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Dans les diagonales du temps

9 mai 2020

Giovanni Antonio Boltraffio. Portait d’un jeune homme. 1495

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9 mai 2020

Trocadéro. 1938.

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9 mai 2020

Les amants d' Antinoopolis?

 
(130 - 140 avant J.-C.). Artiste inconnu. Musée des antiquités égyptiennes du Caire. 

Le double portrait d' Antinoopolis, image funéraire, a été trouvé probablement par Jean Albert Gayet, qui, entre les années 1896 et 1911 a mis au jour de nombreuses peintures de portraits funéraires dans la région. Il a d'abord été exposé à l'Exposition universelle de Paris de 1900. Il a d'abord été considéré comme une représentation de deux frères, certains chercheurs sont maintenant revenus sur cette interprétation et pense qu'il s'agit d'un couple d'amoureux de même sexe. Ils fondent leur thèse par sur l'absence de ressemblances physiques entre les deux hommes. Mais surtout sur les représentations symboliques de divinités que l'on voit à l'arrière plan des peintures. Ils s'agit de petites images figurant des dieux gréco-égyptiens. Sur le portrait de droite, présente sur son épaule, comme une divinité protectrice, Hermanubis qui est la combinaison d'Hermès et d'Anubis, révélant les mystères du monde souterrain. Dans le portrait de gauche l'autre figure divine, a été initialement identifié comme étant Harpocrate, mais aujourd'hui on considére qu'il est la représentation d'Osiris Antinoüs, patron et protecteur d'Antinoopolis. La ville a été créé en Egypte par l'empereur Hadrien près de l'endroit où son amant, Antinous s'est noyé dans le Nil. Cette identification fait de cette peinture, la seule représentation peine d'Antinoüs qui soit arrivée jusqu'à nos jours, et la seule image de deux probables fidèles de son culte.
9 mai 2020

un joli petit camarguais

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Merci à J.R. pour cet envoi

9 mai 2020

Karlheinz Weinberger

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9 mai 2020

Daniel Lezama

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9 mai 2020

Le jeune Siegfried, 1928 de Franz Seifert ( 1866-1951).

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9 mai 2020

Alix nu


 

 

 

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Merci à J.R pour l'envoi de cette dernière image dont je ne me souvenais plus.

9 mai 2020

David Hockney dans son atelier.

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9 mai 2020

Aux sources de LA CORDE (THE ROPE), le film d'Alfred Hitchcock


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Le célèbre film d’Alfred Hitchcock a pour origine un fait divers particulièrement sordide dont deux gays furent les tristes héros.

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Nathan Leopold

Nathan Leopold est né le 19 novembre 1904 et mort en 1971. Richard A. Loeb et Nathan Freudenthal Leopold, Jr., généralement connus sous le nom de Leopold et Loeb, étaient deux étudiants aisés de l'université de Chicago qui ont assassiné en 1924 un garçon de 14 ans. Leur crime, immédiatement très médiatisé, était en grande partie motivé par un besoin apparent que le duo avait de se prouver que leurs intellects élevés les rendaient capables de commettre un crime parfait. Leur crime a eu également un rôle dans l'histoire de l’imaginaire et de la justice américaine. Il est à l’origine de la modification de l’application de la peine capitale aux USA. Léopold était âgé de 19 ans au moment du meurtre, et Loeb de 18 ans. En 1924, ils étaient considérés comme mineurs et à l’époque, dans la plupart des états, la peine de mort ne pouvait leur être appliquée.
Les deux garçons étaient persuadés d’être des surhommes, influencés par leur lecture de Nietzsche. Il est indéniable que les deux amis étaient exceptionnellement intelligents. Leopold avait déjà accompli un beau parcours à l'université et allait à l'école de droit à l'université de Chicago. Il parlait cinq langues et était déjà un expert en ornithologie, alors que Loeb était le plus jeune étudiant dans l'histoire de l'université du Michigan. Leopold projetait d’intégrer l'école de droit de Harvard en septembre, après un voyage en Europe. Loeb, quant à lui, devait entrer à l'université de droit de Chicago.
Leopold et Loeb vivaient à Chicago dans le quartier de Kenwood, peuplé principalement par des Juifs aisés. Le père de Loeb, Albert, a commencé sa carrière en tant qu'avocat puis est devenu le vice-président d’un grand cabinet. Il possédait un manoir impressionnant dans Kenwood, à deux blocs de la maison de Leopold. La famille de Loeb avait également un domaine d'été à Charlevoix dans le Michigan.
La paire d’amis avait, avant le crime, commis quelques petits larcins pour démontrer que leur intelligence les rendait invincibles. Le mercredi 21 mai 1924, ils ont mis en branle leur plan machiavélique en attirant un jeune voisin par un leurre. Dans une voiture de location, Loeb a frappé le garçon le premier avec un burin. Puis Leopold et Loeb l’ont étouffé. Ils ont ensuite caché le corps sous un petit pont d’une voie de chemin de fer de la banlieue de Chicago. Ils avaient au préalable brûlé le corps avec de l'acide pour rendre l'identification plus difficile.
Ils ont voulu faire croire à un kidnapping en demandant 10 000 $ de rançon aux parents du garçon ; la famille de la victime avait assez d'argent pour que cette somme soit plausible. Mais avant que ceux-ci aient pu payer la rançon, le corps avait été retrouvé ! Les enquêteurs virent immédiatement que le crime ne pouvait découler seulement d’un kidnapping, puisqu'il n'y aurait eu aucune raison pour qu'un kidnappeur tue le garçon. Les policiers découvrirent près du corps une paire de lunettes qui, par la suite, s’est avérée appartenir à Nathan Leopold. Ils trouvèrent que la demande de rançon avait été dactylographiée sur une machine à écrire que Leopold avait utilisée avec son groupe d'étude de son école de droit. La police interrogea Leopold et Loeb sur leurs alibis. Ils se décomposèrent et chacun admis sa participation au crime. Bien que leurs confessions s'accordent au sujet de la plupart des faits principaux, chacun accusa l'autre d’avoir tué de ses mains la victime.


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Ils avaient passé des mois à préméditer le crime, réfléchissant à la meilleure manière d'obtenir l'argent de la rançon sans être démasqués. Ils avaient pensé que le corps serait découvert longtemps après qu’ils aient touché la rançon. Mais l’argent n'était pas leur but principal, leur famille leur donnant tout l'argent dont ils avaient besoin. En fait, ils ont admis avoir été conduits au meurtre par désir de puissance et par l’excitation que l’acte de tuer devait leur produire.
Comme satisfaits de leur soudaine notoriété, ils régalèrent les journalistes à plusieurs reprises avec des détails sinistres du crime.
Le meurtre atteignit bientôt une “célébrité” mondiale. Une partie de la fascination qu’il provoqua était causée par le fait qu’il était perçu comme crime “juif”. En 1924, Chicago était principalement peuplé par des émigrants de fraîche date ou des enfants d’immigrés. La politique locale se basait beaucoup sur les étiquettes ethniques. Paradoxalement, ni l'un ni l'autre des meurtriers n'étaient juifs, leurs mères ne l'étant pas... Si le père de Loeb était bien juif, son fils était un catholique pratiquant. La famille de Leopold, bien qu'éthniquement juive, s'était convertie au christianisme.
Leopold et Loeb admirent sous la pression avoir eu entre eux un rapport sexuel, ce qui à l’époque, pour beaucoup, augmentait considérablement l’aspect sinistre de leur forfait.
Le procès était déjà présenté par les médias comme un spectacle et le procès du siècle.

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Clarence Darrow en 1925

La famille de Loeb chargea Clarence Darrow, célèbre avocat, âgé alors de 67 ans de la défense des deux garçons. Darrow augmenta encore sa célébrité l’année suivante pour avoir représenté John Thomas Scopes dans le fameux « procès du singe » face au célèbre procureur William Jennings Bryan. Il y défendit les thèses évolutionnistes avec succès contre les créationnistes. Il reste connu pour son esprit, sa compassion et son agnosticisme qui ont fait de lui l'un des plus célèbres avocats américains.

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Clarence Darrow et Loeb

Tandis que tous les médias s'attendaient à ce qu'ils plaident non coupable, pour cause de folie, Darrow étonna en demandant à ses clients de plaider coupable. Désamorçant ainsi l’explosion de haine qu’aurait provoqué la non reconnaissance de leur faute par les deux jeunes hommes.
Darrow plaida durant douze heures. Il a ensuite dit que c’était la meilleure plaidoirie de sa carrière. On peut penser que Darrow a accepté de défendre les deux criminels parce qu’il savait que son discours serait imprimé dans de nombreux journaux de par le monde et que cela allait lui offrir une tribune extraordinaire pour plaider l’abolition de la peine de mort, donnant une publicité inespérée à sa thèse comme quoi il ne fallait pas exécuter des meurtriers qui se repentaient de leurs crimes.

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Darrow lors du procès

En fin de compte, la stratégie de Darrow réussit. Le juge condamna Leopold et Loeb à la prison à vie pour le meurtre et à 99 ans chacun pour le kidnapping. Dans la prison de l’état de l'Illinois, Leopold et Loeb utilisèrent leur instruction pour la bonne cause en devenant professeurs dans l'école de leur prison. En 1944, Leopold a participé à une étude sur la malaria dans la prison de Stateville où il s’est porté volontaire pour se faire inoculer la maladie.

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Darrow et les accusés

Au début de 1958, après 33 ans en prison, Leopold obtint une libération conditionnelle. Libre, il a écrit son autobiographie qu’il a intitulé La vie plus quatre-vingt-dix neuf ans. Il se fixa à Porto Rico pour éviter l'attention des médias. Il y a enseigné les mathématiques et a travaillé dans les hôpitaux et dans les missions catholiques. Il a aussi écrit un livre qui fait autorité sur les oiseaux de l’île. Dans une interview en 1960, il déclara qu’il était toujours profondément amoureux de Richard Loeb. En dépit de cela, il se maria avec une veuve de son âge. Il est mort d'une crise cardiaque le 30 août 1971 à l'âge de 66 ans. Le matin suivant, ses cornées ont été enlevées. Une a été donnée à un homme, l’autre à une femme...
Richard Loeb fut moins ”chanceux”. Il a été assassiné par un codétenu, en 1936, à l'âge de 30 ans. En janvier 1936, Loeb a été attaqué par James Day, un de ses codétenus, dans les douches de la prison, il était armé d’un rasoir. Day lui infligea de nombreuses blessures qui entraînèrent sa mort peu après. Leopold se précipita à l'hôpital de la prison pour être au chevet de son vieil ami pendant son agonie. James Day argua que Loeb avait essayé de l’assaillir sexuellement et qu’il n’avait fait que se défendre. Les autorités pénitentiaires acceptèrent cette version. Day a été acquitté par un jury... 
L'histoire de Leopold et de Loeb s’est enracinée dans la culture populaire. Le crime a donc inspiré le film The Rope (La Corde, 1948) d'Alfred Hitchcock qui en a complètement gommé la judéité de l’histoire, se focalisant sur le complexe de supériorité des deux garçons. Hitchcock a très habilement suggéré l’homosexualité des deux personnages, renforcée par le fait que la victime a l’âge de ses assassins. On peut supputer entre ces jeunes gens rivalités et jalousies sexuelles... Une vision du crime que résume parfaitement Bill Krohn dans son petit livre sur Hitchcock (éditions Cahier du cinéma) : « La troisième absence qui structure La Corde, sans cesse signalée sans être jamais mentionnée, comme la guerre dans L'Ombre d'un doute, est l'homosexualité refoulée. Elle est le mobile du crime, subrogation de l'acte sexuel, bien qu'eux le considère comme une œuvre d'art, puisque commis sans raison. » Contrairement à un premier montage où l’on voyait la future victime avec sa fiancée, Hitchcock a choisit, en coupant cette scène, de ne pas montrer la physionomie du sacrifié, renforçant la possibilité d’identification du spectateur avec le malheureux.

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En 1992, Tom Kalin tourne Swoon, beaucoup plus proche de l’histoire originelle de Loeb et Leopold. Les deux assassins dans le film de Kalin sont clairement juifs et homosexuels. Le réalisateur a ancré le fait divers dans les années trente, choisissant de faire de la victime un enfant que l’on ne fait qu’apercevoir... Craig Chester, qui interprète le rôle de Leopold, apparaîtra dans plusieurs films gays et réalisera Adam et Steve...

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À la lumière du fait divers qui l’inspira, on peut lire La Corde comme une métaphore de l’avènement du nazisme et de ses conséquences. On peut voir dans le personnage interprété par James Stewart le truchement de ces penseurs, au-delà de Nietzsche, de la « Révolution conservatrice allemande » ou comme Baeumler, Spengler et Junger qui donnèrent, presque toujours à leur corps défendant et au grand désespoir des deux derniers, des fondements intellectuels et culturels au nazisme. Leurs idées ayant été déformées par Rosenberg « le penseur » du régime nazi.

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