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Dans les diagonales du temps
3 avril 2020

Le modèle de Jupien

 

Le modèle de Jupien

Suite à une dénonciation anonyme, une descente de police eut lieu dans la nuit du 11 au 12 janvier 1918, au 11 rue de l'Arcade dans le huitième arrondissement de Paris. Elle visait l’hôtel Marigny, un garni à double issue, acquis par Albert Le Cuziat en 1917, qualifié par le dénonciateur comme "un lieu de rendez-vous de pédérastes majeurs et mineurs". Le rapport du commissaire Tanguy nous apprend qu'en effet, "le patron de l'hôtel facilitait la réunion d'adeptes de la débauche anti-physique". Bref c'était un bordel. "Des surveillances que j’avait fait exercer avaient confirmé les renseignements que j’avais ainsi recueillis", poursuit le commissaire. "A mon arrivée, j’ai trouvé le sieur Le Cuziat dans un salon du rez-de-chaussée, buvant du champagne avec trois individus aux allures de pédérastes.” Et parmi eux, entre un soldat en convalescence et un caporal de vingt ans et neuf mois en attente d'être réformé (assez grand pour revenir du front mais non pas pour le reste), figure un certain "Proust, Marcel, 46 ans, rentier, 102 Boulevard Haussmann". Puis, dans les chambres, sont découverts plusieurs couples d'hommes, dans lesquels le plus jeune est mineur (la majorité était à vingt et un ans). On peut trouver un écho de cette scène dans un épisode d'Albertine disparue, au cours duquel le narrateur se voit accuser d'"excitation de mineure à la débauche" : "Alors la vie me parut barrée de tous les côtés. Et [...] je trouvai dans la punition qui m’était infligée [...], cette relation qui existe presque toujours dans les châtiments humains et qui fait qu’il n’y a presque jamais ni condamnation juste, ni erreur judiciaire, mais une espèce d’harmonie entre l’idée fausse que se fait le juge d’un acte innocent et les faits coupables qu’il a ignorés". Certes, l'homosexualité n'était pas interdite en France, et il n'y a pas ici d'"outrage public à la pudeur", puisqu'il s'agit d'une maison... close. Mais la consommation d'alcool la nuit (prohibée en ces temps de guerre) et l'habituelle "excitation de mineurs à la débauche" constituaient des chefs d'inculpation suffisants. Aussi le patron, Albert Le Cuziat, sera condamné à quatre mois de prison et 200 francs d'amende. La fermeture de l’établissement fut cependant levée peu après par l’un des puissants qui fréquentaient la maison.

 

Le modèle de Jupien

Proust avait rencontré Albert Le Cuziat, ancien valet de chambre du Prince Radziwill et de la comtesse Greffulhe, en 1911 et avait très vite offert à ce "Gotha vivant" de le rémunérer en échange de ses connaissances sur l'étiquette, le protocole, les généalogies, les alliances etc. Autant d'informations qui viendront nourrir les volumes d'A la recherche du temps perdu. Mais Le Cuziat (qui servira de modèle au Jupien du roman) ouvre un établissement de bains, rue Godot-de-Mauroy, puis l'hôtel de la rue de l'Arcade, et il procure alors à l'écrivain des renseignements d'un autre ordre. Et pas seulement des renseignements : des garçons aussi. Céleste Albaret, dans ses souvenirs sur Proust, évoque ce "tenancier de mauvaise maison pour hommes" : "outre que M. Proust me parlait beaucoup de lui et me tenait au courant, j’ai vu moi-même Le Cuziat. Je le dis tout de go : il ne me plaisait pas et je ne le cachais pas à M. Proust. Mais, comme celui-ci était de mon avis, je ne pense pas que mon déplaisir entache l’impartialité de mon jugement. C’était un grand échalas de Breton, blond, sans élégance, avec des yeux bleus, froids comme ceux d’un poisson – les yeux de son âme- et qui portait l’inquiétude de son métier dans le regard et sur le visage. Il avait quelque chose de traqué – rien d’étonnant : il y avait constamment des descentes de police dans son établissement et il faisait souvent de la petite prison." Proust se brouillera ensuite avec Le Cuziat, les deux hommes convoitant, paraît-il, un certain André, concierge du lupanar de la rue de l’Arcade. Céleste Albaret s'en tient à une autre explication plus convenable : Marcel aurait été mécontent de voir les meubles qu'il avait donnés à Le Cuziat intégrés dans le décorum de son bordel - un événement qu'il relate, à peine transposé, dans la Recherche : "Je cessai du reste d’aller dans cette maison parce que désireux de témoigner mes bons sentiments à la femme qui la tenait et avait besoin de meubles, je lui en donnai quelques-uns, notamment un grand canapé — que j’avais hérités de ma tante Léonie. Je ne les voyais jamais car le manque de place avait empêché mes parents de les laisser entrer chez nous et ils étaient entassés dans un hangar. Mais dès que je les retrouvai dans la maison où ces femmes se servaient d’eux, toutes les vertus qu’on respirait dans la chambre de ma tante à Combray, m’apparurent, suppliciées par le contact cruel auquel je les avais livrés sans défense! J’aurais fait violer une morte que je n’aurais pas souffert davantage. Je ne retournai plus chez l’entremetteuse, car ils me semblaient vivre et me supplier, comme ces objets en apparence inanimés d’un conte persan, dans lesquels sont enfermées des âmes qui subissent un martyre et implorent leur délivrance."

 

Le modèle de Jupien

Après la guerre, Le Cuziat ouvrira un nouvel établissement, rue Saint-Augustin. Maurice Sachs situe Les Bains du Ballon d'Alsace rue Saint-Lazare, tandis qu'il s'attarde, dans Le Sabbat, sur leur description. Un établissement "qui, sous couvert d'un commerce de bains, dissimulait celui des prostitués mâles, garçons assez veules, trop paresseux pour chercher un travail régulier, et qui gagnaient l'argent qu'ils rapportaient à leurs femmes en couchant avec des hommes." On y entre par une "cour pavée, décorée de lauriers en caisse et de troènes comme celle d’un presbytère, avec un petit perron de quatre marches, l’étroite marquise et le mot Bains sur la porte vitrée." Sachs est un client assidu et se lie d'amitié avec le patron, qui le régale de ragots et d'histoires salaces sur l'auteur d'A la recherche du temps perdu. Venir dans un bordel dont le vestibule s'orne de meubles donnés par Proust flatte le snobisme de Sachs : "Ce n'était pas le moindre attrait qu'avait pour moi cet étrange établissement que d'y retrouver, au-delà de sa mort, mais terriblement vivant, ce Marcel Proust dont le nom avait été pour notre jeunesse comme un gage de féerie."

Visiteur régulier de cet "hôtel de passe où un homme qui aimait les garçons pouvait être sûr d'y trouver un garçon", Marcel Jouhandeau a lui aussi évoqué la figure de Le Cuziat, "Breton [...] très catholique, très lié avec l'Action française". L’écrivain dit avoir recueilli les confidences d’un jeune prostitué des lieux qui eut Marcel pour client. "Il y avait un carreau qui avait des raies. A travers ce carreau, il désignait la personne avec qui il voulait passer un moment. Cette personne était priée de monter, de se déshabiller (il y avait une chaise à côté de la porte), de poser ses vêtements sur cette chaise, et de se masturber devant le lit où Proust était étendu avec le drap jusqu'au menton. Et si Proust arrivait à ses fins, alors c'était fini. Le garçon disait au revoir à Proust, mais ne s'approchait pas, se rhabillait et redescendait. Mais si Proust n'arrivait pas à ses fins, le garçon redescendait, et remontait avec Albert, portant deux nasses où on avait pris des rats vivants. On ouvrait les nasses et les rats s'entre-dévoraient. Et à ce moment-là, Proust arrivait à ses fins."

sources :
http://www.fabula.org/colloques/document497.php
http://www.excentriques.com/sachs/chapitre05.html
http://passouline.blog.lemonde.fr/2005/05/01/2005_05_proust_surpris_/

La photographie des deux hommes dans une pose on ne peut plus explicite (copyright galerie au bonheur du jour), est tirée du livre Maisons closes édité par Nicole Canet en 2009 et disponible sur : 
http://www.aubonheurdujour.net/les-catalogues/12-form-les-editions-n-canet-maisons-closes.htm 

 

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3 avril 2020

William Bruce Ellis Ranken Linley Francis Messel, 1921

 

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Oliver Messel, 1921

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Portrait of Soldier Study, 1914

3 avril 2020

Bob and Jack's 52 year adventure, un documentaire de Stu Maddux

 

Jack Reavley 85 ans et Bob Claunch, 83 ans sont ensemble depuis plus de 50 ans. Ils se  sont rencontrés à l'armée alors qu'ils étaient tous deux en fonction à la radio des forces armées américaines à Munich. Jack était lieutenant et Bob sergent. Ils sont été ensemble depuis lors. Ils ont gardé le secret de leur relation pendant un an avant d'affronter l'arméees.  Jack avait une femme et deux enfants qu'il a quitté, pour être avec Bob. Ils ont été de démissionné de l'armée pour éviter la cour martiale. Après l'armée ils ont travaillé durant 27 ans dans une station de radio dans une petite ville du nord ouest des Etats-Unis sur la cote Pacifique dans l'état de Washington. Après leurs retraites ils ont fait de la figurantion pour la télévision et le cinémaAujourd'hui, Claunch et Reavley partagent un appartement de 2 pièces dans un ensemble de 104 logements à Hollywood destinés à des aînés à faible revenu qui sont gais, lesbiennes, bisexuels ou transgenres.

Sans avoir la vivacité et les belles images des invisibles, un film de Sébastien Lifshitz ce documentaire est aussi un film précieux pour l'Histoire des gay.

 

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Jack Reavley, à gauche, 85 ans et Bob Claunch, 83 ans

  

Bob Claunch donnant de ses quartiers en 1950

  

Jack Reavley était son chef

 

Jack Reavley et Bob Claunch en 1952
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Jack
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Jack à la fin du XX ème siècle...
 
 Jack Reavley et Bob Claunch avec directeur Stu Maddux  en 2006
 
Bob Claunch, directeur Stu Maddux, Jack Reavley sur le balcon de l'
Appartement du couple Gay le 23 décembre 2007

  

 
 
Bob Claunch (à gauche) et Jack Reavley à une projection du documentaire de Stu Maddux
 

 

 
Bob Claunch et Jack Reavley se rendaient à un déjeuner le mercredi 14 mai 2008
le logement pour les séniors Gays et lesbiennes, Hollywood, CA.
3 avril 2020

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (3)

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (3)
Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (3)
l'engin volant de Chicken run

l'engin volant de Chicken run

dessin de l'intérieur de l'engin volant de chicken run

dessin de l'intérieur de l'engin volant de chicken run

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (3)
Wallace et Gromit at home

Wallace et Gromit at home

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (3)
chambre à coucher du colonel dans Chicken run

chambre à coucher du colonel dans Chicken run

Gromit en prison

Gromit en prison

Wallace et Gromit at home

Wallace et Gromit at home

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (3)
détail du repas royal dans les pirates bon à rien

détail du repas royal dans les pirates bon à rien

le repas royal dans les pirates bon à rien

le repas royal dans les pirates bon à rien

détail du repas

détail du repas

le bateau des pirates

le bateau des pirates

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (3)
le bateau des pirates (détail)

le bateau des pirates (détail)

Shaun devant la caméra

Shaun devant la caméra

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (3)
Paris, avril 2015

Paris, avril 2015

3 avril 2020

le bébé vautour du Jardin des plantes

 

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Paris, juin 2012

 

Commentaire lors de la première parution de ce billet:

 

 

xristophe26/11/2014

Bien inquiétant ("surréaliste") ce vilain gros petit oiseau, dans une froide cuisine de torture, gardant sa dignité altière jusque dans la marmite de bouillon d'herbes crues - où tout porte à croire qu'on veut le faire cuire ! Rassurez-nous !

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3 avril 2020

Zinaida Romanova (1932-)

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3 avril 2020

L'homme était assis au bord du fleuve, Marguerite Yourcenar

 

L'homme était assis au bord du fleuve, Marguerite Yourcenar

C'était aux premiers jours des siècles. L'homme était nu, velu, fauve, avec d'énormes os saillants sous la peau brune que tigraient des plaques de boue.
Avec ses jarrets faits pour la course, ses yeux faits pour, l'affût, ses mains exercées pour la prise, ses mâchoires façonnées pour mordre et moudre la proie, l'homme était semblable aux bêtes. Il avait d'elles les instincts simples, la défiance, les brusques terreurs irraisonnées qui hantent les solitudes. Il était fort. Il ignorait sa force. Il avait peur des nourritures inconnues, des choses nouvelles, des fauves plus robustes que lui, des insectes qui harcèlent le chasseur endormi, des vers qui mangent le chasseur mort. Des pensées, peu nombreuses, se construisaient lentement, par fragments, sous son front très bas. Il était fatigué de la longue journée passée a la recherche de viandes ; des idées vagues flottaient dans son cerveau comme des spectres dans un brouillard. Il était assis, les coudes contre les cuisses et la tête entre les mains, lorsqu'un être qu'il ne connaissait pas vint s'abattre sur lui par derrière.

L'être se haussa sur l'énorme dos enflé de muscles, pesa sur les épaules, enfonça dans le crâne étroit ses griffes qui semblaient y prendre racine et pomper la vie. D'abord léger, il s'alourdissait d'heure en heure. Sans même l'avoir vu, l'homme courbé sous lui sentit qu'il était terrible. Donc il pensa que c'était un dieu.

Depuis lors, il marcha ployé en deux vers la terre. Il ne se plaignait pas.
Il était fier de porter un dieu. La nuit, il dormait la tête entre les genoux pour ne pas déranger son faix. Le jour, il descendait vers le fleuve pêcher au harpon ou remontait vers la forêt cueillir des fruits. L'être qu'il portait sur les épaules se saisissait de la nourriture que l'homme avait péniblement obtenue et la mangeait avant lui. Ensuite, il en réclamait d'autre. Il devint énorme. L'homme devint très maigre. Quand il s'arrêtait fatigué et se couchait voulant mourir, son fardeau vivant le frappait et lui ordonnait d'aller. Au fond du coeur, sans l'avoir jamais vu, l'homme simple adorait le dieu.

Il choisissait pour lui les plus beaux fruits, les meilleures viandes, et se contentait de pelures, d'os concassés et de poissons pourris rejetés par le courant. Avec les siècles, l'intelligence s'était développée dans l'espace étroit resserré entre ses tempes. Il s'apprit le travail des champs il défricha, ensemença, moissonna. Toujours courbé sous le dieu, l'homme luttait avec la terre ; quoique l'être pesant ne lui ait jamais parlé, il le croyait plein de sagesse et lui attribuait pieusement les progrès de son esprit en croissance. Il lui offrait tout ce qui mûrissait au soleil, se gonflait après la pluie, sortait tendre et vert des dures profondeurs du sol. Les bras levés au-dessus de la tête, les mains pleines de fleurs et d'épis, il présentait chaque soir la gerbe de son labeur quotidien à la grande bouche invisible.

Ce n'était plus le dieu presque animal, de la forêt primitive. Comme le tronc d'arbre, se divise en branches, les branches en rameaux et les rameaux en brindilles, l'ancien monstre' s'était multiplié, et l'homme allait maintenant ployé sous une pyramide d'idoles. C'était la Justice aveugle, tenant à la main sa balance pour peser l'or des Riches, la Guerre qui, lorsque le monde est trop peuplé, se charge de décimer les pauvres, la Religion qui bénit la guerre, l'Art qui exalte la guerre, la Science qui fournit des instrument la guerre. C'était la Patrie qui trace dans la bonne terre innocente le sillon des frontières où germent la bataille et la mort.
C'était la Richesse qui détient les clefs des greniers terrestres, la Liberté qui ne libère pas, la Vérité muette, la Raison décapitée. Tous avaient des casse-têtes, des massues, des machines à meurtre que l'homme leur fournissait et qu'ils retournaient contre lui. Comme il ne pouvait lever la tête, il ne les connaissait que par les coups qu'il en avait reçus et le poids dont ils l'écrasaient. Il les croyait beaux. Il leur édifia des autels. Il leur bâtit des temples, d'abord de bois, ensuite de marbre et de métal. Il leur façonna des ornements. Il leur forgea des glaives : ses dieux l'en piquaient pour le faire marcher plus vite. Chacun s'appelait le très fort, le jaloux, le tout-puissant. A mesure que sa fatigue croissait, son fardeau devenait plus lourd. Il le vénérait davantage. Quand un dieu le frappait jusqu'au sang, il l'adorait pour sa force. Quand il cessait un moment ses coups, il l'adorait pour sa clémence. Son dos s'était rayé de cicatrices. L'homme courbé trouvait juste et convenable qu'un tout-puissant fut sans pitié.

Son front maintenant touchait presque terre. Le soir, la multitude d'idoles étagée sur sa tête se confondait avec les ténèbres. En plein midi, l'ombre projetée par elles était si grande que le jour ne se distinguait plus d'avec la nuit.

Quelquefois, elles se battaient. L'homme alors recevait les coups. Le sang qui lui coulait du front lui aveuglait les prunelles.

Il descendit les laver au bord du fleuve. Ses yeux se fixèrent par hasard sur la surface de l'eau. Dans ce miroir étalé devant lui, l'homme aperçut pour la première fois ses dieux. II reconnut qu'ils étaient laids, décrépits, difformes. Il vit que sa patience seule avait été leur forme et que leur beauté n'était qu'un rêve. Un grand dégoût le prit. D'un coup d'épaule, l'homme jeta ses dieux au fleuve.

Ils y croulèrent avec fracas. L'eau rejaillit alentour.

Lentement, l'homme s'était redressé. La tête maintenant tout à fait droite, il allait d'un pas lent d'abord, puis de plus en plus rythmique et rapide.
Autour de lui, sous la simplicité du ciel, la terre qui n'appartenait plus qu'à lui-même s'étendait à perte de vue, avec les instruments pacifiques du travail humain, les animaux dévoués, et l'inutilité des autels.

Et l'homme, penché sur le fleuve, regardait flotter à la dérive les cadavres de ses dieux.

Marguerite Yourcenar

3 avril 2020

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (2)

Le lapin garou

Le lapin garou

Le lapin garou

Le lapin garou

Gromit soignant ses légumes dans le lapin garou

Gromit soignant ses légumes dans le lapin garou

la courge de concours de gromit

la courge de concours de gromit

dessin préparatoire pour le redoutable chasseur de lapins

dessin préparatoire pour le redoutable chasseur de lapins

dessin préparatoires pour Gromit dans le lapin garou

dessin préparatoires pour Gromit dans le lapin garou

dessin de la scène où Gromit prend soin de ses plantations

dessin de la scène où Gromit prend soin de ses plantations

un corbeau et une taupe... tout ce que j'aime

un corbeau et une taupe... tout ce que j'aime

le redoutable lapin garou

le redoutable lapin garou

Aardman, l'art qui prend forme à Art Ludique (2)
Le bureau de Darwin (détail)

Le bureau de Darwin (détail)

le bureau de Darwin et le tant convoité dodo

le bureau de Darwin et le tant convoité dodo

le bureau de Darwin (détail) et ci-dessous la vue générale du bureau de Darwin

le bureau de Darwin (détail) et ci-dessous la vue générale du bureau de Darwin

Paris, avril 2015

Paris, avril 2015

 

3 avril 2020

scout tchèque timbré

 

scout tchèque timbré
3 avril 2020

V.Genry

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