Il y a des expositions qui vous font passer par de nombreux sentiments, ceux-ci n'étant pas directement liés aux oeuvres exposées mais aux souvenirs ou aux regrets qu'elle font naitre. Il en est ainsi pour la très belle exposition, malheureusement sur le point de fermer et que j'ai vue dans ses derniers jours, au musée de la poste, Carnets de voyage, sous-titrée Le monde au bout du crayon, sous-titre qui définit parfaitement cette manifestation. Les cimaises nous font voyager de Montreuil, le voyage peut commencer parfois au bout de votre rue, à des iles lointaines, dont avant de visiter cette exposition je n'avais jamais entendu parler, en passant par le Mali, Cuba, la Chine, l'Ecosse et moult autres endroits.
Didier Locicero
Carnets de voyage invite au jeu, un peu puéril mais inévitable, tout du moins pour ceux qui comme moi ont déjà bien sillonné la planète, à chercher les lieux où nous avons posé notre sac plus ou moins longtemps et plus ou moins récemment. J'ai ainsi reconnu Kyoto, Montreuil, New-York, Mombasa, Le Caire, Sète, le lac Atitlan, Lisbonne, Ouarzazate et j'ai cherché en vain d'autres contrées qui m'ont vu heureux...
Damien Roudeau
Sète vu par Cathy Beauvallet
L'exposition rappellera à chacun combien le monde est vaste et beau et combien le temps pour le voyageur est compté, surtout s'il commence à être chenu. Nait donc de cette visite la nostalgie des voyages passés et la crainte de ne pas découvrir autrement qu'en images des lieux qu'ont croqué la quarantaine d'artistes qui expose au Musée de la Poste. On est également un peu frustré de rester si peu de temps avec certains d'entre eux, heureusement une bibliographie, à la fin du catalogue permettra de poursuivre un voyage en leur compagnie.
Ces artistes voyageurs ne s'intéresse pas qu'aux beaux panoramas, ils ont même surtout croqué les hommes qui les parcourent et les habitent qu'ils soient padre du Vatican, dogon du Mali, ouvrier de Roumanie ou joueur de polo d'Argentine. Ils n'ont pas oublié non plus les animaux nombreux sont ceux, sauvages ou domestique qui ont croisé leurs carnets.
Le commissaire de l'exposition a eu la bonne idée d'étendre considérablement la notion de carnets de voyage, ces objets sont néanmoins présents dans les nombreuses vitrines disséminée dans tout le parcours qui est proposé. Mais nous découvrons sur les cimaises, certes des pages de carnets mais aussi de grandes toiles, tirées des dessins préparatoires des carnets, des pages de scrapbook sur lesquelles se mêle dessin, aquarelle, écritures, billets de banque, photographies... A d'autres endroits se sont de véritables installations que le visiteur découvre.
le Tibet vu par Samuel Chardon et Céline Roussel
Simon
Si le papier "à dessin" bien naturellement est le support principal de tous ces travaux, il est loin d'être le seul. On s'aperçoit d'abord que les dessinateurs voyageurs pour s'exprimer utilise les moyen du bord, souvent pour agrémenter leurs oeuvres, mais aussi parfois parce qu'ils n'ont rien d'autre sous la main, comme un journal ou un papier d'emballage. On trouve aussi des peintures sur toile, mais plus inattendu sur bâche, sur écorces ou galets.
Si j'avais déjà vu des dessins de plusieurs des artistes exposés, j'ai reconnu leur "patte". Je ne connaissais vraiment le travail que de deux d'entre eux, Florent Chavouet bien sûr et aussi Ferrandez pour ses bandes dessinées et son bel album consacré à Cuba. J'ai tout de même regretté l'absence de Loustal, Le Tan et de quelques autres... Cette exposition est une des manifestations actuelles, et c'est heureux, pour revaloriser le dessin.
Patrick Serc
Cuba vu par Jacques Ferrandez
Chose exceptionnelle la photographie ne semblait pas interdite. Comme vous le voyez, j'en ai profité au maximum. Malheureusement le fait que presque toutes les oeuvres aient été présentées sous verre ou dans des vitrines ne facilitait pas l'exercice. En outre l'éclairage de l'ensemble n'était pas exempt de reproches... Les noms des différents artistes apparaissent souvent très clairement sur mes photos, autrement j'ai essayé de mentionné les auteurs des autres images que les artistes veuillent bien m'excuser si certaines restent anonymes.
New-York vu par Virginie Broquet
Denis Clavreul
Un très beau catalogue, d'un prix assez modique, 24€, disponible après la fin de l'exposition, rend bien compte de la manifestation et permet de voir et de revoir confortablement chez soi des oeuvres dont beaucoup pour en tirer tout le suc doivent être examinées de près et tranquillement.
le grand portrait est signé Anouchka Desseilles
Antonia Neyrins