La méthode d'Alain Dodier pour l'élaboration des aventures de Jérôme K. Bloche
Lorsqu'on parcourt la saga des aventures de Jérôme K. Bloche on est frappé par plusieurs choses tout d'abord la progression constante de la qualité du dessin ensuite on s'aperçoit que les 20 albums dessinés de 1982 à aujourd'hui enregistrent les modifications du paysage français, souvent urbain, mais pas seulement. Cela tient en grande partie à la méthode de travail (et bien sûr au talent) du dessinateur. Comme le montre les quelques images que je présente ici, il effectue ou fait faire de nombreuse repérages photographiques. C'est cette rigueur dans le travail qui apporte beaucoup de charme à cette série et que l'on peux voir dés maintenant comme un discret témoignage sur la société française des 30 dernières années. Cet attachement aux détails du quotidien vient peut être que cet autodidacte de la bande dessinée, a commencé sa vie professionnelle comme... facteur. Alain Dodier nourrit ses histoires de la vie quotidienne, des gens de la rue : la concierge, le plombier, l’épicier arabe du coin…
Une semaine à Roland Garros 2015
Basilashvili, un géorgien inconnu qui opposa une belle résistance au grand espoir australien Kokinakis
Guy Johnson (b. 1927), Main street, Oklahoma, 1974.
John Worsley (1919 - 2000)
Tout comme Knight John Worsley est un artiste dont l'équivalent n'existe pas en France. Worsley doit tout à l'existence en Grande Bretagne des peintres de guerre, un peu comme l'on a en France des peintres officiels de la marine. Ce phénomène explique en partie la vitalité de la peinture figurative britannique juste après la seconde guerre mondiale alors que l'abstraction allait dominer presque sans partage ailleurs.
John Worsley a passé son enfance dans une ferme produisant du café au Kenya, sa famille avait émigré de Liverpool dans ce pays, seulement six mois après sa naissance. Le jeune Worsley est renvoyé en Angleterre pour aller au Brighton College et à 16 ans il va étudier les beaux-arts à la Goldsmiths' School of Art, Worsley a été d'abord illustrateur pour la publicité et différentes publications.
Lors du déclenchement de la guerre, il rejoint la réserve de la marine. Il a passe trois ans servant sur les navires qui escortent les convois dans la mer du Nord et l'Atlantique, dessinant dans ses rares moments de repos. De son canot de sauvetage il croque le croiseur Laurentic sur lequel il était et qui vient d'être torpillé. Cette image attire l'attention de Kenneth Clark – directeur de La National Gallery – qui le fait nommer artiste officiel de guerre. Il est d'abord envoyé à Malte. Puis en 1943, la marine envoit Worsley sur une île du Nord Adriatique, où il espérait enregistrer une tentative de saboteurs alliées pour établir un camp de base, mais les Allemands le fait prisonnier.
Comme prisonnier, Worsley continue par le dessin à documenter sa vie et par la même la vie du camp de prisonnier où il est détenu, avec chaleur, précision et d'humour. Il y a aussi mis son talent à la disposition pour des activités secrètes, comme la création de faux papiers. Il fabrique surtout Albert, un mannequin grandeur nature ingénieusement réaisée à partir de papier journal, renforcé par une armature de fil de fer et agrémenté de cheveux humains. Le mannequin clignait des yeux. Ceux-ci étaient faits de balles de ping-pong et était actionnés par un pendule fabriqué à partir d'une boîte de conserve de sardine. Pendant quatre jours, Albert a trompé avec succès les gardiens du camp, réussissant à se faire passer pour un véritable prisonnier au cours de l'appel nominal, alors que le lieutenant, qu'il avait remplacé s'était évadé. Toutefois, l'évadé a été repris par la suite, et Albert avait été caché pour l'évasion prochaine. Un bel exemple d'art appliqué! Et une histoire digne de la grande illusion.
Après la guerre, Worsley est resté dans la marine. Il réalise alors des portraits de militaires de haut grade comme le maréchal Montgomery. Soixante et un de ses tableaux sont accroch à l'Imperial War Museum, alors qu'un autre 29 sont détenues par le National Maritime Museum.
Worsley peint plus tard Edward Heath quand il était chef de l'Opposition, mais il était plus connu du public comme un peintre de scènes de la mer. En 1980, il représente la tentative de Lionheart pour gagner la coupe de l'America. En 1983, il est élu Président de la Royal Society of Marine Artists. Un autre de ses œuvres, le mannequin Albert, est au Musée Naval de Portsmouth. Ses exploits de guerre ont fait l'objet en 1953 d'un film, pour lequel Worsley a recréé Albert.
Mais à coté de cela existe un côté peu médiatisé de la carrière de Worsley. C'était un artiste extrêmement polyvalent, qui a travailler le verre, le bronze et la pierre, illustrant plus de quarante livres tout en continuant à peindre. Dans les années 1970 il fait plus de 700 dessins de couleur pour les versions télévisé du "vent dans les saules" et de "Treasure Island".
Il va connaitre une grande popularité en créant les aventures de C.P. 49, une bande dessinée mettant en vedette les exploits d'un agent de police britannique. Mis à part sa bandes dessinées, et diverses illustrations, Worsley continue la peinture de chevalet. Il a aussi aidé Scotland Yard car sa capacité de dessiner un visage à partir d'une description était exceptionnelle. Ce talent a permi l'arrestation de l'infirmière impliquée dans un tristement célèbre rapt d'un bébé à Londres en 1990.
ismau07/11/2014