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Dans les diagonales du temps
2 mars 2020

Toute l'Histoire de la peinture en moins de deux heures d'Hector Obalk au Théâtre de l'Atelier

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Hector Obalk ment un peu lorsqu’il annonce Toute l’Histoire de la peinture en 2 heures; non sur la durée de sa prestation, elle fait bien deux heures, que le conférencier fait paraitre très courtes, mais sur "toute l’Histoire", puisqu’il la fait commencer au XIII ème siècle pour la terminer vers les années 60 du XX ème siècle.

Après un échauffement drolatique sur les timides et les pas fiers d’eux, on comprend assez vite qu’il ne se range pas dans ces catégories, Obalk sur un fond de 4000 peintures disposées en un patchwork vertigineux dans lequel il choisira les tableaux qui illustreront son propos, commence son Histoire de la peinture par Giotto, le premier qui aurait peint des images, non sur des murs, mais sur un support que l’on pouvait déplacer, avant pour Obalk ce n’était pas de la peinture; ce qui est assez discutable mais pourquoi pas. Il fait suivre cette période par celle qu’il personnifie par Fra Angelico, pour chaque période il choisira un ou deux artistes emblématiques. Entre chaque époque il fait jouer par les deux musiciens qui l’accompagnent sur scène, un violoncelliste et une violoniste un court morceau de musique, Bach, Haendel, Mozart… On ira ainsi jusqu’à Raphael et Le Corrège en passant par Léonard de Vinci dans lesquels il voit l’apogée de la dextérité picturale. Jusque là Obalk met en évidence les progrès continu dans la représentation des choses et des personnes depuis la Haute époque jusqu’à la Renaissance. A partir de Raphael on ne peut faire mieux, donc on va chercher à faire autre; d’ou la naissance du maniérisme avec Bronzino, mouvement qui sera balayé par Caravage et ses suiveurs, ce qui nous vaut une digression osée et amusante sur l’amour vainqueur.

 

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Jusque là Obalk était resté en Italie avec quelques incursions en Flandre, mais au XVIII ème siècle il fait apparaitre la France avec Fragonard mais surtout Chardin. C’est ensuite à grandes enjambées qu’il parcourt le XIX ème siècle faisant l’impasse sur les néo-classiques et les pompiers pour en arriver à Ingres qu’il habille pour l’hiver. Avant d’en arriver aux impressionnistes, il se fait iconoclaste pour montrer supériorité de Cézanne sur van Gogh. Il termine sur le XXème siècle qui n’est pas celui qu’il préfère en matière de peinture. Il dit son peu d’appétence pour le cubisme et sa méfiance envers l’abstraction; deux mouvement dans lequel il ne voit que des impasses. Sévère avec les Ecoles des Beaux-Arts d'aujourd'hui où l’on n’apprend plus à dessiner, il voit néanmoins dans cette situation une chance pour les peintres qui doivent être autodidactes et contraint à réinventer leur art. Il prend pour exemple Gilles Ailhaud sur lequel il termine et j’applaudis des deux mains l'audace de mettre en vedette ce peintre trop méconnu

Le conférencier nous préviens qu’il concocte d’autres volets de son Histoire de la peinture. Je serais au rendez-vous des suivants. Même si l’on adhère pas complètement à ses théories, d'Obalk sait regarder et plus intéressant nous apprend à regarder. En plus d’être éclairant son show à la Luchini est très drôle.

 

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Paris 29 février 2020

 

TOUTE L'HISTOIRE DE LA PEINTURE en moins de 2 heures | Hector Obalk au Théâtre de l'Atelier

 

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2 mars 2020

A propos de Michel Tournier

portrait de Michel Tournier par Mac Avoy

portrait de Michel Tournier par Mac Avoy

J'ai toujours été un grand lecteur des nécrologies, non que je sois nécrophile, mais c'est une lecture qui évite bien des impairs et parfois offre par leur aspect lénifiant et laudateur de franches occasions de rigolade, c'est à chaque fois le bal des faux-culs, qui peuvent se transformer, si l'on pousse la menterie un peu trop loin, en une colère qu'il n'est pas bon de garder sur le coeur d'où se billet.

Voilà le sieur Tournier élevé, que dis je sanctifié, à l'heure de son trépas au rang de grand écrivain français et de grand sage. J'ose balancer que c'est une double supercherie au mieux construite sur l'ignorance, au pire sur le mensonge.

 

A propos de Michel Tournier

 

On avais un peu oublié Michel Tournier et ses coquettes calottes crochetées depuis la fin de la Mitterrandie pour cause de changement de régime, c'était un des chouchous littéraires du florentin, de grand âge et surtout de stérilité littéraire.

On voit bien que les thuriféraires de Tournier sont un peu gênés aux entournures pour parler, d'une part de son oeuvre et d'autre part de sa vie. Elles sont d'ailleurs pourtant intimement liées si je puis dire par leur divorce...

Peut on consacrer un auteur Grand Ecrivain s'il n'a écrit qu'un seul livre, serait-ce un chef d'oeuvre? C'est une vraie question à laquelle je n'ai pas de réponse. Car en ce qui me concerne Tournier n'a écrit qu'un grand roman: « Le roi des Aulnes », Prix Goncourt, chef d'oeuvre et chef d'oeuvre pédophile, je reviendrai sur ce qualificatif.

Je n'étais pas bien vieux lorsque paru « Vendredi ou les limbes du Pacifique » mais je m'intéressais déjà à la littérature et je fus stupéfié du foin que l'on faisait autour de ce roman, que je lus dés sa sortie. Il m'apparut comme le démarquage d'un chef d'oeuvre de la littérature qui avait grandement marqué ma prime adolescence: Robinson Crusoe de Daniel Defoe. Ainsi j'appris que l'on pouvait d'emblée accéder à la gloire littéraire en réécrivant, à sa sauce, un des fleurons du patrimoine culturel mondial! J'en suis toujours aussi surpris cinquante ans plus tard et je m'étonne, en regard de la notoriété que ce plagiat apportât à son auteur, qu'aucun plumitif ne se soit pas attelé à la réécriture, par exemple de Don Quichotte, action qui à l'aune de la république des lettres françaises, serait un indiscutable passeport pour la gloire...

 

A propos de Michel Tournier

Puis vint, ce qui fut pour moi la divine surprise, Le roi des Aulnes. Prix Goncourt 1970, pas du tout à l'unanimité comme je l'ai lu ici et là mais au deuxième tour grâce à la voix déterminante de Raymond Queneau. Ce dernier, d'après Pierre Assouline dans « Du côté de Drouant », page 117, n'était pas sans réserve pour cette épopée brune: << Queneau défendait là un texte pour ses qualités littéraires objectives tout en le détestant pour des raisons subjectives...>>. On aimerait avoir une explication de texte « objective » de Pierre Assouline sur cette phrase équivoque... Lors de son prix Goncourt Tournier se répandit dans la presse et sur les ondes, il le fera ensuite avec une belle constance durant les 25 ans qui suivront. Il déclarait au micro de France-Inter: << Tiffauge à le choc d'apprendre que le 19 avril de chaque année, veille de l'anniversaire du Führer 500 000 petits garçons et 500 000 petites filles de 10 ans entrent dans les jeunesses hitlériennes. Un million de petits pour pétrir sa chair à canon. Mon héros dont la vocation d'ogre est bien enracinée, est absolument ébloui par ce coté Minotaure.>>. A la lecture d'une telle déclaration quarante cinq ans plus tard on est surpris, mais c'était une autre époque où la caisse de résonance des médias était bien étique, que le tropisme nazi de l'auteur n'ai pas provoqué de remous ou même de scandales. Si je me souviens bien, il n'y eut guère qu'Italo Calvino pour s'en émouvoir. Voilà un lauréat qui confesse benoitement son éblouissement, sa fascination pour l'immolation d'une jeunesse à un nouveau dieu Baal sans que les trompettes de la renomée se bouchent. Autres temps, autres moeurs, que l'on se souvienne des polémiques que « Les bienveillantes », autre Prix Goncourt sur la même période, déclencha. Et puis toute cette déclaration et ses suites n'ont de sens que si l'on remplace le mot ogre par celui de pédophile. Dans le roman, Tiffauges ne mange pas de garçons, car il est un fait qu'il n'y ait jamais question de filles pas plus que du goût de la chair humaine dans tout le livre, donc la qualité d'ogre est une métaphore et une métaphore transparente. Le pas n'est pas bien grand à franchir pour penser que le personnage de Tiffauges est un double fantasmé de l'auteur.

 

A propos de Michel Tournier

Je rappellerai que le mot pédophile veut dire celui qui aime les enfants, reste à savoir de quelle manière... Avant toutes choses cher lecteur, débarrassons ce mot de toutes les connotations poisseuses qu'il charrie. L'amour des enfants peut amener à de curieux extrêmes comme cette déclaration que fit Michel Tournier en 1989 à Newsweek: << Les avorteurs sont les fils et les petits fils des monstres d'Auschwitz. Je voudrais rétablir la peine de mort pour ces gens là.>>.

Je ne sais rien de la sexualité de Michel Tournier et m'en contreficherais comme je me contrefiche de celle de, par exemple, Jean de La Fontaine lorsque je me régale de ses fables, si dans le cas de Tournier celle-ci n'avait pas, par omission, influé sur son oeuvre et sur son époque. Je ne suis en rien pour la transparence dans le domaine des pratiques sexuelles comme pour les autres activités humaines, restaurons la sphère privée et la prudence est la meilleure façon de la préserver, pour peu la prudence ne soit pas l'autre nom de la lâcheté.

 

A propos de Michel Tournier

Une chose me frappe dans aucun des livres de Tournier il n'est question de sexualité entre un homme et une femme; seul est évoqué l'homosexualité du dandy de la gadoue dans « Les météores », sans d'ailleurs qu'on puisse le voir à l'oeuvre. Est-ce à dire que la sexualité de l'écrivain était inavouable ou tout simplement faut-il y voir une absence de sexualité. Asexualité qui semble ne pouvoir être envisagé de nos jours où chaque être humain (dans le monde occidental) est sommé d'avoir une pratique sexuelle et de la faire connaitre.

Je pencherais pour la première solution imaginant une sexualité à l'auteur du « Roi des aulnes » à la Gide, plus tripotante que pénétrante... J'émet d'autre part l'hypothèse suivante, que Michel Tournier s'apercevant qu'il s'était trop découvert avec « Le roi des aulnes » a procédé à une sorte d'enfumage en amusant le bon peuple en réécrivant quelques morceaux de la collection « Les contes et légendes du monde entier » à sa façon. Ce qui fit illusion avant que la critique, à qui il arrive parfois de lire, finisse par trouver que ces Médianoche et autres variations sur Gaspard étaient tout de même bien faibles. Notre conteur en mal d'inspiration se recycla alors dans la tournée des écoles avec divers enfantillages. Cette opération a si bien réussi que sa lubie des mythes a mystifié la république exsangue des lettres.

J'explique donc la stérilité romanesque de Tournier, après « Les météore », son dernier livre digne d'intérêt, par cet évitement, (en était-il conscient?) de son moi profond. Le summum du rideau de fumée étant l'indigent « Journal extime » qui eut, et c'est justice, bien peu d'échos.

 

A propos de Michel Tournier

Vous allez rétorquer que ce ne sont la que de viles supputations d'un aigri. Il n'en est rien. Il se trouve que Michel Tournier et moi, avions deux amis communs: Edouard Mac Avoy et Gérard Blain. Curieusement ces deux artistes ont réalisé chacun un portrait de Tournier, le premier une peinture et le second un film. A ce sujet, je les avais gentiment (respect et admiration obligent) brocardés, les ayant connu tous deux habituellement plus audacieux dans leurs oeuvre. Je rappellerai à propos de Gérard Blain que « Gilles & Jeanne » était à l'origine un scénario destiné à Gérard Blain mais ce dernier n'ayant pas obtenu l'avance sur recette, il ne put tourner le film et Tournier remodela son scénario pour en faire un récit. Mes deux amis étaient des habitués du fameux presbytère de l'écrivain. A l'époque de leurs fréquentations avec Tournier, je publiais une revue de photos, « Beach Boy », aujourd'hui interdite et dont les rares exemplaires qui ont échappé aux buchers doivent valoir, sous le manteau , le gros prix. Ce magazine était uniquement consacré aux photos de jeunes garçons (vous profitez de certaines sur ce blog, honteusement gratuitement, ne me remerciez pas, cela ne se fait plus...). Il se trouve que Mac Avoy et Blain, chacun séparément, aperçurent des numéros de Beach Boy chez Tournier. Négligemment, connaissant très bien la provenance de la revue, ils demandèrent, un peu malicieusement, à l'écrivain ce qu'était cette revue. Tournier leur répondit que c'était une des nombreuses revues de photos auxquels il était abonné. Nul besoin de vous dire que je n'avais pas le nom de Michel Tournier parmi mes abonnés, mais il n'était pas difficile de passer par un tiers pour la chose. Certes vous me rétorquerez que cela n'informe pas sur les goûts du célèbre auteur et vous aurez raison. Il y a dans ma bibliothèque de nombreux ouvrages sur les animaux et malgré la rumeur, je vous certifie que je ne suis pas zoophile...

J'aurais pu facilement rencontrer Michel Tournier par l'entremise de Mac Avoy mais je ne l'ai jamais désiré, ayant le sentiment que l'écrivain jouait un personnage et je n'aime pas m'entretenir avec les masques.

 

Les dessins qui illustrent cet article sont de Pierre Joubert tiré de l'album Angus un conte écrit par Michel Tournier

Les dessins qui illustrent cet article sont de Pierre Joubert tiré de l'album Angus un conte écrit par Michel Tournier

 

Cette histoire d'images me conduit à une autre réflexion, on a rabâché que l'autre passion de Michel Tournier était la photographie. Dans une de ses dernières interviews, datant du printemps dernier, rediffusée hier sur France-Culture, le journalisme lui demandait s'il pratiquait encore la photographie, Tournier lui répondit qu'il en faisant encore un peu. Ce fut donc pour lui une pratique de toute une vie et pourtant je crois n'avoir jamais vu de photos signées Michel Tournier, ou alors par inadvertance. On pourrait supposer que les sujets choisis pour ses photos soient révélateurs de ses goûts profonds; mais il y a fort à parier que si l'on en voit un jour, celles-ci seront fort anodines, peut être des images de son potager de curé... Un sérieux nettoyage des archives ayant été effectué...

Plus en avant dans mon article j'écris que les gouts que je prête à Michel Tournier aurait pu influer sur l'époque, en effet les déclarations d'un homme aussi célèbre, on a du mal à imaginer la notoriété de Tournier dans les années 70 et 80 auraient eu un impact considérable et aurait fait voir d'un autre oeil l'amour des garçons. Peut-être cela aurait-il privé l'écrivain d'un couvert chez les Goncourt; cela n'est même pas sûr, car en 1972, année où il rentre à l'Académie Goncourt, il est alors préféré à Robert Merle, cette inclination n'était pas mal perçu. On le sait bien la morale est aussi une question de mode...

J'espère que ce billet vous aura apporté un autre regard sur les nécrologies dont en ce moment nous sommes comblés et puis relisez donc « Le roi des aulnes>>, un livre passionnant et voyez la bonne adaptation qu'en a fait Volker Schlondorff en 1996. Injustement, le film fut très mal reçu mais l'appétence pour les jeunes garçons et la couleur vert de gris n'étaient alors plus de saison...            

 

portrait de Michel Tournier par Mac Avoy

portrait de Michel Tournier par Mac Avoy

 

2 mars 2020

Lorsque Edgar Morin fustigeait l'anticommunisme...

Carte postale de la série " Les écrivains du monde pour la défense de l'URSS "  éditée en 1933 en l'honneur d'André Gide

Carte postale de la série " Les écrivains du monde pour la défense de l'URSS " éditée en 1933 en l'honneur d'André Gide

 

 

 « l y a des génies qui devancent l'histoire. Ils restent des décades ignorés, méconnus. Et puis l'histoire les rattrape. Et puis l'histoire les dépasse. Et pourtant l'heure où ils sont dépassés, l'heure où ils perdent leurs vertus est l'heure même de la gloire officielle, de la grande canonisation littéraire.
André Gide a reçu le Prix Nobel. Couronnement pleinement justifié s'il s'était agi d'honorer ce style admirable, se purifiant sans cesse, de l'auteur des « Nourritures terrestres », de la « Porte étroite », de la « Symphonie pastorale », des « Caves du Vatican », des « Faux Monnayeurs », ou l'immense influence libératrice sur la jeunesse que fut celle de Gide de 1923 à 1936.
Mais que reste-t-il de ce Gide-là ? Qu'est aujourd'hui le Gide couronné et le Gide officiel ?
Ma foi l'anticommunisme de Gide, depuis le retour de l'U.R.S.S. ne lui a pas subitement ôté son talent. Gide écrit toujours aussi admirablement. Mais depuis dix ans, l'anticommunisme a souillé le caractère universel du « message » gidien. Depuis 1936, il y a un Gide figé, amer, frivole. Un Gide qui, en 1947, n'a plus derrière lui ce qu'il a eu pendant vingt ans : la jeunesse. Un Gide qui ne sait plus enseigner la ferveur, mais la peur, mais un refus, un rejet.

Edgar Morin

2 mars 2020

Bruno Réquillart

 
 
 
 
 
 

 

 

2 mars 2020

Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants.

Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants.

Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu'on ne se raconte pas d'histoire! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français. Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants.

Charles de Gaulle, Rapporté par Alain Peyrefitte dans C'était De Gaulle, Paris : Fallois/Fayard, 1994 ; daté du 5 mars 1959

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2 mars 2020

Maciej Pawłowski photographié par Franek Bernady

 

 

 

 

 

 

 

 

2 mars 2020

Les désarrois de l'élève Toerless, un film de Volker Schlondorff

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Les désarrois de l'élève Toerless, un film de Volker Schlondorff (réédition augmentée)

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Allemagne, 87mn, 1966
 
Réalisation: Volker Schlondorff, scénario: Herbert Asmodi d'après Robert Musil, image: Franz Rath, montage: Claus van Boro, musique: Hans Werner Henze
 
avec Mathieu Carrière, Marian Seidovsky, Bern Tischer, Barbara Steele, Alfred Diertz, Lotte Ledl, Fritz Gehlen
 
Résumé
Au début du XX ème siècle, dans un village de l’empire austro-hongrois, un garçon de seize ans sensible et réservé, Toeless ( Mathieu Carrière) devient interne dans un collège réservé aux fils de la noblesse. Les jeunes pensionnaires de cette école militaire sont bien fringants dans leurs uniformes. Il se lie d’amitié avec Beineberg (Bernd Tischer) et Reiting (Alfred Dietz), deux adolescents au caractère tyrannique. A ses heures de sortie, il rend visite à Bozena (Barbara Steele), une prostituée qui apprécie les jeux pervers. Un jour, Basini (Marian Seidowsky), l’un de ses camarades de classe, l'un des seuls d’origine modeste, dérobe de l’argent appartenant à Beineberg. Découvert, le jeune voleur passe en jugement devant ses camarades. Reiting lui propose alors un curieux marché: leur silence auprès des autorités enseignantes contre sa soumission totale. Basini accepte de devenir leur esclave. Toerless observe en témoin, intéressé par le comportement de cette victime consentante. Toerless devient, sans s’en rendre compte, complice des tortionnaires de Basini. Les deux tyrans vont jusqu’à pendre Basini par les pieds devant la classe entière. Lié par sa complicité tacite, Toerless est dans l’impossibilité d’intervenir. L’arrivée de professeurs sauve Basini du lynchage. Effrayé par la férocité de ses camarades, Toerless choisit de fuir, il est ramené par la police. Un conseil de professeurs se réunit pour tenter d’élucider les événements. Beineberg et Reiting parviennent à minimiser leur rôle tandis que Toerless essaie en vain d’expliquer les raisons de sa complicité. Il est jugé trop vulnérable et est rendu à sa famille...

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L'avis critique

 
Pour son premier long métrage, tourné dans un magnifique noir et blanc, comme pour presque tous ses films Volker Schlondorff adapte une oeuvre littéraire. Le cinéaste s'est expliqué sur ce désir de transposer de grands romans au cinéma: << Comme tout le monde, j'ai rêvé d'un cinéma d'auteur, mais j'ai constaté que j'étais plus à l'aise en travaillant sur le texte d'un autre. L'artiste doit refléter ses propres expériences. Il se trouve que la plupart de celles qui m'ont bouleversé ont été des expériences de lecture.>>.

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Ici, il s'agit du roman de Robert Musil (1880-1942), largement autobiographique, dans lequel l’homosexualité à une grande place. Schlondorff tournera l’adaptation de deux autres romans dans lesquels l’homosexualité est centrale: "Le coup de grâce" , tourné également en noir et blanc, et "Le roi des aulnes". Il a également adapté « Un amour de Swan » d'après Proust avec Jeremy Irons dans le rôle titre (Pour les proustiens, Il vaut mieux voir l'adaptation du Temps retrouvé par Raul Ruiz) Il semble donc travaillé par le sujet, et paradoxalement, à chaque fois, il s’appliquera à le gommer. Dans ce premier film ont trouve aussi le questionnement sur les racines du mal, thème que le cinéaste reprendra dans ses adaptations du « Tambour » et du « Roi des aulnes ». Le livre de Musil est paru en 1906. Il montre que dès le début du XX ème siècle les germes du nazisme étaient présents dans la société autrichienne, dans ces adolescents jouissant de dominer les plus faibles. En cela le film est typiquement viennois, on y retrouve tous les thèmes chers aux artistes de cette capitale à l'époque où se déroule le récit. Mais Schlondorff ramène le livre de Musil à une fable transparente: Beineberg et Reiting sont les nazis, Basini les juifs et Toerless le peuple allemand lâche spectateur de l’holocauste. Schlondorff met un peu trop en évidence les mécanismes qui conduiront un peuple au nazisme. C'est un constat, on ne comprend pas vraiment la passivité curieuse et la curieuse passivité de Toerless devant ce « bizutage>>.
Les tortures subies par Basini sont montrées comme un mal tout autant que comme un symptôme, une allégorie de ce que deviendra la société allemande, une trentaine d'années plus tard. En gommant l'aspect sensuel de la relation de Toerless avec Basini il ne reste plus pour expliquer l'immobilisme de Toerless qu'une curiosité malsaine de nature purement intellectuelle, philosophique, pour voir comment s’affrontent le bien et le mal en chacun de nous et quel engrenage peut mener les gens à la torture d’un souffre-douleur. C'est un peu trop démonstratif et cela manque recul. Il ne faut pas oublier que Musil a écrit son roman trente ans avant l'arrivée au pouvoir d'Hitler et c'est ce qui fait en partie aujourd'hui sa force mais il est inutile de souligner son aspect prédictif tant il est évident.
 
 
Der junge Törless (1966) directed by Volker Schlöndorff.
 
Le scénario montre bien l'impunité que s'inventent les supposés surhommes et comment le rapport de domination se nourrit de la soumission pour s'accentuer, plutôt que de s'y dissoudre. En passant sous silence la relation amoureuse qui, dans le roman, existe entre Basini et Toerless, né de la nuit où Basini vient dans le lit de Toerless qui se laisse faire ainsi que le quasi viol de Basini par Beineberg et Reiting, Schlondorff affadit considérablement l’oeuvre de Musil en faisant de Toerless un faible alors que dans le roman ce sont surtout ses rapports homosexuels non assumés avec Basini qui font qu’il est bouleversé d'où le titre mais qu’il n’intervient pas de peur que ceux-ci soient découverts. On peut regretter la froideur du film de Schlondorff qui décrit sans la moindre émotion comment on devient tortionnaire au nom d’une supériorité de caste, comment par lâcheté on laisse faire des horreurs au nom de la liberté. Il démontre sèchement, mais efficacement, combien l’indifférence est coupable.Néanmoins on ne peut qu'être stupéfait à la lecture du roman du don d'anticipation de Musil.
A propos de ce film et en particulier sur l'attitude de Torless, en 2014, Schlondorff déclarait à Michel Ciment: << Ce ne sont pas seulement ces deux petits dictateurs qui se trouvent une victime. Ils ne le font pas par pure perversion à la recherche d'un plaisirmais pour terroriser le reste de la classe en désignant  une personne comme étant autre que nous. Cela m'a rappelé le film de Fritz lang où les gangsters, le bas-monde, les voleurs disent qu'il est intolérable qu'un criminel abuse de jeunes enfants, leur mettant ainsi la police aux trousses. Les gangsters doivent l'éliminer pour pouvoir à nouveau dominer leur monde. Dans Torless un personnage est révolté par ce qu'il voit. Mais il est révolté tout en étant intéressé, il ne passe pas à l'acte tout de suite. Il dit qu'il est impossible que des êtres humains se comportent ainsi à l'égard d'un autre. Mais au moment où il veut se révolter, il est trop tard car, en observateur, il est devenu complice.>>.
 
 
Young Törless (Volker Schlöndorff, 1966)
 
 
Dans une lettre à Margarethe Von Trotta datée du 5/12/1974, Marguerite Yourcenar donnait son sentiment sur ce film: << J'ai été sensible à la  beauté de la photographie, nette pour ainsi dire classique de ce film et au jeu jamais exagéré, sauf peut être tout à la fin où le jeune  Torless tire de cette aventure des conclusions qui ne sont pas nettement indiquées dans l'original... J'ai été aussi frappée par la disparition des scènes homosexuelles, ce sujet étant traité de façon si allusive que le spectateur l'entrevoit à peine... Les rapports intimes entre Basini et le jeune Torless, en particulier, m'ont paru tout à fait passé sous silence, ce qui met une sorte de creux au centre du roman et  met plus de vague autour de ce personnage, devenu, pour ainsi dire simple spectateur.>>.
 
 
Autre modification du cinéaste allant dans le même sens, celui d'avoir choisi pour interpréter Bassini un garçon pas vraiment beau, on peut y voir une sorte de Peter Lorre adolescent, aux traits clairement sémites, alors que Musil en fait un personnage plus séduisant physiquement.
 
 
Young Törless (Volker Schlöndorff, 1966)
 
 
Par sa banalisation du mal chez des adolescents, Les désarrois de l'élève Toerless se rapproche de films dont l'intrigue se déroule dans le monde contemporain comme "Bully" de Larry Clark ou "Funny games" de Michael Haneke. Par sa description du lieu clos, le pensionnat avec ses rites et ses pervertions ordinaires on pense aussi à "If " (1968) de Lindsay Anderson avec Malcom McDowell, aux "Amitiés particulières" , à "La ville dont le prince est un enfant" et même à "Another Country" de Marek Kanievska. Le parti-pris de Schlöndorff est toutefois radicalement opposé de celui de Marek Kanievska. Dans le roman de Musil, le souffre-douleur Basini est décrit comme mignon, sexuellement attirant. Torless, lui, est un adolescent à la sexualité en plein éveil dans une école non-mixte; il vit une passion torride avec un autre des étudiants. Il n'était pas à mon sens utile de faire dans le film de Basini un juif, ce qu'il n'est pas dans le roman. Ce qui alourdit encore le coté un peu théorique du film.
 
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Les paroles que Törleß prononce devant ses professeurs, avant de quitter l'école, sont édifiantes. Avec la même froideur qui l'animait lorsqu'il voulait pénétrer certains mystères mathématiques, il explique que l'expérience vécue par Basini, ainsi que le comportement de ses persécuteurs, doivent être acceptés, à défaut d'être compris. Le mal existe naturellement chez l'Homme ordinaire, qui a en lui une part d'ombre, comme les nombres complexes ont une partie imaginaire : Quand j'en ai entendu parlé [du vol de Basini], j'ai trouvé ça monstrueux. Je pensais qu'il fallait le livrer à l'autorité. Mais le châtiment m'indifférait. J'avais un autre point de vue sur tout ça. J'étais pris de vertige [...]. Basini était un élève comme les autres. Quelqu'un de tout à fait normal. Soudain, il a connu la chute. J'avais bien sûr déjà réfléchi à l'humiliation, à l'avilissement, mais sans l'avoir jamais vu. Et puis c'est arrivé à Basini. Je devais admettre que cela existe, que l'Homme n'est pas créé bon ou mauvais, mais change perpétuellement. Qu'il est créé par ses actions. Si nous changeons ainsi, si nous pouvons être victime ou bourreau, alors tout est possible. Les pires atrocités sont possibles. Il n'ya pas de mur entre le bien et le mal. Les deux se confondent. Un Homme normal peut faire des choses horribles. La seule question est : comment est-ce possible ? Je n'ai rien dit pour pouvoir observer. Je voulais savoir comment c'est possible. Ce qui se passe quand un être s'humilie ou fait preuve de cruauté. Hier, je pensais que le monde s'écroulerait. Aujourd'hui, je sais que non. Ce qui de loin semble atroce, inconcevable, se produit simplement, tranquillement, naturellement. Et il faut y prendre garde. Voilà ce que j'ai appris.
 
 
Young Törless (Volker Schlöndorff, 1966)
 
 
La beauté des images est frappante. Volker Schlondorff, alors débutant, il n'avait que 26 ans, avait demandé à Louis Malle, dont il a été l’assistant sur plusieurs films de 1960 à 1965 et avec qui il fut ami jusqu'à la mort de ce dernier, de superviser le tournage. Louis Malle déclara qu'il n'avait jamais eu à intervenir...
 
 
Young Törless (Volker Schlöndorff, 1966)
 
Si tous les jeunes acteurs sont impeccables, le film révèle surtout un acteur de 15 ans : dans le rôle de Törless, éternel incarnation de la passivité devant le mal et l'injustice, Mathieu Carrière qui est tout bonnement stupéfiant. L'adolescent avait déjà joué enfant dans un seul film. Mathieu Carrière continue aujourd'hui une belle carrière même s'il a disparu depuis quelques années des écrans français où il fut très présent dans les années 70. Dans ce film sa beauté à la fois douce et froide crève l'écran? Barbara Steel est exemplaire en pute expatriée au grand coeur, emploi qui la change de celui de victime sacrificielle dans les films d'horreur italiens.
 
 
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Le film a été très important pour l'émergence cinématographique de la nouvelle vague allemande des années 70. Ce beau film est l'un de ses représentants majeurs. Il paraît être une des premières réponses convaincantes au Manifeste d’Oberhausen, un appel lancé quatre ans auparavant, le 28 février 1962 par vint-six réalisateurs et critiques allemands au festival du même nom contre un cinéma allemand poussiéreux, engoncé et encore sclérosé par le trauma de la deuxième Guerre Mondiale. Ce manifeste annonçait la naissance d’un renouveau cinéma allemand en ces termes quasi-révolutionnaires : « Le vieux cinéma est mort. Nous croyons en un nouveau cinéma. » Même si « Les désarrois de l’élève Törless » n’a pas encore le radicalisme de certains films de Rainer Werner Fassbinder ou de Werner Herzog qui vont changer le cinéma dans les années 70.
 
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Né dans une famille de médecinsVölker Schlondorff fait ses études en France. Venu en France à l'âge de 15 ans, pour deux mois, afin d'apprendre le français, il s'est senti si bien dans son collège de jésuites à Vannes (Morbihan) qu'il a demandé à ses parents de l'y laisser. Loin de son pays, il va découvrir en même temps la France, l’univers catholique et l’internat. C’est là qu’il va assister à la projection d’un film réalisé par un ancien élève natif de Vannes, Alain Resnais. « Je ne m’attendais pas à l’horreur de ces images. L’effet produit par Nuit et brouillard à l’époque, en 1957, est tout à fait inimaginable aujourd’hui. Lorsque la lumière est revenue dans la salle, j’étais le seul Allemand au milieu d’une centaine de petits Français tournés vers moi. Je revois encore mes camarades et la façon dont ils me posaient la même question, celle que nous continuons à nous poser : Comment cela a-t-il été possible ? ». Le désir de tourner les désarrois de l'élève Toerless est peut être né ce jour là...
 
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Il a passé ses bacs en France, y est resté dix ans et y a fait ses classes de cinéaste. Il devint l'ami de Bertrand Tavernier, depuis qu'ils se côtoyèrent au lycée Henri-IV. La jeunesse française du cinéaste est turbulente; Roger Nimier le provoque en duel ! Après avoir étudié les sciences politiques, il se forme à l'Institut des Hautes Études cinématographiques. Il devient assistant réalisateur de Jean-Pierre Melville,Alain Resnais et Louis Malle de 1960 à 1965. De retour en Allemagne, il est révélé comme réalisateur par 'Les Désarrois de l'élève Törlessen 1966, qui affirme le renouveau du cinéma allemand et est couronné àCannes. Il se partage ensuite entre des films grand public et desfilms plus intimistes qui sont souvent des témoignages politiques : 'Feu de paille' en 1972, 'L' Honneur perdu de Katharina Blum' en 1975, 'Le Coup de grâce' en 1976, adapté de Marguerite Yourcenar, 'LeTambour', adapté du roman de Günter Grass, en 1979, qui obtient la Palme d'Or à Cannes, 'Mort d'un commis voyageur' en 1985, 'The Voyager', adapté du roman de Max Frish, en 1991 et 'Le Roi des aulnes' dont John Malkovitch joue le personnage principal et qui est une adaptation du roman du même nom deMichel Tournier, paru en 1970 et couronné du prix Goncourt. Après 'La Servante écarlate' et d'autres importantes productions, Völker Schlondorff tourne en 2000 dans son pays natal 'Les Trois Vies de Rita Vogt', et va monter les marches de Cannes en 2007 avec son film 'Ulzhan' dont l'acteur principal est Philippe Torreton et qui est présenté en hommage du 60e anniversaire du Festival. Le cinéaste est marié à Margarethe von Trotta. Elle est la scénariste de plusieurs de ses films. Pour en savoir plus surVölker Schlondorff, il suffit de lire ses très intéressantes mémoires,Tambour battant parues aux éditions Flammarion en 2009.
 
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Le film a reçu le Prix de la Critique internationale au Festival de Cannes 1966.
Aux USA le fameux éditeur Criterion a édité le film en dvd.
 
Nota: Merci à Alain de m'avoir procuré ce film qui fut longtemps invisible.
 
 
Jeune Törless 7

 

 

 

Jeune Törless 8

 

 

 

Jeune Törless, 2

 

 

 

Jeune Törless, 4

 

 

 

Jeune Törless 1

 

 
Jeune Törless, 3
 

 

Jeune Törless 5

 

 
Jeune Törless, 6
 

 

Der junge Törless Trailer (deutsch)

 

 

Commentaires lors de la première édition de ce billet:

 

Ismau20/03/2014 21:56

Vous avez précisément ravivé les souvenirs d'un film et d'un livre qui comptèrent beaucoup pour moi . Tous deux aussi forts : le livre peut-être un peu plus parce que plus subtil et plus complexe ;
le film à cause du talent de Schlondorff et surtout de la merveilleuse incarnation de Mathieu Carrière . Pour une fois, j'étais contente de la couverture de mon livre de poche, avec une photo du
film ( c'était rare je crois en 74, de mettre une photo en couverture ) où Törless apparaît au fond d'une sinistre salle d'étude toute en voûtes . Mathieu Carrière, je ne me souviens
malheureusement pas de l'avoir revu dans les films cités, mais seulement dans « La femme de l'aviateur » de Rohmer où son rôle est mince et fuyant, mais aussi beau que mystérieux, fait
pour lui.
A propos de Michel Ciment, je suppose que vous avez vous aussi écouté la récente émission de Projection privée, où Schlondorff était invité : très intéressante ( les citations en sont-elles
extraites ? )

 

lesdiagonalesdutemps20/03/2014 22:52



On peut voir également Mathieu Carrière dans le Coup de grâce du même Schlondorff adapté de Yourcenar. C'est à mon avis son meilleur film avec "Les faussaires", film qui se passe au Liban et qui en son
temps avait soulevé une grande polémique car le cinéaste aurait utilisé de vrais cadavres. Schlondorff est un cinéaste intéressant (je n'ai pas vu tous ses films mais beaucoup), il ne rate jamais complètement un film mais il faut dire en revanche qu'il en réussi rarement un complètement. La critique à mon avis a été beaucoup trop sévère pour son "Roi des aulnes" d'après Tournier avec un très bon Depardieu et le gamin qui jouait dans l'excellent L'élève (il doit y avoir un billet sur ce film sur le blog). En parlant de film que j'ai chroniqué il y a aussi "La croisade des enfants
de Wajda dans lequel on peut voir le très jeune Mathieu Carrière (dans La jeune fille assassinée on le voit tout nu! mais il est plus vieux).


Oui et non la citation vient bien de l'émission de Michel Ciment mais via la transcription dans le trimestriel "France-Culture papier. Dans le Positif de mars il y a une interview de Niels
Arestrup à propos de Diplomatie (billet à suivre) le dernier film en date de Schlondorff.

Alain.M

20/03/2014 04:16

Bonsoir
pour ceux à qui cela intéresse le film complet (The flavor of Corn) et en ligne sur you tube en version originale sous titré français à l'adresse (http://www.youtube.com/watch?v=DrupTI-E_Xs)

Alain.M

 

lesdiagonalesdutemps20/03/2014 07:14



merci pour ce lien.


Sixte

19/03/2014 02:51

Vous n'êtes jamais aussi bon que dans vos écrits sur le cinéma, je vous le redis. Merci donc pour cette revue du film Toerless, un film que moi aussi j'ai vu en salle lors de sa sortie. Un choc. Je
ne partage pas votre avis, ni celui de Maîtresse Yourcenar : le fait de gommer (un peu) la sexualité (ils se retrouvaient dans le lit etc.) rend encore plus fort et lourd de sens ce qui est
montré. Et ce n'est pas un paradoxe, vous le savez bien.
Pour la judéité du personnage de la victime, c'était tellement tentant, et tellement vendeur, que Shloendorf n'a sans doute pas eu d'autre choix. D'ailleurs depuis, citez-moi un film qui n'ait pas
recours à ce genre de truc pour boucler son budget ?

 

lesdiagonalesdutemps19/03/2014 07:43



C'est pour cela que dorénavant souvent je préfère lire. Shloendorff en fait souvent trop comme dans le récent "Diplomatie" pour lequel, si je suis courageux je vais me fendre d'un billet.


renaud

18/03/2014 23:07

triple, même quadruple choc que ce film...
Ces désarrois qui éveillèrent des émois,
La découverte de Volker Schlondorf..
Barbara Steele en NB, sortie de la Hammer et de Mario Bava,
Et Mathieu Carrère... qui m'a également marqué dans un film probablement oublié aujourd'hui... Le petit matin de J.G Albicocco avec l'époustouflant trio M. Carrère, Catherine Jourdan et Madeleine
Robinson...

 

lesdiagonalesdutemps19/03/2014 07:37



En ce qui me concerne je n'ai pas oublié ce beau film ni le roman dont il est tiré pas plus que la jeune fille assassinée de Vadim, film vu à sa sortie en 75, je crois et pas revu depuis dans lequel Mathieu Carrère était à la fois sensuel et inquiétant.

2 mars 2020

Kendric Tonn

Kendric Tonn
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2 mars 2020

Harry Anderson

 

Harry Anderson
2 mars 2020

Nous sommes contaminés par l'intolérance islamique.

J'ai dit dans "Tristes Tropiques" [1955] ce que je pensais de l'islam. Bien que dans une langue plus châtiée, ce n'était pas tellement éloigné de ce pourquoi on fait aujourd'hui un procès à [Michel] Houellebecq. Un tel procès aurait été inconcevable il y a un demi-siècle ; ça ne serait venu à l'idée de personne. On a le droit de critiquer la religion. On a le droit de dire ce qu'on pense. [...] Nous sommes contaminés par l'intolérance islamique. Il en va de même avec l'idée actuelle qu'il faudrait introduire l'enseignement de l'histoire des religions à l'école. J'ai lu que l'on avait chargé Régis Debray d'une mission sur cette question. Là encore, cela me semble être une concession faite à l'islam : à l'idée que la religion doit pénétrer en dehors de son domaine. Il me semble au contraire que la laïcité pure et dure avait très bien marché jusqu'ici. »

Claude Lévi-Strauss, Visite à Lévi-Strauss, Le Nouvel Observateur, 10 octobre 2002.

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