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Dans les diagonales du temps
19 février 2024

Un gamin de Paris

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Merci à B. T. pour ce bel envoi

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19 février 2024

Jean-Jacques Scherrer French 1855-1916.

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19 février 2024

Stefano Cipollari

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19 février 2024

FLORENCE, UN GARÇON AU BORD DE L'ARNO

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Flrence, Italie, aout 1985

19 février 2024

Soungouroff

Screenshot 2024-01-19 at 11-30-27 Anatola SOUNGOUROFF (1911-1982) Jeune homme au bord de l… Drouot

 

Merci à B. T. pour cette belle image

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sans famille (vers 1960)

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le départ

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19 février 2024

LE SANCTUAIRE D'APOLLON À RHODES

 

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Rhodes, Grèce, octobre 2012

18 février 2024

Rubens Peale en mascotte", par Raphaelle Peale, la sœur aînée du modèle, 1795.

Rubens Peale as a Mascot by Raphaelle Peale, 1795

18 février 2024

Jean-Louis Gaillemin

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18 février 2024

Michel Longuet se souvient de Tony Duvert

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Tony Duvert


Michel Longuet, Tony Duvert et Jérôme Lindon

 

Mort via le journal

J'étais au Portugal, j'ai lu dans Le Monde un petit extrait disant que Tony Duvert avait été retrouvé mort à son domicile. Ce qui m'a frappé, c'est qu'il était mort depuis un mois. Cela m'a renvoyé à beaucoup de choses, notamment durant cette période où nous étions proches, entre 1970 et 1985. A mon retour à Paris, j'ai demandé à Irène Lindon si elle savait quand et où elle serait enterrée mais elle n'avait aucune information. . Tony s'était retiré du monde, même si cela ne s'était pas fait du jour au lendemain. En 82, après la publication d'Un anneau d'argent à l'oreille dont j'avais fait la couverture, il commença à se retirer. Il a été un peu déçu de l'accueil réservé au livre, je pense. Il pensait que son éditeur Jérôme Lindon n'aimait pas son roman, ce qui était faux, Lindon n'était pas du tout homme à publier ce qu'il n'aimait pas. Dès lors, les relations commencent à se détendre. Il fut convenu que nous nous verrions et fut annulé. Jean-Pierre Tison, dont il était très proche, m'avait raconté qu'il avait les mêmes problèmes avec Tony. Il y a eu un retrait du monde. Un retrait progressif. Dès 85, il vécut à Tours puis dans ce petit village, Thoré-la-Rochette. Je suis allé le voir à Tours, il n'était plus là, dans l'appartement. Je lui ai écrit à Thoré mais il n'a jamais répondu. Il était parti dans ce village parce qu'il ne pouvait pas payer le loyer de son petit appartement mais aussi pour se rapprocher de sa mère, ce qui peut paraître surprenant au vu de ce qu'il écrivait sur la détestation des mères. Mais je me souviens encore de cette phrase de L'Enfant au masculin : « On me reproche à moi-même, pédophile, d'être jaloux du ventre des dames. » Comme nous le savons, la jalousie n’est jamais sans amour.

 

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 La maison de Tony Duvert à Thoré (photo B.A. janvier 2024)

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La maison de Thoré dessiné par Michel Longuet

 

Son retrait, son silence

Après Un anneau d'argent à l'oreille il avait commencé un roman, il m'en parlait souvent, mais ce roman était évidemment la tapisserie de Pénélope, il détruisait systématiquement ce qu'il faisait. Il y avait déjà une tension, une difficulté à écrire. Si l'on remonte le temps, il y a eu un basculement en 1968, une sorte de libéralisation des homosexuels qui pour la première fois n'avaient plus besoin de raser les murs, n'avaient plus à se réunir dans les jardins publics ou dans les toilettes avec 100% de chances de se retrouver. être agressé. Il est vrai que 68 avec la naissance du FHAR a donné une ouverture, une liberté totalement inconnue jusqu'alors. Cela peut paraître dépassé aujourd’hui mais il s’agissait d’une libéralisation des mœurs. La pédophilie avait l'illusion qu'elle allait avoir sa place, une certaine reconnaissance, le droit d'exister. Et puis, le château des cartes s’est effondré, c’est la chasse aux sorcières. Je suppose que Tony avait une grande confiance en ses écrits, il pensait que cela pourrait faire une différence. Il était très militant. D’ailleurs, à partir du moment où il affirmait plus clairement sa pédophilie dans ses livres, son écriture devint plus classique. Il disait avoir l'ambition d'écrire comme Guy des Cars – non pas qu'il admirait l'œuvre de cet écrivain – mais parce que pour lui Guy des Cars savait se faire comprendre, voilà ce à quoi il a voulu arriver avec une écriture classique : se faire comprendre. Nous avons cet écrit très français du Journal d'un innocent et de L'Ile-Atlantique, qui était probablement son livre préféré. Tony voulait que ses écrits aient un impact sur la société. Je le compare un peu au peintre allemand Georges Grosz qui était dessinateur de presse et qui a eu une action très militante au moment de la montée du nazisme et puis il a immigré aux Etats-Unis et là il a fait un travail honorable, mais c'était fini, fini, il n'avait rien à faire là. Je pense que Tony avait ça, après une période où il pensait que ses écrits pouvaient avoir un effet sur le monde, il se sentait bâillonné, il n'avait plus rien à dire à la société. Tony était une personne à part entière, il ne le faisait pas à moitié. À partir du moment où il n'était plus satisfait de ce qu'il disait, qu'il n'en éprouvait plus le besoin, il préférait le silence. C'est plus qu'honorable.

 

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Maison de Tony Duvert, 24 rue Pelletan à Villeneuve-le-Roi

 

Période de Minuit

En entrant aux éditions de Minuit – je venais de publier Chassés-Crusaders – j'ai lu Interdit de séjour que j'ai beaucoup aimé et Jérôme Lindon nous a présenté. En effet le courant passe tout de suite. Tony a écrit un long texte sur mon livre, un beau texte que je possède toujours et qui n'a finalement pas été publié. Et puis il y a eu le magazine Minuit, on a travaillé dessus tous les deux. Le premier texte que j’en ai illustré était The Reading Not Found dans le numéro 1 de la revue. La deuxième couverture était celle du Bon sexe illustré qui n'a pas trop plu à Tony ni aux libraires qui avaient peur que ça choque. Et puis le troisième qui lui plaisait beaucoup était celui d' Un anneau d'argent à l'oreille . Je me souviens d'une photo prise par un journaliste du Nouvel Observateur : Lindon, Tony et moi devant l'entrée des Editions de Minuit, Tony fumant une cigarette. Elle faisait référence à la photo mythique du Nouveau Roman. Je me suis moqué de Tony, je lui ai dit regarde la photo de Beckett comme elle est belle, tu te rends compte que Jérôme a fait venir Cartier-Bresson et pour toi il a fait venir un photographe inconnu, et bien sûr Tony marchait et grimpait jusqu'au rideau. A cette époque j'habitais rue du Dragon et lui était à un pâté de maisons et on se voyait très souvent. A vrai dire, nous parlions de toutes sortes de choses, mais pas forcément d'écriture. Je n'étais pas considéré comme un écrivain, il aimait mon côté enfantin, mes dessins. L'écriture était pour les grands garçons. Je me souviens très bien du montage du Bon Sexe Illustré . Jérôme le chatouillait parce qu'il voulait que le livre paraisse en même temps qu'un livre de Robbe-Grillet, ce qui exaspéra Tony, qui lui dit : mais non, écrire un livre, ce n'est pas comme repeindre une pièce ; Impossible de chronométrer. Je me souviens d'une fois où il a été saisi. Je lui avais fait des courses, des yaourts, des fruits, des choses qu'on mangeait quand on n'avait pas faim, et j'étais arrivé dans son appartement : il avait une barbe de trois jours, un jean tout pourri, un tee-shirt, il était dans un état de une nervosité incroyable. Il y avait énormément de papier froissé dans la cheminée. Il m'a dit : j'ai travaillé mais je n'ai rien fait de bon. Quand il écrivait, je pense qu’il y avait une très forte tension en lui. Je me souviens aussi de l'écriture du Journal d'un innocent dont le titre a également été trouvé par Jérôme Lindon. Le livre s'appelait d'abord Le Journal d'un pornographe . Tony était à Marrakech, il y est resté plus d'un an, il a écrit le livre sur place, il l'a envoyé le manuscrit par lettres aux éditions de Minuit, en l'occurrence, comme un vrai journal. Nous étions loin de la nouvelle écriture romanesque du début. Avec ce livre, Tony était persuadé qu'il allait obtenir un prix. Il y croyait dur comme fer. Ses livres furent très bien accueillis à cette époque. Il faut rappeler qu'avec Paysage de fantaisie, en 1973, il reçoit le prix Médicis.

 

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la campagne près de Thoré (photo B.A, janvier 2024)

 

 

Tony Portrait

Nous avions très exactement le même âge, nés en 1945. D’ailleurs, son nom – qui n’est pas un pseudonyme comme on le croit souvent – ​​en témoigne. Son nom américain est un hommage de sa famille aux libérateurs au lendemain de la guerre. C'était une personne brillante. Il a écrit très tôt. Jeune, il était déjà très mélomane et hésitait entre une carrière de pianiste et d'écriture. Je sais qu'à Tours il aimait encore aller jouer avec son frère. Son premier livre, Recidive, parut à l'âge de vingt-deux ans et il commença à l'écrire chez lui, dans la maison familiale. Je ne sais pas où ils habitaient, Tony parlait peu de sa famille mais je me souviens qu'il avait perdu son père assez jeune. Il écrit donc ce tout premier texte à la fin de son adolescence. Physiquement, Tony était très mobile. J'ai essayé plusieurs fois de faire son portrait, c'était impossible. Il avait les yeux qui bougeaient constamment, il bougeait constamment, sa démarche était très saccadée, il était tout sauf calme. Tony avait un charme quelque peu bourru. Il faisait un peu campagne. Je me souviens d'un déjeuner chez Jérôme où il lui avait dit : souviens-toi au début quand tu es arrivé aux Editions de Minuit, tu avais l'air d'un apprenti boucher. Et effectivement c'était quelqu'un d'un peu rustaud, ce n'était pas un homosexuel raffiné qui levait le petit doigt en buvant son café. Il n'était pas bien habillé, détestait la mondanité, n'aimait pas faire de photos et ne faisait jamais de dédicaces. Très vite, après son prix, il quitte Paris. Mais en réalité, c'était quelqu'un qui aimait rire. Quand il rentrait à la maison, c'était une récréation. Je me souviens que je ne voulais pas qu'il regarde mes dessins en cours, je les cachais, il avait du mal à les regarder quand même, c'était un jeu entre nous. Je n’ai pas le souvenir de quelqu’un replié sur lui-même. Je le connais depuis quinze ans et je peux dire qu'il était tout sauf déconstruit. On est loin de l'image de cet homme solitaire qui ne parle à personne dans ce village de Thoré. Sexuellement parlant, il avait une vie très active. La pédophilie de Tony aujourd'hui n'est qu'un souvenir, mais cela s'est produit dans son ensemble, je lui ai connu beaucoup de relations avec des garçons de son âge. J'ai lu Jules Vernes quand j'étais enfant, je ne me suis jamais soucié de savoir s'il était allé au pôle Nord ou non. Je pense que la pédophilie dont parle Tony dans ses livres est une pédophilie totalement sublimée. Lewis Carroll, dont il parle dans L'Enfant au masculin, pourrait totalement sublimer sa pédophilie. Paradoxalement, Lewis Carroll était protégé par le puritanisme. Il n’y avait aucune possibilité d’avoir une relation avec un enfant à cette époque. On imagine que Lewis Carroll roulait les mères mais pas du tout, il était lui-même pétri de puritanisme, il avait un amour fou pour ces petites filles, passer à l'acte lui paraissait impensable. Tony, il a vécu la libéralisation des mœurs, il a vu une ouverture, une sorte d'espoir de voir le désir d'enfants accepté. Et puis avec le retour d’un certain ordre, tout ça s’est effondré. Je donne cette explication, il y a probablement d'autres raisons à son retrait. Les difficultés matérielles sans doute, et puis peut-être quelque chose dont nous n'avons aucune idée.

 

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Tony Duvert

 

Tony oublié

Donc il y a eu une rupture, il y a eu un effondrement chez Tony. Du coup, une sorte de suicide social. Et du coup, l’écriture ne jouait plus son rôle, elle ne correspondait plus à rien. Tony était un écrivain et son écriture s'est effondrée et s'est effondrée avec. Sans doute, avant son départ au Maroc, il y avait en lui une sorte de rejet de la vie occidentale, il n’y trouvait pas sa place. Et le voilà tout debout, un petit Gauguin partant pour les Marquises. Il avait l'espoir de pouvoir enfin trouver au Maroc une vraie vie, il y a eu je pense des plaisirs et des déceptions. Il n'a pas voyagé ailleurs, il est revenu. Après Marrakech, il souhaite partir vivre à la campagne. Il aimait beaucoup la campagne, il avait une vision un peu bucolique de tout ça, qu'on retrouve dans ses livres. Il faisait souvent référence à Rousseau, c'était un écrivain auquel il faisait volontiers référence. Il est allé à Tours et ce n'était pas d'abord un désistement. Il y avait quelque chose de recherché dans ce départ. Tours c'était proche de sa mère, mais il allait aussi dans un endroit où la langue est simple et « pure » en quelque sorte, c'est une idée qu'il avait. Il y a donc eu d’abord le départ du pays, puis l’effondrement. Il a cessé de répondre aux lettres, y compris à son éditeur. Il se taisait, évidemment on ne peut s'empêcher de penser à Rimbaud. Il ne faut pas oublier que Tony a été refusé par de nombreuses maisons d'édition. Il a été refusé pour pornographie. Personne ne voulait de son travail. Il a été traîné dans la boue par les professionnels. Et pas seulement pour son premier livre. Minuit était le seul éditeur à vouloir publier son œuvre. Jérôme Lindon aimait beaucoup son travail et l'a toujours soutenu. Et puis l’entreprise l’a licencié. Désormais son œuvre passera-t-elle à la postérité, je ne sais pas. Je pense qu'il y a une sorte de mythe autour de Tony. On retrouve ses textes en librairie. Les livres de Tony sont là et il suffit de les ouvrir.

 

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Michel Longuet 

A l'adresse ci dessous on peut lire des lettres que Tony Duvert a adressées à Michel Longuet

https://www.boywiki.org/fr/Lettres_de_Tony_Duvert_à_Michel_Longuet

 

Ci-dessous images tirées de l'adaptation de L'ile Atlantique par Gérard Mordillat

 

 

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Pour retrouver Tony Duvert sur le blog:

18 février 2024

Musées royaux de Turin (1)

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Turin, novembre 2023

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