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Dans les diagonales du temps
13 novembre 2022

Case en exergue: Cheret

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23 octobre 2022

case en exergue: Harold Foster: Prince Valiant présenté à la cour

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19 octobre 2022

Craenhals

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6 octobre 2022

Blek par Franco Bignot

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Le héros, Blek le roc, Yann Duroc, est un trappeur américain d'origine bretonne qui participe à la guerre d'indépendance américaine contre les troupes anglaises (surnommées les « homards rouges »). Il est accompagné dans ses aventures par le jeune Roddy et l'érudit professeur Occultis, qui se révèle au fil des aventures aussi gourmand que machiavélique toujours prêt à bluffer l'ennemi. Quant au jeune Roddy, il semble au moins autant influencé par la personnalité d'Occultis que par l'héroïsme de Blek.

Les éditions lyonnaises Lug publient l'intégralité des aventures de Blek un an à peine après sa sortie en Italie. La série est d'abord éditée en noir et blanc dans la revue de petit format Kiwi, puis rééditée en couleur dès 1963 dans une revue bimensuelle dédiée à son nom : Blek. De nombreuses couvertures furent réalisées par Jean Frisano. Quand les histoires originales furent épuisées, d'autres histoires furent créées avec notamment Carlo Cedroni ou Nicola Del Principe, mais aussi en France par Jean-Yves MittonAndré Amouriq ou Ciro Tota. Beaucoup des couvertures étaient dessinées par Franco Bignot. En 1978, des dessinateurs yougoslaves reprirent aussi le personnage. On a pu lire ces histoires dans les derniers numéros de Kiwi. A la fin des années 50 j'étais un grand lecteur de Kiwi. 

 

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5 septembre 2022

Spirou vu par David Gilson

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25 août 2022

Case en exergue: Prince Érik d'Arnoux

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10 août 2022

Péplum de Blutch

Peplum

 

 

C’est en 1996 que j’ai découvert Peplum, ce n'est donc pas d'hier, cette histoire paraissait dans l'excellent mensuel A SUIVRE, hélas trop tôt disparu. On peut voir cette bande-dessinée comme une sorte d'hommage au Satiricon de Fellini. 

Il y a un malentendu sur le titre. Dans l’imagination populaire, le péplum désigne un cinéma historique assez naïf, généralement américain ou italien, qui raconte une légende ou une épopée de l’Antiquité, et qui utilise des décors aussi luxueux qu’artificiels. Un « péplum » devrait être ainsi une histoire à grand spectacle, mais selon le Petit Robert, il s’agit tout simplement d’un « film historique ayant pour sujet un épisode de l’antiquité ». Le récit de Blutch ne correspond pas vraiment à cette définition minimaliste. 

 

 

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En fait, l’œuvre parait bien éloignée du roman historique habituel, même si l’action se déroule à une époque plutôt célèbre. Tout commence en 44 avant JC, lors de l’assassinat de Jules César, et Blutch dessine cet événement de façon somptueuse. Un citoyen romain, Publius Cimber, est exilé aux confins de l’empire où il essaie péniblement de survivre. Accompagné d’une bande de vagabonds, il découvre dans une caverne une belle inconnue enfermée dans un bloc de glace. Fasciné par le visage de cette femme, Publius et ses complices la déposent dans un chariot et l’emportent dans leurs voyages.

 

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 Le second chapitre se situe une année plus tard. Le patricien exilé et ses camarades continuent leurs errances et constatent que cette femme est prisonnière d’une glace qui ne fond pas. Ils tombent malades les uns après les autres et semblent poursuivis par une malédiction. Une dispute éclate et Publius est assassiné par un de ses complices qui décide d’usurper son identité.

 

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 Le troisième chapitre semble être une suite logique du précédent. Le faux Publius s’est embarqué sur un navire et souffre du mal de mer. Il est toujours accompagné de la femme de glace qui suscite l’envie des autres passagers et ceux-ci cherchent à la jeter par-dessus bord. Leur bateau est alors attaqué par des pirates et Publius (appelons-le ainsi puisqu’il n’a pas d’autre nom) échappe de justesse au massacre en se jetant à la mer.

 

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 L’épisode suivant apparaît plus énigmatique. Publius traverse la campagne à cheval et rencontre une femme dont les deux mains ont été amputées. Il se fait capturer par les habitants de son village dont toutes les femmes souffrent de la même infirmité. Pendant la nuit suivante, il doit subir d’équivoques attouchements au cours d’une fête orgiaque. 

 

 

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Au début du cinquième chapitre, Publius est arrivé dans un étrange ensemble d’habitations taillées dans une falaise. Il explore ce réseau complexe de grottes, assassine un marchand puis rencontre un jeune éphèbe qu’il emmène dans ses voyages.

 

 

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L’imposteur et son « giton » parviennent ensuite devant les murs d’une ville romaine où ils sont faits prisonniers. Ils se retrouvent en face d’un général qui tombe amoureux de l’éphèbe. Il relâche Publius mais garde son jeune compagnon pour l’entraîner dans une nuit de plaisirs. En errant dans la cité, Publius retrouve la femme de glace, puis le général lui propose un échange qu’il finit par accepter.

 

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Au chapitre sept, Publius a trouvé refuge dans une autre cité et semble être heureux avec sa compagne congelée. Il assiste à un spectacle théâtral et fait connaissance avec une actrice qui l’invite à passer une nuit d’amour. Il lui rend visite mais se montre incapable de la satisfaire et doit subir un châtiment corporel.

 

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 Au cours des trois derniers chapitres, l’action s’accélère et l’intrigue devient difficile à suivre. Publius est pris de remord et fait connaissance d’un poète qui essaie lui aussi (et sans succès) de lui dérober la femme de glace. Il embarque ensuite sur un navire et rencontre le frère du véritable Publius qui le punit de son imposture. Il est attaché à fond de cale et soumis à divers supplices. Le navire fait ensuite naufrage et Publius est recueilli sur une barque où il assassine son persécuteur. Le dernier chapitre le montre en train de combattre une femme sauvage et à demi-nue, et leur affrontement est féroce.

 

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 Une fois le combat terminé, un public se dresse pour acclamer la victoire de Publius. Les spectateurs célèbrent son triomphe et il reçoit une couronne de lauriers. Il est ensuite conduit vers une cabane où sont entreposés divers trophées, et il y retrouve sa mystérieuse compagne. La glace finit cependant par fondre et la beauté n’est plus qu’un cadavre.

 

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 Cette conclusion souligne bien le véritable sujet du livre. A travers ces errances improbables dans un monde romain crépusculaire et débauché, Blutch nous raconte une histoire d’amour impossible. La civilisation antique n’y apparaît que de façon épisodique, et elle semble parfois vouée à un rôle d’ornement autour de cette quête violente de la beauté. Cet univers antique permet à l’auteur d’introduire d’étranges décors ou d’illustrer avec virtuosité des scènes d’action, mais il introduit aussi des épisodes plus contemplatifs, dont la signification reste incertaine. C’est ainsi qu’après la séparation de Publius et de son « giton », il introduit cette page d’une beauté troublante qui donne la voix à un « chœur des matelots », comme le ferait une tragédie grecque, mais ce discours poétique ne fait qu’accentuer les incertitudes de l’histoire.

 

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Blutch a avoué dans une interview qu'à l'origine il voulait remplir les blancs du roman de Pétrone  dont il ne reste que des extraits,  Mais Péplum n’est pas le banal complément de l’œuvre littéraire. On devrait plutôt la considérer comme un récit « à la manière de » et Blutch propose dans cette idée une suite de scènes vigoureuses, parfois inspirées par des images de Fellini, qui ont pour seul lien la récurrence de ce personnage qui a usurpé l’identité d’un patricien. Il existe en filigrane une vague continuité narrative, en fait identifiable à un circuit géographique puisque l’auteur amène progressivement le faux Publius des confins de l’empire jusqu’au centre de Rome. L’épilogue nous montre que l’imposteur est parvenu à ses fins puisque, revêtu d’une toge, il devise paisiblement avec d’autres notables romains. Il émet cependant une plaisanterie qui tombe à plat, et l’image silencieuse qui termine l’album est lourde de significations. Elle confirme que l’imposteur n’appartiendra jamais au monde des patriciens.

 

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 Plutôt qu’une épopée, Péplum est un ensemble de scènes aux significations diverses, de même qu’un prétexte à des essais graphiques. Blutch illustre à sa manière des événements plus ou moins costumés, et si l’album structure intelligemment ces variations au sein de chapitres, il n’existe pas toujours de cohérence complète à l’intérieur de ceux-ci. L’unité fondamentale me semble plutôt être la planche, même si de nombreuses séquences s’étendent au-delà d’une page. L’auteur les construit avec virtuosité en alternant une présentation conventionnelle (parfois un simple gaufrier) avec des compositions plus dynamiques. Il peut utiliser une image unique aussi bien que des vignettes multiples, mais ses planches ne contiennent souvent que trois à six cases afin de mettre en valeur le graphisme. Il y insère parfois des images sans cadre, ou alors il les condense grâce à la fusion de plusieurs dessins, et explore avec un plaisir évident ces variations de mise en page, en alternant fantaisie et classicisme. En utilisant ces effets, il recherche surtout le décalage et la subversion et évite habilement de célébrer une Antiquité mythologique. Ceci apparaît bien dans la page ci-dessous qui présente une structure simple, par alignement de vignettes d’égale grandeur, mais le dessinateur y cadre ses personnages de façon baroque, et ceci donne à la séquence une signification équivoque.

 

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 Blutch joue aussi avec l’histoire et on devine qu’il prend du plaisir à détourner de manière personnelle certains événements historiques. C’est ainsi que l’assassinat de Jules César est raconté sur quatre pages avec un texte de grand style (tiré en fait d’une pièce de Shakespeare), et des personnages qui semblent évoluer sur une scène de théâtre. Le dessinateur y multiplie les effets graphiques et je vais essayer d’en détailler quelques uns dans cette séquence.

 

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La première vignette nous montre Brutus en face de César, juste avant qu’il ne lui donne un coup de poignard. Tout son intérêt provient du contraste graphique entre les deux personnages. Le visage de Brutus apparaît en pleine lumière, et ses traits sont encrés de façon classique. Le regard est expressif, et le dessinateur utilise de fines hachures pour préciser les zones d’ombre et les plis du visage.

 

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En face de lui, le visage de César se présente comme une image plate. Il s’agit presque d’une tache d’encre, dont les contours marquent toutefois le profil du dictateur sur le point de mourir. César n’est en fait plus qu’une ombre par rapport à Brutus dont la physionomie déborde quant à elle de vie.

 

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La deuxième vignette se concentre sur l’action. Elle se place après le coup de couteau, que Blutch nous suggère par un cadrage spectaculaire. Le corps, le bras et le poignard ensanglanté de Brutus entourent la silhouette de Jules César, et un minuscule point dans sa poitrine nous laisse deviner l’existence d’une plaie mortelle. Le visage du mourant redevient expressif lorsqu’il énonce sa célèbre citation, mais ce n’est qu’un ultime sursaut avant l’anéantissement total.

 

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 La case suivante nous montre l’effondrement du dictateur. Blutch dessine surtout sa toge, dont les plis sinueux paraissent s’enrouler autour d’une silhouette courbée, et cet effet graphique suggère le mouvement de la chute finale. Si l’on oublie la main qui émerge du tissu, cette forme me parait assez proche de l’abstraction. Considérée isolément, cette image serait difficilement compréhensible, mais elle est d’une impitoyable efficacité au sein de la séquence.

 

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La dernière image semble plus théâtrale avec les silhouettes des assassins qui dominent le corps du mourant. Je la vois comme une fausse illustration classique car Blutch y supprime ironiquement les têtes des conjurés. César apparait déjà comme un cadavre en pleine décomposition, grâce aux contours imprécis de son corps et aux taches noirâtres qui recouvrent son visage. Le dessinateur privilégie dans ce cas l’expressivité des formes plutôt que leur réalisme. Dans son interview Blutch déclare qu’« idéalement, la bande dessinée devrait être intraduisible dans un autre langage », et les effets déployés dans cette scène me semblent illustrer ce propos de belle manière.

Cette inventivité du dessin et cette expressivité de chaque vignette ne peuvent cependant être savourées qu’après avoir pénétré le sens du livre. L’exploration initiale de Péplum peut ainsi être pénible, à cause de la recherche (frustrante) de signification au cours d'une première étape, mais la relecture est au contraire stimulante et permet de s’attarder sur l’originalité des images, de comprendre leur distanciation, et de réfléchir sur leur insolite vérité (en particulier lorsque l’auteur détourne les conventions du genre).  

 

9 août 2022

Opération Mort par Shigeru Mizuki

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Mizuki est surtout connu en France pour être l’auteur d’un chef d’œuvre Non Non Ba. Au Japon il est surtout très populaire pour avoir remis au gout du jour le mythe des yokai. Par ailleurs, il y est aussi célèbre pour être l'auteur de la série de Kitaro le repoussant, une histoire d’horreur qui très était populaire au Japon pendant les années 60. Tout un pan de l'oeuvre de Mizuki est autobiographique comme Non Non Ba et les trois tome de "Vie de Mizuki". L'auteur revient dans "Opération mort" sur son expérience de soldat durant la guerre de Pacifique. Cette œuvre antimilitariste  se fonde sur les souvenirs personnels de Mizuki, 

 

 

La Guerre du Pacifique … Rabaul … 1943 … ces coordonnées me remettent en mémoire les bandes dessinées de mon enfance, en particulier celles qui étaient consacrées à l’aviation. Les américains y faisaient la guerre aux « japs » et volaient de victoire en victoire. Mais sur ces îles où Buck Danny, Tumbler et Tuckson déversaient des tonnes d’explosifs, il y avait des paysans, des instituteurs, des artisans, des dessinateurs, des pères de famille ou des fils uniques qui souffraient avant de se faire déchiqueter sous les bombes. La guerre que nous montre Mizuki n’est ainsi pas un hymne au courage, à l’intelligence ou à la stratégie, et elle expose plutôt cette monstruosité qui réduit l’homme à l’état de chair à canon.

 

Il est connu que pour être un bon antimilitariste, il faut avoir servi soi même sous les drapeaux. Mizuki nous le prouve de belle manière car ce qu’il raconte dépasse tout ce que l’on pourrait imaginer. Il a lui-même été mobilisé en 1942 dans l’armée impériale et a survécu trois ans dans la jungle de Nouvelle Guinée. Il y a perdu son bras gauche après avoir vécu un véritable enfer, et il a connu le sort misérable de ces soldats méprisés, battus par leurs officiers et voués au massacre. Dans cette œuvre de fiction qui est véridique à 90% (selon la postface de l’auteur), nous découvrons comment l’armée écrase l’individu.  La guerre et la discipline y sont synonymes d’absurdité.

 

 

 

Le principal sujet du livre, en dehors de la guerre elle-même, c’est le« gyokusai », manœuvre militaire japonaise que l’on peut définir comme une mission suicide. Le titre original du livre est d’ailleurs Soin Gyokusai Seyo, qui correspond à quelque chose comme « tout le monde doit combattre jusqu’à la mort ». Cette tactique inventée par l’état major nippon a souvent été utilisée à partir de 1943, et elle a atteint son sommet lors des fameux raids de kamikazes. Cette manœuvre désespérée était destinée aux batailles perdues, et elle était rendue possible par les traditions d’honneur et de fidélité dont s’était emparée la tyrannie militaire. Elle reposait en principe sur la motivation et le fanatisme des soldats, mais il pouvait arriver (souvent) que ceux-ci n’aient pas envie de mourir. C’est cette expérience que doivent subir les misérables héros du récit de Mizuki.

 

 

Opération Mort, c’est le nom de code trouvé par un commandant incompétent lorsqu’il donne l’ordre à son bataillon de se lancer dans une opération suicidaire. Bien que ses officiers lui proposent des alternatives plus intelligentes, comme par exemple de se replier pour continuer un combat de guérilla, ce militaire borné et fanatique ne voit dans ce recul que l’humiliation de la défaite et l’absence d’honneur. Dans cette guerre menée par des fanatiques, la bêtise des chefs va devenir plus meurtrière que les bombes et les batailles rangées.

 

 

Cette œuvre raconte ainsi les efforts désespérés des soldats pour survivre au sein d’une troupe soumise à la puissance aveugle de ses chefs. Ils disparaissent les uns après les autres de maladies, d’accidents bêtes, de bombardements ou de combats, avant que les derniers combattants ne soient exterminés par « l’Opération Mort ». Ce scénario pourrait presque se rapprocher de celui des Dix Petits Nègres mais, dans cet environnement militaire, il n’y a hélas pas de suspense. Tout le monde doit mourir, car c’est la décision finale de l’état major japonais lorsqu’il apprend que des soldats ont survécu au premier « gyokusai ». Un officier japonais est dépêché sur place pour sauver l’honneur de l’armée et les survivants doivent disparaître. A l’horreur des massacres succède la honte de ceux qui y ont échappé.

 

 

Mizuki avoue qu’en dessinant cette histoire, il s’est senti submergé par la colère. Le lecteur ressentira peut être le même sentiment, mais il peut aussi y avoir de la stupeur devant l’attitude implacable et glaciale de cet officier d’état major qui s’acharne sur les survivants. Peut-on obliger un soldat à se suicider ? Dans l’armée japonaise, la chose était possible et cette humiliation suplémentaire infligée à d’honnêtes soldats me semble dépasser l’horreur des combats.

 

Le narrateur du livre a survécu à une opération de gyokusai, mais il imagine une autre fin dans ce récit  qui devient une réflexion sur sa destinée.  Le soldat Maruyama est en effet dessinateur et représente une sorte de double de l’auteur, mais il n’échappe pas à l’extermination. Fallait-il qu’il en soit ainsi pour mieux comprendre l’horreur de l’expérience. Mizuki déclare dans sa postface qu’il l’a fait mourir tout simplement pour éviter que le personnage doive se justifier, et que l’histoire ne soit trop longue. « Les morts n’ont jamais pu raconter leur expérience de la guerre » déclare t-il dans sa postface, et peut être ne fallait-il  pas qu’une survie chanceuse amoindrisse son message. Il voulait aussi éviter, je pense, d'évoquer les malaises qu’il a affronté après son retour au Japon, avec ce paradoxe d’être à la fois un miraculeux rescapé et un vivant symbole du déshonneur.

 

Comme d’autres mangakas, Mizuki mélange avec aisance différents styles graphiques. Les soldats sont dessinés d’un trait simplifié, sans ombre ni volume, tandis que les paysages sont traités avec finesse et deviennent semblables à des eaux fortes. Ce contraste entre réalisme des décors et schématisme des personnages n’est toutefois jamais déplacé, car l’aspect grossier des visages illustre adéquatement la violence des situations vécues. L'aspect caricatural des personnage aide à faire passer l'horreur de ce qui nous est raconté où pourtant l'humour (très noir) n'est jamais absent.

 

Si Mizuki place parfois quelques phrases sur l’absurdité des situations dans certains dialogues entre officiers, mais il préfère concentrer son récit sur le destin de ses humbles personnages. Il nous révèle leurs préoccupations quotidiennes, leurs espoirs ou leurs souffrances et son livre est une leçon d’humanité.

 

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9 août 2022

Case en exergue, Peyo

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8 août 2022

une exposition Mitacq

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un Samedi de février 2009, je suis tombé par hasard, en passant devant une galerie pourtant de ma connaissance, sur une petite exposition qui devrait ravir les nostalgiques professionnels dont quelques uns semblent parcourir mon blog. On y voyait des planches originales et des dessins de Mitacq, le créateur de la patrouille des castors dont on réédite les compilations de leurs aventures. J'était particulièrement ému de découvrir quelques planches originale des histoire que je suivais avec assiduité dans mon spirou hebdomadaire lorsque j'avais l'age de ces héros de papier.



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Il fallait compter 1400 € pour emporter la planche ci-dessus. Avec ces planches d'un format un peu plus du double de leur parution en album, on pouvait également admirer plusieurs dessins de taille plus modeste mais en couleur représentant les membres de la patrouille dans diverses situations.



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Ce modeste accrochage dans cette sympathique galerie Daniel Maghen  sise au 47 quai des Grands Augustins, Paris VI ème où en plus de ce qui est accroché au mur, on peut compulser de grands classeurs où sont rangées une grande quantité de dessins de très nombreux dessinateurs. Ces grands cahiers transforment cette petite galerie en une véritable caverne d'Ali Baba pour tous les amateurs de bandes dessinées. Je sais bien que d'après la date de l'affiche l'exposition Mitacq est terminée, mais il en était de même pour moi donc n'hésitez pas à tenter votre chance pour voir si vous l'ignoriez que Joubert n'est pas le seul dessinateur du scoutisme.

 

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