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Dans les diagonales du temps
29 avril 2021

LE BAIN, 1931 PAR TORSLEFF

August Torsleff Drenge på klipperne, Arild 1931

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29 avril 2021

Frédéric derrière la vitre de ma chambre

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La Varenne, octobre 1983

29 avril 2021

Sami Uçan

 


























29 avril 2021

Pachinko de Min Jin Lee

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« Pachinko" est un gros livre de plus de 600 pages. C’est une saga familiale qui se déroule sur tout le XX ème siècle d’abord en Corée puis au Japon. 

Tout d’abord donnons la signification de Pachinko qui doit paraitre mystérieux à qui n’est pas nippophile ou qui n’a pas voyagé au Japon. Le pachinko est un jeu de machine à sous qui se situe entre le bandit-manchot et le flipper. Les joueurs achètent un grand nombre de petites billes en métal qu’ils insèrent dans la machine une fois assis devant. Le seul contrôle qu'a le joueur est la vitesse à laquelle les billes sortent. Les billes métalliques tombent alors sur une surface de jeu verticale plantée de nombreux clous, parfois sans les toucher, mais occasionnellement elles tombent dans certains trous et la machine déclenche un genre de machine à sous possédant trois roues. Si trois symboles identiques sont obtenus sur la machine à sous, la machine délivre un grand nombre de billes, que le joueur pourra utiliser pour continuer à jouer ou tout simplement aller au comptoir des prix où il pourra choisir des cadeaux ou des colifichets. Les salles de pachinko ne peuvent pas donner de l’argent contre des billes. Mais en fait la loi est détournée car les joueurs pourront ensuite échanger ces cadeaux contre du liquide dans des stands à proximité du salon de pachinko, appartenant à une autre société… Ce jeu est assez récent. Il ne s’est implanté au Japon que dans les années 30. Il génère beaucoup d’argent. Il est impossible de parcourir une ville japonaise sans tomber sur une salle de pachinko. Beaucoup de japonais sont friand de ce jeu et certains y perdent tout leur argent. Les boutiques de pachinko sont tenu au Japon essentiellement par la mafia coréenne. Je ne peux pas illustrer mon billet par une de mes photos car il est interdit d’en faire et les chefs de salle sont très dissuasifs. J’en ai fait l’expérience. 

 

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Mais dans « Pachinko » ce jeu n’arrive que dans la deuxième moitié du roman. Cette saga commence un peu comme "Terre chinoise » de Pearl Buck. Dans les deux livres sont décrits la vie de gens modestes, ici un couple de tenanciers, leur fille, Sunja sera le personnage principal du roman, d’une petite pension de famille situé dans une petite ile de pêcheurs qui se trouve à quelques encablures de Busan, le grand port Coréen. Lorsque commence le livre la Corée a été colonisée depuis peu par le Japon.

 

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Petit rappel historique: Le Japon engage une politique expansionniste et colonialiste, à l’image des pays occidentaux, dès la fin du 19è siècle. Suite à une bataille entre la Russie et le Japon en 1905, la Corée devient un protectorat japonais. Une résistance coréenne se met en place et une tentative d’assassinat du représentant du Japon en Corée a lieu en 1909. En représailles, le Japon annexe officiellement la Corée en 1910. Le Japon annexe ensuite la Mandchourie et une partie de la Chine. La Corée sert de réservoir à soldats pendant les différentes guerres que mène le japon (fait totalement occulté dans le roman), et des femmes sont prostituées pour le bon plaisir des soldats japonais (les fameuses femmes de conforts qui font toujours polémique entre le Japon et la Corée aujourd’hui). Les propriétaires perdent leurs terres et leurs maisons. Ayant tout perdu, beaucoup de coréens fuient leur pays pour tenter leur chance en Mandchourie ou au Japon. La Guerre de Corée a lieu de 1950 à 1953, et se solde par un armistice. Le status quo entre les deux Corées est de mise depuis. Les coréens vivant au Japon sont sommé de choisir entre les deux Corées. Beaucoup de coréens du Japon essaient autant que faire se peut de cacher leur identité coréenne. Yumi, la femme de Mozasu, se fait appeler par son prénom japonais. Il en est de même pour Noa, qui préfère être Nobuko, et qui vivra sa vie japonaise en toute tranquilité jusqu’à ce que son passé et sa famille refassent surface.

 

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ghetto coréen au Japon

 

On suivra pendant presque tout le XX ème siècle Sunja et sa parentèle, principalement ses deux fils, issu chacun d’un père différent, Noa l’ainé et Mosazu le cadet. Sunja va épouser un pasteur ce qui aux yeux des japonais la rendra doublement étrangère. Ce qui sous-tend tout le roman c’est le racisme dont sont victime les coréen de la part des japonais. Si un occidental, un gaijin, pour un japonais est une personne différente, un autre asiatique est considéré comme inférieur à un japonais. Bien sûr cette généralité ne va pas sans exceptions et s’érode au fil du temps. 

L’écriture est très prosaïque, très brutale. Il n’y a presque que des phrases très courtes, quant aux descriptions les paysages semblent peint avec des couleurs pures sorties du tube. Les personnage existent, leur psychologie est assez fouillé même si le style fait que l’on reste un peu à l’extérieur, pas comme dans la saga des Cazalet par exemple.

Le roman est découpé en trois partie. Chacune s’attelle à dresser le portrait de chaque génération. Les mères (I). Les fils (II). le petit fils (III). La première partie est la meilleure car on rentre très vite et très bien dans le quotidien de ces femmes. On les suit même avec entrain dans leurs efforts pour survivre malgré l’extrême dureté de leur existence. Malheureusement ensuite ces personnages sont presque occultés et il existe peu de corrélations entre elle et les personnages de la suite de l’histoire. 

Le thème principal est les rapports à travers l'Histoire des coréens et des japonais durant le XX ème siècle. Je connaissais un peu cette relation compliquée et conflictuelle mais bien sûr on apprend beaucoup de chose sur celle-ci. Un peu comme avec « La nuit des orateurs »en ce qui concerne l’antiquité, je ne sais pas si Pachinko peut passionner quelqu’un qui n’est pas très intéressé par le Japon et les moeurs de ces régions qui, au début du XX ème siècle en Corée étaient assez fruste.

 

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couverture de l'édition coréenne montrant une vendeuse de friandises au Japon comme le fait durant de longues années Sunja

 

Depuis quelques années, une pratique venue des Etats-unis semble s’être imposée dans l’édition, celle de faire figurer en fin de volume, les remerciements de l’auteur envers les personnes qui l’ont aidé à écrire son livre. Je lis rarement ces quelques pages qui se résument généralement en une liste de noms de gens parfaitement inconnus pour le lecteur. Elles sont un peu plus intéressantes lorsque l’écrivain y fait figurer les ouvrages qu’il a consultés pour écrire son ours. Celles à la fin de Pachinko sont elles très instructive car en quelques lignes Min Jin Lee explique quel protocole elle a suivi pour boucler son gros roman. Je ne crois pas que pour elle c’est été une bonne idée de le communiquer à ses lecteur car il explique les faiblesses de son livre. Min Jin Lee est américaine. Pachinko a été écrit en anglais. Elle est née à Séoul en 1968. Ses parents immigrèrent aux USA en 1976, alors qu’elle était âgée de sept ans.  Elle a grandit dans le Queens à New York, où ses parents possédaient un magasin de gros pour la bijouterie. Elle n’a jamais vécu en Corée et seulement quelque temps au Japon où elle a interrogé pour construire son histoire de nombreux coréen vivant au Japon et cela depuis plusieurs générations. Elle a ensuite réuni ces témoignages dans une trame romanesque. Malheureusement cette dernière relève plus du soap-opera que de la saga littéraire type « Les Thibault » ou les « Forsyte ». Car si de nombreuses séquences sonnent justes particulièrement dans la première partie du livre,  lorsque l’action se déroule en Corée on a du mal a adhérer aux péripéties de certains personnages qui relève du mélo, plus que de la vie réelle.

Autre problème pour un roman que l’on peut qualifier d’historique puisque l’intrigue s’étale sur presque un siècle, c’est d’une part une sorte d’évitement de l’Histoire et même de la méconnaissance de celle-ci. Les grandes dates qui ont marqué l’Histoire du Japon et de la Corée sont évitées ou ignorées. Cela saute d’autant plus aux yeux qu’en tête de nombreux chapitre se trouve une date et un lieu qui situent l’action que l’on va découvrir dans le dit chapitre.

Par exemple il n’y a aucune mention de l’année 1923, année cruciale pour le Japon et encore plus pour les relations entre les japonais et les coréens. Cette année là un tremblement de terre et surtout l’incendie qui suivit détruisit les 3/4 de Tokyo. A l’instar de ce qui c’était passé lors du grands incendie de Rome pour les chrétiens une rumeur couru que c’était les coréens  (et les socialistes!) qui avait propagé l’incendie, s’en suivi quelques pogromes et surtout une défiance renforcée des japonais envers les coréens. On date aussi, suite au traumatisme que cette catastrophe causa au peuple japonais le début de l’instauration insidieusement et progressivement de la dictature militaire qui culminera durant la guerre. Justement cette guerre est contournée dans le roman. La famille de Sunja échappe miraculeusement par un tour de passe passe narratif peu convaincant à la fois à la destruction d’Osaka et de la famine qui suivit. On ne peut que se dire que si ces évènement cruciaux ne figure pas dans le roman  c’est que de tels épisodes aurait demandé une importante recherche de la part de l’auteur et des connaissance historique que visiblement elle ne possède pas.

Parfois d’un chapitre a un autre, on saute plusieurs années mais il n’y a pas d’ellipse narrative comme chez Hollinghurst. Les évènements que l’aurait ratés sont comme résumé en tête du nouveau chapitre si bien que ces saut semble plus arbitraire que dus à une construction romanesque. 

Pachinko vaut surtout parce qu’il met en lumières les conditions de vie très difficiles des “zainickis”. Zainichi signifie littéralement « ceux qui résident au Japon ». Ce terme désigne les migrants coréens arrivés au Japon pendant l’occupation japonaise ainsi que leur descendance.   On voit ces coréens maltraités et constamment humiliés par les japonais qui ont été très tôt élevés dans la haine de ces immigrants (ces préjugés perdurent encore à l’heure actuelle, ce qui ne veut pas dire que les coréens sont exempt de préjugés comme on le voit dans le livre). La Corée a en effet été très tôt écartelée entre l’Amérique et ses puissant voisins que sont le Japon et aujourd’hui la Chine. Les coréens ont dû assimiler non pas une culture mais trois ! Les personnages de ce roman vont être ballotés d’un pays à l’autre en quête de leurs racines. Cet aspect est  bien traité par la romancière. On apprend aussi pas mal de choses à propos de la minorité chrétienne coréenne. Il faut tout de même en balance la situation de ces coréens du Japon avec ceux qui sont resté en Corées ou qui y sont retournés comme un certain nombre de personnages de « Pachinko ». Et que sont-ils devenus, maintenant que leur pays est divisé ? Qu’est-il advenu de leurs grands-parents, parents et amis qui sont restés ? Et qu’est-il arrivé à ceux qui sont retournés en Corée après la Seconde Guerre mondiale en rejoignant Pyongyang, pensant retrouver leur « vie d’avant » ? Il est dommage que le roman ne réponde pas à ces questions.  

Le livre est resté près d’un an en tête des meilleures ventes du New York Times, a été vendu à plus de trois millions d’exemplaires. Une adaptation pour le petit écran est actuellement en cours pour une série télévisée qui devrait être diffusée prochainement. La plateforme de vidéos Apple souhaiterait par ce biais conquérir le marché asiatique. La série devrait également être tournée simultanément en anglais, coréen et japonais ! Des les premières page on comprend qu’en effet le livre sera facile à adapter tant il est peu introspectif et en même temps précis en ce qui concerne les descriptions des lieux et des personnages. Il serait souhaitable que la réalisation ancre un peu plus cette romance dans l’Histoire.

Je recommanderais ce roman plus pour un lecteur voulant se documenter sur le problème des coréens au Japon, qui est loin d’être anecdotique, que pour le plaisir littéraire qu’il pourra retirer de sa lecture.

29 avril 2021

Sean Ford photographié par Ben Chabanon

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29 avril 2021

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29 avril 2021

Rudolf Bonnet (1895-1987)

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29 avril 2021

Johann Heinrich Lips (1758-1817)

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28 avril 2021

un ballet de Marguerite Yourcenar

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Olga Adabache (né le 3 May 1918) et George Zoritch ( 1917 - 2009), principal interprète d' “Antinous,” dans les ruines du Château Gallien à Bordeaux. La création par le Grand Ballet du Marquis de Cuevas, le 12 Mai 1953,aura lieu au Grand Théâtre de Bordeaux pour ce Ballet de Marguerite Yourcenar. Musique: Louis Nicolaou. mis en scène par Joel Lacroix et Choreographié par Victor Gsovsky. Photo: Serge Lido

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