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Dans les diagonales du temps

13 mai 2020

ROCK HUDSON de John Nicolella

  

Fiche technique :


Avec Thomas Ian Griffith, Daphné Ashbrook, William R. Moses, Andrew Robinson, Thion Mathews, Michael Ensign et Matthieu Carrière.

  

Réalisation : John Nicolella. Scénario : Dennis Turner, d’après l’ouvrage de Phyllis Gates. Images : Newton Thomas Sigel. Musique : Paul Chihara. Son : Tom Hartig. Montage : Peter Parasheles.


USA, 1990, Durée : 100 mn. Disponible en VO et VF.

 
Résumé :


Première biographie de Rock Hudson (1925-1985) (Thomas Ian Griffith) plus axée sur sa vie privée que sur sa carrière cinématographique. Elle nous montre comment sous les hospices intéressées d’un agent pygmalion (Andrew Robinson), un beau chauffeur-livreur, à force de travail et du reniement de son homosexualité devient une grande star dans le Hollywood des années 50 et, ironie du sort, la coqueluche de toutes les femmes américaines. En 1955, il épouse Phyllis Gates (Daphné Ashbrook), une employée du studio. Ce mariage arrangé lui permet d'échapper aux tabloïdes qui menacent de révéler son homosexualité. Il divorce quelques mois plus tard. Le film montre l’envers du décor de la gloire. Le constant déchirement que Rock Hudson vivait entre l’envie de vivre au grand jour son homosexualité et la contrainte que lui imposait Hollywood. Après une carrière bien remplie au prix d’une vie privée en contrebande, lorsqu’il est atteint du sida son homosexualité est révélée au grand jour.

 
L’avis critique

 
Le film est basé sur le livre de Phyllis Gates, son épouse, et sur les minutes du procès post-mortem que lui a intenté son ancien amant, Marc Anthony (William R. Moses).
Il est tourné par John Nicolella, décédé en 1998, surtout connu pour ses réalisations à la télévision, en particulier de nombreux épisodes de la série Miami vice. Il redonnera la vedette à Thomas Ian Griffith dans son denier opus, une héroïc fantasy, Conqueror (1997). Plus que par sa réalisation sans aspérité, le film vaut par son interprétation. Les acteurs, tous des vieux bons routiers de la télévision, dont certains interprètent des célébrités de Hollywood comme Doris Day, Raoul Walsh ou Robert Stark sont bien choisis. Le film, à ce propos, nous amène à une première interrogation : comment expliquer qu’un acteur aussi convaincant ici que Thomas Ian Griffith, certes aidé par une incontestable ressemblance avec son modèle, soit cantonné dans des série B d’action ? Question d’époque ?
Andrew Robinson, qui joue l’agent mentor, figure également dans une autre biopic d’une personnalité gay, Liberace, dans lequel il interprète le rôle titre. Une curiosité dans la distribution, pour nous Français, la présence fugitive en médecin de Matthieu Carrère qui jadis en a émoustillé plus d’un.
Un autre film a été tourné sur la vie de Rock Hudson : Rock Hudson Home Movies  (1992) de Martin Rappaport. Lui aussi met en évidence l’homosexualité de l’acteur mais pour tirer le film vers la comédie caustique.
Plus intéressant que le film lui-même sont les réflexions qu’il engendre. Un jeune spectateur d’aujourd’hui, qui la plupart du temps ignorera tout de Rock Hudson, jusqu’à son nom et totalement le contexte de l’époque, portera sans doute un jugement sévère sur l’homme. Il ne verra en lui qu’un opportuniste, qui obéissant aveuglément à son agent, est parvenu, à force de travail et du reniement de son homosexualité, avec comme tout bagage son physique avantageux, à se hisser au sommet de la hiérarchie hollywoodienne et devenir, ironie du sort, la star préférée des femmes. Alors que je serais plus enclin à voir dans le parcours de l’acteur un chemin de souffrance d’un homme qui a toujours choisi sa passion du cinéma au détriment de son moi profond, au prix d’un déchirement de chaque instant. En dépit de tout, il faut être admiratif pour un homme, qui au début peu doué, a appris son métier à force de volonté et de travail pour devenir un grand professionnel. Il a su non seulement amuser dans les nombreuses comédies auxquelles il a participé mais aussi émouvoir dans de grands films comme Écrit sur le vent de Douglas Sirk.
Il ne faudrait pas croire que de telles vies relèvent du passé. Comptons les premiers rôles, et même les deuxièmes, du cinéma américain qui vivent ouvertement leur homosexualité (par charité, ne parlons pas du cinéma français). Nous arrivons à... zéro. Qui peut croire qu’aujourd’hui parmi les grands noms du box-office il n’y ait pas d’homosexuels !
Le film est édité chez Optimale avec comme seul bonus la bande annonce du film et sans même une filmographie de Rock Hudson. Plus grave, on a juste le choix entre la version américaine non sous-titrée et la version française, plutôt passable.

 

Nota:

Dans la série Hollywood de Ryan Murphy on assiste aux débuts (très romancés) de Rock Hudson.

 

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13 mai 2020

La tentation du faune

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13 mai 2020

Le baiser, un court-métrage de Julien Eger

 

France, 2007, 12 mn

  

Réalisation: Julien Eger, image: Fred Vallet

  

Avec: Florent Arnoult, Matila Malliarakis, Héloïse Adam, Didier Tournan

 

Résumé

Thomas (Florent Arnoult), à peine vingt ans et très mignon a pour petite amie Françoise, mal non plus, passionnée de théâtre. Elle répète Roméo et Juliette. Thomas décide d'assister à cette répétition. Le Roméo, alias Jérémy (Matila Malliarakis) a une joliesse androgyne troublante; ce qui ne plait pas du tout à Thomas, jalous comme un tigre. Françoise doit quitter précipitamment la répétition. Le metteur en scène demande à Thomas de donner la réplique à Jérémy... Cette expérience va bouleverser Thomas...

  

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L'avis critique

  

L'argument de ce court métrage est aussi crédible que les scénarios minimalistes des films porno avec lequel il a d'ailleurs quelques rapports. Heureusement la réalisation est assez maline. Elle mélange habilement des scènes réelles à d'autres fantasmées. A tel point que l'on ne sait plus ce qui est vrai de ce qui est espéré. Le passage de la couleur au noir et blanc pour les images qui ne serait que le fruit de l'imagination de Thomas se fait astucieusement par le truchement d'un écran d'ordinateur. Cette habileté à laquelle s'ajoute un soin particulier des cadrages, belle utilisation par exemple des miroirs n'empêche pas le scénario de tomber dans les pires poncifs. "Le baiser" évite de sombrer dans le ridicule grâce au talent et à la beauté de ses acteurs.

La qualité de certains pans de cette production s'explique par le professionnalisme des protagoniste. Julien Eger a déjà tourné en dix ans neuf courts-métrages et Malliarakis est issu du conservatoire nationale où il a eu comme professeur Alain Françon et a une bonne expérience aussi bien de la caméra que de la scène. Il a par exemple l'année dernière joué un des deux rôles principaux de "Beautiful thing" au vingtième théâtre  (voir la photos ci-dessous). Malliarakis me fait un peu penser à Vincent Branchet, espérons pour Malliarakis que sa carrière soit moins éphémère que celle de Branchet.

 

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Un cas extrême où le savoir faire du réalisateur, la beauté des images, la modestie du projet en regard du budget et le talent des comédiens parvient à faire oublié un improbable scénario.  

 

 

12 mai 2020

Evgeny Mokhorev, Eugene and Azis. St. Petersburg, 1999

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12 mai 2020

Olrik d'Hubert Védrine et Laurent Védrine

Olrik

 

Si certaines biographies dévoilent des pans entiers de la vie privée de leur sujet que celui-ci avait tenu secret, je pense plus particulièrement à celle de Montherlant par Pierre Sipriot. Celle-ci révèlent un pan secret de la vie de son auteur, l'amour de la bande-dessinée et surtout des albums de P. E. Jacobs, je veux parler de l’ancien ministre français des Affaires étrangères de 1997 à 2002, Hubert Védrine. Pour enquêter sur la vie sulfureuse d'Olrik il a prit en renfort son fils, Laurent. Ils n'étaient pas trop de deux pour évoquer la vie tumultueuse et l’énigmatique personnalité du Colonel Olrik. On apprend dans cette biographie non autorisée que l’ombre de ce grand méchant couvre la plupart des grands événements du XXe siècle. Olrik ? Oui, le responsable du 13e Bureau de l’Empire Jaune fondé au Tibet par des rescapés de la Division asiatique de Cavalerie du Baron von Ungern-Sternberg. L’homme qui essaya de s’emparer des secrets de la Grande Pyramide, qui explora l’Atlantide, qui fut la « Marque Jaune » et qui tenta de voler le collier de la reine Marie-Antoinette à Paris !

Au terme de longues et patientes recherches souvent infructueuses, les Védrine publient un premier bilan passionnant dans Olrik. La biographie non autorisée (Fayard, 2019, 220 p., 20 €). On y apprend que ce maître espion et grand criminel rencontre avant-guerre Edgar P. Jacobs qui, très impressionné, en fait l’adversaire principal du professeur Philip Mortimer et du capitaine Francis Blake. Les auteurs confirment aussi une entrevue avec le jeune réalisateur américain George Lucas qui s'en inspira pour la figure éminemment politique du Chancelier galactique Palpatine alias Dark Sidious, le futur Empereur des Sith dans la seconde trilogie de StarWars 

Olrik est né sur les pourtours de la Baltique au temps de la Russie tsariste. Il aurait fait adolescent ses premières armes dans la guerre qui opposa quelques patriotes balte aux rouges, nous sommes dans "Le coup de grâce de la grande Marguerite. Ensuite, Olrik, dont la mère était hongroise, aurait été proche des mouvements nationalistes d’Europe centrale. Puis ce génie de la dissimulation aurait tour à tour travaillé pour la CIA, puis pour le KGB. On retrouve sa trace sur presque tous les continents. Il aurait même vécu en Californie aux côtés des réalisateurs, des producteurs de cinéma, des acteurs célèbres et de belles actrices en quête de gloire dont l’une d’elles lui donna sa fille unique, Julia.

Peu soucieux de cohérence idéologique surtout motivé par l'appât du gain, il a de gros besoins pour maintenir son train de vie luxueux Olrik serait à l’origine du programme nucléaire pakistanais. Il aurait aussi permis à la Corée du Nord de contourner l’embargo international afin de se doter de la dissuasion nucléaire. Les auteurs insinuent qu’au début des années 1960, leur sujet aurait rencontré un certain Lee Harvey Oswald. De là à envisager que le célèbre colonel, aurait trempé dans l'assassinat de JFK, les Védrine ne le pensent pas, mais le doute persiste… A ce propos il est dommage que les deux enquêteur se soit cantonner aux sources officielles, peut être qu'une entrevue avec James Ellroy leur  aurait donné un éclairage inattendu sur ce crime...

Il reste tout de même de nombreuses questions auxquelles nos deux enquêteurs ne répondent pas. On s'étonne du quasi blanc dans cette biographie sur la période de la seconde guerre mondiale même si l'on sait qu'Olrik aurait été un proche de l'amiral Horthy. Les relations entre Olrik et l'empire soviétique restent trop flous. Espérons sur ce sujet une prochaine communication d'un soviétologue aussi capé qu'Alexandre Adler... On peut surtout s’interroger comment un homme presque seul a-t-il pu survivre à la traque de si nombreux services spéciaux d'autant qu'à plusieurs reprises il aurait été agent double sinon triple! À moins qu’Olrik soit affilié à une puissante organisation clandestine telle SPECTRE bien décrite par Ian Fleming ou encore Hydra vaincue naguère par Captain America. Cette biographie qui a le mérite d'être la première, on s'étonne un peu qu'un spécialiste de Jacobs et des biographies comme François Rivière se soit laissé distancé par des amateurs, ne m'apparait pas comme une biographie définitive. On peut penser que dans quelques temps paraitra une somme sur un personnage aussi considérable.

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12 mai 2020

Stanley Kubrick, New York en 1947

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12 mai 2020

Eddy Varekamp

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12 mai 2020

Le saint Sébastien de Bruce Weber

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12 mai 2020

Adieu Bonaparte de Youssef Chahine

   
Fiche technique :
 
Avec Michel Piccoli, Mohsen Mohiedine, Mohsena Tewfik et Patrice Chéreau.
Réalisé par Youssef Chahine. Scénario : Youssef Chahine. Directeur de la photographie : Mohsen Nasr. Compositeur : Gabriel Yared.
 
Egypte-France, 1985, Durée : 115 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :

Avide de puissance et de gloire, Bonaparte entame la campagne d'Égypte. Loin de ces préoccupations guerrières, Caffarelli, l'un de ses généraux, part à la découverte de ce pays et de son aâme. Il va s'opposer à l'action exclusivement destructrice de Bonaparte.

L'avis critique
 
Le film retrace la campagne d'Égypte de Bonaparte en 1798 vue sous le regard d'une famille d'Alexandrie composée du père, de la mère et de trois fils dont Aly, le poète et Yehia, le plus jeune. De nombreux scientifiques accompagnent Bonaparte qui se pose en libérateur, parmi eux, le général Caffarelli (Michel Piccoli). Ce dernier se lie d’amitié avec deux jeunes égyptiens, Aly, un poète et son jeune frère, Yehia (Chahine reprend ce prénom dont il a nommé son double dans sa trilogie autobiographique. Est-ce à dire que le réalisateur s’identifie au jeune garçon ?). L’attirance sexuelle du général pour les deux garçons est évidente, Aly pour son esprit et Yehia pour son corps. Sa personnalité séduit les deux frères mais la guerre détruit leur amitié. Devant Saint-Jean d’Acre Caffarelli mortellement blessé accuse Bonaparte d’avoir trahi l’idéal révolutionnaire. Son amour des deux garçons a fait qu’il s’est désolidarisé du colonialisme brutal du futur Napoléon. Il meurt laissant Aly à sa tristesse, mais fort de l’humanisme qu’il a su lui transmettre. 
Caffarelli est une figure magnifique de grandeur blessée, un personnage à contre courant du sens de l’histoire qui se sait condamné, (par ses supérieurs, par son âge, par ses désirs ) et n’a plus envie de jouer aucun jeu, désire seulement faire tomber tous les masques et s’ouvrir aux autres. 
À signaler qu’au milieu d’un casting inventif, dominé par Michel Piccoli qui trouve là peut-être son plus beau rôle, on voit passer fugitivement Christian Patay, ex-meurtrier bressonien de L’Argent interprétant Horace Say et Claude Cernay acteur récurrent des films de Gérard Blain. Claude Cernay est populaire en Égypte où il a joué dans plusieurs feuilletons télévisés, quant à Patrice Cherreau sa piètre interprétation de Bonaparte est la seule fausse note du film mais ce choix est cohérent avec les déclarations du réalisateur : « Bonaparte a été un abominable dévastateur, mais finalement, il a été l’un des personnages les moins importants de l’expédition... Ce qui a compté pour l’avenir des Égyptiens, ce n’était pas Bonaparte, c’étaient les âmes universelles et cultivées dont il avait eu l’idée lumineuse de s’entourer, des gens comme Monge ou Caffarelli. Caffarelli est le symbole de cet amour que les français de 1799 éprouvèrent pour l’Égypte. Du coup, leur image chez nous est restée celle d’amants et non pas d’oppresseurs. Un mélange de science et de curiosité amoureuse ont fécondé l’Égypte, et l’Égypte moderne est née. Le colonialisme anglais au contraire, fut sec, fermé. »
Ce grand film a inspiré à Serge Daney, sous le titre ”La petite phrase” un de ses plus beau texte sur le cinéma dont voici un court extrait: « Caffarelli est dans le film cet aventurier-général-savant-utopiste qui s’intéresse moins à ce qu’il devine (la froide ambition de Bonaparte) qu’à ce qu’il découvre (l’Égypte, mythe réel, un monde à civiliser, un peuple à respecter, des garçons à aimer – d’un amour sublime, s’il se peut). Youssef Chahine a aimé inventer le personnage de Caffarelli. Il y a mis la partie universelle de ses affects. Car Caffarelli est le précurseur de tous ces soldats plus ou moins perdus que la sensualité du desert et des villes arabes révélera à eux-mêmes.»
Serge Daney (Ciné journal, ed. Cahiers du Cinéma.) 
12 mai 2020

Le jeune pêcheur de Camogli

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Camogli, Italie, aout 1992

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