1995, Suéde et Norvège, 88 mn
réalisation: Svend Wam, scénario: Hansi Mandoki d'après le roman de Per Knutsen, production: Lars Kolvig, Hansi Mandoki, Petter Vennerø, image: Par Kallberg,
avec: Hampus Björck (Sébastien), Nicolai Cleve Broch (Ulf), Ewa Fröling (Mère), Helge Jordal (Père), Rebecka Hemse (Lisbeth), Lena Olander (Linda), Emil Lindroth (Jan), Karin Whatever (Inga), Mira Mandoki (Lisa), Stig Torstensson (Fyllie), Bard Torgersen (Vendeur), Sara, Johanna Sällström, costume et décor: Kicki LLander, Christina Öhlund
Résumé
À l'âge de seize ans, Sebastian a des parents gentils, un bon cercle d'amis, il obtient de bonnes notes à l'école, et c'est un garçon attrayant. Cependant, son monde parfait en apparence est éclipsé par ses peurs. Sebastian est en conflit avec lui même car il s'aperçoit qu'il est gay, et que ses sentiments pour son meilleur ami Ulf changent. Petit à petit son environnement réalise qu'il est devenu introverti, alors que lui essaie de trouver des réponses à ses questions.
Après une après-midi avec Ulf, Sebastian dans un accès de l'impulsivité embrasse Ulf. Ce geste accule, Sebastian à sortir du placard vis à vis de ses parents, qui réagissent avec sympathie. Quand à ses amis et Ulf ils sont disposés à accepter l'homosexualité de Sebastian. Sebastian réalise que le problème réside uniquement avec lui-même, et qu'il doit prendre des décisions, dont dépendent son propre bonheur.
L'avis de la critique
Le film est basé sur un roman écrit par Per Knutsen, Il a été publié en 1988. Ce roman norvégien a été en partie réalisé par des Suèdois. Ce tout petit budget et a été comparé à des productions beaucoup plus importantes mais aux thémes proches comme "Beautiful Thing" ou "Get Real". Il aborde la question de sorti du placard d'un adolescent d'un point de vue optimiste, mais ce film n'ayant pas eu une sortie en salle est passé beaucoup plus inaperçu (je me permet d'ajouter que j'ai été le premier éditeur en VHS pour la France de ce film).
La teneur optimisme du film si elle tient en premier au fait que l'histoire se passe en Europe du nord, peuples homogènes en quasi totalité blanc et s'étant grandement libérés des pressions religieuses met aussi en évidence la responsabilité personnelle de l'acceptation inconditionnelle de son caractère homosexualle indépendemment des amis et de la famille. Il se concentre sur les difficultés de s'accepter tel que l'on est et non tel que l'on voudrait être.
Lorsque j'ai vu ce film j'ai été agréablement surpris voir enfin un film où l'on voyait l'acceptation de l'homosexualité par tout son entourage. C'est ce que j'ai heureusement connu à la fin des années 50, en France pays beaucoup moins évolué que les pays de l'Europe du nord. Attitude de l'entourage peut-être inhabituel? mais pas du tout unique, puisque je l'aiconnu. je suis convaincu qu'il ya eu beaucoup de personnes qui ont bénéficié de cette acceptation.
Ajouté à cela, je dois dire que j'ai adoré l'histoire de ce bel adolescent qui découvre son homosexualité par le biais de son amour pour son meilleur ami... Je pense que c'est un cas de figure très fréquent. je pense que beaucoup ont partagé cette expérience, comme aussi de réaliser brutalalement que cet amour ne sera pas réciproque, en dépit de la permanence de l'amitié.
La réussite du film réside en ce qu'il a su se concentrer sur le conflit intérieur de Sebastian, en éliminant tout autre problématiques du récit. En mettant en évidence que le plus grand combat que nous devons mener est contre nous-mêmes.
Le film réussit également à montrer de façon crédible «l'innocence» de l'adolescence, et l'importance à cet âge du cercle d'amis, dans lequel l'adolescent gravite. Il devient essentiel. C'est "la famille" le jeune s'est choisi. Elle est à cet âge souvent plus importante que la famille biologique.
Malheureusement, il faut noter quelques défauts qui empêchent ce film d'être au niveau de Get real ou de Beautiful thing, d'abord une interprétation hésitante et surtout un montage beaucoup trop brutal.