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Dans les diagonales du temps

19 février 2020

Le château d'Osaka

Le château d'Osaka
Le château d'Osaka

Le château d'Osaka n'est pas une antiquité. Tout est d'époque sauf le château comme aurait dit le regretté Jacques Dufilho. Il ne reste que les soubassement du premier château construit en 1583 par le shogun Toyotomi Hideyoshi (1537-1598), face de singe pour les intimes. Ce que l'on voit est un convaincant leurre reconstruit en béton en 1931 à l'identique du donjon original, pour l'extérieur, d'après les nombreuse gravures sur lesquelles on voit l'édifice. Il a été détruit une première fois lors de l'attaque menée par Tokugawa Leyasu (1543-1616) en 1615, il fut reconstruit par son héritier Tokugawa Hidetada (1579-1632) puis de nouveau détruit par un incendie en 1665 et relevé dans sa forme actuelle en 1931. En 1945 il subit quelques dommages dus aux bombardement de la ville en 1945 et enfin restauré en 1997... 

 

Toyotomi Hideyoshi

Toyotomi Hideyoshi

Le château d'Osaka

J'ai été ravi de visiter le logis de Toyotomi Hideyoshi, alias face de singe dont j'ai fait connaissance dans le beau manga "Le chef de Nobunaga" (voir le billet que j'ai consacré à cette série: Le chef de Nobunaga de Takurô Kajikawa & Mitsuru Nishimura. Une suite de petites scènettes habilement animées, mais difficilement photographiables nous narre la vie extraordinaire, d'autant plus extraordinaire que Toyotomi Hideyoshi  l'aurait sérieusement enjolivée.

Il serait issu d'une famille pauvre. Adolescent il se met au service d'une troupe de brigands. Jeune encore, vers 25 ans il rencontre  Oda Nobunaga (1534-1582), le premier des trois unificateurs du Japon. Il se fait remarquer de son seigneur en se levant le premier du château et en glissant les pantoufles de Nobunaga entre son corps et son kimono, les réchauffant ainsi. Lorsque son seigneur se lève, il se précipite pour lui proposer les chaussons tièdes... et c'est ainsi que Toyotomi monte rapidement en grade devenant l'un des conseillers puis un des généraux les plus écouté de Nobunaga. Lorsque Nobunaga est assassiné, c'est Toyotomi Hideyoshi qui lui succède continuant l'oeuvre d'unification du pays mais c'est Togugawa Leyasu qui parachèvera le travail devenant ainsi le premier shogun. 

 

Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka

A l'intérieur, aux différents étages du donjon, est proposé aux visiteurs, une belle collection d'armes et d'armures du XVI ème siècle, ainsi qu'une époustouflante reconstitution de la bataille du siège du château en 1615 à l'aide de belles et précises figurines. On est dans "Kagemusha"! Cette bataille opposait Tokugawa au clan Toyotomi (mené par le fils de face de singe). Les 197 000 hommes!!! de Tokugawa (les bannières jaunes) écrasèrent les défenseurs du château (les oriflammes rouges). Le fils de face de singe se fit sepuku. A l'issu de cette bataille le Japon connu 270 ans de paix. 

 

Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
armure dont la base est une peau d'ours

armure dont la base est une peau d'ours

armure avec un casque dit aux oreilles de lapin

armure avec un casque dit aux oreilles de lapin

Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Le château d'Osaka
Osaka, Japon, mars 2017

Osaka, Japon, mars 2017

 

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19 février 2020

Cupidon par Canova

Cupidon par Canova

 

19 février 2020

LE CORPS EXQUIS DE POPPY Z. BRITE

 
 

 
Le corps exquis narre la rencontre fortuite puis l'attirance entre deux  tueurs en série, cannibales et nécrophiles. Une histoire d'amour s'esquisse entre Andrew Compton sujet britannique de son état et Jay Byrne, rejeton d'une vieille famille patricienne de la Nouvelle-Orléans où se déroule la majeure partie du roman. A son début on suit parallèlement les exploit des deux hommes qui s'intéressent exclusivement aux jeunes hommes. Si vous trouviez Dexter peu ragoutant et que Walking dead troublait votre digestion je vous déconseille fortement d'ouvrir "Le corps exquis. Le Corps exquis explore les tréfonds de l'incroyable liaison entre les deux hommes (la chance pour que ces deux phénomène puisse se rencontrer était tout de même extrêmement problématique). Cela ne serait que du grand guignol si l'auteur sadiquement ne réussissait pas à faire que le lecteur s'attache à certaines des victimes des deux voraces. Et malignement elle ne nous épargne pas les affres par lesquels passent de victime. Le récit est rythmé par les délires de Lush Rimbaud, un animateur de radio-pirate en train de mourir du sida, et dont le but ultime est de semer le désordre dans le statu quo ambiant. Le roman oblige le lecteur à pénétrer dans l'esprit d'un psychopathe et à expérimenter cet univers effroyable. Une expérience fascinante, douloureuse car les tueurs en série ne sont pas des monstres à l'esprit insondable mais des êtres humains, de nouveaux prédateurs. Mais ce qui est le plus troublant, le plus déstabilisant, c'est cette lueur d'humanité qui nous oblige à passer outre les descriptions cliniques des actes les plus gores pour découvrir, avec stupeur et horreur, que Jay et Andrew s'aiment et que cet amour, incompréhensible et pourtant tellement beau, total et destructeur, aveugle et dangereux, nous touche. Parce que nous rêvons tous d'éprouver un jour cette passion absolue, ce sentiment exaltant d'avoir trouver son alter ego, de ne plus avoir à réfléchir sur les limites — physiques et morales — de ce lien, de pouvoir aller jusqu'au bout... jusqu'à la mort... ensembles.
Beau de par sa nature détestable même, Le Corps exquis est un voyage sans concession dans les recoins les plus sombres et les plus secrets de l'esprit humain. Puissant, il fascine non par sa violence mais par les réactions qu'elle engendre. Et passé le malaise initial, ce qui choque véritablement le lecteur n'est pas le regard clinique et explicite de l'auteur sur les crimes et les liens de ses personnages mais le réalisme de la possible intrusion d'un tel duo dans notre quotidien. Sans jamais approuver ou condamner, Poppy Z. Brite nous place dans la position du voyeur face aux agissements de nos deux tourtereaux carnassiers. un chef d'œuvre de la culture underground.
 
 

J’ai tué la plupart de mes 23 garçons à l’arme blanche..



 
J’ai tué la plupart de mes 23 garçons à l’arme blanche. En tranchant leurs artères principales au couteau ou au rasoir une fois qu’ils étaient assommés par l’alcool. Ce n’est pas par lâcheté ni pour éviter qu’ils se débattent que je procédais ainsi ; quoique je ne sois pas un athlète, j’aurais sans peine terrassé ces enfançons affamés et défoncés dans un combat loyal. Si je les ai tués de cette manière, c’est parce que j’appréciais la beauté qui parait alors leur corps, les étincelants rubans de sang courant sur leur peau de velours, leurs muscles qui s’ouvraient en frémissant comme du beurre doux. J’en ai noyé deux dans ma baignoire, j’en ai étranglé un avec les lacets de ses propres Doc Martens tandis qu’il cuvait son alcool. Mais je les tuais surtout à coups de couteau.
N’allez pas croire que c’est par plaisir que je les découpais en morceaux. Mutilations et démembrements ne me procuraient aucune joie, du moins à l’époque ; c’était le subtil murmure du rasoir en action qui me séduisait. J’aimais mes garçons tels qu’ils étaient, de grands poupons morts pourvus d’une ou de deux bouches supplémentaires à la salive cramoisie. Je les conservais auprès de moi pendant une bonne semaine, jusqu’à ce que l’odeur devienne trop perceptible. Le parfum de la mort ne me déplaisait pas. Il m’évoquait des fleurs coupées ayant trop longtemps séjourné dans une eau stagnante, une senteur lourde et maladive qui colle aux cloisons nasales et s’insinue au fond de la gorge à chaque souffle. 
19 février 2020

Lorenzo Bartolini 1777-1850

Lorenzo Bartolini 1777-1850
19 février 2020

David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)

Zuiderbad (boy’s bathing) Amsterdam 1919 Bueno de Mesquita 1889-1962

Zuiderbad (boy’s bathing) Amsterdam 1919 Bueno de Mesquita 1889-1962

David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)
David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)

David Abraham Bueno de Mesquita est né à Amsterdam le 23 Mars 1889 dans une famille juive. Bueno de Mesquita a étudié à la Rijksnormaalschool à Amsterdam de 1909 à 1913. Puis à l'Académie d' Etat à Amsterdam, il a enseigné l' aquarelle , eaux - fortes , lithographies , peintures et le dessins. Il a été surtout connu pour ses nombreuse illustrations de livres en particulier des livres pour enfants, dont il dans la plupart il concevait la couverture. Bueno de Mesquita a vécu et travaillé à Amsterdam, Rome et Madrid . En 1922, il est retourné à Amsterdam. En 1929, il a déménagé en Italie, à Florence. Il y est mort en décembre 1962.

 

 

David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)
David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)
David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)
David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)
David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)
David Abraham Bueno de Mesquita (Amsterdam 1889 - Florence 1962)
scouts à l'Escorial, l' Espagne ,craie noire et aquarelle sur papier 47,5 x 63 cm. , Signélretdu 'Escorial août 1915

scouts à l'Escorial, l' Espagne ,craie noire et aquarelle sur papier 47,5 x 63 cm. , Signélretdu 'Escorial août 1915

 

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19 février 2020

Gabriel Garbow

Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow
Gabriel Garbow

 

19 février 2020

Love and the Mermaid (1896) par Charles John Allen

Love and the Mermaid (1896) par Charles John Allen
Love and the Mermaid (1896) par Charles John Allen
Love and the Mermaid (1896) par Charles John Allen
Love and the Mermaid (1896) par Charles John Allen

 

19 février 2020

Seth Pick

Seth Pick
19 février 2020

DU SANG SUR ROME DE STEVEN SAYLOR


aout 2016
Voilà une réédition que j'attendais avec impatience. Ici ou là j'avais lu grand bien de cette série qui narre les enquêtes de Gordianus dans la Rome antique. Je voulais commencer par le premier tome mais malheureusement il était épuisé depuis longtemps et atteignait des prix déraisonnables en occasion, il fallait compter 50 € pour ce livre de poche même pas en bon état. Heureusement les éditions 10-18 ont mis fin à ce scandale par cette réédition. Espérons qu'elles vont continuer à éditer et rééditer l'oeuvre de cet américain féru d'antiquité car ce premier volume m'a donné l'envie de lire tous les autres, il y en aurait une quinzaine.
Certes il faut passer par l'anachronisme de voir une sorte de détective privé enquêter à Rome à la manière déductive d'un sherlock Holmes mais une fois que l'on est passé sous les fourches caudines de cette extravagance on se régale tout du moins avec ce « Du sang sur Rome ».
Nous sommes à la fin de la dictature de Sylla en 80 avant J.C., période qui n'était pas de tout repos pour les citoyens romains quel que soit la classe à laquelle ils appartenaient ou l'opinion qu'ils avaient l'audace de rendre publique. On avait vite fait de se retrouver raccourci, la tête au bout d'une pique, cette dernière exposée sur le forum (pratique qui a connu et connaitra probablement encore, une grande fortune au cours de l'Histoire).
Or donc, un jour de canicule Tiron le joli esclave de Cicéron (106 av. J.C. - 43 av. J.C.) va, sur les ordres de son maitre quérir l'aide (rémunérée) de Gordianus pour qu'il apporte à Cicéron des éléments pour étayer la plaidoirie qu'il doit faire pour sauver d'une mort infâme Sextus Roscius. Un propriétaire terrien accusé du crime le plus impardonnable à Rome: le meurtre de son propre père. Le roman est basé sur une des premières plaidoiries de Cicéron (Cicéron, Discours, tome 1, Les belles lettres, 1965). L'affaire n'est pas gagnée car le dénommé Sextus Rocsius détestait son père qui dilapidait sa fortune dans les bordels. C'est d'ailleurs devant l'un d'eux qu'il a été assassiné. En outre l'accusé est particulièrement peu sympathique et n'aide en rien ses défenseurs... Cicéron pour épauler Gordianus lui prête, le temps de l'enquête, son précieux Tiron*. A eux deux ils forment un couple qui n'est pas sans rappeler celui de Guillaume de Baskerville et de son jeune secrétaire Adso dans "Le nom de la rose" d'Umberto Ecco.
Le premier atout de la série est que Gordianus est rudement sympathique (beaucoup plus que Sherlock Holmes ou Poirot) et puis il aime les chats**... Il habite une grande maison décatie dans laquelle avec Bethesda, son unique esclave, une égyptienne avec laquelle il vit une union assez maritale. Notre perspicace enquêteur romain ne déroge pas aux canons du genre. Il boit plus que de raison, ne sais pas résister au sexe faible (tout en trouvant Tiron très joli, il faut révéler que Steven Saylor Sous le pseudonyme d'Aaron Travis, a également publié des romans érotiques gays.) et se fait souvent rosser car il a une fâcheuse tendance à fouiller là où il ne faudrait pas... C'est d'ailleurs peut-être cette obéissance aux conventions du genre qui me gène un peu. Je trouve parfois notre Gordianus un peu trop américain... (il ne faut pas oublier que "Sang sur Rome" est le premier livre de la série par Saylor qui affinera ses personnages dans les tomes suivants...)
Les évènements historiques qui sont au coeur de cette aventure sont « les prescriptions de Sylla ». On comprend vite que Sylla n'a pas la faveur de Gordianus et donc de Saylor mais la résolution de l'énigme après moult rebondissements nous fait changer le regard que l'on a porté tout au long du livre sur le dictateur. A propos de Sylla, vers la page 280, le romancier en quelques pages très vivantes nous brosse la geste de ce grand homme d'état romain; ce cours express n'est pas parfaitement intégré au reste du récit mais quel formidable prof d'Histoire que Steven Saylor...
Petit rappel historique: Sylla est à la tête des aristocrates romains. Il est opposé au progressisme de Marius, l'autre homme fort de cette époque. Et il fallait être fort à ce moment de l'Histoire romaine face à Mithridate, le roi du Pont dont les troupes menaçaient Rome. Après 15 ans de guerre civile (de 107 av. J.C. À 82 av. J.C.). Sylla victorieux est nommé dictateur et décrète, en 82 av. J.C., la proscription de ses ennemis politiques. La dictature de Sylla est une dictature d'un genre nouveau car Sylla n'était soumis ni au jugement populaire, ni à des limites temporelles. On voit dans le roman que deux ans après la prise du pouvoir par Sylla, Gordianus craint que cette dictature ne prenne fin qu'à la mort du dictateur***. En outre Sylla accepta ces pouvoirs exceptionnels à la condition qu'il n'aurait aucun compte à rendre à la fin de son mandat... La mesure la plus controversée est l'établissement de tabulae proscriptionis, soit des listes de citoyens considérés comme des ennemis de la République. Ils étaient condamnés à mort et leurs biens étaient confisqués par l'état. On évalue qu'en sept mois, les prescriptions prennent fin théoriquement le 1 juin av. J.C., 5000 personnes ont été soumis à ces violences politiques. Ces proscrits étaient des notables qui avaient soutenu les adversaires de Sylla. Les malheureux proscrits pouvaient être éliminés par n'importe qui et leurs assassins recevaient une récompense en échange de ce service rendu à la République. Les listes ne comptaient pas que des ennemis politiques mais comme le met en scène très bien « Du sang sur Rome » aussi des gens desquels on voulait acquérir les biens. C'est ainsi que s'enrichissaient des proches de Sylla comme dans le roman Chrysogonus et historiquement Crassus.
Le mélange entre la fiction et les événements historiques est très réussi. Comme Gordianus  navigue aussi bien dans les ruelles boueuses remplies de prostituées, de mendiantes et d'assassins que dans les maisons nobles où la violence et la corruption sont bien plus raffinés, en le suivant mener son enquête, le roman propose une sorte de coupe transversale de la société romaine de la fin de la République. Gordianus croise de nombreuses figures célèbres de son temps Cicéron, Sylla, Crassus... Notre auteur connais son Cicéron sur le bout des doigts qui pourtant n'apparait pas comme très sympathique dans « Du sang sur Rome » voici ce que le célèbre orateur romain dit de Chrysogonus: << La troupe seule de ses musiciens est si nombreuse que sans cesse tous les alentours retentissent du fracas bruyant des instruments, des voix et des fêtes qu'il donne pendant la nuit. Quelles dépenses, quelles profusions ! quels festins ! honnêtes, sans doute, dans une telle maison, disons mieux, dans ce repaire de toutes les débauches et de toutes les infamies. Et lui-même, vous voyez comment, les cheveux artistement compassés et parfumés d'essences, il voltige dans toutes les parties du forum, menant à sa suite une foule de protégés, revêtus de la toge. Vous voyez encore quelle est l'insolence de ses regards et l'orgueil de ses mépris.>>. On retrouve cela dans le roman.
Les détails sont nombreux sur la vie quotidienne des Romains à cette époque, quelle que soit leur couche sociale : habitudes culinaires, loisirs, habitats, thermes, littérature de l'époque... Le lecteur est embarqué dans cette période grâce à la plume de l'auteur, riche en descriptions précises et sensitives. Rome devient un personnage à part entière et les quartiers qui composent la ville font l'objet de multiples descriptions et analyses. Tout en étant un jouisseur Gordianus sait voir et dire la poésie de sa ville. Il est parfois un peu philosophe comme dans ce passage: << La nature du temps change quand le monde dort. Les instants se figent ou se dissolvent, comme des grumeaux dans le fromage blanc. Le temps devient incertain, inégal, élusif. Pour l'insomniaque, la nuit dure éternellement, ou passe à toute allure.>>.
Le fait antique qui paraît le plus intéresser l'auteur, allant semble-t-il jusqu'à l'obséder, est les rapports des hommes libres avec les esclaves. Steven Saylor n'est pas américain pour rien...
 
Un proscrit découvre son nom sur la liste. (Illustration Augustyn Mirys.)
Un proscrit découvre son nom sur la liste. (Illustration Augustyn Mirys.)
Le mélange entre la fiction et les événements historiques est très réussi. Comme Gordianus  navigue aussi bien dans les ruelles boueuses remplies de prostituées, de mendiantes et d'assassins que dans les maisons nobles où la violence et la corruption sont bien plus raffinés, en le suivant mener son enquête, le roman propose une sorte de coupe transversale de la société romaine de la fin de la République. Gordianus croise de nombreuses figures célèbres de son temps Cicéron, Sylla, Crassus... Notre auteur connais son Cicéron sur le bout des doigts qui pourtant n'apparait pas comme très sympathique dans « Du sang sur Rome » voici ce que le célèbre orateur romain dit de Chrysogonus: << La troupe seule de ses musiciens est si nombreuse que sans cesse tous les alentours retentissent du fracas bruyant des instruments, des voix et des fêtes qu'il donne pendant la nuit. Quelles dépenses, quelles profusions ! quels festins ! honnêtes, sans doute, dans une telle maison, disons mieux, dans ce repaire de toutes les débauches et de toutes les infamies. Et lui-même, vous voyez comment, les cheveux artistement compassés et parfumés d'essences, il voltige dans toutes les parties du forum, menant à sa suite une foule de protégés, revêtus de la toge. Vous voyez encore quelle est l'insolence de ses regards et l'orgueil de ses mépris.>>. On retrouve cela dans le roman.
Les détails sont nombreux sur la vie quotidienne des Romains à cette époque, quelle que soit leur couche sociale : habitudes culinaires, loisirs, habitats, thermes, littérature de l'époque... Le lecteur est embarqué dans cette période grâce à la plume de l'auteur, riche en descriptions précises et sensitives. Rome devient un personnage à part entière et les quartiers qui composent la ville font l'objet de multiples descriptions et analyses. Tout en étant un jouisseur Gordianus sait voir et dire la poésie de sa ville. Il est parfois un peu philosophe comme dans ce passage: << La nature du temps change quand le monde dort. Les instants se figent ou se dissolvent, comme des grumeaux dans le fromage blanc. Le temps devient incertain, inégal, élusif. Pour l'insomniaque, la nuit dure éternellement, ou passe à toute allure.>>.
Le fait antique qui paraît le plus intéresser l'auteur, allant semble-t-il jusqu'à l'obséder, est les rapports des hommes libres avec les esclaves. Steven Saylor n'est pas américain pour rien...
 
Nota
 
*  La date de naissance de Tiron est habituellement donnée en -103 av. J.C. de Tiron soit trois ans après celle de Cicéron. Mais elle est incertaine car si Jérôme de Stridon donne la date de 103 av. J.-C. (Chronique universelle) ce qui est légèrement plus jeune que Cicéron. Cependant Cicéron le qualifie de « jeune homme » en 50 av. J.-C. (CicéronLettres à Atticus)...
 
** Là nous ne sommes pas loin de l'anachronisme car si à cette époque le chat était un animal sacré et courant en Egypte, il n'est donc pas si extraordinaire que Bethesda qui est égyptienne ait un chat, cette bête devait être très rare dans la Rome de la fin de la République. Alors, seules les riches familles romaines en possédaient. Toutefois, les chats étant des animaux prolifiques, bientôt tout le monde put avoir son chat! Le chat était le compagnon favori du soldat romain qui l'emmenait partout! Inévitablement l'armée romaine en laissât quelques-uns en cours de route… Toutefois, dans les îles Britanniques, ce sont les marchands phéniciens qui précédèrent les romains en échangeant des "minous" contre l'étain des mines de Cornouailles.
Le grand Jules Caesar n'était pas un ami des chats. On prétend que celui qui franchit le Rubicon ne faisait pas moins que s'évanouir lorsqu'il croisait un chat! Comment a-t-il pu alors courtiser la belle Cléopâtre?
 
mosaique romaine à Pompéi
mosaique romaine à Pompéi
** En fait la carrière politique de Sylla pris fin avec son élection au consulat de l'an 80 av. J.C.. Il abandonna la vie publique l'année suivante pour se retirer dans ses propriétés rurales de Puteoli où il écrivit ses mémoires qui ne nous sont malheureusement pas parvenues. La mort l'emporta en 78 av. J.C. 
 
chronologie des aventures de Gordien
 
  • Les sept merveilles -93, -90 (2012)
  • Les pilleurs du Nil -88 (2014)
  • Du sang sur Rome -80 (1991)
  • L'étreinte de Némésis -72 (1992)
  • L'enigme de Catilina -63 (1993)
  • Un égyptien dans la ville -56 (1995)
  • Le triomphe de César -46 (2008)
Entre parenthèses se trouve la date de la parution aux Etats-Unis.
19 février 2020

Le jardin du musée d'Adachi

Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi

 

Plus que le musée c'est le jardin de celui-ci qui mérite le détour aux environs de Yakusi à 20 km de Matsué. Il a été classé le plus beau jardin du Japon, ce qui me parait tout de même un peu exagéré, je lui préfère le jardin de Kenro Kuen à Kanazawa mais cela n'engage que moi. Le jardin Adachi, du nom de son concepteur et mécène, Adachi Zenko (1899-1990) s'étend sur 16,5 ha et arbore cinq visages différents, un jardin paysager sec, un jardin de mousses, un étang, un jardin de graviers blancs et un bois de pins avec en arrière plan les crêtes boisées des collines. Un peu frustrant les visiteurs n'entrent pas dans le jardin. On doit se contenter de le contempler à travers les vitre du musée. Les fenêtres sont disposées pour offrir de parfaits tableaux de paysage aux regardeurs mais ce sont des tableaux vivant quand un oiseau se perche sur une branche ou lorsque le vent fait onduler les ramures.

 

Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Le jardin du musée d'Adachi
Matsué, mars 2017

Matsué, mars 2017

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