souvenirs sur Roger Peyrefitte
Les commentaires à mes billets sont malheureusement bien rares mais parfois leurs richesse me comble, ainsi celui de monsieur Willem V.D.M. qu'il en soit remercié. J'ai voulu le mettre dans "la page" pour qu'il soit plus visible d'autant que monsieur V.D.M. m'a aimablement envoyé, par le biais de mon mail, de belles images illustrant son propos.
Cher Monsieur,
Dans votre texte sur la biographie de Roger Peyrefitte par Deléry vous regrettez le manque de cahier de photos pour visualiser les personnages. Comme exemple vous prenez l'acteur Roger Montsoret, qui jouait le rôle de Gustave Adolphe, Prince Royal de Suède, dans "Le Prince des Neiges" et dont vous auriez voulu découvrir les appâts en collant.
De telles photos de scène, ont été publiées dans le "Monde Illustré Théatral & Littéraire", numéro 20, du 6 mars 1948 (numéro que je l'ai chiné sur Ebay il y a quelques années), dédié à cette pièce joué au Théatre-Hébertot.
Ensuite vous écrivez ne pas avoir repéré Alain-Philippe Malagnac dans le "Banquet de Trimalcion" de Gaston Goor et vous vous risquez à dire qu'il s'agit du garçon, qui serre le blond porteur d'amphore (j'ai consacré un billet à Gaston Goor Gaston Goor).
Vous avez devinez le bon panneau de la porte entre la chambre à coucher de Peyrefitte et la salle à manger. Mais Alain-Philippe est le garçon dans une tunique plutôt brune, donc celui qui est le plus près de la tête de Peyrefitte sur la photo de Xavier Lambours.
Plusieurs fois dans les années 80 j'ai visité Peyrefitte et chaque fois, pendant le diner, j'étais assis à moins d'un mètre de ce panneau. C'est donc une information de première main! En 1983 Xavier Lambours a photographié Roger Peyrefitte pour une série de photos d'écrivains, éditée en Suisse. Notre écrivain était très mécontent du résultat, car la moitié de la tête d'Alain-Philippe y était coupée. Je pense que peu de gens connaissent cette carte, dont je vous envoie l'image en annexe.
Bien sûr nous avons parlé de son œuvre, de l'importance des "Les amitiés particulières" pour ma formation, mais je ne pouvais pas lui parler de ma déception à propos de certains de ses livres. Et quand je lui ai demandé pourquoi son "Quelques images pour la jeunesse d'Alexandre", avec les dessins (à mon avis assez médiocres) de Gilbert Garnon, n'avait pas été distribué régulièrement mais était liquidé 6 ans après sa parution pour 10 francs pièce, entre autres aux Mots à la Bouche et des bouquinistes, il haussait les épaules pour seule réponse. Heureusement il a quand même voulu dédicacer amicalement mon exemplaire.
Comme souvent, les questions importantes sur l'oeuvre ne sont posées qu'après la mort de l'auteur..
En ce qui concerne Jacques de P., adulte, il a gagné sa vie avec un magasin de photographie. Je suis d'accord avec votre idée qu'il semble être son véritable premier amour d'adulte. J'était curieux de savoir quel type de garçon il était et lors d'une de mes visites à Peyrefitte, je lui ai demandé s'il avait encore une photo de lui. Il sourit et se courba vers son bureau et sans un instant d'hésitation, il en sortit une d'un tiroir. La personne qui trouve une photo d'un amant d'il y a presque 50 ans, en 10 secondes ne l'a surement pas oublié! La photo était d'ailleurs assez décevante: un garçon d'une quinzaine d'années quelconque. Disons aussi moche que les quelques photos de Doudou et Roro dans "Paysage des Olympiques" faites par Egermeier (photos 6, 7 et 10).
j'ai scanné mon exemplaire des Olympiques de Montherlant, illustré par Egermeier et je trouve mon aimable correspondant bien sévère, ces garçons en tenant compte de l'esthétique de l'époque ne sont pas si moches que cela.
COMMENTAIRES lors de la première parution du billet
Frank
Sans revenir sur ce que j'ai écrit à propos de Peyrefitte je ne trouve pas que cet homme soit très cultivé, il ne connaissait rien de son temps, pas grand chose du XIX ème siècle et on a le sentiment que pour lui le monde s'arrètait à celui connu par les grecs, car son Amérique n'est faite que de clichés.
Si l'inculture ne fait que progresser, les livres de Peyrefitte sont tout de même lisibles par ceux même jeune qui ont fait des études digne de ce nom; mais comme vous je suis surpris qu'il éveille encore autant d'intérêts.
Vous savez que nous ne sommes plus au XVIII éme siècle et que depuis Voltaire le cinéma, par exemple a été inventé, que l'aéroplane également sans parler de la théorie de la relativité. Et puis un homme qui semble ignorer tout de la musique tant savante que légère, sacrée que profane, peut il être considéré comme cultivé. Ignorer tout de la production culturelle et intellectuelle de son temps n'est pas non plus une marque de curiosité donc d'intelligence. Je ne pense pas être donc de mauvaise foi
Pour RP comme pour tous les écrivains d'ailleurs, le nombre de gens qu'ils peuvent réèllement toucher est infime. Et comme pour beaucoup de ses confrères pour ne pas dire tous, son oeuvre est inégale. Je pense que "Les amitiés" et surtout Notre amour et de Vésuve à l'Etna peuvent se lire à l'époque du téléphone portable comme les caves du Vatican de Gide ou le Bloc note de Mauriac qui est une merveille pour qui s'intéresse aux années 50 et 60. Mais je crois qu'il faut dans une certaine mesure oublier les gouts sexuels et politiques de l'auteur qu'on lit, ainsi on peut passer agréablement de Brasillach à Simone de Beauvoir pour qui par exemple veut connaitre l'odeur de l'immédiate avant guerre.
pourtant l'avoir connu :je l'ai découvert bien sur par tous
ses ouvrages que je posséde dont " les Amours " avec une aimable dédicasse . ma curiosité sur Roger ma conduit devant son avant derniére demeure et la derniére à Alet. Une
relation commune et pas des moindres me permet de rester en contacte avec Roger .....