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Dans les diagonales du temps
5 juin 2020

QUELQUES SOUVENIRS SUR MICHEL GOURLIER

 

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J'ai beaucoup hésité avant d' écrire un billet sur Michel Gourlier. D'abord parce que je pense qu'il n'aimerait pas cela. Ensuite parce qu'il me semblait que je n'avais guère à en dire et que l'important, comme pour tout artiste était ses dessins. Si depuis trente ans, il est impossible de voir des originaux, sauf pour ceux qui ont la chance d'en posséder, il est en revanche très facile d'admirer les nombreuses reproductions de ses dessins qui illustrèrent tant de livres, presque tous destinés à l'adolescence, bien sûr ceux de la collection Signe de piste mais aussi chez d'autres éditeur come rouge et or, super 1000 et bien d'autres. Actuellement presque tous ces volumes sont trouvables sur la toile pour quelques euros. Cet homme si discret, aux oeuvres invisibles, est pourtant célèbre pour tous les amateurs de dessins et de beautés garçonnières. Si aujourd'hui je passe outre à mes réticences pour écrire sur Michel Gourlier c'est surtout que j'ai vu sur la toile qui, telle la langue d'Esope peut être la meilleure, comme la pire des choses, de telles inepties sur lui, au surcroit écrites d'une plume si malhabile qu'il m'a semblé de mon devoir de sortir de ma réserve pour évoquer quelques souvenirs à son sujet.
 
J'ai par exemple, lu ici ou là, que Michel Gourlier avait été exclu du Signe de piste. Il n'en fut rien. Il jouissait en son sein de nombreux admirateurs et bénéficiait de la bienveillance des deux fondateurs de la collection, je veux parler de Serge Dalens, de son vrai nom Yves de Verdilhac, et de Jean-Louis Foncine, nom de plume qui recouvrait celui de Pierre Lamoureux. A telle enseigne qu'ils le choisirent plusieurs fois comme illustrateur de leurs propres ouvrages.
 

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Il y eut bien des lettres pour se plaindre de l'érotisme de ses dessins, mais elles ne furent jamais prises véritablement en considération; même si l'artiste du quelques fois modifier certaines illustrations parce qu'elles déplaisaient pour la raison que j'ai citée ou pour une toute autre, au directeur de la collection qui n'était autre que Jean-Louis Foncine lui-même, du moins dans les derniers temps glorieux de la collection, au milieu des années 70, époque à laquelle j'ai connu cet équipage. En somme les relations entre l'illustrateur et la collection, les illustrations faisaient de plus en plus l'essentiel de la renommée de la collection, n'étaient pas différentes de  ce qui existait chez les autres éditeurs. A cela prêt qu'au Signe de Piste, Michel Gourlier souffrait de l'ombre que lui faisait Joubert, l'illustrateur historique de la collection qui était plus connu que lui et bénéficiait des retombées d'une très longue carrière commencée à un âge tendre. Il jalousait également le statut de salarié dont bénéficiait ou avait bénéficié Joubert au sein des éditions Alsatia, ce qui donnait à Joubert les avantages inhérents à ce statut. Là encore, j'ai lu sous des plumes ignorantes que Michel Gourlier était pingre. S'il faisait attention à ses sous, c'est d'abord qu'il en avait peu et n'avait aucune sécurité dans ses rentrées d'argent. Comment dans ces conditions faire des largesses? Lorsque le signe de piste a été abandonné par Alsatia, ce que Gourlier avait vu venir, la collection fut reprise par de pseudo-éditeurs. Elle n'a plus fait que vivoter et les nouveaux responsables ne pouvaient plus payer les dessins de Michel Gourlier, qui pourtant n'était pas exigeant quant à leur prix...
 

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Lorsque je l'ai connu en 1975, on en était aux derniers temps du véritable "Signe de piste" et déjà il réservait ses dessins qu'aux livres de la collection qu'il aimait et en particulier à ceux de Jean-François Pays un de ses meilleurs amis.
 

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En ce qui concerne les expositions de Michel Gourlier, sujet sur lequel j'ai également entendu et lu des sottises, je suis à l'origine de celles-ci, du moins celles qui se déroulèrent de 1977 à 1980 à Paris, mais elles me semblent être les seules à avoir eu lieu... En voici en quelques mots leur genèse: Je connaissais Pierre Moirignot, frère du sculpteur Edmond Moirignot, qui était antiquaire et avait une petite boutique au 90 boulevard Raspail. Il cherchait des peintres à exposer. Comme peu de temps au paravant, ce grand amateur de femmes, avait exposé Jean-Denis Maillard et fait apposer, pour annoncer cette exposition, sur les murs de Paris une affiche représentant un nu masculin, j'ai eu l'idée de lui demander si un accrochage des dessins de Michel Gourlier, que j'admirais, l'intéresserait. Il fut immédiatement emballé par cette idée et proposa de faire une double exposition, d'abord très vite, durant l'été qui venait, en faisant cohabiter les dessins de Gourlier avec des peintures de Sébastien dont l'exposition était déjà programmée et qui peinait à remplir avec ses toiles toutes les cimaises de la galerie, puis de faire une grande exposition uniquement vouée à Gourlier aux alentours de noel. Il me restait à convaincre l'artiste, qui à la fois désirait montrer son travail mais était timide et craignait la confrontation avec le public.
 

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Désirant acheter un dessin, j'avais rencontré le dessinateur par l'entremise de Jean-Louis Foncine. L'artiste m'avait donné rendez-vous chez lui, pour que je puisse choisir l'oeuvre qui ornerait mes murs. Il habitait, près de la mairie d'Asnière, dans la banlieue parisienne, une sorte de pavillon de gardien à un étage, d'une grande maison bourgeoise qui était habitée par sa mère, c'est du moins ce qu'il m'a dit alors. Je n'y suis retourné qu'une autre fois, mais je n'ai jamais pénétré dans la grande bâtisse qui semblait bien négligée. Je me souviens fort bien de la soirée d'hiver durant laquelle Gourlier me montra des dizaines de dessins, tous en noir et blanc, exécutés à la plume, certains rehaussés de lavis. A chaque fois l'éphèbe, parfois dans une attitude suggestive, et même pour deux ou trois dans une positions que l'on pourrait considérer comme lascive, mais jamais au delà, remplissait un petit format d'environ 35 cm sur 25 d'un carton très fort à la surface blanche et lisse. Il les sortait d'un long buffet bas qui occupait tout un mur du petit salon sobre et propre. Il les disposait tout autour de moi; j' étais assis sur un canapé bas. Je n'ai jamais été cerné d'autant de beaux garçons désireux de me séduire...
 

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J'ai eu un peu de mal à persuader Gourlier de se lancer dans l'aventure. Pourtant cette exposition ne lui coutait rien. Je prenais à mon compte le prix de l'impression et de la pose des affiches et des cartons d'invitation ainsi que l'envoi de ces derniers ainsi que les relations avec la presse. En retour, je percevais les gains de la vente des affiches. Pierre Moirignot prêtait sa galerie et en garantissait l'ouverture six jours sur sept et en compensation percevait 50% du prix des oeuvres vendues
 

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Ce premier vernissage à la galerie 90 eut lieu le 2 juin 1977 et l'exposition dura jusqu'au 8 juillet. La cohabitation, car malgré sa timidité, Gourlier était souvent présent dans la galerie, se passa sans encombre, tant avec Moirignot qu'avec le discret Sébastient qui venait souvent également. Il faut dire que Michel Gourlier lors des expositions était très facile à vivre. Il s'asseyait derrière une petite table, presque à l'entrée de la boutique et se plongeait dans un livre, surveillant tout de même du coin de l'oeil les visiteurs qui étaient assez nombreux. Il n'intervenait que si l'un d'eux semblait intéressé. Jamais il ne se faisait connaitre d'emblée. Si bien que nombreux ont été les chalands qui ont ignoré que le sage lecteur près de la porte, était aussi l'artiste. Il y eu 3 expositions à la galerie 90, la première donc du 2 juin au 8 juillet 1977, la deuxième du 16 novembre au 7 décembre 1977, celle durant laquelle fut vendu le porte folio, et la troisième du 9mai au 10 juin 1978. Une quatrième exposition eut lieu en 1980, non loin de la galerie 90 qui avait alors cessé ses activités, toujours dans le sixième arrondissement, au 23 rue de Fleurus, à la galerie Triskel.
 

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Chaque exposition connut le succès. Il alla même crescendo. Mais l'acmé fut l'exposition de l'automne 1977, celle du porte folio. Il contenait les reproductions de 40 oeuvres de l'artiste. Il y en avait deux versions, l'édition courante dont le porte-feuilles de fort carton était recouvert d'une toile beige, le tirage devait en être de 300 exemplaires, et une édition de luxe de cinquante exemplaires numérotés, cette fois sous une toile marron qui avait en plus par rapport à l'édition courante, un autoportrait de l'artiste âgé de quinze ans, signé à la main. Mon exemplaire porte le numéro 32 et m'a été dédicacé le 18 novembre 1977, soit il y a plus de trente deux ans, ce que j'ai un peu de peine à croire...



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Ce porte folio a été financé par monsieur Ticky (je ne suis pas certain de l'orthographe de son nom) et je ne connais pas l'arrangement financier qu'il y avait entre Michel Gourlier et cette personne.
 

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Le porte-folio ne comporte pas, à ma connaissance, de reprises de dessins destinés, dans un premier temps, à illustrer des livres; ils ont tous été fait en marge de son travail d'illustrateur. Libéré des contraintes éditoriales, c'est dans ces dessins surtout qu'il faisait preuve d'érotisme. Cet ensemble est très représentatif du style de Michel Gourlier dans les années 70. Au fil du temps sa manière a évolué. Dans ces premières illustrations, au milieu des années 50, ses garçons ont des faciès à la fois gracile et inquiétant, avec quelque chose d'animal, de faunesque. Puis ses adolescents se sont mis à ressembler à ceux de Joubert à tel point que pour certains dessins, il est difficile de savoir qui, des deux hommes, les a réalisé. Puis les garçons de Gourlier se sont étirés, se sont alanguis. Ils se sont fait lianes ou roseaux. Ce dernier terme me vient instinctivement car il dessinait aussi des paysages de marais évanescent que striaient des roseaux.

MG


 
Comme le prouve le tableau, immédiatement ci-dessus, qui lui fut commandé par Roger Peyrefitte, Gourlier devait travailler parfois pour des commandes de particuliers mais cela devait être rare.
 
 

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Michel Gourlier ne travaillait pas d'après modèle mais ses garçons étaient ceux qui peuplaient ses rêves. Mais toutes règles a ses exceptions puisque l'affiche de la troisième exposition à la galerie 90 (voir immédiatement ci-dessous sa version "muette") était le portrait d'un jeune franco-américain du nom de Cameron-Defoe descendant du célèbre auteur de Robinson Crusoe...

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Je ne donnerais que peu d'éléments biographiques. Parce que Michel Gourlier n'aimait pas parler de lui même et que à la fois timide et dans la période durant laquelle je l'ai fréquenté tout empli de moi même, je n'ai pas demandé de détails sur sa vie. Je pense qu'il est né à la toute fin des années 20, du coté de Grenoble. Je subodore qu'il venait d'un milieu bourgeois, sa bonne éducation en témoignait. Il avait une soeur qui était venu voir l'exposition...
 

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Voilà bien longtemps que je ne ai pas revu Michel Gourlier... Les années 80 ont du mal lui aller avec leur exhibitionnisme, leur débraillé sympatoche, leur égalitarisme policier, leur frénésie sexuelle. Gourlier était un sensuel sentimental dont le modèle des relations entre un ainé et un adolescent était celui de la Grèce antique... Il a du être bien malheureux durant la mitterrandie flicarde et il ne doit sans doute pas plus apprécié l'ére du président à Rolex...
 

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Selon mes dernières informations, indirectes, datant de trois mois, Michel Gourlier est toujours vivant et résiderait dans le sud ouest de la France. Je n'ai pas souvenir d'un homme vraiment secret, simplement de quelqu'un d'assez timide et tourmenté, surtout d'un bel artiste, qui n'avait pas envie de raconter sa vie au premier quidam venu. Il avait bien raison...
 

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Nota:
1- Si des lecteurs possèdent des originaux de Michel Gourlier, je serais heureux qu'ils m'en envoient des photographies pour que je les affiche sur le blog. Ce qui ferait mieux connaitre l'oeuvre de cet artiste qui le mérite amplement. De même qu'ils n'hésitent pas à m'écrire pour compléter mon information, encore une fois bien lacunaire.
2- Merci à Bruno pour l'envoi de la photo de la vitrine de la galerie 90, lors de la première exposition Gourlier. Merci également à monsieur Henrik Schacht de m'avoir envoyé la photographie de l'original immédiatement ci-dessus.
3- Ce billet a été écrit en 2012

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COMMENTAIRES LORS DE LA PREMIERE EDITION DU BILLET

Qu'il s'agisse de Joubert ou Gourlier, difficile de ne pas être ému par leurs dessins d'adolescents. Ils ont des traits assez similaires. Je leur reproche juste un peu leur côté stéréotypés. Graciles et sensuels. J'aime en particulier la couverture de "Arizona story" et celle de "Le sorcier aux yeux bleus". Je me permets de vous signaler les couvertures de la collection "Entre chiens et loups" dont certaines étaient signées "Senecal" (apparemment Jacquemard-Senecal si je ne me trompe pas). En particulier "La Pierramor" et "La conséquence" que je vous soumets pour que vous puissiez juger : http://idata.over-blog.com/0/05/17/99/voir6/CONSEQUENCE-ALEXANDER-ZIEGLER.jpg - http://ecx.images-amazon.com/images/I/312wavf0sfL._SL500_AA300_.jpg . Je trouve un petit air de famille à ces dessins.
COMMENTAIRE N°1 POSTÉ PAR WHYNOT21 IL Y A 4 JOURS À 11H53

Je vous remercie de cette remarque que pourtant je ne suivrais pas, Sénécal me parait beaucoup moins doué que Gourlier, mais j'aimerais voir plus de dessin de Sénécal pour me faire une opinion.  

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS IL Y A 4 JOURS À 12H20
Malgré mes recherches, je n'ai rien trouvé sur Sénécal. Il ne semble pas avoir laissé beaucoup de traces. Du moins sur la toile. Loin de moi l'idée de le comparer à Joubert ou Gourlier. On voit du premier coup d'oeil que Sénécal est bien inférieur, en tout cas dans ces deux illustrations. J'ai simplement dit qu'il y avait un petit air de famille dans la gracilité des sujets et la manière de les croquer.
COMMENTAIRE N°2 POSTÉ PAR WHYNOT21 IL Y A 4 JOURS À 18H29
Perso, Michel gourlier a fait les plus beaux dessins... Ses Esquisses étaient encadrées dans mon cabinet médical, ce qui m'a valu de la part d'une patient que j'étais homosexuel. VRAI, mais cela mis à part, je trouve ces dessins tellement magnifiques et purs, avec cependant un soupçon d'érotisme...
david526969@yahoo.fr
COMMENTAIRE N°3 POSTÉ PAR OPENBRIEF IL Y A 4 JOURS À 19H04
Un soupçon d'érotisme... ! Ce n'est pas comme cela que je le ressens en tout cas, et humblement, dans mon esprit et dans ma chair... depuis l'âge d'environ treize ans !

Et la "pureté", n'en parlons pas ! puisque, me confessant encore à cette époque, j'étais bien obligé d'avouer ces péchés, dits, au contraire "d'impureté"... Qui tous n'étaient pas dûs - mais souvent aussi, à coup sûr ! - aux si jolis garçons en culottes courtes torrides (et pagnes, et tuniques grecques, et slips de bain !) du merveilleux, du terrible Gourlier.
Je ne trouve pas non plus que les dessins (plus "rigolos", plus "sains", plus réalistes et fantaisistes à la fois du très grand Joubert ressemblent aux dessins de Gourlier. Ils sont plus "scouts" (bien sûr...) et plus carrés ; mais toutefois aussi sensuels, aussi érotisants. Les treize ou quatorze ans des "chaleurs que l'on tait" (mais pas en confesssion...) ont duré plus longtemps que cet âge dans ma vie. J'étais timide etc, et il m'a fallu quelque temps pour rencontrer de "vrais" Gourlier...
COMMENTAIRE N°4 POSTÉ PAR XRISTOPHE HIER À 01H55
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5 juin 2020

Manuel photographié par Joe Mozdzen

 

 
 





5 juin 2020

CASTING DE CHATS NOIRS EN 1961 À HOLLYWOOD !

 

5 juin 2020

ELISAR VON KUPFFER


Elisar von Kupffer , artiste, anthologiste, traducteur et dramaturge est né le 19/02/1872 à Sophienthal / Reval (aujourd'hui Tallinn en Estonie. Il est décédé à Minusio en Suisse le 31 octobre 1942. Il est mieux connu sous son pseudonyme, Elisarion, avec lequel il a signé ses écrits. Il est Fils du Dr Adolph et Elizabeth Thomsen. Il étudie le droit et langues orientales à Saint-Pétersbourg, l'histoire et la philosophie à Munich et à Berlin, et il est diplômé de l'Académie de peinture à Berlin. 


Elisa von Kupffer avec son ami, l'historien et philosophe Edouard von Mayer (1873-1960)


Durant sa vie, il résidera successivement à Florence (1902-1915), Locarno (1915) et à Minusio (1925) toujours avec son ami Eduard von Mayer (1872-1960), historien et philosophe ainsi que collaborateur du magazine "Der Eigene", où le couple est au centre du mouvement religieux ésotérique appelé Klarismus (Clarté), pour qui a été construit ce qu'on appelle le "Sanctuaire Elisarion". 





Entre 1925 et 1929, est construit le «Sanctuarium Elisarion Artis Minusio", clairement inspirée du dualiste (Klarismus), basée sur l'existence d'un monde terrestre chaotique (Wirrwelt) et d'un monde de  gloire (Klarwelt der Seliger). Plusieurs de ses œuvres sont inclus dans ce temple, y compris ce qui est considéré comme son chef-d'œuvre, une fresque circulaire  intitulée «Die der Klarwelt Seliger." Après sa mort, le lieu devint un centre culturel municipal. Ses oeuvres sont exposées au Monte Verità et au Elisarion Cultural Center, ouvert en 1981 dans la municipalité de Minusio.
 




Entre 1899 et 1900 Kupffer publie un recueil littéraire homoérotique "und der au Freundesliebe Lieblingminne Weltliteratur" une anthologie réimprimée en 1995. Cette anthologie commence comme une revendication et une protestation contre l'emprisonnement d'Oscar Wilde en Angleterre.
 




Son travail a été publié dans le Journal homosexuel créé par Jacques d 'Adelswärd-Fersen, "Akadémos". 



La doctrine est fondée sur une réflexion sur le christianisme dans lequel ce monde est considéré comme «confus» qui serait une étape intermédiaire vers un nouveau monde Klarwelt (clarté) purifiée de toute idée de vengeance et de punition. Le renouveau social devrait être compatible avec la liberté du développement individuel, la consolidation de la vie communautaire et la conscience sociale faisant une importante place à la nostalgie. Le Klarwelt devrait aider les individus à surmonter leur état naturel, à promouvoir l'harmonie sociale, la justice et la joie de vivre, à créer de nouveaux idéaux éducatifs, libérant le «droit à l'amour» et la création d'une nouvelle morale, un art nouveau. La définition de la conscience Clariste implique le chaos et la nature multiforme et changeante, la demande pour la transformation naturelle dans un monde glorieux.
 

 


 




 




 




 




 




 




 




 

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Fanfani portrait of Hamlet … Odalisk

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Portrait of Ginо Taricco

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Self-Portrait

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The Grapes of Tessin
The Lucid World Of The Blissful
Three Friends

5 juin 2020

VERSACE Gianni, saint Sébastien

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5 juin 2020

QUELQUES SOUVENIRS SUR MICHEL GOURLIER

 

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J'ai beaucoup hésité avant d' écrire un billet sur Michel Gourlier. D'abord parce que je pense qu'il n'aimerait pas cela. Ensuite parce qu'il me semblait que je n'avais guère à en dire et que l'important, comme pour tout artiste était ses dessins. Si depuis trente ans, il est impossible de voir des originaux, sauf pour ceux qui ont la chance d'en posséder, il est en revanche très facile d'admirer les nombreuses reproductions de ses dessins qui illustrèrent tant de livres, presque tous destinés à l'adolescence, bien sûr ceux de la collection Signe de piste mais aussi chez d'autres éditeur come rouge et or, super 1000 et bien d'autres. Actuellement presque tous ces volumes sont trouvables sur la toile pour quelques euros. Cet homme si discret, aux oeuvres invisibles, est pourtant célèbre pour tous les amateurs de dessins et de beautés garçonnières. Si aujourd'hui je passe outre à mes réticences pour écrire sur Michel Gourlier c'est surtout que j'ai vu sur la toile qui, telle la langue d'Esope peut être la meilleure, comme la pire des choses, de telles inepties sur lui, au surcroit écrites d'une plume si malhabile qu'il m'a semblé de mon devoir de sortir de ma réserve pour évoquer quelques souvenirs à son sujet.
 
J'ai par exemple, lu ici ou là, que Michel Gourlier avait été exclu du Signe de piste. Il n'en fut rien. Il jouissait en son sein de nombreux admirateurs et bénéficiait de la bienveillance des deux fondateurs de la collection, je veux parler de Serge Dalens, de son vrai nom Yves de Verdilhac, et de Jean-Louis Foncine, nom de plume qui recouvrait celui de Pierre Lamoureux. A telle enseigne qu'ils le choisirent plusieurs fois comme illustrateur de leurs propres ouvrages.
 

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Il y eut bien des lettres pour se plaindre de l'érotisme de ses dessins, mais elles ne furent jamais prises véritablement en considération; même si l'artiste du quelques fois modifier certaines illustrations parce qu'elles déplaisaient pour la raison que j'ai citée ou pour une toute autre, au directeur de la collection qui n'était autre que Jean-Louis Foncine lui-même, du moins dans les derniers temps glorieux de la collection, au milieu des années 70, époque à laquelle j'ai connu cet équipage. En somme les relations entre l'illustrateur et la collection, les illustrations faisaient de plus en plus l'essentiel de la renommée de la collection, n'étaient pas différentes de  ce qui existait chez les autres éditeurs. A cela prêt qu'au Signe de Piste, Michel Gourlier souffrait de l'ombre que lui faisait Joubert, l'illustrateur historique de la collection qui était plus connu que lui et bénéficiait des retombées d'une très longue carrière commencée à un âge tendre. Il jalousait également le statut de salarié dont bénéficiait ou avait bénéficié Joubert au sein des éditions Alsatia, ce qui donnait à Joubert les avantages inhérents à ce statut. Là encore, j'ai lu sous des plumes ignorantes que Michel Gourlier était pingre. S'il faisait attention à ses sous, c'est d'abord qu'il en avait peu et n'avait aucune sécurité dans ses rentrées d'argent. Comment dans ces conditions faire des largesses? Lorsque le signe de piste a été abandonné par Alsatia, ce que Gourlier avait vu venir, la collection fut reprise par de pseudo-éditeurs. Elle n'a plus fait que vivoter et les nouveaux responsables ne pouvaient plus payer les dessins de Michel Gourlier, qui pourtant n'était pas exigeant quant à leur prix...
 

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Lorsque je l'ai connu en 1975, on en était aux derniers temps du véritable "Signe de piste" et déjà il réservait ses dessins qu'aux livres de la collection qu'il aimait et en particulier à ceux de Jean-François Pays un de ses meilleurs amis.
 

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En ce qui concerne les expositions de Michel Gourlier, sujet sur lequel j'ai également entendu et lu des sottises, je suis à l'origine de celles-ci, du moins celles qui se déroulèrent de 1977 à 1980 à Paris, mais elles me semblent être les seules à avoir eu lieu... En voici en quelques mots leur genèse: Je connaissais Pierre Moirignot, frère du sculpteur Edmond Moirignot, qui était antiquaire et avait une petite boutique au 90 boulevard Raspail. Il cherchait des peintres à exposer. Comme peu de temps au paravant, ce grand amateur de femmes, avait exposé Jean-Denis Maillard et fait apposer, pour annoncer cette exposition, sur les murs de Paris une affiche représentant un nu masculin, j'ai eu l'idée de lui demander si un accrochage des dessins de Michel Gourlier, que j'admirais, l'intéresserait. Il fut immédiatement emballé par cette idée et proposa de faire une double exposition, d'abord très vite, durant l'été qui venait, en faisant cohabiter les dessins de Gourlier avec des peintures de Sébastien dont l'exposition était déjà programmée et qui peinait à remplir avec ses toiles toutes les cimaises de la galerie, puis de faire une grande exposition uniquement vouée à Gourlier aux alentours de noel. Il me restait à convaincre l'artiste, qui à la fois désirait montrer son travail mais était timide et craignait la confrontation avec le public.
 

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Désirant acheter un dessin, j'avais rencontré le dessinateur par l'entremise de Jean-Louis Foncine. L'artiste m'avait donné rendez-vous chez lui, pour que je puisse choisir l'oeuvre qui ornerait mes murs. Il habitait, près de la mairie d'Asnière, dans la banlieue parisienne, une sorte de pavillon de gardien à un étage, d'une grande maison bourgeoise qui était habitée par sa mère, c'est du moins ce qu'il m'a dit alors. Je n'y suis retourné qu'une autre fois, mais je n'ai jamais pénétré dans la grande bâtisse qui semblait bien négligée. Je me souviens fort bien de la soirée d'hiver durant laquelle Gourlier me montra des dizaines de dessins, tous en noir et blanc, exécutés à la plume, certains rehaussés de lavis. A chaque fois l'éphèbe, parfois dans une attitude suggestive, et même pour deux ou trois dans une positions que l'on pourrait considérer comme lascive, mais jamais au delà, remplissait un petit format d'environ 35 cm sur 25 d'un carton très fort à la surface blanche et lisse. Il les sortait d'un long buffet bas qui occupait tout un mur du petit salon sobre et propre. Il les disposait tout autour de moi; j' étais assis sur un canapé bas. Je n'ai jamais été cerné d'autant de beaux garçons désireux de me séduire...
 

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J'ai eu un peu de mal à persuader Gourlier de se lancer dans l'aventure. Pourtant cette exposition ne lui coutait rien. Je prenais à mon compte le prix de l'impression et de la pose des affiches et des cartons d'invitation ainsi que l'envoi de ces derniers ainsi que les relations avec la presse. En retour, je percevais les gains de la vente des affiches. Pierre Moirignot prêtait sa galerie et en garantissait l'ouverture six jours sur sept et en compensation percevait 50% du prix des oeuvres vendues
 

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Ce premier vernissage à la galerie 90 eut lieu le 2 juin 1977 et l'exposition dura jusqu'au 8 juillet. La cohabitation, car malgré sa timidité, Gourlier était souvent présent dans la galerie, se passa sans encombre, tant avec Moirignot qu'avec le discret Sébastient qui venait souvent également. Il faut dire que Michel Gourlier lors des expositions était très facile à vivre. Il s'asseyait derrière une petite table, presque à l'entrée de la boutique et se plongeait dans un livre, surveillant tout de même du coin de l'oeil les visiteurs qui étaient assez nombreux. Il n'intervenait que si l'un d'eux semblait intéressé. Jamais il ne se faisait connaitre d'emblée. Si bien que nombreux ont été les chalands qui ont ignoré que le sage lecteur près de la porte, était aussi l'artiste. Il y eu 3 expositions à la galerie 90, la première donc du 2 juin au 8 juillet 1977, la deuxième du 16 novembre au 7 décembre 1977, celle durant laquelle fut vendu le porte folio, et la troisième du 9mai au 10 juin 1978. Une quatrième exposition eut lieu en 1980, non loin de la galerie 90 qui avait alors cessé ses activités, toujours dans le sixième arrondissement, au 23 rue de Fleurus, à la galerie Triskel.
 

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Chaque exposition connut le succès. Il alla même crescendo. Mais l'acmé fut l'exposition de l'automne 1977, celle du porte folio. Il contenait les reproductions de 40 oeuvres de l'artiste. Il y en avait deux versions, l'édition courante dont le porte-feuilles de fort carton était recouvert d'une toile beige, le tirage devait en être de 300 exemplaires, et une édition de luxe de cinquante exemplaires numérotés, cette fois sous une toile marron qui avait en plus par rapport à l'édition courante, un autoportrait de l'artiste âgé de quinze ans, signé à la main. Mon exemplaire porte le numéro 32 et m'a été dédicacé le 18 novembre 1977, soit il y a plus de trente deux ans, ce que j'ai un peu de peine à croire...



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Ce porte folio a été financé par monsieur Ticky (je ne suis pas certain de l'orthographe de son nom) et je ne connais pas l'arrangement financier qu'il y avait entre Michel Gourlier et cette personne.
 

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Le porte-folio ne comporte pas, à ma connaissance, de reprises de dessins destinés, dans un premier temps, à illustrer des livres; ils ont tous été fait en marge de son travail d'illustrateur. Libéré des contraintes éditoriales, c'est dans ces dessins surtout qu'il faisait preuve d'érotisme. Cet ensemble est très représentatif du style de Michel Gourlier dans les années 70. Au fil du temps sa manière a évolué. Dans ces premières illustrations, au milieu des années 50, ses garçons ont des faciès à la fois gracile et inquiétant, avec quelque chose d'animal, de faunesque. Puis ses adolescents se sont mis à ressembler à ceux de Joubert à tel point que pour certains dessins, il est difficile de savoir qui, des deux hommes, les a réalisé. Puis les garçons de Gourlier se sont étirés, se sont alanguis. Ils se sont fait lianes ou roseaux. Ce dernier terme me vient instinctivement car il dessinait aussi des paysages de marais évanescent que striaient des roseaux.

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Comme le prouve le tableau, immédiatement ci-dessus, qui lui fut commandé par Roger Peyrefitte, Gourlier devait travailler parfois pour des commandes de particuliers mais cela devait être rare.
 
 

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Michel Gourlier ne travaillait pas d'après modèle mais ses garçons étaient ceux qui peuplaient ses rêves. Mais toutes règles a ses exceptions puisque l'affiche de la troisième exposition à la galerie 90 (voir immédiatement ci-dessous sa version "muette") était le portrait d'un jeune franco-américain du nom de Cameron-Defoe descendant du célèbre auteur de Robinson Crusoe...

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Je ne donnerais que peu d'éléments biographiques. Parce que Michel Gourlier n'aimait pas parler de lui même et que à la fois timide et dans la période durant laquelle je l'ai fréquenté tout empli de moi même, je n'ai pas demandé de détails sur sa vie. Je pense qu'il est né à la toute fin des années 20, du coté de Grenoble. Je subodore qu'il venait d'un milieu bourgeois, sa bonne éducation en témoignait. Il avait une soeur qui était venu voir l'exposition...
 

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Voilà bien longtemps que je ne ai pas revu Michel Gourlier... Les années 80 ont du mal lui aller avec leur exhibitionnisme, leur débraillé sympatoche, leur égalitarisme policier, leur frénésie sexuelle. Gourlier était un sensuel sentimental dont le modèle des relations entre un ainé et un adolescent était celui de la Grèce antique... Il a du être bien malheureux durant la mitterrandie flicarde et il ne doit sans doute pas plus apprécié l'ére du président à Rolex...
 

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Selon mes dernières informations, indirectes, datant de trois mois, Michel Gourlier est toujours vivant et résiderait dans le sud ouest de la France. Je n'ai pas souvenir d'un homme vraiment secret, simplement de quelqu'un d'assez timide et tourmenté, surtout d'un bel artiste, qui n'avait pas envie de raconter sa vie au premier quidam venu. Il avait bien raison...
 

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Nota:
1- Si des lecteurs possèdent des originaux de Michel Gourlier, je serais heureux qu'ils m'en envoient des photographies pour que je les affiche sur le blog. Ce qui ferait mieux connaitre l'oeuvre de cet artiste qui le mérite amplement. De même qu'ils n'hésitent pas à m'écrire pour compléter mon information, encore une fois bien lacunaire.
2- Merci à Bruno pour l'envoi de la photo de la vitrine de la galerie 90, lors de la première exposition Gourlier. Merci également à monsieur Henrik Schacht de m'avoir envoyé la photographie de l'original immédiatement ci-dessus.
3- Ce billet a été écrit en mai 2012
 

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COMMENTAIRES LORS DE LA PREMIERE PARUTION DU BILLET

Qu'il s'agisse de Joubert ou Gourlier, difficile de ne pas être ému par leurs dessins d'adolescents. Ils ont des traits assez similaires. Je leur reproche juste un peu leur côté stéréotypés. Graciles et sensuels. J'aime en particulier la couverture de "Arizona story" et celle de "Le sorcier aux yeux bleus". Je me permets de vous signaler les couvertures de la collection "Entre chiens et loups" dont certaines étaient signées "Senecal" (apparemment Jacquemard-Senecal si je ne me trompe pas). En particulier "La Pierramor" et "La conséquence" que je vous soumets pour que vous puissiez juger : http://idata.over-blog.com/0/05/17/99/voir6/CONSEQUENCE-ALEXANDER-ZIEGLER.jpg - http://ecx.images-amazon.com/images/I/312wavf0sfL._SL500_AA300_.jpg . Je trouve un petit air de famille à ces dessins.
COMMENTAIRE N°1 POSTÉ PAR WHYNOT21 IL Y A 4 JOURS À 11H53

Je vous remercie de cette remarque que pourtant je ne suivrais pas, Sénécal me parait beaucoup moins doué que Gourlier, mais j'aimerais voir plus de dessin de Sénécal pour me faire une opinion.  

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS IL Y A 4 JOURS À 12H20
Malgré mes recherches, je n'ai rien trouvé sur Sénécal. Il ne semble pas avoir laissé beaucoup de traces. Du moins sur la toile. Loin de moi l'idée de le comparer à Joubert ou Gourlier. On voit du premier coup d'oeil que Sénécal est bien inférieur, en tout cas dans ces deux illustrations. J'ai simplement dit qu'il y avait un petit air de famille dans la gracilité des sujets et la manière de les croquer.
COMMENTAIRE N°2 POSTÉ PAR WHYNOT21 IL Y A 4 JOURS À 18H29
Perso, Michel gourlier a fait les plus beaux dessins... Ses Esquisses étaient encadrées dans mon cabinet médical, ce qui m'a valu de la part d'une patient que j'étais homosexuel. VRAI, mais cela mis à part, je trouve ces dessins tellement magnifiques et purs, avec cependant un soupçon d'érotisme...
david526969@yahoo.fr
COMMENTAIRE N°3 POSTÉ PAR OPENBRIEF IL Y A 4 JOURS À 19H04
Un soupçon d'érotisme... ! Ce n'est pas comme cela que je le ressens en tout cas, et humblement, dans mon esprit et dans ma chair... depuis l'âge d'environ treize ans !

Et la "pureté", n'en parlons pas ! puisque, me confessant encore à cette époque, j'étais bien obligé d'avouer ces péchés, dits, au contraire "d'impureté"... Qui tous n'étaient pas dûs - mais souvent aussi, à coup sûr ! - aux si jolis garçons en culottes courtes torrides (et pagnes, et tuniques grecques, et slips de bain !) du merveilleux, du terrible Gourlier.
Je ne trouve pas non plus que les dessins (plus "rigolos", plus "sains", plus réalistes et fantaisistes à la fois du très grand Joubert ressemblent aux dessins de Gourlier. Ils sont plus "scouts" (bien sûr...) et plus carrés ; mais toutefois aussi sensuels, aussi érotisants. Les treize ou quatorze ans des "chaleurs que l'on tait" (mais pas en confesssion...) ont duré plus longtemps que cet âge dans ma vie. J'étais timide etc, et il m'a fallu quelque temps pour rencontrer de "vrais" Gourlier...
COMMENTAIRE N°4 POSTÉ PAR XRISTOPHE HIER À 01H55
5 juin 2020

Dyalan

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5 juin 2020

UNE APRÉS-MIDI AU LOUVRE

Antiquités gréco-romaines    

 

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La sculpture française du XVII, XVIII et XIX ème siècle

 

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Paris, mai 2012

4 juin 2020

KEVIN MACKINTOSH

 

4 juin 2020

Agonie d’une passion de Karl-Erick Horlange

 

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On nous refait le coup du journal intime récupéré par l’auteur qui n’aurait fait que retravailler la chose pour la rendre publiable. C’est extraordinaire le nombre de journaux intimes et autres manuscrits ou carnets qui n’attendent qu’une bonne âme pour être publiés. Cher lecteur si vous avez ce genre de paperasses en particulier s’il y passe quelques célébrités, pensez à moi, j’en ferais bon usage, cela m’occupera mes longues soirées d’hiver et j’en tirerais peut-être un peu de sous ce qui ne serait pas pour me déplaire.

Ce qui est agaçant c’est l’effort que fait l’auteur avec un avant propos et une préface pour blouser le lecteur. Il faut avoir bien peu de confiance en son écriture pour penser qu’on prêtera plus attention à un soi-disant journal sous l’occupation qu’à une oeuvre romanesque.

On ne croit pas une seconde à ce prétendu journal d’abord en raison de son écriture. Il est peu probable que l’on trouve les termes de psychodrame et de franchissement de la ligne rouge dans un écrit de 1942. Il n’est pas plus probable qu’un monsieur qui couche avec un journaliste de « Je suis partout » et qui répond à un questionnaire de « La gerbe » soit dégouté en lisant un pamphlet antisémite de Céline et révulsé quand il croise sa première étoile jaune, portée par une jeune fille, forcément une jeune fille, comme l’écrirait la petite Marguerite qui se débrouillait pas mal en ce temps là…

Or donc nous lisons le journal, puisque journal il y aurait, d’un certain Franz von Arx un franco-allemand d’une quarantaine d’années auteur de pièces de théâtre et de romans. Il ne semble pas avoir de souci de trésorerie sans que l’on comprenne d’où puissent venir ses fonds. Notre dramaturge est amoureux, comme une bonne, d’un homme un peu plus jeune que lui, André journaliste de son état à … « Je suis partout » et là, nous sommes qu’au début du livre, on se dit déjà que monsieur Horlange charge beaucoup la barque… D’autant qu’il parle de « Je suis partout » comme d’un quotidien alors que c’était un hebdomadaire! D’ailleurs l’auteur semble totalement méconnaitre le fonctionnement d’un journal et de « Je suis partout » en particulier dans lequel les journalistes ne passaient pas d’une rubrique à une autre comme Pierre qui tantôt est pressenti pour suivre un procès, puis interviewer un ministre, fait des critiques de pièces de théâtre et d’opéras, ensuite part dans le sud de la France pour faire un reportage sur un sculpteur célèbre: Horzens, dans lequel on aura reconnu sans peine Maillol. Chaque journaliste de Je suis partout était assigné à une rubrique, à toutes règle il y a certes des exceptions comme Brasillach et Rebatet. Visiblement Horlange n’a pas lu le remarquable essais de Pierre-Marie Dioudonnat « Je suis partout 1930-1944, les maurrassiens devant la tentation fasciste, (1973) La table ronde.

Franz est jaloux comme un tigre car André, un Apollon du Belvédère au dire de Franz, entre deux séances de lit avec lui, fricote avec Catherine, une petite actrice gironde. Pierre va finir par laisser tomber le possessif Franz. Cette minutieuse et assez ennuyeuse description au jour le jour d’un abandon est ce qui sonne juste dans le roman. C’est probablement du vécu. L’auteur a voulu prendre comme toile de fond la période de l’occupation pour tenter de rendre plus intéressante une banale histoire d’amour qui se défait. Mais le lecteur ne peut pas être dupe du subterfuge. Le collage est grossier même si la chronologie des évènements est respectée, mais ce n’est pas très difficile avec par exemple une collection de « l’Illustration » de l’époque (j’ai ça dans mes archives) ou plus prosaïquement un bon moteur de recherche sur la toile. Mais si on évite ainsi les anachronismes des évènements cela met pas à l’abris des anachronismes psychologiques qui sont légion dans « Agonie d’une passion ».    

Franz et André m’ont fait immédiatement penser à une transposition du couple Julien Green- Robert de Saint-Jean. Franz ne tarissant pas d’éloge pour son Pierre comme Julien Green pour Robert de Saint-Jean dans son journal non expurgé, sans que dans les deux cas on comprenne ce qu’ont d’extraordinaire ces créatures pourtant portés au pinacle…

Ce qui est particulièrement pénible dans l’ouvrage est que l’auteur appelle un grand nombre de personnages par leur prénom. Ils arrivent comme si on les avait toujours connus et repartent de même sans laisser d’adresse, je comprend bien que c’est pour accréditer la fable du journal, mais le lecteur est perdu. Dans d’autre cas c’est pour signifier que Franz est à tu et à toi avec des pointures, ainsi André c’est Gide, Marc c’est Marc Allégret, Sacha c’est Guitry, Danièle c’est Darrieux, Maurice c’est Maurice Bardèche… Là encore cela ne fonctionne pas pour plusieurs raisons la première est qu’avant guerre même des intimes s’appelaient de préférence par leur nom et pas par leur prénom, mais ça on ne le trouve pas dans wiki… La deuxième est que le lecteur qui a un tant soit peu de culture littéraire ne peut croire que Franz soit un intime de Gide. Les intimes de Gide les lecteurs des correspondances gidiennes et de son journal, les connaient et on n’y trouve pas de Franz à l’horizon. Comment notre auteur peut être assez naïf pour qu’ensuite on accorde du crédit à l’existence réelle de Franz! De même on veut nous faire avalé que le dit Franz a fait Normal-sup mais il n’utilise jamais l’argot propre à la rue d’Ulm. Camarade Horlange vous auriez du également lire « Notre avant-guerre » de Brasillach…

Ce qu’aurait pu être un des plaisirs du livre, qui serait partiellement un roman à clé, aurait été celui de trouver la bonne clé qui ouvre la bonne serrure. Mais ce n’est pas le cas, car la plupart des personnages sont un puzzle de morceaux de plusieurs personnes ayant réellement vécues. Malheureusement, un peu comme pour la créature du docteur Frankenstein les morceaux des différents modèles se raboutent mal. C’est le cas en particulier pour Pierre qui semble emprunter un morceau à Laubreau, un morceau à Jean-Christophe Averty, un autre à Robert de Saint Jean et peut être même un à Claude Roy qui doit être le seul rédacteur de Je suis Partout à être passé à la Résistance, car Pierre va être résistant, ridicule épisode de l’aviateur canadien… 

Certains protagonistes apparaissent sous leur véritable identité comme Ernst von Salomon dont la présence à Paris en 1942 est très douteuse, je me demande si Horlange ne se serait pas trompé de Ernst et aurait pris Salomon pour Junger. L’auteur n’étant pas à une confusion prêt, je n’ose croire qu’il aurait confondu Henry de Montherlant, présenté ici comme un dragueur de la piscine Deligny à la fin des années 30, alors que rien atteste ceci, avec Matzneff qui n’était pas né à cette époque! 

Beaucoup d’autres personnage apparaissent masqués comme Valentin qui pourrait être André Barsacq ou André Obey, comme Léon, chanteur de variété et amant de rechange pour Franz qui pourrait être Johnny Hess.

« Agonie d’une passion » est le délitement d’un amour entre deux hommes sur fond d’occupation. Un bien beau sujet qui aurait pu être réussi avec beaucoup plus de rigueur, de travail et de modestie. Et puis il faut que les auteurs cessent de bourrer le mou des lecteurs avec leurs fariboles de carnets trouvés, de manuscrits miraculeusement sauvés et autres découvertes improbables…

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