Londres, janvier 2010
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Ce qui m’a conduit à assister à cette pièce, ce n’est pas la malencontreuse et involontaire publicité qu’en a fait le chef de l’état, mais d’abord un souvenir d’enfance, donc un très vieux souvenir et par la même considérablement flou. Cette pièce est adaptée d’une nouvelle de George Langelaan, nom qui ne doit pas évoquer grand chose chez la plupart de mes rares lecteurs. Jadis, donc, j’écoutais George Langelaan dans le poste, pour être précis sur les ondes de Radio-Luxembourg vers la fin des années 50. Il y racontait des histoires d’espionnages, curieusement le jeudi après-midi dans le cadre d’une émission concoctée pour les enfants. On retrouvait ensuite ces histoires dans l’hebdomadaire Pilote qui venait d’être créé. Une après-midi il a lu sa nouvelle « La mouche ». Cette nouvelle m’a complètement traumatisé. J’ai quelques années plus tard retrouvé quelques année plus tard cet horrifique récit dans une anthologie des éditions Planète, que je possède toujours, intitulée « Chefs d’oeuvre du crime », un fort volume de nouvelles rassemblé par un trio composé de Jacques Sternberg, Jacques Bergier et Alex Grall. J’y trouvais une courte notice sur Langelaan qui informait le lecteur que cet auteur fut: << un agent secret de quelques renom pendant la guerre mais qu’il reste surtout l’auteur des « nouvelles de l’anti monde » ». Je n’en sait pas plus sur Langelaan aujourd’hui… La mouche me poursuivant j’ai été encore confronté avec elle en voyant par le plus grand des hasards sur une chaine du câble comme on le disait alors le film américain des années 60 tirée de la nouvelle, film qui me fit une grande impression. Enfin j’ai vu à sa sortie, en 1988 l’adaptation qu’en a fait Cronenberg. C’est un souvenir particulièrement douloureux puisque j’ai vu alors ce film avec mon jeune ami atteint des prémices du sida qui a tout de suite fait le rapprochement entre les terribles transformations que subit le héros et celles qu’il aurait lorsque la maladie se déclarerait.
Vous allez me dire que je suis un peu masochiste pour vouloir voir une pièce dont les précédents avatars m’ont laissé d’aussi mauvais souvenirs; sans doute. Mais j’étais intrigué de la façon qu’une telle histoire pouvait être portée à la scène. La seconde raison qui m’a fait me déplacer jusqu’aux Bouffes du nord est la présence dans le rôle principal de Christian Heck dont le jeu est la réincarnation de celui de feu Robert Hirsh… en moins sobre!
C’est Christian Heck, lui-même et Valérie Lesort sa compagne qui ont adapté et mis en scène la nouvelle de Langelaan dont la trame est la suivante: un savant a réussi à inventer « la trans » une machine capable de téléporter quasi instantanément un objet ou un être dans le lieu que l’on désire. Mais lors d’un essais de téléportation l’inventeur s’est enfermé dans la cabine de l’engin avec une mouche qui y a pénétré sans qu’il s’en aperçoive. Lors de l’expérience les deux ADN vont fusionner. L’homme se transformera progressivement en une sorte de mouche monstrueuse.
Christian Heck et Valérie Lesort ont tiré cette histoire vers le burlesque noir. C’est Bouzin au Grand guignol. Ici l’expérimentateur n’est pas un savant mais un bricoleur maniaque, Robert, un homme sans âge qui vit au crochet d’Odette, Christine Murillo, sa mère, vieille mégère non apprivoisée, qui fait subsister le duo en vendant les légumes de son potager au marché. Ils vivent dans une caravane et le laboratoire du garçon est un garage au fond du jardin. C’est un peu Tournesol vision lumpen prolétariat. Peut être parce que Christian Heck est belge il a situé géographiquement cette farce macabre dans un lieu indéfini, mais que l’on peut penser être un village dans le nord de la France. Des extrait d’émissions de radio dont la mère est friande nous indique que nous sommes à la fin des années 50 ou au début des années 60. La relation mère-fils fait penser à celle d’Ignatus avec sa génitrice. Les deux personnage eux même sont proches de ceux de « La conjuration des imbéciles » de Kennedy, l’obésité en moins. Le fils vit dans son monde de fantasmes pseudo-scientifiques alors que la mère est une redoutable cancanière de village. Les confrontations entre la mère et le fils, véritables scènes de ménage ainsi que les mimique clownesque.
Christian Heck et Valérie Lesort avec cette « Mouche » font la démonstration que l’on peut faire rire avec les scénarios les plus noirs.
Heck est truculent mais sous sa folie perse une réelle noirceur. Il n’a pas été pour rien le capitaine Némo dans la formidable adaptation de 20 000 lieux sous les mers, adaptation théâtrale de Jules Verne signée par le même duo. Y dans le rôle de la mère est parfaite et les deux autres comparses victimes de notre bricoleur maléfique, Valérie Lesort et Jan Hammenecker ne le sont pas moins.
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Le spectacle a été primé par trois Molières en juin 2020 : Création visuelle, Comédien dans un spectacle de théâtre public pour Christian Hecq et Comédienne dans un spectacle de Théâtre public pour Christine Murillo.
Emmanuel Macron a bon gout en matière de théâtre.
Reprise aux Bouffes du nord Du 7 au 25 septembre 2021
* photo B.A.
Le roi d'Aragon Jacques Ier le Conquérant, après avoir repris l'archipel des Baléares aux musulmans, décide de faire démolir l'ancienne grande mosquée de Medina Mayurqa(Palma) pour édifier en lieu et place une grande cathédrale dédiée à la Vierge Marie.
La construction fut donc commencée en 1229 et la consécration eut lieu en 1346. En 1498, la tour contenant les neuf cloches est achevée. Chacune porte un nom ; la plus lourde, N'Eloi, pèse 4 500 kilogrammes. Les travaux se poursuivent encore pendant de nombreuses années, pour trouver seulement leur fin en 1601. L'édifice est alors consacré, par l'évêque Vic i Manrique.
En 1851, un tremblement de terre endommage le portail principal, nécessitant sa restauration.
Palma, Majorque, septembre 2021
Le château vu d'une des plages de Palma
Le roi Jacques II le fit construire pour y installer la résidence royale. Atteint de tuberculose, le roi souhaitait une résidence dans un endroit au climat salubre.
L’architecte Pedro Salvá en a dirigé la construction qui dura près de 40 ans pour en faire l’une des quatre forteresses de forme circulaire d’Europe. Il existe plusieurs châteaux si ce n'est parfaitement ronds du moins polygonaux tel le Château de Montaner en Bigorre qui fut construit ou plutôt restauré sous l'influence de Bellver par Gaston Febus qui aurait été prétendant, un temps, de la fille du roi de Majorque
Le château a ensuite été occupé par Jacques III de Majorque, lequel tomba au cours de la bataille de Llucmajor en 1343, vaincu par Pierre IV, roi d’Aragon ; le château fit alors office de prison pour la famille de Jacques III.
En 1808, François Arago y a été tenu prisonnier lors de la guerre franco-espagnole1.
Au xixe siècle, une usine de fabrication de pièces de monnaie y a été installée. Actuellement, le château de Bellver abrite un musée provincial d’archéologie, de peinture et de numismatique.
Statues romaines et copies d'antiques
La baie de Palma vue du château
Palma, Majorque, septembre