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Dans les diagonales du temps
7 mars 2020

Picasso-sculptures au Musée Picasso

Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Picasso-sculptures au Musée Picasso
Paris, mars 2016

Paris, mars 2016

 

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7 mars 2020

Règne animal de Del Amo

 Règne animal de Del Amo

 

 

Cela commence par la description d'une famille de croquants, le genre que mes ancêtres trouvaient tout juste bon à curer leurs fossés, on ne peut pas donner tort à mes aïeux en lisant ce qu'écrit l'auteur sur ces paysans, triste échantillon d'humanité. Nous sommes dans un village du Gers au tournant du XIX ème siècle. Il y a le père petit fermier que la tuberculose a commencé à ronger. Sa femme, une sèche bigote, jamais appeler par Del Amo autrement que la génitrice, pauvre génitrice en vérité puisqu'elle va réussir à enfanter, presque à son corps défendant qu'une fille, Eléonore, qui apparaît vite, comme une bien sale engeance. Le couple et leur rejeton ne vivent pas différemment de leurs ancêtres des siècles précédents, même vie routinière, sans espérance, à l'horizon bornée de leur village. Lorsque le père devient trop déliquescent la petite famille est rejoint par Marcel, tout juste sorti de l'adolescence. Ce neveu du père va remplacer ce dernier devenu grabataire. L'auteur décrit le quotidien de ces pauvres paysans. Il fait un sort à chaque tâche dans des descriptions d'un tel de vocabulaire qu'il ne faut pas trop s'éloigner de son Littré. On a parfois le sentiment de lire une suite de dictées destinées au Certificat d'étude de ces années là. C'est du Maurice Genevois, ou plutôt du Louis Pergaud (celui de « Goupil à Margot ») mais du Genevois ou du Pergaud gore. Cette suite de tableaux figés me fait penser à ces grandes images, que dans mon jeune temps fort lointain, la maitresse accrochait au tableau pour l'exercice de vocabulaire. Bien sur celles détaillées par Del Amo ne sont pas identiques à celles de mes souvenirs enfantins, mais comme dans celles qui affleurent ma vieille mémoire, rien n'y manque. Le romancier y utilise souvent un vocabulaire redondant, abusant de synonymes en cascade. Ce sont des sortes de scènes de genre, nous avons droit au retour des champs, à la veillée un soir d'été, à la sortie de la messe, aux soins aux animaux... Rien ne manque tout est juste, cela sonne vrai. Mais tout cela est décrit avec des mots morts en même temps que ce monde paysan. Le sentiment de véracité s'éloigne lorsque parfois, l'auteur se lâche et étire une scène. On peut alors se croire revenu au temps du Nouveau roman triomphant, mais un nouveau roman écrit par un écrivain saisi d'une transe érotique glauque. Je vous recommande particulièrement dans cette veine la mise en bière du père et encore plus son enterrement avec écoulement du premier sang menstruel de la fille sur le cercueil du père, au fond du trou où la petite Eléonore était descendu pour récupérer un crapaud chu là par inadvertance. Il faut oser la scène, par ailleurs parfaitement gratuite, et bien Del Amo ose. 

Cette première partie, sous titrée 1898-1914, m'a conduit à me faire plusieurs réflexions. Celle d'abord que pour la plupart d'entre vous mes chers lecteurs ces fieffés crétins ce sont vos grands parents, des êtres parfaitement bornés dont la seule justification semble d'accomplir une terne routine dans l'attente impatiente de la mort. Et encore curieusement les culs-terreux mis en scène par l'écrivain ne sont pas alcooliques, ce qui est tout de même une singularité dans cette France d'alors. Ah il y a tout de même le curé du village qui est ivrogne, et pour faire bonne mesure le bougre meurt d'une attaque suite à une vision pédophile, celle d'un gracile enfant de choeur crucifié... J'aime bien les écrivains qui ne craignent pas de charger la barque... Ensuite grâce à la description que fait Del-Amo de sa petite famille gersoise, j'ai mieux compris l'attitude des officiers de la Grande Guerre vis à vis de leurs soldats, comment considérer les hommes qui nous sont décrits ici, autrement que de la chair à canon, quel autre rôle pourrait-il avoir, sinon celui de se faire tuer.

Il m'est impossible de pas comparer la scène de l'irruption de la guerre dans ce petit village du Gers avec celle qui ouvrait « 14 » de Jean Echenoz. Cet évènement était décrit chez Echenoz en phrases aussi sèches que celles de Del Amo sont grasses. Mais chez Echenoz ont sentait immédiatement le morceau de prose poli par un écrivain consacré à Saint Germain des prés, alors que Del Amo restitue la vérité de l'ébahissement et de l'incompréhension de ces gueux devant ce qui leurs arrive. Le tour de force est que Del Amo en dépit d'un style que l'on peut qualifier pour certains morceaux de pompier, réussit à être toujours juste psychologiquement. Sur l'irruption de la guerre, puis sur le vide causé par le départ des hommes, il y a des pages magistrales dans ce « Règne animal » qui évoque aussi le phénomène des « gueules cassées » mais moins frontalement que dans « La chambre des officiers » de Marc Dugain ou que dans « Au revoir la haut » de Pierre Lemaitre. 

A la 208 ème page nous faisons un grand saut dans le temps. Nous quittons le début des années 20 pour être propulsé en 1981. Et là cela se gate beaucoup... Les sauts temporels semblent être de plus en plus prisés par les romanciers... Cela commence par une sorte de confession d'Eléonore à laquelle nous ne comprenons pas grand chose sinon qu'elle est donc toujours vivante. Puis nous faisons connaissance avec Jérôme*, un enfant qui paraît bien singulier et qui fait chambre commune avec ces cousins des jumeaux plus jeunes que lui. On comprend petit à petit que les parents des garçons vivent ensemble et gèrent un élevage de cochons sous la férule d'Henri que nous avions quitté nourrisson soixante ans plus tôt. Petit à petit nous faisons connaissance avec l'intégralité du clan à travers la description minutieuse qu'est la fabrique de viande qu'est cette exploitation d'élevage de porc. Ce livre est recommandé à tous ceux voulant devenir végétarien. Déjà que les personnages dans la première partie du livre n'étaient pas particulièrement brillants ni attachants mais leurs descendants sont bien pires. Disons le tout net, ils sont intégralement tarés.

A la fin c'est un peu n'importe quoi. Del Amo a du avoir une régurgitation de Moby Dick transformant la baleine en... verrat!

J'ai vérifié par moi même de la réalité du fait que la jadis belle campagne française était en effet le gite de solides crétins; la cause en étant, en partie comme dans ce livre, due aux mariages consanguins. Il suffit pour s'en instruire d'étudier n'importe quel arbre généalogique... Mais il ne faudrait d'une part pas croire que les citadins de cher pays, qui ne sont des rats des villes, le plus souvent que depuis trois générations, aient été ou soient plus brillants que les croquants, ni d'autre part que les campagnes françaises, ou autres, soient peuplées que de demi-fous.

Une fois le livre refermé, je n'ai pas compris quel a été le but de Del Amo en écrivant cet ouvrage; certainement de faire une virulente critique de l'agriculture industrielle, certes horrible sous sa plume; Il transpire de tous le texte, le dégoût de l'auteur pour une humanité qui s'obstine à détruire, dans une totale illusion du « toujours mieux, toujours plus »; mais d'abord les croquants d'antan qu'il décrit dans la première partie de son roman, supérieure à la deuxième, n'étaient pas meilleurs et n'avaient pas une vie plus facile; ensuite la singularité de la famille d'exploitants agricoles qu'il présente, enlève toute exemplarité à ce qu'il dénonce. Je ne comprend pas l'utilité de ce livre, à moins que Del Amo donne des livres comme le pommier donne des pommes. Après tout ce n'est pas plus bête d'écrire un roman que de façonner un tabouret ou de faire pousser des salades. Et puis, il y a toujours la quête du graal Goncourt; il paraît que ce prix sert surtout, pour ceux qui sont en manque d'imagination, comme cadeau de Noël! Je ne sais pas pourquoi mais je ne vois pas bien cet ouvrage grandement morbide et scatologique sous le sapin... 

J'ai lu quelque part que Del Amo était un défenseur de la cause animale mais je n'ai ressenti dans son gros roman pas plus d'empathie pour les bêtes que pour les hommes. Je n'arrive pas à m'expliquer, ce qui a pu pousser un homme non dénué de talent dans sa pratique à passer des mois et sans doute des années avec l'aréopage de tarés qu'il nous décrit avec minutie. Je n'envisage que le masochisme de l'écrivain mais il est à craindre pour lui que peu de lecteurs soient disposés à le suivre dans ce vice.

Plutôt que de lire cette version glauque du « Sel » découvrez ou relisez ce beau deuxième roman de Del Amo qu'est « Le sel ». Si malgré ma mise en garde vous vous obstinez à lire ce livre morbide sachez qu'il vous faudra un effort surhumain pour réussir à vous extirper de ce roman nauséabond, à l'écriture hallucinée.

 

* Je ne saurais dire pourquoi mais très vite à propos de Jérôme, c'est le visage aux grands yeux de l'enfant de la série télévisée "Des revenant" qui s'est imposé à moi.

7 mars 2020

Knossos

Knossos
Knossos

Depuis sa découverte, en 1900 par Sir Arthur Evans, archéologue de son état, le palais de Knossos (le plus grand des 4 palais minoens) est sujet à toutes les controverses. En effet, il était persuadé d'avoir découvert les vestiges du palais du roi Minos, idée souvent réfutée par les historiens. 

Sir Arthur Evans, envouté par sa découverte se lança dans des fouilles, mais également dans une restauration partielle, qui fut elle aussi contestée... Il n'en reste pas moins que l'archéologue effectua un travail considérable qui nous permet aujourd'hui de découvrir le palais...

La chronologie précise de l'histoire minoenne demeure un peu incertaine ; toutefois, de grandes tendances se distinguent. Arthur Evans a divisé l'âge du bronze en Crète en trois périodes : le Minoen ancien (MA) ou Pré-palatial (v. 3000-2200). Ensuite, le Minoen moyen (MM) ou Proto-palatial (v. 2200-1500) et enfin, Minoen récent (MR) ou Néo-palatial (v. 1500-1000). Avec les découvertes successives, chacune de ces périodes a elle-même été divisée en trois périodes, au moyen de chiffres romains (I, II et III), elles-mêmes divisées en deux sous-périodes (A et B).


Ce Vieux ou Premier Palais s'étendait autour d'une cour centrale. L'organisation de bâtiments autour d'une cour centrale est une constante du système palatial minoen, excepté à Phaistos, où il semble que la place manquait. La construction d'un palais semble résulter de la nécessité d'organiser la cité, après son expansion au cours des siècles précédents3. Les constructions se répartissent autour de la cour centrale en aile ouest, nord et est. Le Vieux Palais est détruit vers 1800-1700 (MM II B) par plusieurs séismes, fréquents en Crète.Le site de Cnossos est peuplé depuis leVIIIe millénaire av. J.-C., peu après l'arrivée des premiers colons sur l'île de Crète. Au cours du IIIe millénaire, correspondant au MA, les constructions en pierre se multiplient. On retrouve les traces d'un grand bâtiment construit au MA III (v. 2200), sans doute précurseur du Vieux Palais, construit à partir de 1900 (MM IA). C'est ce qu'on appelle la phase archéopalatiale (MA III à MM I, 2100 à 2000).

Les reconstructions au cours du xviie siècle marquent le début de la construction du Nouveau Palais (MM III A). Cette construction se poursuit graduellement jusqu'à sa destruction vers 1350. Le palais de Cnossos semble avoir été le centre politico-culturel de l'influence minoenne sur la Crète et les îles de la mer Égée, influence perceptible jusqu'en Égypte ou en Syrie. L'éruption minoenne vers 1628 (MR I A), si elle ne signifie pas la disparition de la civilisation minoenne comme l'a suggéré Spyridon Marinatos, semble toutefois marquer le début du déclin de la puissance minoenne3. Le raz-de-marée provoqué par l'éruption (trois vagues au moins d'une vingtaine de mètres de haut) a en effet détruit plusieurs ports de la côte nord de la Crète, comme Amnisos, considéré comme le port de Cnossos, une flotte minoenne et a dû probablement saliniser durablement les terres touchées. Cependant, le palais de Cnossos ainsi qu'une grande partie de l'île ne sont pas touchés par le raz-de-marée, ce qui a permis à la Crète de retrouver un certain éclat jusqu'aux destructions de tous les palais, excepté Cnossos, vers 1500-1450. Peu après, l'île semble avoir été conquise par les Mycéniens (v. 1420, MR II). Le palais de Cnossos est ensuite détruit dans la seconde moitié du XIVe siècle. Le site est réoccupé dans les siècles suivants, mais sans que jamais Cnossos retrouve son influence.

 

Knossos
Knossos
Knossos
ci-dessus, Knossos dans les voyages d'Alix en Grèce, vu par Jacques Martin et Pierre DE Broche

ci-dessus, Knossos dans les voyages d'Alix en Grèce, vu par Jacques Martin et Pierre DE Broche

Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Knossos
Cnossos, Crète, mai 2016

Cnossos, Crète, mai 2016

 

7 mars 2020

Martin, L'Histoire en héritage

Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage

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Alix l'intrépide (1948

 

Une bien belle exposition Martin et consort en la galerie Huberty & Beyne, 91 rue Saint Honoré, Paris 1 er, jusqu'au 19 mars. Que des planches magnifiques de Jacques Martin, Pleyers, Bob de Moor ou Chaillet. Elles permettent de voir d'après originaux l'évolution du dessin de jacques Martin et cela à partir d'une des toutes premières planches du premier album des aventures d'Alix, Alix l'intrépide jusqu'à L'empereur de Chine. Si vous êtes riches vous pouvez repartir avec une planche de Jacques Martin (entre 13000 et 15000 €) ou moins une splendide planche de Pleyers pour 1000€.

 

Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage

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Les légions perdues

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L'enfant grec et Le dieu sauvage 

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L'enfant grec

Le dernier des spartiates

Le dernier des spartiates

Le dernier des spartiates

Le dernier des spartiates

Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage

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Le dernier des spartiates

Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
L'ile maudite

L'ile maudite

Paris, mars 2016

Paris, mars 2016

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Le repaire du Loup, dessin de Bob de Moor (1970)

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L'ouragan de feu

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Le vol du Spirit par Chaillet

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Le repaire du loup par Bob de Moor

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Jhen l'archange dessiné par Jean Pleyers

Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage
Martin, L'Histoire en héritage

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Jhen la cathédrale dessiné par Jean Pleyers

 

7 mars 2020

Les "Y" d'Egermeier de la collection Y. B.

Y17 Vaugirard

Y17 Vaugirard

Y1143

Y1143

Y1403

Y1403

Y1520 Perronet

Y1520 Perronet

Y 1572

Y 1572

Y1659 Grenelle

Y1659 Grenelle

Y2386 Perronet, Italie vers 1950

Y2386 Perronet, Italie vers 1950

Y3244

Y3244

Y 3971 Perronet

Y 3971 Perronet

Je remercie chaleureusement Y.B d'avoir bien voulu scaner les tirages estampillés Y de sa collection et de me les avoir envoyés.  Sous la plupart des photos de ce billet figurent son numéro et l'adresse du photographe, indications qui se trouvaient au dos du tirage.

 

Je réitère mon appel. Si vous avez des informations sur Karel Egermeier soyez assez aimable pour me les communiquer. Si vous vous reconnaissez ou si vous reconnaissez une personne de votre connaissance sur ces images, si vous avez une idée sur les lieux et la datation éventuelle des photos ci-dessus n'hésitez pas à m'en faire part. Si sur d''anciens journaux scout vous trouvez des photos signées Aiglon ou Egermeier pourriez vous les scaner et me les envoyer avec la date de parution de la revue. Merci d'avance 

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7 mars 2020

Crin blanc

Crin blanc
Crin blanc

En Camargue, Crin-Blanc est le chef d'un troupeau de chevaux de Camargue en liberté. Un jour, il se fait capturer par les hommes. Mais il réussit à s'échapper. De caractère intrinsèquement sauvage, il ne peut être apprivoisé que par Folco, un petit garçon partageant ce même trait de caractère. Une profonde amitié va alors naître entre les deux protagonistes.

Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc
Crin blanc

Merci à Ismau pour ces belles images.

7 mars 2020

Objet d'amour de René de Ceccatty

 

Objet d'amour de René de Ceccatty

 

Il serait bien que les auteurs et les éditeurs français cessent d'apposer sur les couvertures de leurs ouvrages le mot de roman lorsque ceux-ci n'en sont pas; ce qui est le cas, la plupart du temps; l'imagination n'étant pas le fort des plumitifs de l'hexagone. Je sais bien qu'il font cela parce que seul le mot roman ferait vendre. C'est du moins la fable qui se propage depuis des dizaines d'années dans les officines des éditeurs; mais à force d'être trompé sur la marchandise les lecteurs vont peut être finir par se détourner de ce label... 

Pour faire simple en ce qui me concerne je dénie le droit de s'appeler roman tout ouvrage d'un écrivain qui n'invente pas au moins un personnage de fiction dans son livre. Alors certes René de Ceccaty a du anticiper ma critique puisqu'il a créé en tout et pour tout dans son roman qu'un seul personnage de fiction, un personnage féminin dans ce livre d'homme et le seul qui manque singulièrement d'épaisseur... 

Je ne considère pas comme oeuvre romanesque un écrit dans lequel l'auteur se contente de faire parler des personnages historiques et, ou de s'insinuer dans leur caboche. Non que ce type d'ouvrage soit inférieur au roman mais pour moi ce n'en est pas. Il serait temps de trouver un autre vocable pour ce genre d'ouvrages qui ces dernières années prolifèrent. On a bien inventé le terme d'auto-fiction...

 

La courtisane, la peinture qui a apporté le succès à Sigalon

La courtisane, la peinture qui a apporté le succès à Sigalon

Objet d'amour de René de Ceccatty
Athalie de Sigalon (musée de Nantes dans lequel je ne l'ai jamais vu exposé) c'est le scandale autour de ce tableau qui a causé la chute de Sigalon.

Athalie de Sigalon (musée de Nantes dans lequel je ne l'ai jamais vu exposé) c'est le scandale autour de ce tableau qui a causé la chute de Sigalon.

 

 

Avec « Objet d'amour » René Ceccaty pousse la supercherie très loin puisque son livre est une étude savante et passionnante en dépit de la lourdeur du style, sur un peintre oublié, Xavier Sigalon. Je n'avais jamais entendu parler de cet artiste pas plus que de ses compagnons. Vous mesurez à cet instant l'inculture de celui que vous lisez... D'autant que sur Sigalon se sont penché des écrivains aussi considérable que Taine, Dumas, Stendhal et surtout Balzac qui l'a pris comme modèle pour son personnage de Joseph Bridau dans la Rabouilleuse. A telle enseigne, qu'un instant, j'ai cru que ce Sigalon était un personnage fictif. Heureusement la prodigieuse toile m'a bien vite détrompé. Un des grands mérites du livre est de tirer de l'oubli et des ténèbres (du moins en ce qui me concerne) un grand nombre de peintres, souvent au destin tragique, comme ce Léopold Robert, suicidé, ou ces morts prématurés que furent Bonington, tuberculose, ou Dominique Papety, fauché à peine plus de trente ans par le choléra. L'ouvrage ressuscite une litanie de noms qu'entonne bien peu les trompettes de la renommée; ne serait-ce que pour cette raison ce livre est fort utile et se double d'une bonne action.

 

L'enfance de Bacchus par Numa Boucoiran

L'enfance de Bacchus par Numa Boucoiran

Saint Sébastien par Numa Boucoiran

Saint Sébastien par Numa Boucoiran

Bonington, Gène

Bonington, Gène

Léopold Robert

Léopold Robert

 

Sur les 490 pages du volume, les annexes qui mêlent chronologies, sources, notes d'intention et documents divers qui ont été utiles à la rédaction du roman en occupe 170! On voit bien que l'on est plus devant une thèse que face à un roman. Le lecteur néanmoins ne se plaindra pas de ce que l'on pourrait considérer comme des bonus si on parlait d'un DVD tant ils sont riche et rare comme ce texte inédit de Stendhal sur la relation entre Michel-Ange et Tommasso.

Or donc, le sujet de la thèse en serait Sigalon du moins au départ, mais à lire le résultat c'est comme si notre thésard avait dérivé de son point de départ pour dissoudre son histoire dans plusieurs de ses interrogations sur l'art et de son obsession de la relation qu'a entretenu Michel Ange avec Tommasso Cavalieri. 

Tout commence en juillet 1833, lorsque Xavier Sigalon arrive à Rome pour copier « Le jugement dernier » de Michel Ange. Il est accompagné de collègues qui l'assisteront dans cette tâche colossale. Il y a Numa Boucoiran, François Souchon, Hyacinthe Besson, flanqué de sa bigote de mère et le jeune Armand Cassagne, le préféré du maitre. Cette commande vient de Thiers. C'est une chance pour Sigalon qui a connu un éphémère succès dans la mouvance du romantisme, mais qui est tombé en disgrâce depuis quelques années. Mais l'orgueilleux peintre considère cette tâche de copiste comme une déchéance. Il s'installe dans le Palais Cavalieri avec le plus jeune, l'enfant Cassagne qui n'a que 14 ans. Il est évident que Sigalon aimerait mettre dans son lit son jeune arpète, mais le peintre n'a pas conscience du désir qu'il éprouve pour l'adolescent. Dans ce palais Cavalieri a séjourné, juste avant lui, Stendhal qui a consacré une nouvelle à l'amour de Michel-Ange pour Tommaso Cavalieri, son assistant...

 

Dominique Papety

Dominique Papety

 

Va-t-on découvrir dans ce livre que Stendhal croquait dans la brioche infernale? Mais bien vite, on déchante sur ce point, disons que l'illustre grenoblois aurait bien voulu mais qu'il n'a pas pu, protégé de cette tentation par sa laideur enfin c'est ce de Ceccaty lui fait dire, (curieux prétexte, comme si la mocheté avait empêché nombre de laiderons à passer à l'acte!). Ceccaty, qui me paraît un peu faux cul sur le sujet, dédouane très vite Stendhal et lui même par la même occasion des pratiques sexuelles hétérodoxes: << Les peintres sur les écrivains, avaient l'avantage de s'en tenir à ce que chacun, s'il ne le voit pas, pourrait du moins voir. Alors qu'on prête aux flamboiements d'un écrivain pour la beauté humaine , masculine ou féminine, des motivations d'ordre strictement individuel et sensuel, comme si la connaissance d'un éclat signifiait une attirance et la volonté d'une possession charnelle, d'un échange. Et, pis encore, un écrivain qui s'attarde sur l'attrait que fait naitre le corps d'un personnage sur un autre est soupçonné de partager le désir qu'éprouve et veut satisfaire celui qui regarde et attend.>>. Il en rajoute une couche dans ses notes qui sont aussi intéressantes que le corps du récit: << Stendhal contrairement à Balzac, n'était pas fasciné par les passions d'hommes entre eux. Mais il n'avait rien de puritain. Il connaissait l'humanité, ils connaissait la peinture, il connaissait les moeurs. Rien de ce qui était passionnel ne lui était étranger. Ils n'était pas ignorant des habitudes amoureuse des atelier d'artistes, très masculins, très clos.>>. C'est sans doute son amour de Rome, qu'il sait faire partager qui a fait que Ceccaty ait centré son livre sur Sigalon car l'atelier de David aurait été sans doute plus proche de la thématique des amours entre hommes.

 

Dominique Papety mort à 34 ans du choléra

Dominique Papety mort à 34 ans du choléra

 

Cet « Objet d'amour » est très informatif sur le monde artistique du premier tiers du XIX ème siècle. Sur les contraintes qui pesaient alors sur les artistes. René de Ceccaty fait un intéressant parallèle, via un songe amer de son héros, entre celles-ci et celles qui accablaient les peintre de la Renaissance. Il s'interroge aussi sur la perception d'alors des oeuvres par le public, sur leur diffusion, via la gravure; le livre rappelle que nos aïeux ne connaissaient presque toujours les peintures que par le biais des gravures qu'elles avaient inspirées, et bien sûr en ignoraient les couleurs. Je me souviens qu'encore au début des années 1970 la plupart des reproductions que contenaient les catalogues des grandes expositions étaient encore en noir et blanc. L'auteur via son héros ne cesse de comparer les styles, les pratiques, les motivations des artistes à travers les époques: << Sigalon n'avait pris avec lui ni papier ni crayon. Il aurait pu croquer ces figures qui l'auraient inspiré pour les « sybilles » et les « prophètes ». Mais il n'avait pas ce tempérament. Géricault l'avait. Cadavres, gens des rues, corps bruts. Caravage l'avait eu. Pas Michel Ange. >>. 

On apprend beaucoup de chose sur la peinture aussi bien dans sa mise en oeuvre que sur sa diffusion, mais que tout cela est lent et répétitif. On peut juger de la vélocité narrative de René de Ceccaty par le fait que Sigalon est face au « Jugement dernier » de Michel Ange qu'il doit copier qu'à la page 135! On croirait lire du Dominique Fernandez. On trouve chez Ceccaty ce même amour de l'Italie, cette même connaissance de la peinture, cette même liberté de jugement, parfois iconoclaste, devant les oeuvres d'art et malheureusement aussi cette même absence d'invention romanesque et cette même lourdeur de style que chez le vénérable académicien au triangle rose. Heureusement l'écriture se fait un peu plus alerte quand rentre en scène Stendhal dont le style dans ces passages a peut être heureusement contaminé celui de l'auteur. Le romancier du « rouge et le noir » est un personnage à part entière de l' « Objet d'amour ». Ceccaty le fait abondemment deviser. Malheureusement je ne suis pas assez stendhalien pour avoir un avis sur le traitement infligé par l'auteur au grand écrivain; à ma grande honte je n'ai lu de Stendhal que « Le rouge et le noir », qui est un livre qui m'a beaucoup marqué dans mon adolescence, et « La chartreuse de Parme »; je me promet depuis des années de lire ses « Voyages en Italie » et Lucien Leuwens mais je n'ai pas encore réussi à tenir ces promesses...

 

Objet d'amour de René de Ceccatty

 

Lorsqu'on lit, les annexes du roman, qui en sont sorte de making of, on est d'emblée surpris par le hiatus qui existe entre les personnages tels qu'on les a perçus et ceux que Ceccaty aurait voulu peindre. Par exemple dans son roman l'auteur nous présente Stendhal comme un égocentrique bavard sentencieux alors qu'il le décrit dans le captivant texte qu'il a intitulé « les sources » et qui sont beaucoup plus que ce que le titre laisse présager comme un homme généreux doublé d'un joyeux drille animateur des salons littéraires romains. Le même décalage existe pour Sigalon et Thiers dont le romancier fait un portrait qui réhabilite en quelques lignes l'homme politique et donne une image à la fois très différente de la triste réputation qui accable Thiers dans la vulgate historique et assez loin de satisfait et condescendant libidineux qui passe dans le roman. 

Si l'on excepte les remarquables information que fait passer l'auteur sur la vie intellectuelle et artistique du premier tiers du XIX ème siècle, la trame romanesque est tout de même bien ennuyeuse comme l'est le mélancolique Sigalon. Ceci en raison d'une part de la personnalité du héros avec lequel on ne parvient pas à tomber en sympathie et d'autre part par l'absence de progression romanesque de l'histoire que l'on lit. On comprend bien qu'à cause de la médiocrité humaine de Sigalon, petit à petit l'évocation de l'amour chaste, René de Ceccaty insiste beaucoup sur cette chasteté, de Michel ange pour Tommasso, envahisse et recouvre l'histoire du terne copiste. Celle-ci du point de vue romanesque n'est en fait qu'un leurre, leurre malheureusement pas suffisant pour capter l'amour de deux hommes au coeur de la Renaissance. 

Dans sa forme, le livre est rédigé très classiquement à la troisième personne. Il est découpé en très courts chapitres, certains ne font que deux pages. Il est très heureusement illustré de petites vignettes, malheureusement en noir et blanc, représentant les tableaux dont il est question dans les dits chapitres.

Un livre à lire, de préférence à Rome, plus pour se documenter sur la vie culturelle dans la première moitié du XIX ème siècle et la conditions des peintres à cette époque que pour un plaisir romanesque. 

 

Objet d'amour de René de Ceccatty

Dialogue entre René de Ceccatty et Silvia Baron Supervielle

Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
Objet d'amour de René de Ceccatty
autoportrait de Sigalon adolescent

autoportrait de Sigalon adolescent

 

7 mars 2020

Klemen Sesel photographié par Matt Lambert

















 

7 mars 2020

Overgivelse un film de Per Bronken

Overgivelse
Norvège, 1988, 1h 05
 
Réalisateur: Per Bronken, scénario de Per Bronken d'après la nouvelle Surrender d'Oscar Braaten 
 
Avec: Minken Fosheim, Elias Karlsen, Sverre Anker Ousdal
 
Dans les année 20. Des parents conduisent leur fils de 13 ans dans un sanatorium. Ce dernier exclusivement réservé pour les jeunes garçons, est situé sur une ile. Le garçon ne parvient pas à s'acclimater dans ce curieux hopital d'autant qu'il n'a qu'une grosseur au cou. Il décide de s'évader de cette ile prison en construisant un radeau.
Belle image, bonne interprétation; le scénario laisse planer le doute sur la véritable maladie et sur la réelle nature de cet hopital...
La tranquille impudeur du filmage me semblerait tout à fait impossible aujourd'hui. D'autre part je recommande particulièrement ce film à ceux qui fantasment sur les pyjamas rétros... 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pour voir le film cliquer sur la ligne ci-dessous

NRK TV - Overgivelse - 20.09.1988


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Overgivelse
Overgivelse
Overgivelse
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7 mars 2020

Manderley for ever de Tatiana de Rosnay

Manderley for ever de Tatiana de Rosnay

Dans ma prime et très lointaine jeunesse, le R.E.R était une nouveauté affriolante. Je le prenais chaque matin dans ma lointaine banlieue pour aller ingénioriser dans des banlieues encore plus lointaines et beaucoup moins avenantes. Les wagons tout neufs étaient remplis de blancs, pas un nègre, pas une fatma enturbannée, emmarmaillée et empoussettée, pas un sourd (c'est à dire ces personnes avec une sorte de sonotone à l'oreille, appareil prolongé par un fil qui se perd dans une poche et qui émettent de gênants grésillements.). Je suis bien conscient que je vous parle d'un autre pays que les moins de 40 ans ne peuvent même pas imaginer. Il y avait quelques hommes, chacun caché par le grand journal qu'ils dépliaient; c'était souvent l'Equipe, parfois le Figaro (il me semble me souvenir qu'en ce temps là je lisais « Le quotidien de Paris »...) et beaucoup de dames, presque toutes en jupe et presque toutes un livre à la main. J'aimais beaucoup regarder ce qu'elles lisaient. Cela me distrayait des articles de Dominique Jamet ou de Patrick de Rosbo. C'était surtout des livres de poches que tenaient leurs petites mains; sur les couvertures illustrées revenaient souvent les noms de Guy des Car, Cronin, Daphné du Maurier. Les livres de la plupart des auteurs populaires de ces années là sont devenus introuvables en librairie.

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Portrait de groupe des sœurs Du Maurier avec leur chien Brutus par Frederic Whiting (1918). De gauche à droite: Daphne, Jeanne et Angela Victoria

Portrait de groupe des sœurs Du Maurier avec leur chien Brutus par Frederic Whiting (1918). De gauche à droite: Daphne, Jeanne et Angela Victoria 

 

Mais curieusement certains de ces romanciers, souvent anglo-saxons, connaissent actuellement un inattendu « revival », c'est le cas de Roal Dahl et de Daphné du Maurier (mais malheureusement pas de Cronin et c'est bien dommage).

Cette dernière sous le titre Manderley for ever, titre qui ne sera énigmatique que pour les pauvres qui n'ont pas la chance d'avoir lu (ou vu) « Rebecca », l'immense succès de l'écrivain, bénéficie d'une biographie rédigée par Tatiana de Rosnay.

Si on fait abstraction de l'écriture de Tatiana de Rosnay qui ne s'élève jamais au dessus de celle des articles que l'on peut lire dans les magazines féminins, particulièrement dans le Figaro madame, avec ce ton que je ne saurais qualifier autrement que cucul la praline, même si notre inconsciente biographe pour faire moderne sans doute se mettant en scène, heureusement furtivement, fait une tentative dans le « gonzo journalisme », « Manderley for ever » est un livre qui devrait passionner tous les lecteurs des romans de Daphné du Maurier qui, comme moi, se sont demandé qui se cachait sous ce nom à consonance française. Un auteur méconnu, de ce coté ci de la Manche, en dépit de l'immense succès de ses livres y ont rencontré.

Mais plus que la biographie d'une femme exceptionnelle par son oeuvre mais aussi par sa liberté vis à vis de toutes les conventions c'est l'histoire de la tribu du Maurier et de son brillant entourage que nous raconte Tatiana de Rosnay.

Et il y a de quoi écrire car l'auteur de Rebecca est la petite fille du caricaturiste et romancier George du Maurier, l'auteur du très beau « Peter Ibbetson », son père était le célèbre acteur Gérald du Maurier, ses cousins étaient les pupilles de J.M Barrie. Ils lui inspirèrent son célèbrissime Peter Pan. L'une de ses soeurs fut aussi romancière, sans aucun succès d'ailleurs, et l'autre peintre et quand Daphné du Maurier se marie c'est avec Frederick  (Tommy) Browning, qui deviendra le fameux général d' « Un pont trop loin ». Malgré cet entourage de célébrités Daphné du Maurier, timide et farouche n'aura de cesse que de fuir les mondanités.

 

Manderley for ever de Tatiana de Rosnay

Incidemment on apprend certaines choses sur l'édition française des romans de Daphné du Maurier en particulier qu'ils ont pâtis de la redoutable traduction de madame Denise van Moppès qui n'a pas hésité par exemple a écourter de 40 pages Rebecca car les description de la Cornouaille l'ennuyait ou plus exactement lui occasionnaient trop de difficulté à la traduction! Heureusement le livre vient d'être réédité dans une nouvelle traduction, cette fois intégrale. Il est curieux que Daphné du Maurier, grande francophile, qui parlait et écrivait parfaitement le français, n'ait pas été plus vigilant sur le sujet.

Tatiana de Rosnay fait le portrait d'une femme qui cherchait avant tout à être indépendante, indépendante financièrement mais aussi indépendante de sa famille. Bisexuelle, elle est tombée amoureuse de plusieurs femmes. Son premier amour fut Fernande Yvon, la directrice d'un pensionnat dans la région parisienne où Daphné du Maurier étudiera deux ans. Bien après son mariage, elle s'entichera d'Ellen Doubleday, la femme de son éditeur américain... Néanmoins Daphné du Maurier ne s’est pas mariée avec Frederick Browning pour imiter les jeunes femmes de son époque, mais bien parce qu’elle était tombée amoureuse de cet homme, qu’elle considérait comme l’homme de sa vie. Secrète et mystérieuse, elle ne dévoilait que très peu à ses proches et se confiait surtout dans ses correspondances.

 

Manderley for ever de Tatiana de Rosnay

Il est probable que le sujet de cette biographie aurait détesté voir son petit tas de secret dévoilé. Cette star des lettres britanniques accordait que très peu d'interviews, et seulement sous la pression de son éditeur. Dans les rares entretiens qu'elle concédait à donner, elle évitait le plus possible de répondre aux questions personnelles. Elle est le prototype de ces femmes libres et sauvages, issues de l'upper class anglaise. Un type de femme inimaginable loin d'Albion. Daphné du Maurier est aussi l'auteur d'une littérature propre aux lettres anglaises; celle dans laquelle les écrivains mettent au coeur de leur roman autant des demeures que des personnages. Toute sa vie a été marquée par les propriétés qu'elle a habitées. Elles lui ont inspiré ses livres les plus célèbres dont le fameux « Rebecca ».

Si le style de Tatiana de Rosnay laisse à désirer, la biographe est incontestablement une bosseuse et sur ce point elle livre un ouvrage exemplaire de professionnalisme avec la liste complète des oeuvres de son modèle, chaque titre est accompagné des dates de parution en France et en Angleterre, ainsi que du nom des éditeurs dans les deux pays. On trouve aussi en fin de volume, l'arbre généalogique de l'écrivain, son lexique, « le code du Maurier », une carte de la région de sa chère Cornouaille qui a beaucoup inspiré l'auteur de « L'auberge de la Jamaïque » et enfin au centre du livre, un cahier de photos particulièrement bien choisies.

Comme je l'ai déjà écrit, une biographie d'écrivain réussie est celle qui incite à lire les ouvrages de l'écrivain dont la vie nous est racontée. Sur ce point celle de Daphné du Maurier est réussie, j'ai d'ailleurs dès les dernières pages du livre, qui sont très émouvante, relu « Les souffleurs de verre »..

 

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Daphne du Maurier

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