Luis Márquez Romay (1899-1978)
Lors de la publication du premier tome de la correspondance Morand-Chardonne, la presse c'est beaucoup étendu sur l'homophobie de Morand qui existe mais qui est néanmoins singulière par exemple en regard des extraits de ces deux lettres de Morand où on le voit aider à la documentation de Peyrefitte pour l'écriture de "L'éxilé de Capri". Morand n'est pas enchanté (il a été assez naif) de la manière dont Peyrefitte a utilisé ses informations. Morand reverra malgrè tout Peyrefite.
Mort d’un sage est le 12 ème album de la série Murena qui est une série à suivre ce qui est devenu assez rare aujourd’hui dans l’édition de la bande-dessinée. Ce qui veut dire que chaque album ne peut pas se lire séparément et comme il a fallu attendre 4 ans entre le onzième et le douzième album, ce qui est tout de même problématique.
Une fois de plus, le personnage principal du récit n'est pas Murena, mais bien Néron. L’histoire de Murena parait d’ailleurs assez ténue étalée sur douze albums.
Le principal intérêt de Murena est le regard que le scénariste, Jean Dufaux, porte sur les personnages historiques et en particulier sur Néron qu’il continue à nous présenter comme un homme raisonnable et intelligent, même s'il est parfois débordé par ses passions. C'est sans aucun doute intérêt majeur de cette série, qui reprend en gros la trame de Quo Vadis tout en essayant d'en donner une version plus proche de la réalité historique.
Les historiens ont avancé diverses théories sur le véritable règne de Néron et Jean Dufaux en tient compte avec gourmandise. Ile ne se gêne pas de modifier parfois certains faits mais il place à la fin de chaque album un petit glossaire qui rétablit la réalité de certains événements historiques par rapport à son scénario.
Ce tome est centré sur la Conjuration de Pison qui eu lieu en 65 après JC. Un groupe de sénateurs et des militaires, mécontents de Néron, décident de s'en débarrasser. Le sage qui meurt est bien sur Sénèque soupçonné d'avoir trempé dans la dite conjuration. A noter que la version officielle de sa mort ne sera pas respectée par l'auteur qui a décidé de mettre en scène une fin qu'il juge plus romanesque.
L'intrigue même relativement mince, Dufaux a tendance à délayer son scénario, parait assez touffue pour le lecteur en raison comme je l’ai déjà mentionné de l’étalement dans le temps de la parution des albums, et aussi en raison des nombreux personnages qui interviennent au fil de l’histoire, il est donc souvent nécessaire de relire les albums précédents ce qui n’est pas désagréable. Le récit contient un entrelac d'intrigues et d'affrontements, tous motivées par une volonté de conquérir le pouvoir, et le personnage le plus habile à ce jeu (dans l'album) semble bien être le sinistre Tigelin. Mais l'histoire n'est bien sûr pas achevée…
Le dessinateur Thèo qui courageusement a repris la série après le décès de Delaby continue a fournir des images splendides et inspirées de la Rome antique. Ses palais aux couleurs décadentes et ses rues romaines grouillantes de vie sont un régal pour les yeux.
croquis pour l'élaboration de l'album
Pour retrouver Murena sur le blog:
de Crescenzo11/03/2014