Ci-dessus un tableau de propagande de Fujita qui ressemble peut être à ce que peignait Ono
Odaiba est un des endroits les plus surprenants de Tokyo qui n'en manque pas. Odaiba est une ile quasi artificielle dans la baie de Tokyo, à quelques encablures de la ville. Sa création remonte à une vingtaine d'années, au temps du grand boom économique nippon. Pour y aller il suffit de passer le pont, le raimbow bridge, pont suspendu de 600 mètre de long qui est occupé par une route et une ligne de monorail, on peut même le passer à pieds (mais pas à vélo!) pour le prendre à pied il faut utiliser un ascenseur qui se trouve à proximité de la station Shibaura-Futo. En ce qui me concerne je suis adepte du monorail. Le Yurikamome une ligne privée en pilotage automatique. Plusieurs images de ce billet ont été prises depuis le Yurikamome.
Cette ile abrite à la fois la plus grande partie du port de Tokyo. De nombreux sièges de grandes entreprises, Fuji TV building mécano géant réalisé en 1996 par Tange Kenzo, une grande roue (depuis laquelle certaines des photos de ce billet ont été prises) des musée dont le musée de la marine sorte de grand paquebot de béton, un centre commercial tout à fait particulier qui nous transporte dans une Italie rêvée du 18 éme siècle, baptisé Venus Fort (je ne sais pas d'ou vient ce nom et ce qu'il induit. Si vous pouvez me le dire, merci d'avance), le Tokyo Big Sight qui est le plus grand centre d'exposition du Japon constitué principalement de quatre pyramides inversées et même une plage. On y croise aussi une réplique de la statue de la liberté datant de 1998, des chantiers, un beau jardin... Le centre avec ses grandes avenues donne une impression de vide alors que sur le pourtour de l'ile se déploie une grande promenade dont certains tronçons peuvent être très fréquentée le week-end.
Odaiba est une sorte d'exposition d'architecture où certains architectes ont fait preuve de beaucoup d'audace.
Il reste que nous sommes à Tokyo, ville sous la menace constante de tremblements de terre. On peut donc s'étonner de voir de pareilles constructions érigées sur des fondements qui apriori peuvent être instables que l'on se souvienne des séismes qui ébranlèrent Mexico, ville construite en grande partie sur des sols de remblai. Mais le Japon n'est pas le Mexique. Tokyo a subit en 2011 des secousses dont la plus forte a atteint 7 sur l'échelle de Richter sans causer de dégat important à la ville. La très bonne et émouvante série animée, magnétude 8, qui montre Tokyo détruite par un tremblement de terre commence à Odaiba et on y voit le Raimbow bridge s'écrouler.
Tokyo, Japon, avril 2010
1. The Inner Moat Around the Castle, Tokyo
2. Double Bridge of Inner Moat, Tokyo
3. Choku-gaku-mon, Shiba Park, Tokyo
4. Temple Gate, Shiba, Tokyo
5. Tomb of Iyeshige (14th Shogun), Shiba Park, Tokyo
6. Pagoda at Asakusa Park, Tokyo
7. Pagoda at Uyeno Park, Tokyo
8. Inner Moat Around the Castle, Tokyo
9. Kintai-bashi (or Shoroban-bashi), Su-o
10. Interior Shrine of Iyemitsu (Haiden), Nikko
11. Wood Carvings at Nikko Temple
12. Inside of Temple Honjido, Nikko
13. Wood Carvings of God of Wind and Thunder, Nikko
14. Side View Door or Haiden, Shrine of Iyemitsu, Nikko
15. Detail of Wood Carvings of Angels at Nikko
16. Interior Haiden (Oainona), Nikko
17. Shinto Priests and Musicans at Nikko
18. Castle of Sendai
19. The Daibutsu at Kamakura
J'ai photographié le grand bouddha de Kamakura en octobre 2011: tentative d'épuisement photographique du grand bouddha de Kamakura
20. Temple of Hachiman, Kamakura
21. Stage for the Sacred Kagura Dance at Mitake Temple
22. Inside of Minobu Buddhist Temple, Koshu
23. Castle of Nagoya
24. The Shishinden, an old Imperial Palace, Kioto
25. Inside Temple Chion-in, Kioto
26. Castle Ninko (Nijo), Kioto
27. Temple of Kiyomizu, Kioto
28. The Ho-o-do (Phoenix Hall), Uji
29. The Castle, Osaka
30. Pagoda at Temple Horuji, Nara
31. Kondo at Horuji Temple, Nara
32. Castle of Hineji, Harima
33. Itsukushima (or Miyajima), Aka
J'ai photographié en octobre 2011, le célèbre torii: essai d'épuisement photographique du grand torii de Miajima, Japon
34. The Castle, Kumamot
35. The Castle, Kagoshima
Avec l'ouvrage de David Mitchell, dont je n'avais rien lu jusqu'alors, nous avons à faire à un tour de force littéraire qui cache habilement son jeu par la fluidité de son écriture. Paradoxalement l'impatience qu'a le lecteur à ce précipiter sur la page suivante fait que celui-ci risque de ne pas remarquer la poésie des images que Mitchell instille dans le suspense du récit.
L'attaque du roman n'est pas aimable, si d'emblée nous savons que nous sommes dans le Japon ancien, nous ne savons pas immédiatement quand. Nous tombons, sans préambule, au beau milieu d'un accouchement difficile et sanglant dont aucun détail nous sera épargné. Avalé cet apéritif déconcertant d'une vingtaine de pages, le roman se déploie sur 700, nous sommes projeté en 1799 dans l'ile de Méjima, appendice de Nagazaki, une ile artificielle, de 120 mètres de long et de 75 de large, dans la baie de Nagazaki, reliée à la grande ile par un pont, le microcosme dans lequel les japonais confinaient une petite communauté de la Compagnie des Indes orientales unies, seule entité étrangère avec laquelle l'archipel concédait à commercer. Pendant plus de deux siècles ses résidents européens ont fourni le Japon en coton, en soie, en sucre contre de l'argent et de l'étain. L'ilot a initialement été construite pour les portugais avant d'échoir aux néerlandais de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Durant 250 pages nous faisons connaissance avec les habitants de cette chiche enclave par les yeux du jeune Jacob de Zoet, clerc impécunieux venu tenter de faire fortune dans l'espoir de revenir au bout des cinq ans de son engagement les fontes suffisamment pleines pour que le père de sa promise lui accorde l'autorisation de se marier avec sa fille. Il avait trouvé Jacob trop démuni lors de sa première demande. Zoet qui est à la fois malin, curieux et savant est malheureusement pour lui un brin naïf ce qui donne au portrait qu'il dresse de ses compagnons de quasi captivité, les hollandais n'ont pas le droit, sauf quelques uns en de très rares occasions, de quitter leur ilot, un rendu souvent humoristique bien différent de celui du premier chapitre. Notre héros (et son récit) est une sorte de mélange de Sinouhé l'égyptien (du roman éponyme de Waltari) et du Zénon (héros de L'oeuvre au noir) de Marguerite Yourcenar. Mitchell réussit à rendre passionnantes les intrigues cocasses et crapoteuses qui occupent ces expatriés. Le pur Jacob qui pensait être là pour éradiquer la corruption sous l'égide du mentor qui l'a amené dans ce bout du monde perdra vite ses illusions en s'apercevant que la plupart des ses collègues sont plus préoccupés de leur enrichissement personnel que de la prospérité de la compagnie. Il tente de se consoler, tout en ayant conscience de trahir l'amour de celle qui est censée l'attendre, avec une jeune sage femme japonaise, Orito qui lui est bientôt enlevée pour être séquestrée dans un lieu diabolique. Orito supplante alors Jacob comme personnage principal du roman et l'on ne comprend qu'alors le sens du premier chapitre, ce qui devrait laisser tout lecteur époustouflé devant l'habileté de la construction romanesque échafaudée par David Mitchell. De goguenard le ton du livre devient alors très noir. Avec ce changement de voix, même si le livre est entièrement écrit à la troisième personne, on pense désormais au "Roman de la rose" d'Umberto Eco et au Dumas du comte de Monte-Cristo; mais un Dumas qui aurait lu Sade et Ridder Haggard et aurait trempé sa plume dans l'encrier de Nabokov.
Dejima
« Les milles automnes de Jacob de Zoet » empreinte avec les malheurs de la jeune femme, les chemins du roman d'aventure et va, à partir de là, de rebondissements en rebondissement. Il est presque impossible d'en dire plus de l'intrigue, sans en tuer le suspense haletant, même si ce n'est qu'une des nombreuses facettes du livre, il serait dommage de vous en priver. Sachez seulement qu'un autre acteur va bientôt s'avancer au devant de la scène, l'interprète Uzaemon, lui aussi épris d'Orito... C'est avec beaucoup de maitrise que l'auteur met en avant tel ou tel personnages, alors que d'autres s'effacent pour réapparaitre plus loin ou définitivement quitter la scène. Le tour de force est d'autant plus grand que ces premiers rôles alternatifs sont d'une grande diversité. On passe d'un esclave africain à un capitaine d'un vaisseau anglais, d'une herboriste à un samouraï.
Le roman est divisé en trois grandes parties à peu près égales. La première partie est centrée autour d'un personnage. Dans le deuxième, il y en a deux. Dans le troisième, trois. Le rythme de la narration s'accélèrent au même rythme que l'augmentation des pôles de narration, pour finir en un staccato haletant.
Lorsque l'on a refermé ce volume de 700 grandes pages, paradoxalement une de ses qualités les plus saillante en est la concision du romancier. Alors que nous étions avec l'un des esclaves de Dejima, que jusque là on avait à peine remarqué, Mitchell nous précipite dans la cabine du capitaine d'un vaisseau de la marine royale anglaise perdu dans la mer de Chine. Nous voila apparemment dans une histoire et des gens sans aucun rapport avec ce qui a précédé. On ne sera pas long à comprendre le pourquoi de cette incise lorsque réapparaitra un personnage avec lequel on avait fait quelques pas au début du livre. En 20 pages nous faisons connaissance avec tout l'équipage, le bateau et la raison qui les a conduit dans ce triste océan et nous serons triste à la fin du chapitre de quitter ces marins espérant les revoir sans trop tarder, voilà bien une prouesse d'écrivain...
L'habitué du cinéma japonais ne sera pas sans avoir de réminiscences à la lecture des « Mille automnes de Jacob de Zoet qui parfois lui évoquera le Imamura de « La ballade de Narayama » et à d'autres occasions le Rashomon de Kurosawa. Un autre film de Kurosawa est en rapport direct avec le roman c'est « Barberousse » d'après le livre de Yamamoto Shugoro qui raconte l'histoire de Noboru Yasumoto qui fraichement sorti d'une école de médecine hollandaise de Nagasaki, espère une carrière prestigieuse auprès du Shogun, grace à ses appuis. Pourtant à sa grande déception, il est affecté dans un dispensaire qui soigne gratuitement les indigents, auprès de Kyojo Niide, surnommé Barberousse... Je conseille, à ceux qui possède le tropisme médical de l'auteur d'approfondir ce pan de l'ouvrage en voyant ce film de Kurosawa et en lisant deux Manga, "l'arbre au soleil" de Tezuka et "Jin", ils découvriront ce que les élèves du docteur Marinus sont devenus...
C'est avec beaucoup de délicatesse que David Mitchell fait entrer des questions purement littéraires dans son passionnant roman par l'intermédiaire des traducteurs japonais (à propos saluons la qualité de la traduction de l'anglais du texte original en français par Manuel Berri), personnages importants du livre qui sont les indispensables truchements entre les hollandais reclus sur leur ilot et le pouvoir japonais. Ce corps de lettrés ne cesse de s'interroger sur les bons mots en japonais pour transcrire ceux des hollandais qui ont, eux, l'interdiction d'apprendre le japonais. « Les milles automnes de Jacob de Zoet » se déroule à la fin de la période Edo, le shogunat des Tokugawa (1639-1867) ère de complète isolement voulu de l'archipel par rapport au reste du monde. Cet hautain cavalier seul géopolitique prendra fin avec l'arrivée en baie de Tokyo des « bateaux noirs » du commandant Perry en 1853. A l'époque à laquelle se déroulent les péripéties de Jacob de Zoet et des autres protagonistes de cette histoire, une cinquantaine d'années avant l'intrusion américaine dans le champ clos nippon, on voit les premières lézardes dans les remparts isolationnistes de la forteresse Japon; ne serait-ce que par la timide ouverture à la science occidentale et en particulier à la médecine figurée par les contacts qu'entretient le docteur Marinus, le personnage le plus truculent du récits, avec le petit aréopage de lettrés japonais locaux. Cette mise en lumière de l'impossible isolement d'une nation au XIX ème siècle, n'est pas sans écho avec notre actualité...
L'un des grands intérêts du roman, mais il en a de nombreux autres, est que nous apprenons beaucoup de choses sur les moeurs des japonais à la fin de l'ére Edo. Le talent de Mitchell est de nous faire passer son érudition, qui est grande, sur le sujet, il a vécu plusieurs années au Japon, sans pour cela altérer le rythme de sa narration. Nous sortons du livre riche de connaissances que nous avons acquises sans nous en apercevoir. Contrairement par exemple à Umberto Eco, que je citais précédemment, il parvient à faire infuser son savoir dans tout le roman, tantôt par une phrase de dialogue, tantôt par une courte description ou par une anecdote. La masse d'informations que l'auteur a du accumuler avant d'écrire son roman est considérable sur des sujets aussi divers que: la médecine les Japonais, les Anglais, les Hollandais, le sexe, la politique, l'Histoire... à l'aube du XIX ème siècle, et pourtant rien ne pèse.
Autre prouesse du romancier faire vivre autant de personnages, en leur donnant à chacun une voix reconnaissable, que ce soit dans les dialogues ou les monologues.
Certains chapitres peuvent se lire comme des nouvelles indépendantes, alors que pourtant ils sont tous parties prenantes de l'ensemble et indispensables pour son bon équilibre. Aux détours des pages on peut également y isoler des haikus, respirations qui reposent des longs dialogues.
Mitchell fait preuve d'une puissance romanesque que l'on ne croyait plus possible dans notre XXI ème siècle croupissant. Il a écrit au présent, cette ouverture du Japon à l’occident. Le roman débute en 1799 et se clôt en 1817. Son livre est à la fois un récit d'aventure haletant et une magnifique histoire d'amour et bien d'autres choses encore, un roman historique, un conte gothique, une réflexion philosophique, un roman maritime, un récit ethnographique...
On ne peut être que d'accord avec le critique James Wood lorsqu'il écrit dans le New Yorker: << David Mitchell est l'un des rares écrivains dont le don pour l'artifice est proprement surnaturel. Un écrivain qui mieux que la plupart, peut camper un paysage, dresser un portrait, moduler une voix, poser une intrigue, faire monter le suspense... Chez lui le fait de révéler le caractère imaginaire de la fiction ne fait que lui donner plus de réalité.>>.
Dans une ancienne interview David Mitchell dressait la liste des auteurs qui l'avait influencé: Borges, Kundera, Perec (il lui a emprunté l'art d'emboiter subtilement les histoires), Calvino, Dickens, Alice Munro, Marilynne Robinson, John McGahern, Bulgakov, DeLillo, Zola, Peter Carey, Orwell, Isaac Asimov (pour le soufle du récit), Ishiguro (chez Mitchell on retrouve l'héroïsme passif de certaines figures de cet écrivain), Hesse, Tanizaki, Helen Simpson, Nabokov (qui est certainement l'auteur dont il est le plus proche stylistiquement), Tchekhov, Thekhov et Tchekhov. Il ajoutais: << Je pourrais changer le sac de l'aspirateur de Tchekhov et considérer ça comme un grand honneur.>>. Il est incontestablement déjà à la hauteur de ses admirations à son cinquième livre. A l'époque Mitchell ne citait pas Melville mais lorsque l'on aborde la dernière partie du livre, il est difficile de ne pas y déceler une dette envers Billy Budd...
"Les mille automnes de Jacob de Zoet" fait parti de ces livres que l'on aime tant qu'à l'approche de la fin, on ralentit sa lecture, pour le quitter moins vite. Et puis quand sera venu le temps inéluctable de la séparation, de la dernière ligne qui vous aura peut être fait verser une larme, surtout si dans le coeur et dans les yeux vous avez la nostalgie d'un visage aimé, disparu depuis longtemps ou celui d'une baie japonaise désormais bien lointaine, ou peut être encore les deux, soyez certain que vous n'oublierez jamais Jacob de Zoet.
Nota
Cette critique a été écrite en 2012. Depuis j'ai lu tous les romans de Mitchell, mais à ce jour celui-ci est son chef d'oeuvre et je suis allé à Dejima dans les pas de Zoet (voir:Dejima où sur les pas de Jacob de Zoet)
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Pour retrouver David Mitchell sur le blog
Ci-dessus un tableau de propagande de Fujita qui ressemble peut être à ce que peignait Ono
Le quartier d'Asakusa est surtout connu grâce au temple Senso-ji et à sa porte Kaminarimon littéralement, la porte du tonnerre. Ce temple, qui serait le plus ancien de Tokyo, en ce qui concerne l'ancienneté au Japon il faut toujours utiliser le conditionnel, tant les temples ont été détruits et reconstruits, possède une gigantesque porte au centre de laquelle pend une non moins gigantesque lanterne. Sous cette dernière gaijins et nippons se font photographier à la queue leu leu. La lanterne est gardée de part et d'autre par deux cerbères, le dieu du vent et celui de la foudre.
Le temple est dédié à la déesse Kanon. Près de ce haut lieu touristique de jolis tireurs de pousse-pousse font l'article pour appâter le client. Ils sont chaussés de la traditionnelle et populaire jikatabi, des chaussures où le pouce est séparé des autres doigts de pieds et qui donnent un peu l'impression que l'on est pieds nus lorsqu'on les porte. Les jikatabi sont avant tout des chaussures pour les ouvriers.
Une fois passer la porte Kaminarimon, pour arriver au temple Senso-ji, on chemine dans une rue piétonne bordée des deux cotés par une multitude d'échoppes qui proposent nourriture et souvenirs de toutes sortes, masques, tissus (les fameux furoshiki ces pièces d'étoffes qui servent à envelopper tout et n'importe quoi, cadeaux, déjeuners, bouteilles...), jouets, vaisselle, estampes...
Du temple, on voit la Sky tree, la plus haute tour de Tokyo qui n'est pas encore tout à fait terminée à l'automne 2011.
Typiquement japonais les petites pancartes nous informant d'une manière humoristique d'un éventuel désagrement.
Tokyo, Japon, octobre 2011
Je ne peux que conseiller à tous ceux qui s'intéressent au Japon de se précipiter au musée du quai Branly pour y voir l'exceptionnelle collection Ann et Gabriel Barbier-Mueller en provenance de Dallas! qui rassemble des pièces toutes plus extraordinaires les unes que les autres se rapportant à l'armure du samourai. Malheureusement un incident technique sur mon appareil photo m'a empéché de prendre des photos de qualité. J'ajouterais que si l'exposition est à voir absolument, son éclairage, comme souvent dans ce musée n'est pas à la hauteur des pièces présentées. Il est parfois difficile de voir les armures à cause des reflets sur les vitrines les protégeant.
Les chevaux étaient eux aussi artistiquement caparaçonnés...
Si avant le seizième siècle, les armures servaient dans les combats, ensuite pendant toute la période Edo, elles furent des marques distinctives de caste et de rang et affichaient la magnificence et la puissance de ceux qui les portaient.
pantalon qui se portait sous l'armure.
Remarquez sur les bottes de l'armure ci-dessus que les doigts de pieds sont séparés en deux, c'est toujours pratiqué sur certaines chaussures japonaises...
Les casques sont plus extravagants les uns que les autres
Armure de garçon. Elle était destinée à un fils de grand seigneur et lui était donnée vers douze treize ans, marquant son entrée dans l'âge d'homme, un peu comme la prise de la toge viril à Rome.
Ce casque est inspiré par la forme d'une aubergine! En regardant bien, tout à son sommet, on voit la petite queue du légume! Au Japon, comme souvent l'important est dans le détail...
Ce casque semble avoir pris feu!
Paris, décembre 2011
Un assez maigre et maladroit aperçu d'une exposition que tous les amoureux du Japon ne peuvent pas manquer. Le catalogue est superbe et est très informatif sur la vie des samourai, il est malheureusement cher, 48 € mais mérite l'investissement.
On ne peut pas parler des Mille Automnes sans mettre en avant ses qualités littéraires, son ambition folle: fresque historique, conte exotique, roman d'aventure, récit de marin, l'écrivain enchaîne les styles avec une virtuosité incroyable qui force l'admiration.
Sa concision et sa précision sont redoutablement efficaces. Quelques mots, quelques phrases lui suffisent pour faire vivre un personnage, pour dresser un décor. L'aspect documentaire sur la vie des marchands hollandais et des japonais de l'époque n'est jamais ennuyeux, et c'est tout en subtilité que David Mitchell analyse la confrontation de deux mondes, de deux cultures.
On pourra peut-être trouver que l'intrigue tarde à se dessiner : en effet le livre est construit sur l'alternance des points de vue, et il nous faudra passer un peu de temps avec chaque personnage avant que les enjeux apparaissent clairement. Mais dès lors il devient difficile de lâcher le livre. Rebondissements, trahisons, complots et actes de bravoures, le suspense est haletant.
La dernière partie du livre, plus courte et plus calme, n'en est pas moins très émouvante, et donne à méditer.
Enfin ce que nous raconte aussi et surtout Les Mille Automnes, c'est une très belle histoire d'amour qui défie le temps et les distances. Un livre inoubliable.
Cédric