géographique n'est pas annexe, et nécessite une certaine contrainte (à laquelle, de toute évidence, Lifshitz a renoncé -- quelle qu'en soit la raison : économique, pratique, ou administrative...) Reste que son film reflète néanmoins le climat de morosité, de puanteur petite-bourgeoise, d'insurmontable ennui et de sableuse grisaille propre à la Loire-Atlantique -- une région que je connais bien, et trouve fascinante pour sa déliquescente prétention à paraître ce qu'elle n'est pas : un havre de splendeur. Mais, là-dessus, je vous renvoie aux écrits du père Léautaud dans son Journal -- je dois dire que j'adhère férocement à son point de vue...
Pardonnez ce long commentaire, mais c'est bien le moins que l'on puisse faire pour répondre à votre critique très approfondie...
Amitiés.

Posté par BBJane, 12 décembre 2008 à 21:39

réponse à BBJane

Je ne suis pas d'accord avec Léautaud que par ailleurs j'aime bien (je suis un grand amoureux des chats aussi), mais à petites doses, sur la Loire Atlantique que j'aime particulièrement, La Baule, bien sûr mais aussi Nantes... Je trouve que Lifshitz a assez bien rendu l'athmosphère du lieu (où j'ai tourné mon propre film) malgrè son incapacité à créer des parcours crédibles pour ses personnages.D'autre part amoureux des plages et parlant de la bourgeoisie (petite) à défaut de voir arriver un Coriolan...j'aime particulièrement cette ambiance qui règne en ces lieux... et je suis très content de ta critique.

Posté 13 décembre 2008 à 08:29
 
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2 mars 2020

Johannes Sass

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2 mars 2020

JOHAN, JOURNAL INTIME HOMOSEXUEL D'UN ÉTÉ, un film de Philippe Vallois

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Fiche technique :
Avec Jean-Paul Doux, Philippe Vallois, Jean-Lou Duc, Georges Barber, Manolo Gonzales, Alexandre Grecq, Eric Guardagnan, Walter Maney, Patrice Pascal, Yvan Roberto et Nicole Rondy. Réalisé par Philippe Vallois. Scénario : Philippe Vallois.
France, 1976, Durée : 90 mn. Disponible en VF.

 

Résumé :

 
Un jeune cinéaste, Philippe Vallois dans son propre rôle, inspiré par l’amour qu’il porte à un garçon, Johan, décide de le mettre en scène dans un film. Mais Johan est arrêté juste avant le tournage. Le jour du premier clap, il n’est pas au rendez-vous. Il est en prison. Le film se fera quand même.  Sa construction est faite du « tricotage » du film en train de se faire sous nos yeux, avec le film que l’auteur rêvait de faire à la gloire de son « égérie ». Nous sommes constamment entre le réel et la fiction. Le réalisateur recherche à travers d’autres celui qui est absent. Sa quête le conduit dans les milieux homosexuels les plus divers dont on ne peut que constater l’optimisme et l’étonnante vitalité. Il évoque le film qu’ils devaient faire ensemble. Portrait en creux, Johan finit par être recréé par ses amis, ses ennemis, ses remplaçants. Succession de séquences de factures différentes où se mêlent reportages, fictions, spectacle... La dernière scène du film est très réussie : toute l’équipe de tournage se donne rendez-vous devant la prison. Johan va être libéré. Le mot « Fin » apparaît à l’écran avant sa sortie, nous ne verrons jamais Johan…


L’avis de critique

 
Comme le déclare Philippe Vallois, dans l’introduction du passionnant Secrets de tournages, le supplément de cet indispensable DVD : « Le plus difficile est de se remettre dans l’ambiance de l’époque... » Petits malins des années 2000, damoiseaux à l’esprit fort, cette galette n’est pas pour vous. Mais si au contraire, vous êtes curieux du vécu passé des gays dans ces années lointaines de la Giscardie triomphante, d’après la culpabilité et d’avant le sida, suivez le charmant guide qu’est Philippe Vallois. Vous visiterez l’histoire et les lieux mythiques de la communauté, découvrirez le « pédéland » de 1975, au temps des vespasiennes, du drugstore Saint-Germain-des-Prés et, déjà, du jardin des Tuileries qui avait encore ses bosquets ! Vous vous extasierez sur les costumes d’époque : les pantalons pattes d’éph’ avec poutre apparente, les slips kangourou, les chemises près du corps avec col pelle à tarte, mais  soyez vigilant, car les protagonistes de Johan ne gardent pas longtemps leurs atours exotiques. Pas de chichis, nous ne sommes pas dans un film américain avec nudité frontale, interdite dans Johan, mais ça bandent en noir et blanc et en couleurs, ça s’enculent, ça se roulent des pelles à vous « karchériser » les amygdales, ça se malaxent le fessier avec la dernière vigueur, et même scoop du scoop, vous aurez droit à un fist-fucking des deux poings, avec son direct, une première à ma connaissance (mais elle est loin d’être encyclopédique dans le domaine…) au cinéma, « X » compris. Le trivial n’est pas exclu : vous participerez même à une chasse aux morpions… Enfin, vous assisterez à la confession candide d’un sadique et vous vous apercevrez que Strip-tease(l’émission culte de France3, DVD MK2) n’a rien inventé !
Après cet inventaire non exhaustif de ce que vous trouverez dans Johan, il faut tout de même parler de ce qui ne s’y trouve pas. La grande surprise, c’est de n’y trouver presque aucun écho de l’extrême politisation d’alors, mis à part un court propos sur la situation des homos cubains, influence sans doute de Nestor Alemendros, le grand chef op’ à l’époque du cinéma français, lui-même gay et cubain. Il est alors ami de Philippe Vallois. Donc pas de FHAR, pas de pédés révolutionnaires. Vous dites apolitique, ce qui subodore de droite comme souvent les listes électorales qui se réclament de ce flou ? Pas vraiment, nous ne sommes pas non plus chez les nostalgiques de la gestapette qui sévissait encore en ces temps reculés. C’est d’autant plus surprenant cet apolitisme que la politique, au sens noble du terme, sera loin d’être absente dans d’autres films du cinéaste. Encore une originalité de Philippe Vallois : il s’est politisé quand tout le monde se dépolitisait.

C’est seulement une sorte de journal filmé d’un jeune mec, que sa belle gueule permet de réaliser son rêve : tourner un film. À ce propos, en cette période de grande fracture cinéphilique, pas non plus d’échos de cette moderne bataille d’Hernani. Philippe Vallois, sans le savoir, est le grand précurseur de l’autofiction cinématographique, vingt ans avant Rémi Lange et trente avant Tarnation. Sauf qu’avec lui, c’est heureusement beaucoup plus ludique.
Avec le recul, on s’aperçoit que Johan, avec maintenant son inséparable Secrets de tournages, est le premier volet de la saga autobiographique du cinéaste. Il lui donnera une suite, près de vingt-cinq ans plus tard, dans une tonalité toute différente, avec On dansait sous les bombes, sous-titré « Deuils croisés », où il mêle le deuil de son ami Jean, mort du sida, avec celui de Beyrouth détruite. Le troisième épisode, Le Caméscope est un tombeau, au sens littéraire du terme, surréaliste pour Jean. Si le précédent chapitre était une sorte d’adieu à la vie, celui-ci est un peu le film de la culpabilité d’un ressuscité, du survivant qui se pose cette obsédante question : pourquoi est-il mort et pas moi ? Avec Un Parfum nommé Saïd, chant d’amour au Maroc et aussi à un beau marocain, le cinéaste retrouve l’alacrité qui irriguait tout Johan. Un nouvel épisode est annoncé, Sexus dei ; espérons que ce ne sera pas le dernier. Avec beaucoup d’habileté sous une apparente naïveté, Philippe Vallois avec ces quelques films – parfois maladroits mais toujours novateurs (beaucoup de spectateurs auront découvert avec Johan les poppers) et émouvants – nous aura fait parcourir quarante ans d’amour gay.
Si les films de Philippe Vallois sont entre autres des inestimables témoignages sur l’évolution de la sensibilité gay en France, il est cependant intéressant de noter combien l’itinéraire de  leur auteur est singulier, alternant une grande naïveté (feinte ?), un optimisme revendiqué et la plus grande noirceur. Comment passe-t-on de la légèreté deJohan au tragique de Nous étions un seul homme ? Là est le grand mystère d’un créateur plus profond qu’il ne veut le laisser croire.
Il faut tout de même prévenir le voyageur dans cette œuvre que même s’il fait fi de tout cynisme, il aura tout même parfois le sentiment de voir Sodome et Gomorrhe filmé par le ravi de la crèche. Il faut également préciser que Johan est dans l’esthétique underground de l’époque. C’est-à-dire filmé souvent avec les pieds. Mais l’hétérogénéité de la réalisation nous offre de belles surprises, tel ce magnifique plan où l’un des truchements de Johan se prélasse lascivement sur un canapé art déco sous une grande toile représentant des nus masculins. Il faut tout de même beaucoup d’ingénuité pour suivre le réalisateur quand il nous parle de New York en nous montrant Barbès ! Philippe Vallois nous apprend qu’il sort de l’école Louis Lumière, la pépinière des chefs op’ français. Alors de deux choses l’une : ou notre cinéaste n’a pas appliqué ses cours pour le tournage de Johan ou l’enseignement de la-dite école s’est grandement amélioré depuis trente ans ! Vallois nous prouvera avecNous étions un seul homme qu’il est capable de faire des « images propres » et même des magnifiques et baroques, en 1991, dans son Nijinski.
Rubrique carnet mondain, on reconnaît, au début du film, Pierre de « Pierre et Gilles » avant leur rencontre.
Laissons le dernier mot à Jean-Louis Bory, grand admirateur de Johan : « Quelles que soient les amours, cette absence entraîne la quête et l’inquiétude. Mais il appartient peut-être aux amours homosexuelles d’ajouter à l’entonnoir tourbillonnant de l’absence : le hors-la-loi qui menace l’amour. Comment lui échapper ? Par la lucidité et la franchise du regard. »


 

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Interview de Philippe Vallois par Hugues Demeusy (La Lucarne)

 

HD : Bonjour Philippe, racontes-nous comment est né Johan... ? 

PV : Je viens de Bordeaux et, comme tout bon pédé provincial, j’ai débarqué à Paris en 1968 (!), plein d’ambitions et surtout, celle de réussir dans le cinéma. J’avais eu le concours de l’Ecole Louis Lumière à Vaugirard, et j’en ai donc suivi les cours. J’ai eu la chance d’obtenir une bourse d’un organisme (le GREC), pour réaliser mon premier court-métrage, Elisa répète, fait avec des copains de l’école et avec très peu de moyens. Ce court a été projeté à Avignon, lors du Festival. Là, j’ai rencontré Bernard Lefort, qui venait d’être nommé directeur de l’Opéra. Il est tombé amoureux fou de moi. Ensemble, nous avons beaucoup voyagé et j’ai rencontré grâce à lui des personnages remarquables. Mais je ne voulais pas être un gigolo, j’avais le désir de faire des choses. J’ai commencé à réaliser des portraits filmés de personnalités artistiques pour la Gaumont (notamment Marcel Jouhandeau, Hervé Bazin, Ionesco...). J’ai ensuite conçu avec une bande de potes un premier long-métrage intitulé Les Phalènes, où trois filles enfermées dans un appartement voient entrer des personnes atypiques et font leur connaissance. Il y avait entre autres un superbe travesti, Julia, et un jeune routier dont j’étais amoureux. Ce film a été projeté au cinéma le Seine, à Saint-Germain. Très transgressif dans son propos, le film a été interdit aux moins de 18 ans. Je suis ensuite parti aux Etats-Unis où j'ai découvert une nouvelle vision de la vie gay beaucoup plus libérée, déjà obsédée par le culte du corps. J’ai visité New-York, San-Francisco, Los Angeles... J’ai participé à ma première gay pride. En rentrant à Paris, motivé à fond par cette découverte, j’ai eu très envie de tourner un film sur la vie des homosexuels à Paris, afin de normaliser les choses, et de mettre en lumière ce qui était dans l’ombre. 

HD : En effet, il faut se remettre dans le contexte de l’époque, où il n’y avait eu aucun film traitant de l’homosexualité en France. C’était donc un véritabe défi de réaliser Johan. D’ailleurs, Johan était-il un personnage réel ? 

PV : Absolument, je l’ai croisé dans un restaurant. Il était magnifique, habillé de cuir, en militaire, avec du strass, très "mauvais garçon",mais très sensuel au lit. Je lui ai proposé de faire un film sur lui, et sur notre relation. Il a accepté, mais dans sa folie des grandeurs, il a exigé des décors somptueux... Evidemment, je n’avais pas de budget. Par contre, j’avais rencontré un chef-opérateur, François About, gay lui aussi, prêt à me suivre dans l’aventure. Entre-temps, Johan a été arrêté et mis en prison, à la Santé. C’était l’été... J’ai pris la décision de faire mon film sur Johan, sans Johan. Le tournage a donc démarré sans vrai scénario, avec une équipe technique réduite mais efficace, des assistants "amis" et des "acteurs" non professionnels, castés sur les quais ou ailleurs. Au-delà du personnage de Johan, à moitié fantasmé, notamment son expérience dans la légion, on découvre la vie "gay" des années 70, en mêlant fiction et reportages comme cette drague aux Tuileries. Il y avait aussi beaucoup de scènes de sexe "hard", qui ont été coupées pour éviter le visa de censure. Ma voix "off" raconte l’histoire de cette liaison peu ordinaire. 

HD : Etais-tu conscient, en tournant, que tu faisait à la fois ton coming-out, et que tu réalisais un film "historique", témoignage des années 70 et premier film montrant frontalement l’homosexualité ? 

PV : J’étais inconscient, fougueux et très amoureux. J’ai tourné sans véritable fil conducteur, si ce n’est cette quête de la véritable histoire de Johan, avec les moyens du bord... Mes amis assistants étaient très fiers d’être sur un tournage. En ce qui concerne le coming-out que vous évoquez, il faut se remettre dans le contexte des années 70 où les médias étaient très peu nombreux Ce film devait rester dans un circuit "underground", donc, je me suis surtout laissé porter par mon enthousiasme et mon opiniâtreté... et j’ai fini ce film, alors que Johan était toujours en prison ! Il a été distribué dans quatre salles à Paris et une à Marseille. Il n’a pas vraiment eu de succès car, comble de malchance, il y a eu à ce moment-là une canicule insupportable à Paris. Et à l’époque, les cinés n’étaient pas climatisés. Par contre, je suis fier d’avoir été sélectionné par le Festival de Cannes, où le film a été très bien accueilli ! 

HD : Il y a des scènes emblématiques sur les pissotières, les fameuses "tasses", qui sont de véritables documents d’archives ? 

PV : Oui, mais sur le moment, je filmais ce qui faisait mon quotidien, ce que je voyais et ce qui constituait notre vie marginale.. 

HD : Pourquoi cette association entre les images tournées en noir et blanc qui traduisent le quotidien et ces passages oniriques en couleurs, qui font la singularité de ce film ? 

PV : J’avais quelques rouleaux de pellicules couleurs que j’ai utilisés effectivement pour certaines scènes, mais la distinction n’est pas aussi marquée. C’est avant tout un problème de moyens ! 

HD : J’ai la sensation que, plus qu’un film sur Johan, c’est un film qui parle de vous et de vos rencontres. De l’auto-fiction avant l’heure ? 

PV : Peut-être, mais je n’en ai pas été conscient. Il y a eu beaucoup d’improvisation, de scènes inventées... En tout cas, Johan est le catalyseur de ce film. D’ailleurs, vous avez constaté que Johan est interprété par plusieurs comédiens, qui ne sont jamais aussi beaux que le vrai ! On pénètre un peu dans la propre vie de ces garçons. Et pour finir, c’est moi qui interprète Johan, et j’émets l’hypothèse qu’il est peut-être mon double ! 

HD : Les scènes hard ont été rajoutées dans ce DVD : le film est donc livré dans son intégralité.

PV : Oui ! Pour la petite histoire, juste avant d’éditer le DVD, le CNC a retrouvé au fond d’un tiroir une bobine contenant les scènes coupées il y a 30 ans afin d’éviter la censure... Je les ai donc rajoutées dans le DVD. Formidable, non ?

 

 

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Johan Mon été 75

1 mars 2020

Ludwig von Hofmann - Knaben am Strand - 1895

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1 mars 2020

Adolf von Hildebrand

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Adolf von Hildebrand, Boy Drinking, 1870

 

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1 mars 2020

street art, Paris, janvier 2016 par Bruno

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street art, Paris, janvier 2016 par Bruno
street art, Paris, janvier 2016 par Bruno

 

1 mars 2020

Ruben, un court-métrage de Thijs Verhoeven (2012)

Ruben, un court-métrage de Thijs Verhoeven (2012)
Ruben, le film
 
Ruben (2012) est un court métrage hollandais sur un adolescent, Ruben (Erick Brons), qui souffre d'intimidation de la part de ses camarades en raison de sa probable homosexualité. Un jour les autres élèves vont plus loin que les simples moqueries. Ils frappent violemment Ruben. Les parents du garçon ignorent ce qui lui arrive et ne sont pas conscients de ses souffrances, lorsqu'il est seul avec les autres garçons. Triste et abattu, Ruben rencontre un garçon nommé Mike (Karim El Kadi) dans le parc, pour lequel il sent une attraction amoureuse.
 
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RUBEN short film LHBT onderwijs project - winnaar Young Positive Media Award 2013

 
1 mars 2020

John O’Connor

 

John O’Connor
John O’Connor
1 mars 2020

pt Frères par Hervé Boivin, Didier Convard et Jean-Christophe Camus

 Sept Frères par Hervé Boivin, Didier Convard et Jean-Christophe Camus
 Sept Frères par Hervé Boivin, Didier Convard et Jean-Christophe Camus

Heureusement que nous allons avoir bientôt une autre guerre, elle est d'ailleurs déjà là, pour que les scénaristes puissent renouveler leur stock d'histoire. Nous revoilà donc dans ce passé qui ne passe pas. En janvier 1951 les sept survivants d'une loge maçonique, La rose silencieuse, qui a été décimé entre le 11 et le 13 février 1943 par la Gestapo reçoivent une lettre de leur vénérable maitre: Tous les frères survivants sont priés d’être présents à une réunion qui aura lieu le 26 du mois, à 19 heures à la Grande Loge de France…

 

Henri Demontheil, Elias Guttman, Jakob Ferret, Marcel Astier, André Lemourieux, Bernard Soulac et Jean Guérin ont tous ont perdu leur liberté et nombre de leurs proches le jour de la rafle qui a mis fin à l’existence de « La Rose silencieuse ». Il réponde tous à la convocation pourtant ils savent que leur vénérable a été abattu par les allemand lors de la raffle. Lorsqu'ils arrivent à la réunion il trouve un autre courrier qui leur demande de recréer leur loge mais auparavant il faut qu'ils démasque le traite qui a vendu leur résau de résistance. Le traite est l'un des sept frères.

 

 

Il a fallu deux scénaristes pour ce démarquage de Marie-Octobre, le célèbre film de Julien Duvivier tout d'abord Didier Convard, lui-même franc-maçon et Jean-Christophe Camus (cofondateur de l’agence graphique Trait pour trait). Cette abondance de bien ne les a pas empéché de multiplier les invraisemblances. Très habilement la façon peu plausible dont chaque membre a été arrêté et a survêcu sert un temps le scénariste puisque l'on sait qu'au moins un des sept frères trois points ment. Hélas les six autres parcours ne sont pas plus convaincants que celui du coupable. Pourtant cela commence bien et après l'exposé des faits et la présentation des personnages ont a envie de connaitre le dénouement, la déception sera d'autant plus grande.

C'est vraiment dommage car le dessinateur fait un sans faute alors que le scénario multiplie les embuches; en premier lieu le nombre de personnages. Boivin parvient à leur donner une tête reconnaissable au premier coup d’œil. Autre performance remarquable l'impeccable reconstitution du Paris et de sa banlieue de 1951 dans le premier tiers de l'album. Dans la suite un autre tour de force attendait le malheureux dessinateur, rendre vivant une discution entre sept personnages sur près de 20 pages, et de ce point de vue là encore le pari gagné. Autre obstacle celui de rendre immédiatement lisible ce qui s'est passé en 1943, sept flashbacks retraçent le jour de l'arrestation de chacun des hommes et ce qui se déroule de nos jours. Boivin a utilisé un procédé simple, classique mais efficace, celui de représenter le passé en noir et blanc et le présent de l'action en couleur.

Vraiment dommage que les scénaristes n'aient pas été plus respectueux des réalités historiques.

 

1 mars 2020

Ian David Baker

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Ian David Baker
Ian David Baker
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Ian David Baker
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Ian David Baker
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Ian David Baker
Ian David Baker
Ian David Baker
Ian David Baker
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Ian David Baker
Ian David Baker

J'ai un peu honte d'avoir fait une sélection aussi thématique des photos de Ian David Baker tant sa production qui s'étale sur plus de 30 est diverse. En allant sur son site http://misteriandavid.tumblr.com/ vous découvrirez certes d'autres photos de garçons mais aussi de très beaux paysages photographiés entre autres en Angleterre, en Hollande, en Thailande, en Malaisie, à Malte... d'émouvantes natures morte et quelques belles dames. On y voit également ses très intéressantes peintures.

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