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Dans les diagonales du temps

3 mars 2020

Les amours imaginaires, un film de Xavier Dolan

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Canada, 2010, 1h 35 mn
 
Réalisation, scénario, costumes et décors: Xavier Dolan, images: Nicolas Canniccioni, Stéphanie-Anne Weber-Biron, montage: Hélène Girard et Xavier Dolan 
 
Avec: Xavier Dolan, Niels Schneider, Mona Chokri, Anne Dorval, François Arnaud
 
 
Résumé
 
Deux amis de longue date, la vingtaine, une fille et un garçon tombe amoureux raide dingue et concomitamment d'un bel allumeur qui est aussi une parfaite tête à claques...
Les amours imaginaires - 4
 
 
 
L'avis critique
 
Je ne vois qu'un réalisateur auquel Xavier Dolan puisse être comparé, c'est Sacha Guitry. Comme son illustre devancier, le jeune homme s'aime beaucoup, mais alors énormément au point de se mettre dans presque chaque plan de son film. On peu le comprendre, cet amour n'est pas irraisonné en regard de la plastique du garçon. Mais cette auto célébration ne va pas jusqu'à la masturbation, même virtuelle. Car, généreux, il n'oublie pas de magnifier les deux comparses, qui n'offensent pas également le regard, de son entreprise. Comme Guitry également, Dolan fait à peu près tout dans son film. Il en est le réalisateur mais aussi le scénariste et le monteur, jusque là que d'assez classique mais ce qui est plus original c'est qu'il a pris en charge aussi les décors et les costumes. Ces derniers ont une grande importance dans Les amours singulières dont un des nombreux plaisirs est de deviner sous quels atours croquignolet va apparaître dans le prochain plan. Tenues d'ailleurs très référencées cinéphiliquement en particulier les fanatiques d'Audrey Hepburn reconnaitront les vêtements que la star porte dans différents films en particulier dans « Petit déjeuner chez Tiffany.
 
 
 
Les amours imaginaires - 7
 
 
Ce parti pris vintage pour les costumes associé avec des attributs de la modernité fait que l'on ne sait pas vraiment quand on est, peut être dans un monde parallèle? La musique renforce encore cette impression. 
 
 
 
Les amours imaginaires - 5
 
 
Autre plaisir, plus immédiat, pour un spectateur français, l'exotisme que sont pour lui les savoureuses expressions québecoises; je dois dire, au risque d'outrer mes lecteurs de la Belle Province, qu'érotiquement parlant les accents et le québécois en particulier, est pour moi, un peu tue l'amour, je suppose que pour beaucoup de québécois il doit en être de même pour l'accent, disons, parisien. La québécois de Nolan, est toute proportion gardée, la langue de Céline par rapport à la langue parlée. Nous avons à faire dans les amours singulières plus à une langue imaginaire qu'au véritable parlé de Montréal. Cet curiosité est encore renforcé par le subtil décalage dont je ne peut croire qu'il ne soit pas voulu qui existe entre ce que profère les personnage et leur traduction en français de France. Voici quelques exemples de joual ( c'est ainsi que le dossier de presse nomme la langue parlée par les protagonistes du film, il y a quelques mois, sur ce site il y avait eu contestation à propos de ce terme, d'où la précision ) et leur traduction: On a splité un banane frite puis on a partagé le bill, traduction: On s'est partagé une banane frite et on a divisé l'addition; Ca commence à faire bien du cash qu'on crisse par les fenêtres, traduction: Ca fait beaucoup d'argent jeté par les fenêtres; Et là, la peau de la face y est tombée à terre, traduction: Et là, elle est restée bouche bée; Et puis il y a eu Noël avec tous les cousins et leurs hostie de blonde épaisse, traduction: Et puis Noël est arrivé, avec tous les cousins et leurs copines chiantes. Les dialogues ne sont pas systématiquement traduits, il semble que nous ayons à faire à une traduction aléatoire qui a choisit de donner des équivalence de certains dialogues et pas d'autres, mais je ne suis pas arriver quel était le critère de traduction d'une phrase et pas d'une autre. 
 
 
 
Les amours imaginaires - 3
 
 
Comme le garçon traine les tournages en tant qu'acteur de pub et acteur de complément depuis l'enfance et qu'il n'a pas pendant tout ce temps gardé les yeux dans sa poche, il connait tout de la grammaire cinématographique dont il fait l'étalage comme un peu un nouveau riche fait étalage de sa fortune, dans « Les amours incertaine. Rien ne nous est épargné, ni les plans séquences, ni les champs contre champs cut, pas pls que les zooms, les arrêts sur image, les ralentis sans oublier les filtres de couleurs variés, les apartés face caméra et autres caméras subjectives...
 
Le garçon veut également nous montrer qu'il est cinéphile. Il fait jouer ses acteurs comme  James Dean et Audrey Hepburn. Il fait de nombreux clin d'oeil à des films aussi divers que la Nouvelle Vague Française, Mysterious skin...  
La bande son fait preuve du même éclectisme virtuose. On passe de Dalida, chantant Bang Bang, (serait-ce un clin d'oeil à François Ozon, voir « Robe d'été », Dolan fait un peu penser à l'Ozon des débuts) au rock suédois, The Knife et Fever ray pour continuer avec Indochine sans oublier Bach et House of Pain, Noir Désir...
Ne nous méprenons pas ce film bourré de talent est une petite chose, très agréable à regarder et assez vite oubliée que le cinéaste a fait en attendant de tourner son prochain film, pour ne pas se rouiller après « J'ai tué ma mère » (auquel j'ai consacré un billet, c'est ici ), dont on sentait qu'il était nécessaire à la survie de son auteur ce qui n'est pas vraiment le cas ici où dolan nous propose une élégante manière de réactualiser le boulevard. J'ai au commencement de mon article cité Guitry, Berstein n'est pas loin non plus ce qui n'est déjà pas si mal et quand on pense que Xavier Dolan n'a que vingt deux ans c'est tout de même très prometteur...*


* Je n'ai pas retouché ce texte, écrit à la sortie du film.

 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
J'ai Tué ma mère: chronique de la haine ordinaire
 

 

 

Amour imaginaire 1

 

 

Capture d’écran 2021-02-22 à 13

 

Les amours imaginaires, 3

 

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Amour imaginaire 5

Bande annonce du film Amours imaginaires

 

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3 mars 2020

Francis Alfred Bolton, David Bolton en flûtiste,1900

Francis Alfred Bolton, David Bolton en flûtiste,1900
3 mars 2020

50 WAYS OF SAYING FABULOUS (50 FAÇONS DE DIRE FABULEUX) un film de Stewart Main

 

 

 

 

Fiche technique :

 

Avec Andrew Paterson, Harriet Beattie, Jay Collins, Michael Dorman, Georgia Mc Neil, Rima Te Wiato, Michelle O Brien, Ross Mc Kellar et Stephanie Mc Kellar.

 

Réalisation : Stewart Main. Scénario : Stewart Main, d’après le roman de Graeme Aitken (publié en France aux éditions 10/18, n° 3548). Images : Simon Raby. Montage : Peter Robert. Costumes : Kristy Cameron.

 

Nouvelle Zélande 2005, Durée : 90 mn. Disponible en VO et VOSTfr.

 

 

 

Résumé :

Billy Boy (Andrew Paterson), douze ans, ne s’intéresse ni aux matches de rugby ni aux travaux de la ferme dévolus aux garçons de son âge. Il échappe à sa solitude de fils unique d’une famille de fermiers de Nouvelle-Zélande, grâce à son jeu favori, se transformer en Judy Robinson, la jeune héroïne de Perdu dans l’espace, sa série télévisée préférée. Une queue de vache pour les nattes et des vêtements de sa mère en guise de combinaison spatiale et la métamorphose à ses yeux est parfaite. Il n’est plus un petit garçon enveloppé mais la belle Julie.

Un jour, il apprend que les tantouzes sont des « hommes qui portent des perruques, qui se déguisent avec des robes et… qui ont cinquante façons de dire fabuleux », fasciné qu’il est par le théâtre et les déguisements, il pense avec candeur avoir enfin trouvé son salut. Son avenir est tout tracé, quand il sera grand, il deviendra une tantouze !

 

 

Pour l’accompagner dans ses jeux il y a son inséparable “copain”, sa cousine Lou (Harriet Beattie). Mais leur indéfectible amitié va être mise en péril par l’arrivée d’un beau et jeune commis de ferme et l’apparition d’un nouveau camarade de classe de Billy qui ne laisse pas ce dernier indifférent…

Billy Boy va bientôt découvrir que le monde réel est plus violent que le monde imaginaire dans lequel il se réfugie. Tiraillé par des sentiments contradictoires et ambivalents, il va découvrir, souvent à ses dépens, la difficulté d’assumer ses différences…

 

 

L’avis critique

 

Si votre temps est compté, préférez à ce bon film la lecture de l’excellent livre dont il est tiré. Ce conseil est presque toujours valable en ce qui concerne les œuvres cinématographiques adaptées d’un roman. Il y a bien sûr quelques exceptions, comme par exemple Le Pont de la rivière Kwaï ou Maurice, films à mon sens supérieurs aux textes qui les ont inspiré et pourtant les ouvrages à l’origine de ces longs-métrages ne déméritent pas. Non qu’il y aurait une supériorité naturelle de la littérature sur le cinéma, vieille lune stérile, mais la principale faiblesse des films adaptés de romans vient qu’il faut environ trois heures pour faire vivre à l’écran une histoire de 200 pages, soit un tiers en plus de la durée d’un film standard qui est habituellement d’une heure trente à deux heures. Il faut donc pour l’adaptation réaliser des coupes sombres d’où les trop fameuses ellipses, figure de style qui a souvent bon dos, et le sacrifice systématique des personnages secondaires qui pourtant font souvent le sel de bien des romans et de bien des films. C’est cette dernière solution qu’a choisi le réalisateur de 5O façons de dire fabuleux, faisant perdre de la profondeur à sa narration et reléguant à l’arrière-plan le contexte social de cette Nouvelle-Zélande rurale, contexte bien développé dans le roman et si exotique pour un lecteur français.

 

 

Je ne résiste pas au plaisir de vous donner un court extrait de cet unique roman de Graeme Aitken que vous ne retrouverez pas complètement dans le film, ce qui n’est pas surprenant :

« Je n’avais pas la moindre idée de ce que j’avais fait. En tout cas cette sensation me déplaisait. Roy ne s’était quand même pas soulagé sur moi ? Je me frottai les mains avec précaution. Non, c’était trop épais et poisseux. Du sang ? J’avais peut-être trop tiré fort et fait éclater une veine dans son pénis ? Était-ce la raison pour laquelle il avait hurlé ? Pourtant il ne semblait ni souffrir ni être pressé de vérifier les dégâts. À peine s’était-il remis debout qu’il avait remballé la marchandise et remonté son jean. La seconde d’après, il avait passé la porte, sans un mot ni un regard en arrière... » Deux camarades blogueurs parlent trèsbien de ce livre: ici et .

 

 

Le sujet est passionnant : comment naît la conscience d’être homosexuel chez un jeune garçon, avant même souvent qu’il ait connaissance du mot et surtout de ce qu’il implique. Sujet peu traité au cinéma. Il y a bien Ma vie en rose, mais c’est vu du côté des parents et assez superficiellement ; Trevor, chef d’œuvre méconnu du court-métrage, et plus souterrainement Jacquot de Nantes qui raconte l’enfance de Jacques Demy dont la bisexualité n’est pas un mystère,bien que celle-ci ne soit jamais évoquée, mais qui éclaire tout le film. C’est Agnes Varda, son épouse, qui signe cet émouvant film, sorti peu de temps après le décès du cinéaste.

 

 

Les premières images sont furieusement “camp” et le paysage somptueux, filmé d’une façon à le rendre presque idyllique ; les enfants qui l’habitent agissent de façon cruelle et parfois perverse même si le scénario édulcore beaucoup les péripéties, en particulier sexuelles, du roman.

Je m’étonne toujours qu’un cinéaste consacre autant d’énergie pour nous présenter un film dont le personnage est parfaitement antipathique. Dans ce domaine, le record est sans doute détenu à ce jour par François Ozon avec Angel, mais Billy Boy n’est pas mal non plus dans le genre « fat » aussi bien dans son sens en anglais (gras) qu’en français (suffisant), bref une parfaite tête à claques. Maisn’avons-nous pas tous été ainsi ? La suffisance enfantine n’est supportable que par les géniteurs aveuglés et les commerçants intéressés. Dans le film, Billy est encore beaucoup plus agaçant encore que dans le roman qui lui donne la chance de dépasser son âge ingrat.

 

 

5O façons de dire fabuleux est le deuxième film de Stewart Main. Le premier, Desperate Remedies a été sélectionné à « Un certain regard » au Festival de Cannes de 1993.

Pour l’anecdote, Stewart Main a écrit son scénario en Indes face à l’Himalaya, qui lui rappelait les paysages de sa Nouvelle-Zélande natale. Le film a été tourné dans le sud de l’ile à Central Otago, région où la couleur ocre domine.

 

 

Pour sa figuration, le cinéaste a utilisé les habitants de la région, ce qui confère une indéniable authenticité au film. Pour trouver les jeunes acteurs, il a été d’école en école à travers le pays durant plusieurs mois. On peut constater que son choix s’est révélé excellent. Andrew Paterson et Harriet Beattie dans les deux rôles principaux sont époustouflants de vérité. On ne peut pas dire la même chose du garçon au jeu outré qui interprète Roy.

 

 

Le DVD, sans aucun bonus malheureusement, bénéficie néanmoins de menus et d’un habillage aussi beaux qu’inventifs.

5O façons de dire fabuleux est l’habile adaptation d’un chef d’œuvre qui nous emporte loin géographiquement, tout en ravivant sans doute chez beaucoup de spectateurs des sensations de leur enfance qu’ils avaient profondément enfouies en eux.

 
50 façons de dire fabuleux, 6

 

50 façons de dire fabuleux, 2

 

50 façons de dire Fabuleux 1

 

50 façons de dire fabuleux 5
 
50 façons de dire fabuleux, 4

50 Ways of Saying Fabulous Trailer (2005)

 

3 mars 2020

Shane

Shane
Shane
Shane
Shane
Shane
Shane
Shane
Shane

 

3 mars 2020

George Platt Lynes à l'Institut Kinsey


George Platt Lynes 
Leaphart McCarthy 
Kinsey Institute 

Aujourd'hui , le travail de George Platt Lynes est bien connu,  mais ce ne fut pas par un miracle. Cela est dû à une amitié, celle de George Platt Lynes et Alfred Kinsey; le photographe a donné lson fond à l'Institut Kinsey. Sans cela nous connaitrions ses photos de mode et rien d' autre, sans aucun doute que ses nus, aujourd'hui célèbres auraient largement disparu.


George Platt Lynes 
Untitled (1930) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Untitled (1934) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Francis George "Kiichi" Harrison (1940) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Ralph McWilliams (1941) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Tamara Toumanova (1941) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Tex Smutney (1941) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Untitled (1943) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Tennessee Williams (1944) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Vogue (1945) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Sans titre (1945) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Igor Stravinsky (1947) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Vogue (1948) 
Kinsey Istitute

George Platt Lynes 
Vogue (1948) 
Kinsey Istitute

George Platt Lynes 
Maria Tallchief Firebird (1949) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Alfred Kinsey (1950) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Jean Babilée à L'Amour fils et Amour (1951) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Untitled (1952) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Autoportrait (1952) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Untitled (1954) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Untitled (1954) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Untitled (1955) 
Institut Kinsey

George Platt Lynes 
Marc Chagall / d 
Kinsey Institute 

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3 mars 2020

EBAN AND CHARLEY, un film de James Bolton

 

 

 

Fiche technique :

Avec Giovanni Andrade, Brent Fellows, Ellie Nicholson, Drew Zeller, Pam Munter, Ron Upton, Nolan Chard, Deanna Alexich et Jennifer Utley.

 

Réalisation : James Bolton. Scénario : James Bolton. Image : Judy Irola. Montage : Elizabeth Edwards. Son : Daniel Palin. Musique : Stephin Merrit.

USA, 2001, Durée : 89 mn. Disponible en VO et VOSTfr.

 

Résumé :

Eban (Brent Fellows), 29 ans, ex-professeur de football, retourne dans sa ville natale pour vivre chez ses parents. Il se lie d'amitié avec Charley (Giovanni Andrade), un adolescent de 15 ans qui vient de perdre sa mère. Eban et Charley découvrent que leurs singularités dans cette petite ville côtière se ressemblent. Ils aiment tous les deux jouer de la guitare, se promener sur la plage, faire des ballades en bicyclette, discuter de poésie... Ils entreprennent peu à peu une relation amoureuse, malgré la menace du père d’Eban (Ron Upton) qui prend conscience de la situation.

 

 

L’avis critique

Avant toute chose, il faut remercier Bolton pour le courage qu’il a eu à traiter dans son premier film la relation amoureuse et sexuelle entre un garçon de 15 ans et un adulte.

Ensuite, il faut louer sa lucidité pour avoir choisi Giovanni Andrade pour le rôle de l’adolescent. Il dégage une présence incroyable à l’écran. Mais on ne pouvait se douter que le joli garçon sensible qui crève la toile deviendrait quelques années plus tard un des performers les plus en vue de la scène underground new-yorkaise et surtout un remarquable graphiste connu sous le nom de Gio Black Peter. On l'a revu au cinéma dans "Otto" en 2008. 

 

 

Le choix de Brent Fellows pour interpréter Eban est judicieux. Bolton n’a pas fait l’erreur de le choisir trop beau. Avec son physique ingrat et son attitude un peu fuyante, Eban n’obtient pas d’emblée la sympathie du spectateur ; au début, on le perçoit même comme un prédateur. Il la conquiert in fine parce que l’on s’aperçoit qu’il est un garçon fragile, un peu perdu et qu’il n’y a pas que le corps de Charley qui tente Eban…mais qu’il est véritablement amoureux du garçon.

Au fil du film, on découvre que le plus mature n’est pas l’aîné mais le plus jeune des garçons. Cette inversion des rôles est la grande idée du scénario.

 

 

Bolton a fait de nombreux choix heureux pour son scénario, comme celui de faire de Charley un garçon qui ne semble pas avoir une inclinaison sexuelle avant sa rencontre avec Eban. Cela semble être la première fois pour lui. Eban a un passé qui est moins gratifiant. Eban semble aussi un peu "bête", ne réalisant pas complètement ce qu’il se passe pour lui. Il semble souvent incapable de s'exprimer en adulte et de justifier ses actes et ses sentiments.

Le rythme du film est lent. On partage avec les deux amoureux d’heureux moments de leur quotidien. Pourtant, jamais on ne s’ennuie, tant on sent qu’une terrible menace plane au-dessus de ce bonheur simple.

 

 

Eban & Charley, s’il n’est en aucun cas un film militant (ni les protagonistes ni leur relation ne sont idéalisés) est néanmoins un film moralement important car il déculpabilise les relations intergénérationnelles pour ceux qui ont vécu une telle expérience qui, aujourd’hui, sont stigmatisées par la société, peut-être comme jamais elles ne l’ont été.

Eban & Charley a été un des premiers films tournés en numérique, d’abord pour des raisons d’économie mais aussi parce que la caméra numérique permet d’être plus près des acteurs et est idéale pour filmer les scènes intimistes. D’autre part, elle est moins intimidante pour des acteurs débutants comme l’étaient ceux du film. En outre, elle permet une plus grande liberté de déplacement aux acteurs : c’était donc un très bon choix. Bolton était aussi très tenté par les principes du « Dogme » qui, alors, connaissaient une certaine vogue. Mais si le label « Dogme » lui aurait valu quelques subsides supplémentaires, il l’aurait privé de la musique qui est très belle. La B.O. a connu un succès bien supérieur à celui du film ; elle tient une place essentielle dans Eban & Charley.

 

 

L’image est presque toujours belle. Les scènes d’extérieur sont les plus réussies et c’est très bonne idée d’avoir situé cette histoire dans un petit port de pêche pittoresque (le film a été tourné dans l’Oregon). On décèle cependant quelques erreurs de lumières dans les scènes d’intérieur, ainsi que quelques faux raccords.

Quelques approximations scénaristiques nuisent également à la crédibilité de l’entreprise. Le plus gros défaut du scripte est celui d’avoir voulu ramasser la relation d’Eban et Charley dans la durée des vacances scolaires. Ce qui n’est guère crédible et est en contradiction avec le rythme lent du film qui montre bien comment chacun, petit à petit, s’apprivoise. On comprend bien qu’ainsi Bolton a voulu échapper (en particulier) aux incontournables scènes de collège qui sont coûteuses en figuration et difficiles à régler. Mais en cinéma, la facilité est presque toujours ennemie de la vérité.

 

 

Dans le montage final Bolton, timoré, n’a pas retenu la seule scène qui montrait de façon explicite que les deux amoureux avaient des relations sexuelles. Lorsque j’ai édité le film en DVD en France (Eklipse), j’ai demandé au réalisateur les scènes coupées pour les faire figurer en bonus dans le DVD. J’ai ainsi découvert cette scène et l’ai ajoutée dans mon édition malgré les réticences du réalisateur. L’édition française, aujourd’hui épuisée, est la seule à la posséder.

Avant Eban & Charley, Bolton avait réalisé un premier court-métrage, Growing Up, tourné alors qu’il était encore adolescent, qui raconte l'histoire de deux amis dans les rues de Los Angeles. Le film a été projeté dans de nombreux festivals à travers le monde et a donné à Bolton la réputation d'un cinéaste contestataire. Depuis il a réalisé "The graffiti artist" en 2004 et "Dream Boy" en 2008.

Eban et Charley est un film courageux et original qui parvient, malgré quelques facilités et son petit budget, à nous émouvoir et à s’inscrire durablement dans notre mémoire.

 

Eban et Charley, 6

 

Eban et Charley 5

 

Eban et Charley 1

 

Eban et Charley, 2

 

Eban et Charley, 3

 

Eban et Charley, 4

Eban and Charley Trailer

3 mars 2020

California

California
California
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California
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California
Californie, aout 1989

Californie, aout 1989

 

3 mars 2020

Aylen Torres photographie les jumeaux Quentin et Elie

 
3 mars 2020

POUR UN SOLDAT PERDU de Roeland Kerbosch

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Hollande, 92 mn, 1992

 

Andrew Kelly, Elsje de Wijn, Freark Smink, Gees Linnebank, Jeroen Krabbé, Maarten Smit, Moniek Kramer, Rients Gratama et Valerie Valentine.
Réalisé par Roeland Kerbosch. Scénario : Roeland Kerbosch, d’après le scénario original de Don Bloch. Directeur de la photographie : Nils Post. Copisiteur : Joop Stokkermans. 
Disponible en VO et VOST.

 

Avec: Andrew Kelly, Elsje de Wijn, Freark Smink, Gees Linnebank, Jeroen Krabbé, Maarten Smit, Moniek Kramer, Rients Gratama, Valerie Valentine.
 
Résumé : 
 
La rencontre amoureuse de Jeroen, jeune hollandais de 12 ans, et d’un soldat canadien un peu perdu, en pleine guerre mondiale.
 
L’avis critique
 
A l’automne 1944, les troupes alliées délivrent la Belgique et le sud des Pays-Bas, maisle nord du pays reste encore aux mains des allemands. Les cheminots hollandais se mettent en grève, en représailles, les nazis coupent les vivres et le fuel dans la partie du pays qu’ils occupent encore. Cet hiver sera nommé ”hunger winter”: l’hiver de la faim. Les allemands restaient, eux, bien nourris et chauffés. Les rafles des juifs pour les camps de la mort se poursuivaient (50 000 pour la seule Amsterdam). Beaucoup d’amsterdamois moururent de faim et de froid, d’autant que ce dernier hiver de guerre fut exceptionnellement rigoureux. Les parents qui le purent envoyèrent leurs enfants à la campagne, où la nourriture manquait moins, dans les familles d’accueil. Voilà le substrat historique sur lequel se déroule cette histoire.

 

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Rudi van Dantzig fut l’un de ces enfants. Il vivra, jusqu’à peu après la fin de l’occupation, printemps 45, au nord de la province de la Frize, dans une famille de pêcheur. En 1986, il tire un récit autobiographique romancé de cette expérience, une émouvante nouvelle intitulée: ”Veer een verboren soldaat”. Elle traite pour une largepart de l’amitié sensuelle qu’il développa avec un soldat de l’armée canadienne.
Van Dantzig fut longtemps célèbre à Amsterdam en tant que danseur étoile du ballet des Pays-Bas, puis encore plus reconnu comme chorégraphe. La nouvelle devint aussitôt un best-seller. Traduite en anglais et publiée à Londres par Bodley Head en 1990 sous le titre: ”For a lost soldier”. En 1992, Roeland Kerbosch tourne le film librement inspiré du livre, et portant le même titre. Le film reçut un accueil tiède tant de la part de la critique que du public hollandais. Au printemps 1993, le film tourne en Amérique du nord, d’abord dans les festivals, puis dans le circuit commercial.
Les critiques hollandais trouvèrent le film trop joli, trop gentil comparé à la noirceur de la nouvelle; mais le grief principal fut le traitement de l’histoire d’amour trop explicite selon la critique alors que la nouvelle laisse planer l’ambiguité sur les relations exactes entre le garçon et le soldat. Ces mauvaises critiques, et surtout le sujet sulfureux, expulsa rapidement le film des grandes salles vers un petit cinéma de l’ouest d’Amsterdam, fréquenté par un public mélangé: survivants de l’hiver de la faim et amateurs de garçons. Le bouche à oreille fut bon, et le film connu un relatif succès durant l’été 1992.

 

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Si le film n’est pas un parfait chef-d’oeuvre, c’est à cause de la séquence initiale où l’on voit Rudi van Dantzig adulte, joué par l’américano-hollandais Jeroen Krabbe (l’acteur fétiche des débuts de Paul Verhoeven), chorégraphe faisant répéter par de jeunes danseurs, absolument splendides dans leur collant brillant, un ballet commémoratif de la libération. Cette entrée en matière n’est pas complètement convaincante et surtout ne s’intègre pas avec le reste du film. Mais aussitôt que “Pour un soldat perdu” revient quarante ans en arrière, il devient beaucoup plus vivant. Nous découvrons le garçon de douze ans fourré dans un camion, à l’aube, avec d’autres enfants, inquiets d’être séparés de leurs parents. Puis nous le voyons s’adapter lentement à sa nouvelle famille, à la fois simple et profondément religieuse, comprendre et apprendre peu à peu la langue frisonne. Les canadiens libèrent la Frise. Le garçon attire l’attention d’un soldat de cette armée; flirter avec lui, en tomber amoureux, devenir son amant, et avec angoisse, le perdre quand partent les troupes. Le jeune interprète, Maarten Smit est parfait. Son visage est non seulement beau, mais surtout remarquablement expressif, le rôle demande une grande variété d’humeurs. Lors d’une interview télévisée en 1992, il a alors quatorze ans, il déclara que pleurer ne lui posa aucun problème, il n’avait qu’à imaginer sa mère en train de mourir, rire lui fut plus difficile, il pensait que son rire était faux et que cela le faisait trembler à chaque fois. Autocritique injustifiée, le garçon est toujours très naturel dans la peau de son personnage.
 

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Andrea Kelby est convaincant dans le rôle charismatique et quelque peu énigmatique du soldat canadien, caché derrière ses lunettes noires, qui au milieu des incertitudes de la guerre, est capable de s’abandonner émotionellement au garçon, comme Jeroen s’abandonne au soldat. Andrea Kelby forme un excellent contraste avec la fraîcheur du jeune Smit à la présence magnétique.
La grande qualité du film est son authenticité. Il fut tourné dans le même village frison où van Dantzig a passé ces mois de guerre. Le réalisateur, Roeland Kerbosh a lui aussi été envoyé dans un village de la Frise durant l’hiver de la faim. Le travail de la caméra est sobre, sans mouvement inutile. Mais c’est grâce au tact et à l’honnêtetè de la mise en scène de la relation sentimentale et physique entre l’homme et le garçon qui fait que ce film n’a aucun égal dans le cinéma pour la franchise et le charme. Par exemple la scène dans laquelle le garçon et le soldat font connaissance... Le soldat conduit une jeep. Le garçon marche sur la route, rentrant à la maison. La voiture le dépasse. Le soldat lui demande de monter. Le garçon tourne les talons et repart en sens inverse. La jeep fait demi-tour, repasse devant Jeroen, tête haute, un léger sourire taquin aux lèvres. Quand la voiture fait à nouveau demi-tour, le garçon arborant maintenant un large sourire se retourne et se met au milieu de la route, barrant le passage au véhicule. Smit et Kelby interprètent parfaitement cette petite scène qui sera à jamais gravée dans la mémoire du spectateur.
Les deux ”amoureux” s’adonnent à des jeux brutaux et fougueux. Cette étrange intimité entre ces deux corps est filmée sans gêne ni complexe. Nous voyons l’homme et Jeroen s’embrasser, se mettre nus, chahuter sous les couvertures, tout cela filmé avec un grand naturel. Le rapport physique est condensé par un long gros plan sur le visage du garçon lors de l’acte sexuel. Nous les découvrons plus tard étendus sur le lit en une étreinte relâchée. Toutes ces scènes qui pourraient être graveleuses sont tournées avec beaucoup de tact et de pudeur qui, paradoxalement en renforce l’audace. Le dialogue minimum, Jeroen parle peu d’anglais et le soldat pas du tout de néerlandais, ajoute à l’intensité de leur relation. Le film est dialogué en trois langues: le frison, le néerlandais et l’anglais, langues quelque fois incomprises par l’un ou l’autre des personnages.

 

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“Pour un soldat perdu” magnifiquement joué et réalisé célèbre la découverte de l’amour. Avec optimisme, ce film ne dit rien d’autre que la découverte de l’amour physique, même à treize ans, peut-être une belle chose. Le fait que les deux protagonistes soient du même sexe et d’age différent ne semble pas être le plus important, mais que l’essentiel est dans la simplicité d’âme du soldat et du garçon. ”Pour un soldat perdu” est un film lumineux.
En France,contrairement aux magasins Virgin, la FNAC à refusé de vendre la VHS du film.
Puisque j’avais été l’éditeur de ce film en VHS en 1995, je pensais qu’il serait possible de le sortir en dvd; mais mon distributeur me dit alors (en 2003) qu’il refusait de le distribuer...

 

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Les propos du réalisateur
Ils essayent chacun de définir leur sexualité. Ce sont des personnages seuls et solitaires. L’environnement où ils sont ne leur convient pas, et c’est une raison pour pour laquelle ils sont attirés l’un par l’autre. Ils ne parlent pas la même langue. Quand Jeroen arrive d’Amsterdam il ne comprend pas le dialecte frison, quand au soldat il ne parle que l’anglais. Ce sont des circonstances qui les rapprochent. Ils sont environ une semaine ensemble, pas plus. Cela ne pouvait pas être plus qu’une aventure. Le soldat devait suivre son régiment et quelques semaines plus tard la mère du garçon allait le ramener à Amsterdam. J’ai voulu montrer que ces relations doivent être considérées individuellement. Notre culture n’encourage pas la reconnaissance de la sexualité des enfants. Je suis surpris du nombre d’hommes, et pas seulement des gays qui ont eu ce genre d’expérience dans leur jeunesse. Beaucoup de gens sont venu me voir, me dire qu’ils ont eu une aventure similaire et que le film les les avait d’autant plus ému. Je ne m’étais pas rendu compte que cela arrivait si souvent et bien sur, pas seulement pour les garçons mais aussi pour les filles.
Le soldat dit: ”Dès que je t’ai vu j’ai su que tu étais mon genre de mec”. Ce n’est pas une approche sexuelle. Parles moi de toi, est le sens de la scène. Au départ la scène était beaucoup plus longue. Le soldat racontait sa vie au Canada, Jeroen, marchant à ses cotés, écoutant d’une oreille distraite. Nous avons coupé au montage pour ne pas ralentir le film. De la peut-être quand Walt demande quel genre de mec es-tu? cela parait plus intéressé, mais ce n’est pas une invitation.

 

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Lors du tournage le garçon qui joue Jeroen avait treize ans. C’est un garçon vif et intelligent cela n’a pas posé un problème intellectuel, la communication a été très facile. Je crois que durant le tournage il a beaucoup appris grâce à l’excellent contact qu’il a eu avec les autres acteurs. Je crois que ce film a été pour lui un très bon moyen de découvrir sa propre sexualité. Le jeune homme qui interprète le fils du fermier est dans la vie un proche ami de Marten Smit, et est gay. Il a renseigné le garçon sur l’homosexualité pour préparer le tournage.
La seule scène qui a gêné les acteurs est celle où le garçon mord le doigt du soldat. La scène de rapport sexuel a été assez difficile. C’était gênant car tout le monde savait ce que cela signifiait. Le garçon aussi, bien qu’il n’est jamais eu cette expérience. Le jour de tournage a été très dur. Nous étions tous très fatigués et l’acteur qui joue le soldat était tendu et de mauvaise humeur. Le même jour nous avions tourné la scène d’adieu du soldat, quand il rentre avec Jeroen et parle à son père adoptif. Ce soir la l’acteur qui jouait le soldat rentrait en voiture à Amsterdam, le jour suivant il m’a dit au téléphone qu’il avait pleuré en chemin car pour lui c’était un véritable adieu aux scènes les plus importantes du film. Il m’a dit j’ai pleuré car j’ai réellement dit adieu au garçon alors que nous avions une formidable relation. Il restait encore quelques jours de tournage,mais c’était des scènes beaucoup plus faciles moins intimes.

 

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Dans le livre les scènes de sexe sont beaucoup plus explicites, plus crues. Le déroulement de la relation est plus long. Dans un film il est interdit de montrer un pénis en érection. Bien que je trouve cela ridicule, c’est un fait. Si vous cherchez une audience il faut faire quelques concessions. Cependant je n’ai pas l’impression d’avoir fait des restrictions significatives. Mon intention était de rendre plus chaleureuse la relation entre le garçon et le soldat que dans le livre où elle est assez froide et plus sexuelle que romantique contrairement au film.
Il y a vingt ans on n’aurait  pas pu faire un tel film et le montrer aussi librement. Je savais que dans un premier temps le public touché serait d’abord le milieu gay; mais le bouche à oreille fonctionnant le public intéressé dépasse largement le strict milieu gay. Je pense que ce film peut toucher tout les publics.>>.

 

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Pour un soldat perdu, le film
 
 
Pour un soldat perdu 1
 
 
Pour un soldat perdu, 3
 
 
Pour un soldat perdu, 4
 
 
Pour un soldat perdu 5
 
 
Pour un soldat perdu, 6
 
 

For A Lost Soldier - Love (Gay Themed)

 

Commentaires lors de la première parution du billet

 

Salut Bernard
Ai reçu hier une copie sous titrée en anglais du film POUR UN SOLDAT PERDU achetée sur EBay.Je l'ai visionné hier soir.C'est un très beau film..plein de tendresse...Par contre j'ai noté une erreur factuelle...le drapeau du Canada montré dans les festivités de la Libération ne date que de la fin des années 1960 ou début de 1970???
Merci pour cette découverte
Yves Posté par Yves, 05 février 2008 à 17:36

 

 

Le réalisateur veut nous faire croire qu'il est "interdit" de montrer une scène de sexe frontale, or ça n'est pa vrai du tout, d'ailleurs il ajoute que c'est lié à la recherche d'un certain public. Par conséquent, pas de public, pas de fonds, pas de film. Pourtant, le refus des concessions, c'est possible. Manifestement un film beaucoup plus lisse (par rapport au livre).
Posté par jef, 25 juin 2008 à 15:10

 

 

J'ai adoré ce film. Mais je n'ai pas trouvé le livre, sauf en version pdf.
Bien sur, il y a beaucoup de différences entre le livre et le film. Ce sont peut-être des différences sans importance. Mais alors, pourquoi modifier ainsi le livre?
Dans le fond, je préfère le film au livre. Car dans le livre, il me semble évident que le soldat abuse le garcon. Je dirais même qu'il le viole. Le garcon a mal. Mais il l'accepte, parce qu'il aime le sodlat.
Le plus émouvant, c'est sa prière impie: mon Dieu, faites que le soldat soit toujours mon ami, et faites que personne ne le sache...
Dans le livre, ce qui m'étonne, c'est l'habileté avec laquelle Rudi peut raconter son histoire, avec l'esprit d'un enfant. Le plus touchant, c'est que Jeroen avoue ne rien comprendre aux agissements du soldat. Il ne fait pas le lien entre les caresses et le plaisir sexuel, qu'il n'éprouve pas encore. Son affection pour le soldat est donc tout à fait sincère. Et la peine qu'il éprouve après son départ, est véritablement une peine d'amour.
Mais je dois dire que l'attitude du soldat me choque beaucoup. Dans le livre, il est dur, avec le garcon, et il ne s'inquiète pas de le blesser. De plus, il n'a jamais essayé de retrouver le jeune garcon, alors que, des années plus tard, Jeroen le cherche encore.
Pour un fois qu'on voit un soldat canadien dans un film européen, je regrette beaucoup qu'on lui donne le mauvais role. Si j'avais eu la chance de ce soldat, j'aurais abandonné la guerre et l'armée, et je me serais installé dans le Friesland avec Jeroen.
Moi aussi, j'ai adoré cette scène, où le soldat essai de faire monter le garcon dans sa jeep.
Malgré la difficulté que ca représente, je suggère aux amateurs d'essayer de se procurer le livre. Les réflexions du jeune garcon y sont fantastiques. Et si personne ne se décide à la faire, je pense bien traduire ce livre en français.
Enfin, je ne pense pas qu'on puisse présenter ce film aux États-Unis. Je n'en suis pas certain, mais il me semble qu'on y brule encore les sorcières... Aussi, oser raconter une histoire d'amour entre deux garcons, pire encore, entre un jeune homme et un enfant, je pense que ca choquerait l'ensemble du pays. Et bien sur, ces pauvres hypocrites seraient obligés de visionner le film em chachette.

Posté par Yvon Verrier, 22 juin 2010 à 08:09

 

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