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Dans les diagonales du temps

29 mars 2024

Lewis Hine (1874-1940)

 

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29 mars 2024

28 mars 2024

SUR LA PLAGE DE PALMI

 

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Palmi, Italié, aout 1985

28 mars 2024

Le coeur qui cogne d’Yves Navarre

 

 

Monsieur Dauzan, patron d’un laboratoire pharmaceutique a décidé de réouvrir, « Le Rivier » la maison familiale qui se trouve au bords de la Seine du coté de Vernon, pour le baptême de son dernier petit-fils. Pour cette fête il a convoqué toute la famille, ses deux filles, Françoise et Sylvie, chacune accompagnées de leurs maris et de leur nombreuse progéniture et son fils Pierre.

« Le Rivier » était fermé depuis douze ans. Douze années que le fils ainé, Jacques est mort durant la guerre d’Algérie. Jacques était le soleil de la famille, l’espoir de monsieur Dauzan, le complice de sa mère et le mentor de son frère Pierre. « Jacques avait un regard vagabond. Un regard qui échappait à la loi familiale du Rivier, à la loi sociale du village. ». Pierre avait besoin de Jacques pour avoir le sentiment d’exister: << Et voilà qu’à te parler, comme ça, persuadé que tu es là à m’écouter, j’ai l’impression de me remettre à respirer. >> (p132). Ses par les yeux de Pierre que nous vivrons ce conseil de famille, le baptême n’est qu’un prétexte.

Nous sommes au début des années 70 dans la France pompidolienne, dans une bourgeoisie repus qui crois encore au progrès où l’important n’est pas d’être mais de paraitre, mais paraitre sans ostentation.

Le roman se déroule sur deux jours. A l’exception du premier chapitre dans lequel nous sommes dans l’intimité de Pierre et de sa compagne Sarah, le roman est un huis clos circonscrit au « Ravier ». On pense au cinéma de Claude Sautet de ces années là mais dont les protagonistes ne seraient pas des intellectuels ou des nouveaux riches mais des bourgeois de province, des personnage de Claude Chabrol , qui auraient migré par mégarde à Paris. Nous ne sommes pas loin du monde de Mauriac, mais en beaucoup moins feutré. Abusé par l’écume des jours, il ne faudrait pas croire que les familles telles que les Dauzan, ne sont plus actuelles. Ces familles dans lesquelles des garçons comme Pierre ont le sentiment de ne pas appartenir au « clan », ce qui est générateur d'une grande solitude, ils voient dans cette exigence de réussite, avec le travail pour moyen, cette idée d’une trace à suivre, que la famille impose l'impression de passer à côté de l'essentiel, de la vie.

Le personnage principale est l’absent. Tout tournait autour de Jacques. Sa mort a casser le mécanisme du conformisme. C’est lui qui distribuait les rôles, le père ne le savait pas, il croyait que c’était lui le grand ordonnateur. Sans Jacques, les membres de la famille ont été comme des acteurs restant en scène alors que la pièce est finie et voulant malgré tout rester en scène mais ne sachant pas comment donner une suite au texte qu’ils venaient de représenter.

Le coeur qui cogne fait parti de ce que l’on pourrait appeler dans l’oeuvre d’Yves Navarre « les romans familiaux » comme « Le temps voulu », « Le jardin d’acclimatation », « Louise », « Je vis ou je m’attache ». Tous ces romans décrivent une famille plus ou moins calquée sur celle de l’auteur dont on fait connaissance dans « Biographie ». Tous les membres de ces familles sont comme rongé par le secret pour les autres mais presque toujours pour eux même, celui d’avoir une  identité véritable sous le masque que la société impose, une personnalité profonde et évidente, transparente mais inaccessible.

La société que décrit l’auteur à travers la famille Dauzan, dans ce roman comme dans la plupart des autres, est un système qui conduit à l’acceptation de son sort et à l’acceptation de cette société qui tend au nivellement et à l’uniformisation de ses membres. Un système qui oblige au conformisme et qui broie ceux qui s’insurge ou qui exclut ceux qui ne veulent pas jouer le jeu. Pour survivre la famille se doit d’être homogène. L’ordre social impose la voie à suivre. Dans la famille décrite dans le coeur qui cogne le garçon doit d’abord se vivre comme fils et faire allégeance au père, avant de se vivre homme. La père veut voir dans ses fils son propre reflet. Jacques en y dérogeant a trouvé la mort. Pierre a réussi à prendre les chemins de traverse mais est mis à l’écart de la famille. Son façon de défier l’emprise de son père a été de ne pas faire les études que ce dernier espérait qu’il fasse. Il n’a pas une profession respectable selon les critères du patriarche, il n’est qu’un petit instituteur. L’autre transgression majeure de Pierre est le fait qu’il vivent avec une juive. Seul pendant presque tout le roman la judéité de la compagne de Pierre ne nous est signalé que par son prénom. C’est seulement à la toute fin du livre que le mot juif apparait. Même s’il s’est éloigné de la famille, Pierre ne réussit pas a s »en détacher complètement. Chez Navarre l’emprise du milieu est toujours plus forte que la volonté individuelle. Il y a un fatalisme de l’auteur devant se qu’il pense à l’incapacité de rompre avec la tribu. L’individu serait même condamné à reproduire ses rites quand Pierre évoque son possible avenir avec Sarah: <<Et Sarah aurait un enfant. Pierre l’épouserait, et tout commencerait pour eux, comme pour tous, comme avant.>>. Ce fatalisme est ce qui différencie Jacques de Pierre qui pour être fidèle à son être profond << Avaitrompu toutes les amarres>> (p.210).

Yves Navarre, surtout à la fin du « Coeur qui cogne », se fait plus dramaturge que romancier. Certains passages peuvent se lire comme de longues didascalies qu’un auteur mettrait à la fin d’une scène pour indiquer la mise en scène qu’il souhaiterait. Cette forme d’écriture renforce pour le lecteur l’impression que les personnages sont des personnes qui jouent le rôle qu’ils se sont distribués. Seul Pierre et sa compagne Sarah sont de véritables personnes. Les autres ne sont que des cabotins qui ont endossés un emploi; même s’il arrive que durant un court instant leur masque tombe.

Si je fais référence au théâtre c’est que la forme théâtrale est très présente dans ce roman. Navarre, dans ses écrits, hybrides sans cesse, mêlant roman, théâtre, autobiographie.

J’aurais aimé devant un si beau roman avoir gardé mon innocence littéraire et ne rien savoir de la vie de l’auteur. Hélas j’ai lu Biographie*, roman autobiographique, dans lequel Navarre donne de nombreuses clés pour lire son oeuvre. Si bien qu’ensuite on ne peut plus lire ses romans de la même façon. On ne cesse d’évaluer l’écart entre ce que l’on suppose être la réalité et la fiction que l’on a entre les mains.

Je voudrais revenir sur la datation de ce roman. Le seul élément qui peut situer dans le temps le roman avec une certaine exactitude est le fait que Jacques soit mort durant la guerre d’Algérie. Yves Navarre prend soin de ne citer aucun fait qui pourrait indiquer au lecteur une année déterminé. Plus surprenant pour quelqu’un qui a travaillé plusieurs années dans la publicité, l’auteur ne cite aucune marque. On peut dire en cela qu’il est l’exact opposé d’un romancier comme Bret Easton Ellis qui par l’accumulation des marques cerne socialement et psychologiquement ses personnages. Cette absence de toutes référence à des marques serait il du au rejet dans son oeuvre littéraire de tout ce qui pourrait lui rappeler sa première activité professionnelle ou serait ce pour lui de ne pas ancrer trop précisément son histoire dans un moment historique précis qui risquerait de rendre son oeuvre obsolète lorsque les nom cités d’évoqueraient plus rien à personne sinon aux spécialistes de cette époque? Pour un lecteur qui a vécu les années 70, il lui est assez facile d’imaginer par exemple que Sarah travaille à Libération et que la voiture de monsieur Dauzan que conduit son chauffeur est une D.S noire… Mais demain quelles images s’imposeront à un lecteur?

En 2007, Patrick Besson écrivait à propos d’Yves Navarre: « Il est grand temps de retourner dans cette maison abandonnée de presque tous les lecteurs et éditeurs : le propriétaire y habite toujours. Il n'a pas vieilli, puisqu'il est mort. ». Aujourd’hui que grâce à l’éditeur H&O et à l’association des amis de l’auteur il est plus facile de pousser la porte de cette belle maison, il est grand temps d’y pénétrer.

« Le coeur qui cogne » pourrait paraitre extrêmement sombre si dans les dernières pages n’apparaissait pas la figure de Régis un enfant d’une dizaine d’années, fils se Sylvie qui se rapproche de Pierre dont il perçoit la personnalité originale qui tranche avec le conformisme de la famille Dauzan comme lui par rapport à ses frères et à ses cousins.

Les personnages du « Coeur qui cogne » existent si fort, que je n’ai pus m’empêcher de me demander ce qui est arrivé à Régis dans la suite des temps. Aujourd’hui Régis à la soixantaine, une vie est passée. Le singulier Régis aura-t-il réussi à sortir vivant des années Sida?

Comme on le voit avec Régis ce personnage de jeune garçon, dans l’univers de Navarre où si la douleur et la tristesse dominent, l’espérance n’est jamais absente.

Régis est le garçon qui aide à ne pas désespérer de l’espèce humaine.

 

* Le coeur qui cogne est paru en 1974, Biographie en 1981.

 

 

Pour retrouver Yves Navarre sur le blog:

 

Yves Navarre chez lui en 1974

Yves Navarre chez lui en 1974
 

Biographie d’Yves Navarre

Biographie d’Yves Navarre
 

Evolène d’Yves Navarre

Evolène d’Yves Navarre
 

 

28 mars 2024

Yaroslav Sobol

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28 mars 2024

Anish Kapoor


Anish Kapoor a vu le jour à Bombay, le 12 mars 1954.
Aujourd'hui de nationalité britannique, il s'illustre comme plasticien, principalement sculpteur, dans des compositions abstraites monumentales.
Ses créations se sont imposées sur tous les continents.
Anish Kapoor est en outre membre de la Royal Academy depuis 1999.


L'oeuvre de l'artiste est assez variée et va d'amoncellements de pigments,

 
 

 


à des agrégats de terre compacte vermillon, figurant du sang coagulé,
 

 

 

des tours fantastiques,

 

 

 

 
dont la seconde fait la transition avec ses créations monumentales, axées sur la réflexion de la lumière, des paysages et du ciel :
 

 

 

 

 




Enfin, cette curieuse corne d'abondance, explorable en intérieur comme en extérieur :
 

 
 
Pour retrouver Kapoor sur le blog:
 
28 mars 2024

James Kane Piliers (2022)

 

28 mars 2024

Omer Ga'ash 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

28 mars 2024

Gaetano

 

27 mars 2024

portrait d'un jeune italien à Taormina dans les années 20

 

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