Tempêtes et naufrages au Musée de la vie romantique (1)
contrairement à ce que l'on peut lire sur l'affiche l'exposition est toujours visible en ce moment
Cette exposition permet de découvrir des tableaux peu connus de beaucoup puisqu'ils viennent presque tous de musées de province des quatre coins de la France. Certains et plus intéressant de peintres injustement oubliés comme Jean-François Hue. Autre découverte un Boudin de grand format. Très bel accrochage dans une mise en scène particulièrement élégante.
Victor Hugo
Jongkind
Paris, aout 2021
promenade dans le Jardin d'agronomie tropicale René Dumont
En 1899, un jardin d'essai est créé sur le site afin de coordonner les expériences agronomiques sur les plantes des colonies françaises : caféiers, bananiers, arbres à caoutchouc, cacaoyer, vanillier, etc. Son but était d'accroître les productions des colonies afin d'améliorer l'approvisionnement de la France métropolitaine. Au cours des années qui ont suivi, les serres du jardin d'essai fournissaient annuellement 10 000 boutures et 40 000 graines, expédiées ensuite dans les colonies françaises d'outre-mer.
En 1907, une exposition coloniale y a été organisée par Société française de colonisation ; elle fut l'occasion de transformer le site en un jardin didactique qui regroupait en situation les possessions d'Asie et d'Afrique. Plusieurs pavillons ont été érigés (la serre du Dahomey et le pavillon de La Réunion ont été récupérés de l'exposition universelle de 1900, le pavillon du Congo provient de l'exposition coloniale de Marseille, qui avait eu lieu l'année précédente.
Six sites ont été reconstitués : les villages congolais, indochinois, kanak et malgache, la ferme soudanaise et le campement touareg. Ces installations furent construites avec leurs monuments, leurs productions mais aussi leurs habitants : des personnes étaient recrutées dans les colonies, transportées en France, installées dans ces décors, déguisées de costumes plus ou moins traditionnels et payées pour fournir un spectacle aux visiteurs8(dans le campement touareg, par exemple, de prétendus rebelles nomades attaquaient le courrier).
L'exposition coloniale s'est tenue de mai à octobre 1907. Ce fut un succès : entre un et deux millions de personnes sont venues la visiter. Ces exhibitions ont plus tard contribué à qualifier ce genre d'exposition de zoo humain.
Pendant la Première Guerre mondiale, le site a servi d'hôpital pour les troupes coloniales. Un hôpital colonial est installé au jardin colonial ainsi qu’une mosquée en bois qui est inaugurée le 14 avril 1916.
Le Jardin est ouvert au public et se trouve à environ 400 mètres de la station du RER A de Nogent.
Nogent sur Marne, aout 2021
Hokusai au musée Guimet
Amis du dessins, lecteurs de mangas, passionnés de culture japonaise vous n’avez plus que jusqu’au 4 août pour courir au musée pour pouvoir admirer sa collection d’estampes, de dessins et de gravures du grand Hokusai dont certaines images, très célèbres, comme “la vague” ou ses vues de mont Fuji dissimulent pour le plus grand nombre une œuvre très variée. Avec cette exposition, presque exclusivement composée de la collection du musée Guimet, à laquelle il serait tout de même un peu exagéré d’y apposer le nom de rétrospective, on peut parler de découverte, en particulier de l’influence que le peintre a exercé dans le monde, dès son vivant jusqu’à aujourd’hui. Son œuvre a été connu en France à partir du milieu du XIX ème siècle grâce à de nombreux esthète subjugué par la force et l’élégance de ses composition. Edmond de Goncourt qui collectionnait ses estampes lui consacra un livre.
Les visiteurs férus de films fantastique japonais ne seront pas dépaysés, tant les images de fantômes d’Hokusai semblent sorties des cartons d’un génial décorateur de cinéma; pas plus que ne seront égaré les amateurs de mangas. Certains croquis du maître, je pense par exemple à ce duel avec de longues perches de bambou entre deux samouraïs, pourraient des pages arrachées d’un merveilleux shonen. Il n’est pas difficile non plus de remarquer l’influence qu’a eu Hokusai sur les impressionnistes, en particulier Monet, qui lui aussi collectionnait les œuvres du japonais.
Ce qi est le plus impressionnant c’est le nombre de style et de sujet embrassés par l’artiste, fait amusant l’artiste, au cours de sa longue carrière, changeait de nom, à chaque fois qu’il adoptait un nouveau style. Il fut tour à tour portraitiste d’acteurs, illustrateur des quartiers de plaisir, “le monde flottant”, que l’on se souvienne de la belle exposition sur le sujet qui se déroula, il y a quelques mois au Grand Palais, paysagiste, peintre d’érotiques dans lesquels les organes génitaux sont sur dimensionnés, croqueur virtuose de scènes de rue et bien d’autres choses encore avec toujours la même justesse et finesse d’exécution. Ma préférence va à ses poèmes graphiques ou un papillon dialogue avec une pivoine...
A part un bel et immense paravent, les pièces exposées, un peu plus d’une centaine, sont de taille modeste, pour cette raison, si vous le pouvez, je vous déconseille de visiter cette exposition un week-end car non seulement il vous faudra patienter assez longtemps pour y entrer, mais ensuite vous attendrez à chaque œuvre avant de pouvoir l’admirer. La visite nécessite un minimum de deux heures pour pouvoir goûter chaque œuvre. S’il y a une exposition où le catalogue mérite l’achat c’est bien celle là car ainsi à tête reposée dans la quiétude de votre bibliothèque vous découvrirez moult détails qui vous auront échappé lors de la découverte de l’image.
Grand paravent décoré par Hokusai
Hokusai et son élève vus par François Place
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Les librairies des musées sont celles aujourd’hui où l’on peut découvrir bien des livres qui vous auraient échappé autrement ainsi un petit volume intitulé “Le vieux fou de dessin” du à l’écrivain- illustrateur François Place aux éditions Folio junior. Si à l’origine il est destiné à la jeunesse, à partir de neuf ans, ne vous privé de ce plaisir sous prétexte que vous êtes chenu. L’auteur nous fait partager l’intimité d’Hokusai, à la fin de sa vie en suivant l’apprentissage du déluré Tojiro, neuf ans, chez le maître, ainsi nous découvrons l’homme caché derrière le grand artiste.
Comme vous le voyez la visite d’Hokusai est de celles que l’on aime prolonger.
Paris, 2012