2 août 2020
photo ba
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2 août 2020
POUR SE SOUVENIR DE BABYLONE AU LOUVRE
Si Sémiramis, Nemrod ou autre Nabuchodonosor ne sont pour vous que des noms vides de sens, il faut courir sans tarder au Louvre pour y découvrir l’exposition consacrée à Babylone, qui se situait dans l’antiquité non loin de l’actuel Bagdad. Au bout de deux bonnes heures ils deviendront vos familiers... L’exposition rappelle celle en ces mêmes lieux vouée à Praxitèle, il y a quelques mois où comment monter un événement sur un thème lorsque l’on a peu à montrer sur celui-ci. Une contrainte que les conservateurs du Louvre contourne brillamment. En effet des fameux jardins suspendus de Babylone et de la légendaire tour de Babel, sise dans la ville, il ne reste que fort peu de choses.
L’exposition est divisée en deux parties bien distinctes. La première offre à notre admiration des objets de la civilisation babylonienne, de culte pour la plupart, trouvés sur place ou le plus souvent récupéré dans les pénates des nombreux envahisseurs qui pillèrent le site, et ceci dès la plus haute antiquité. Pas de pièces monumentale, si l’on excepte la belle stèle de basalte noir du code Hammurabi. Une mémère mafflue qui me poussait de ses mamelles stérile mais néanmoins volumineuses, caquetait de c’était un sexe de noir, quant à moi elle m’a fait immédiatement penser au pouce mégalomane du sculpteur César...
La presque totalité des objets sont disposés dans de spacieuses vitrines insérées dans les murs des salles. Quelques statuettes votives d’une finesse exceptionnelle dont les plus anciennes remontent à plus de 2000 ans avant J.C. sont de belles découvertes pour moi, surtout les deux pièces qui ont des bras articulés. Il y a aussi quelques témoignages de la vie d’alors comme ces superbes sceaux cylindriques qui ne dépassent que rarement 4 centimètres, remarquables par la précision de leur gravure.
Si ces merveilles sont présentées dans d’élégantes vitrines ces dernières présentent quelques aberrations qui nuisent au confort de la visite. Tout d’abord les cartouches explicatifs sont placés très bas, lumbagos garantis pour les géants; ensuite les légendes sont écrites en très petits caractères et enfin comble du sadisme, les étiquettes ne sont pas placées sous les objets qu’elles commentent mais dans le plus grand désordre; cette disposition fantaisiste occasionne pour le spectateur un va et vient malcommode entre l’oeuvre et son commentaire. Si l’on ajoute que si l’exposition semble échapper aux hordes asiatiques qui galopent dans le reste du musée et aux tribus de sauvageons qui encombraient la semaine dernière, le salon du livre lors de ma visite, elle semble visitée que part une population cacochyme quasiment ingambe devant laquelle j’étais partagé entre l’exaspération devant le temps qu’elle mettait à déchiffrer les cartouches explicatifs et l’admiration pour la soif de connaissances d’êtres ayant déjà un pied dans la tombe.
Pour toutes ces raisons je vous conseille de choisir la nocturne pour votre visite et de prendre l’audio commentaire qui n’est pas redondant avec les explications écrites sur les murs des salles.
Pazuzu
Mais ces petits désagréments furent balayés par la joie indicible de découvrir Pazuzu en trois dimensions. Pazuzu autrement dit, fils de Hampa, le roi des mauvais esprits, des vents, qui sort violemment des montagnes (inscription au dos de la statuette); je suis bien conscient que seul les fervents de Tardi peuvent comprendre ma félicité.
Grand autre moment la confrontation avec une reine de la nuit que l’on peut imaginer assez différente de celle dont mozart rêvait composant la flûte enchantée... On peut voir aussi de nombreuses tablettes d'argile dont une avec le récit du déluge qui inspira très probablement celui de la Bible.
La reine de la nuit
La deuxième partie de l’exposition est bien différente de la première. Elle se propose de montrer la fortune où plutôt l’infortune de Babylone dans l’imaginaire des hommes en occident et en orient depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. La réputation de Babylone a toujours été ambivalente dans les fantasmes de l'humanité. Elle fut positive par le souvenir de ses mythiques jardins suspendus et de sa tour de Babel où tous les hommes se comprenaient mais c’est tout de même son images négative qui prévalue au fil de l’histoire. La ville, à l’instar de Sodome et Gomorrhe, symbolisa la cité de toutes les débauches. Cette désastreuse réputation fut surtout propagée par les juifs qui ne pardonnèrent pas à Nabuchodonosor (605-562 av. J.C.) sa conquête de Jérusalem et la déportation des hébreux en Babylonie. Principal fait qui engendra dans le temps et dans l’espace une histoire romancée de Babylone souvent peu amène.
Babylone vu par Oliver Stone dans son film Alexandre
Ce sont de multiple facettes de l’image que se sont fait les hommes d’une Babylone fantasmée qui nous sont proposées sur des support différents du livres enluminé au film en passant par la peinture.
Le clou de ce deuxième volet en est “la tour de Babel de Bruegel qui a fait le voyage de Rotterdam.
Mais s’est devant un autre tableau que je me suis esbaudi, "Le festin de Balthasar" de John Martin. Cette merveille qui est habituellement à New Haven à mon avis vaut à elle seule la visite à l’exposition. Le Louvre ne possède qu’une peinture, acquise très récemment de cet immense artiste qui pâtit de l’incomprèhensible et immémoriale dédain qu’on les français pour la peinture anglaise. Mes fidèles lecteur auront compris que je ne partage en rien cette coupable défiance.
Le festin de Balthasar de John Martin que l'on peut voir dans l'exposition
une autre version de la scène par John Martin
Il faut que je vous confesse que les tableaux de Martin furent une de mes illumination lors de mon très lointain premier voyage à Londres. Cet artiste est l’une des personnes à qui je dois mon amour de la peinture. Peut être que je n’aimerais pas autant Rothko aujourd’hui si je n’avais pas découvert John Martin à seize ans.
Martin dans ce tableau se montre un précurseur du cinématographe de Grifith, dont est projeté un extrait d’”Intolerance”, de Cecil B De Milles et autre Oliver Stone, un des grands oubliès. Le peintre a accompagné son oeuvre d’un précis de lecture véritable panotage transversal sur le tableau. Il préconisait une lecture en trois temps qui correspondait au trois moment de l’action: “la protasis” qui correspondait à l’effet de surprise lié à l’apparition divine des lettres de feu (à gauche), l’épithasis qui correspond au face à face du roi et de Daniel et la catastrophe qui amène le spectateur à scruter l’agitation des arrières plans. L’artiste tente de concilier l’unicité de point de vue et la multiplication des péripéties dont certaines me demeurent énigmatiques comme l’attentisme de ce crocodile tout en bas à droite. Avec ce tableau Martin est novateur et va à l’encontre des règles de la peinture néoclassique dont celle des unités qui favorisait une compréhension globale du sujet. Martin au contraire introduit avec “Le festin de Balthasar” un séquensage que l’on peut qualifier de cinématographique, autrement dit une dimension temporelle à la fois dans ce qui est représenté et dans la démarche du spectateur face à la toile.
L’exposition est riche de surprises comme l’influence des rêveries babyloniennes sur l’architecture, tel ce projet inspiré de la ville mythique du à un architecte allemand pour une rénovation de Berlin en ... 1922, bien avant les plans pharaoniques de Speer pour la capitale du troisième Reich. Ce qui n'est pas surprenant car les fouilles de Babylone ont été réalisées par des équipes d'archéologues allemands au début du XXème siècle. On peut d'ailleurs voir au Vorderasiatisches Museum de Berlin (attention il est actuellement fermé pour reffection) une gigantesque reconstitution-reconstruction à l'échelle 1 de la porte d'Ishar. Plus étonnant est ce monument pour Bagdad imaginé par l’américain Frank Lloyd Wright en 1957 ou l’on retrouve à la fois la tour de Babel et l’hélice cher à l’architecte, voir le Musée Guggenheim de New-York.
N’existe-t-il pas pour Babylone des rêveries sérieuses d’architectes comme pour les monuments romains ou grecques? Néanmoins celle de Bardin présentée ici est savoureuse.
Babylone vu par Bardin
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1 août 2020
JE NE PEUX MÊME PAS TE VOIR EN PEINTURE, MUSÉE BERARDO À LISBONNE
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Je vais vous proposer une promenade dans la collection Berardo de Lisbonne, promenade que j'ai faite moi-même il y a quelques semaines et que je vais essayer de me rémémorer. Que les spectateurs qui ont eu la bonne idée de visiter l'exposition Berardo, nom qui était un peu abusif, qui était présentée il y a quelques mois, en novembre 2008, à Paris au musée du Luxembourg et dont malheureusement je n'ai pas eu le temps de vous parler malgré son excellence, ne se croient pas dispensés de cette visite car ce qui était au Luxembourg, n'était qu'un petit échantillon de ce qu'il pourront voir à Lisbonne. L'affiche de l'exposition parisienne était Great American Nude de Tom Wesselmann qui aurait eu tout à fait sa place dans la thématique actuelle présentée par le musée mais que je n'y ai pas vu (ce qui est on ne peut plus normal puisque cette sélection de la collection se promène encore de par le monde, elle était à Strasbourg encore la semaine dernière...).
Je vais vous proposer une promenade dans la collection Berardo de Lisbonne, promenade que j'ai faite moi-même il y a quelques semaines et que je vais essayer de me rémémorer. Que les spectateurs qui ont eu la bonne idée de visiter l'exposition Berardo, nom qui était un peu abusif, qui était présentée il y a quelques mois, en novembre 2008, à Paris au musée du Luxembourg et dont malheureusement je n'ai pas eu le temps de vous parler malgré son excellence, ne se croient pas dispensés de cette visite car ce qui était au Luxembourg, n'était qu'un petit échantillon de ce qu'il pourront voir à Lisbonne. L'affiche de l'exposition parisienne était Great American Nude de Tom Wesselmann qui aurait eu tout à fait sa place dans la thématique actuelle présentée par le musée mais que je n'y ai pas vu (ce qui est on ne peut plus normal puisque cette sélection de la collection se promène encore de par le monde, elle était à Strasbourg encore la semaine dernière...).
Cette collection a été constituée par un richissime industriel portugais, Joe Berardo. Il est né en 1944 sur l'île de Madère, José Berardo est l'un des plus importants entrepreneurs portugais. Emigré en Afrique du Sud à 19 ans, il y fait fortune en exerçant ses activités dans plusieurs domaines (vin, banque, télécommunication, or). Collectionneur invétéré, il se lance, à son retour au Portugal en 1986, dans l'art moderne et contemporain. Grâce à un partenariat avec l'État portugais signé en 2005 ( à l'image de ce qui a été fait pour la collection Thyssen à Madrid), pour la constitution d'une fondation portant son nom, une partie de la collection Berardo, soit 862 oeuvres, est désormais présentée au Centre culturel de Belém.
José Berardo
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José Berardo, en regard des pièces qu'il a amassées peut être considéré comme le parangon du bon goût du XX ème siècle (c'est ce que l'on peut espérer bien que dans cette volonté d'être exhaustif on ne sente guère de goût personnel). D'ailleurs une anecdote, probablement légendaire, en dit beaucoup sur le personnage: En 1969 à Johannesburg, Joe Berardo achète un tableau qu'il aime énormément. Il découvre cependant quelques jours plus tard qu'il s'agit d'une simple copie. Sa femme lui apprend alors que s'il souhaite acquérir l'original, il lui faudra le subtiliser au Louvre. Il s'agissait en fait d'une reproduction de la Joconde. Depuis cet époque, le petit amateur d'art est devenu un collectionneur érudit. En vingt ans, ce collectionneur avisé s’est constitué un trésor, qui couvre toutes les grandes écoles artistiques du XXe siècle. soit près de 4 000 œuvres, signées par des maîtres comme Andy Warhol, Pablo Picasso, Salvador Dalí, Marcel Duchamp, René Magritte, Joan Miró, Francis Bacon, Jackson Pollock, Yves Klein, Jeff Koons et bien d’autres encore.
Le concept du musée se « veut dynamique, didactique et flexible », rappelle un peu le fonctionnement des musées Guggenheim. Comme ceux-ci le musée Berardo a le souci de présenter son fond par alternance thématique ; celle du moment est la peinture figurative dans la deuxième moitié du XX ème siècle. Le musée Berardo est un des musées de peinture moderne les plus intéressant au monde. Il peut être comparé au Moma, à la Tate modern ou au centre Pompidou. Il est situé sur les rives du Tage, au coeur du quartier historique de Belèm. situé en face du monastère des Jerónimos.
On est accueilli par une sculpture de Moore (voir la photo que j'ai placée en entrée de ce billet). Puis juste avant l'entrée par Nectar 2006 de Joana Vasconcelos. J'ai hésité a écrire beau pour le musée Berardo, à cause de son aspect extérieur, le bâtiment est du aux architectes Vittorio Gregotti etManuel Salgado , son coté bunker sur le Tage m'a un peu interloqué. Mais son intérieur est un écrin parfait pour cette collection exceptionnelle et cette architecture peut séduire par sa rigueur.
On est accueilli par une sculpture de Moore (voir la photo que j'ai placée en entrée de ce billet). Puis juste avant l'entrée par Nectar 2006 de Joana Vasconcelos. J'ai hésité a écrire beau pour le musée Berardo, à cause de son aspect extérieur, le bâtiment est du aux architectes Vittorio Gregotti etManuel Salgado , son coté bunker sur le Tage m'a un peu interloqué. Mais son intérieur est un écrin parfait pour cette collection exceptionnelle et cette architecture peut séduire par sa rigueur.
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Sous un titre provocateur, " Je ne peux même pas te voir en peinture", le nouvel accrochage temporaire de la collection, nous propose une déhambulation dans la peinture figurative de la deuxième moitié du XX ème siècle. Les abstraits ont donc été momentanément bannis des cimaises, néanmoins quelques uns semblent avoir été oubliés! La présentation qui n'est ni complètement chronologique et encore moins géographique ne semble que se soucier que de la fluidité du regard du visiteur ce dont je ne me plaindrais pas mais il faut tout de même savoir que cette installation est en rien didactique.
On commence la visite par une salle où se trouve, ce que j'appellerais, faute de mieux, la peinture illustrative américaine, il ne faut pas voir dans ce terme une quelconque connotation péjorative. C'est un peu du Norman Rockwell de chevalet. Tableaux qui semblent, comme les planches du célèbre illustrateur vouloir donner une idée heureuse et aseptisée de l'Amérique d'Eisenhower. Robert Bechtle semble par exemple vouloir avec constance peindre le bonheur d'être américain. On peut remarquer que souvent les tableaux de Bechtle sont légèrement en plongée, comme vus de sa fenêtre. Bechtle qui est le peintre hyperréaliste que je préfère, moins froid qu'Estes par exemple, peint des images de gens ordinaires et de leurs ordinaires voitures dans des rues californiennes inondées de soleil. Mais le véritable sujet de Bechtle n'est pas une pontiac ou une chevy son souci est d'abord d'arréter le temps.
Ida Tursic & Wilfried Miele
Mais c'est parfois tout un roman que l'on peut imaginer à partir de telle toile. C'est ce qui fait le charme de la peinture narrative, lorsque l'histoire proposée reste ouverte et n'est pas fermée sur elle même comme c'est trop souvent l l' hyperréalisme n'est représenté que par un Tom Blackwell de 1972, "Gary's Hustler" et par Robert Cottingham ( 1935 - ). On voit combien l'automobile et plus généralement la mécanique sont présentes dans la peinture figurative américaine de cette période. Ces deux artistes cadrent des détails du paysage urbain américain pour les mettre en majesté sur la toile.
Blackwell dont les sujets de prédilection sont les motos et les reflets dans les vitrines appartient à la première génération des hyperréalistesaméricains des années 60 et 70, Blackwell transpose ses photographies enpeinture créant une ambiguïté entre ces deux modes de représentation du réel.
Un peu dans le même genre on m'avait promis des Malcolm Morley mais je ne les ai pas trouvé. Ils devaient être en promenade.
Il est amusant de repérer une toile signée du couple serbo-français, Ida Tursic & Wilfried Mille que l'on pourrait croire issue de cette école américaine photoréaliste à coté de laquelle elle est accrochée, et peinte dans les années 50 ou 60 alors qu'elle date des années 2000 et qu'elle a été peinte à... Dijon!
A ce propos quel plaisir de voir des peintres figuratifs contemporains français exposé dans un musée. Ce qui est extrêmement rare en... France! Il faut donc aller jusqu'à Lisbonne pour pouvoir admirer un des plus grands peintres français de la deuxième moitié du XX ème siècle. Je veux parler d'Eugène Leroy.
Eugène Leroy.
D'ailleurs un des plus grands chocs de ma visite m'aura été donné par un peintre français, Damien Deroubaix , un artiste né en 1972 qui semble vouloir ressusciter l'expressionisme. Il n'hésite pas à associer des scènes de bondage à des slogans musicaux. On y trouve aussi bien Lenine que la svastika! Damien Deroubaixexploitent une esthétique trash en clair-obscur, où le dessin raffiné va de paire avec une extrême violence .
Damien Deroubaix
Autre grande découverte, cette fois portugaise, Paula Rego.Les oeuvres de cette artiste m'ont immédiatement fait penser à celles de Garouste (assez étrangement absent alors que la peinture française, une fois n'est pas coutume dans une exposition internationale, est sur représentée). Comme le français Paula Rego puisse son inspiration dans sa vie, revisite les grands mythes et les grandes oeuvres littéraire, mais avec o combien plus de resource dans sa palette et probablement dans son coeur que Garouste et surtout sans la vulgarité de cette peinture grasse aux empâtements encombrants que j'appelle de la peinture au beurre et qui m'empêche chez garouste de voir plus loin que la matière sur la toile. Paula Rego continue la grande tradition de la peinture de légendes ou de contes mais elle ne les illustre pas.
. Paula Rego, "The Barn", 1994
Paula Rego fait une peinture narrative qui relève du réalisme magique que je suppute à la fois en partie autobiographique et très influencée par la psychanalyse. Elle me semble pour le moment le seul artiste qui peut se revendiquer d'une partie de l'héritage de Balthus (dans "celestina's house par exemple, qui n'est pas à Barcelone, il y a une citation facilement repérable de Balthus).
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Ci-dessus, voilà deux beau garçons que l'on a envie de rejoindre sur le mur. Rien de plus facile puisqu'ils sont peint sur un miroir...
Ci-dessus, voilà deux beau garçons que l'on a envie de rejoindre sur le mur. Rien de plus facile puisqu'ils sont peint sur un miroir...
Une curieuse installation d'Alexandre Perigot, ci-dessus, un peu déplacée dans ce contexte très peinture-peinture, dans laquelle une stucture tubulaire effectue une danse du ventre (mousmé d'acier?) alors que sur un écran une grasse "beautée" orientale se trémousse au son d'une musique idoine sur fond de photographies de derricks. J'y ai vu une incitation a récupérer les puits de pétrole sahariens, mais peut être que ma raison s'est égarée un instant.
Après le coup de poing des toiles de Damien Deroubaix, on arrive sur un autre tenant de la peinture à l'estomac en la personne de l'allemand JorgImmendorff , membre de ce que l'on a appelé les nouveaux fauves. On peut aussi considérer qu'il est dans la ligne de l'expressionisme allemand du début du XX ème siècle...
L'objectivité photographique est représenté par des oeuvres de Gerhard Richter, Noronha Da Costa, Luc Thuymans, Damien Cadio, Bruno Perramant ou Robin Lowe. A l'autre bout du spectre pictural on croisera des oeuvres dans lesquelles sont célébrées plus la trace que la forme. Elles sont signée par Lourdes Castro, Sigmar Polke, Gérard Laing.
Gary and Paul, 1988, de Jason Brooks.
Cette exposition traduit bien la persistance obstinée à reproduire des figures humaines au moyen de la main humaine. Parfois le corps est figé dans ses émois sexuels comme chez Fischl (ci-dessous) ou Juliao Sarmento ou bien le peintre s'essaye à renouveler l'art du portrait comme chez Jason Brooks, James Rielly ou encore Richard Phillips.
Un beau Rosenquist à coté du DR Gibson de Cottingham (ci-dessus). Puis c'est le pop art anglais représenté par deux de ses figures historiques David Hockney et Pauline Boty. Cette dernière est représentée par une toile plus caractéristique de toute son oeuvre par le sujet que par la manière, la plupat de ses toiles sont moins "léchées". En effet les toiles de Pauline Boty sont un véritable miroir de la Grande Bretagne des cinquante dernières années. Ainsi dans le tableau présenté Pauline Boty saisit la figure de Celia Birtwell, célèbre styliste anglaise qui fut aussi le modèle de David Hockney, cernée de ses références culturelles.
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Et pour terminer cette péregrination un David Hockney d'une de ces périodes les plus intéressantes, même si je n'ai pas toujours pensé ainsi. Dans Hockney par Hockney (éditions du chène) le peintre s'exprime longuement sur ce tableau: <<>>.
J'aurais encore pu vous parler et vous montrer encore des oeuvres d'Ann Veronica Janssen, d'Angel Vergara, de Marie José Burki, de Martin Kippenberg, de Martial Raysse de Bacon, de Guston, mais soit que leurs oeuvres ne m'aient guère inspiré ou pour les deux derniers cités que l'on puisse en voir de plus belles ailleurs.
Cette ballade dans la peinture figurative de ces dernières décennies aide à faire le point sur l'état de la peinture aujourd'hui. Toutefois il faut insister pour dire que cette rétrospective des figuratif n'est pas exhaustive, ce qui aurait eté très difficile pour ne pas dire impossible. Néanmoins on peut surtout s'étonner de la sur évaluation de la "jeune" peinture française au détriment de leurs homologues anglaise, allemande et américaine beaucoup plus présente et coté sur le marché. Et surtout de l'absence totale de l'école de la figuration narrative pas de Cueco, Erro, Fromanger, Aillaud, Monory... L'exposition est également uniquement occidentale dans l'ancienne acception du terme (avant 1989) puisqu'il n'y a aucun artiste venant de l'ancien bloc de l'est ni surtout de chine alors que les chinois sont depuis dix ans très présents sur la scène artistique internationale. Ses réserve faite cette exposition est une oeuvre de salut public dont le centre Pompidou devrait bien s'inspirer.
Il est probable que si vous ne vous rendez pas assez vite au bord du Tage, vous ne verrez pas ce passionnant accrochage et que ce sera un autre qui vous sera présenté. Mais une chose est certaine c'est que vous verrez des chez d'oeuvre au musée Berardo qui possède par exemple un des plus beaux Matisse que je connaisse. C'est une adresse qui a elle seule mérite le voyage à Lisbonne qui a pourtant bien d'autres attraits.
Musée de la collection Berardo (Museu colleção Berardo)
Centro cultural de Belém
Praça do Império, 1449-003 Lisboa. Tél. : 213-612-913. Fax : 213-612-570.www.museuberardo.com
Ouvert tous les jours de 10 h à 19 h, le vendredi (et les samedi et dimanche en été) nocturne jusqu’à 22 h.
1 août 2020
TENTATIVE D'ÉPUISEMENT PHOTOGRAPHIQUE DU GRAND BOUDDHA DE KAMAKURA
Kamakura,Japon, octobre 2011
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