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Dans les diagonales du temps
11 août 2020

POUR SE SOUVENIR D'ARCIMBOLDO AU MUSÉE DU LUXEMBOURG

 

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Arcimboldo  (1526-1593) est de ces peintres que l’on croit connaître parce on a jeté de nombreuse fois un œil sur quelques une  des nombreuses reproductions que nous avons croisées et, si l’on est un habitué des musées,  vu un ou deux  de ses originaux. On se sera peut être même esclaffé devant un de ces portraits fait d’objets, de fruits, de feuilles, chacun de ces éléments minutieusement peints qui forme un tout étonnant et nous serons passer à autre chose... L’exposition du musée du Luxembourg  sera donc une découverte pour beaucoup. Celle d’un homme dont l’étendu du talent est aujourd’hui méconnu. Arcimboldo peu ou prou tenait le rôle à la cours des Habsbourg que Léonard de Vinci tint auprès de françois I er. D’ ailleurs on peut penser qu’ Arcimboldo se voyait (et peut être se rêvait) comme le nouveau Léonard. Il était à la fois un portraitiste de cour, les portraits des jeunes princesses d’Autriche sont remarquables, un grand ordonnateur des fastes royaux, On voit un très intéressant album réalisé par l’artiste pour montrer au monarque et lui donner ainsi une idée des réjouissances futures, un inventeur il a mis au point une méthode pour apprendre la musique à partir des couleurs et surtout le peintre extravagant de ces portraits pièges par quoi il a été redécouvert par les surréalistes au début du XXème siècle après avoir été oublié trois siècles. Cet oubli après le célébrité considérable qu’Arcimboldo a connu de son vivant rend l’attribution de ses peintures non extravagantes difficile. Ces fameux portraits sont les seuls que l’on peut lui attribuer avec certitude. La scrutation attentive de ses tableaux est indispensable et plein d’enseignements; on découvre d’abord, si l’on ne considère pas le tout de ces portrait mais si l’on se focalise sur les éléments qui les constituent par exemple un formidable peintre animalier. Le tableau intitulé “l’eau” composé de poissons et de coquillages juxtaposés est me semble t - il le plus remarquable. Il ne s’agit pas non plus d’un collage de figures qui aurait un rendu plat, l’artiste réussit à donner du volume à l’ensemble. Mais Ce qui est le plus extraordinaire c’est arcimboldo parvient a une ressemblance avec son modèle car la plupart de ces représentation ne sont pas des portraits générique d’êtres fictifs. Il parvient dans ses images bizarres et facétieuses a donner une expression et une idée du caractère de son modèle, comme tous les grands portraitistes. 
Encore plus curieux sont les tableaux pouvant se lire dans un sens et dans un autre comme cette toile qui nous montre une jatte remplie de différents légumes mais qui si on la retourne devient le portrait d’un “jardinier”, habilement présentée, un miroir nous permettant de découvrir ces deux tableaux en un seul.
L’exposition nous suggère avec délicatesse en nous montrant la galerie de portrait, due à un peintre anonyme contemporain d’Arcimboldo, de la famille de l’homme velu qu’à cette époque, la place du monstre, de l’extraordinaire au sens premier du terme, ce que l’on ne rencontre pas dans le quotidien, n’était pas la même qu’aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que les tableaux que nous voyons sont contemporain de l’immense vogue chez les grands et les gens fortunés d’alors des cabinets de curiosités où se côtoyait dans un effarant bric-à-brac le précieux, le bizarre, l’hideux et le merveilleux, l’exotique et le trivial, mais toujours le rare de ce temps. Toujours dans un louable esprit pédagogique l’exposition nous montre que la zoomorphie n’est pas une invention de Arcimboldo, pas plus que celle de représenter des visages avec des objets et choses variées. A ne pas rater la surprenante assiette, dont la reproduction n’est malheureusement pas en vente à la boutique du musée, une vraie bourde commerciale, attribuée à Francesco Urbini  qui a pris au pied de la lettre l’expression tête de noeuds en faisant un portrait composé que de phallus. La carte reproduite ci-dessous est elle en vente à la librairie du musée. ne cherchez plus le support de vos prochains veux, vous venez de le trouver!.

 

 

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Cet accrochage est aussi un exercice de perception plus que jamais il faut voir les toiles à différentes distances loin pour appréhender le tout, près pour goûter l’excellence de l’exécution des détails.
Amis de l’étrange et du bizarre l’exposition de ce peintre de cour dont la fonction officielle n’a fait que titiller son extravagance est un régal pour les yeux et l’esprit.

 

 

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10 août 2020

POUR SE SOUVENIR DE SACHA GUITRY À LA CINÉMATHÈQUE

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L’émotion n’est pas toujours présente dans les grandes exposition, ici elle est permanente et d’une teneur particulière, tant on a le sentiment d’entrer dans l’album de photo de quelqu’un par effraction. J’ai eu d’autant cette impression pour ma deuxième visite aux salles d’exposition de la cinémathèque, la précédente était pour la belle évocation d’Almodovar, que j’étais presque seul à me pencher sur les précieuses vitrines. Mais tout l’intérèt de cette exposition qui aborde toutes les facettes de la vie de Sacha Guitry,  tient à ce qu’il à constamment mis en scène son intimité pour la nourrir de son travail et vice versa. L’essentielle des pièces exposées sont des photos, il est donc conseillé d’éviter les heures d’affluence. Sur ses photo nous voyons le maître avec tout ce que le premier quart du vingtième siècle à compté  comme personnalités artistiques. On a l’impression que sacha Guitry était l’intime avec toutes les personnes qui comptaient alors et cela dés son plus jeune âge grâce à la notoriété de Lucien Guitry , l’un des acteurs les plus célèbre de son temps auquel est consacré une large part de l’exposition. On voit par exemple sacha enfant en compagnie de Tristan Bernard  En écrivant ce dernier nom je réalise combien l’enthousiasme devant cette manifestation risque de ce briser sur l’ écueil de l’ignorance.

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J’ai pu vérifier que nos jeunes générations ne savent un peu près rien de Sacha Guitry et de son monde. Comme disait mon grand père, déjà, qu’est ce qu’ils apprennent à l’école? A peu près rien nous le savons bien, mais le sujet est tabou. Ce qui est certain c’est que dans les écoles, collèges, lycées et autres lieux où l’on remise la jeunesse faute de ne savoir qu’en faire les noms de Guitry, Bernstein , Porto-Riche , Rostant, Mirbeau , Anatole France, André Messager , Reynaldo Hahn ... ne sont quasiment jamais cités. Ils ne l’étaient pas plus du temps où je croupissais devant les tableaux noirs; mais à l’époque de mon enfance, dans les années soixante, existait l’ ORTF, il est bon de s’en souvenir à l’aune de la récente déclaration présidentielle sur la télévision publique... Grâce à ce machin, entre disons huit et dix huit ans, j’ai vu à peu près tous les films de Sacha Guitry. Ils ne passent plus sur les chaînes hertziennes car étant en noir et blanc ils n’intéresseraient plus le grand public! A-t-on jamais vérifié cette assertion péremptoire? Pour la plupart je ne les ai jamais revu ces film et pourtant pour certains j’en ai un souvenir vif. Le plat de champignons des “Mémoires d’un tricheur”, le défilé des guillotinés de “Si Versailles m’était compté”, le génial avocat bafouillant, interprété par Darry Cowl dans “assassin et voleur”, la scène du crime dans “La poison”... sont encore très présent dans ma mémoire plus de quarante ans après avoir vu ces films. A-t-on besoin de souligner leur qualité quand ces souvenirs en sont la meilleure preuve...

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La lecture d'un articulet, signé Jean-Baptiste Baronian, dans leMagazine littéraire  de ce mois montre combien certains plumitifs se berce d'illusions s'entourant de mensonges qui sont autant de coussins moelleux à leur aveuglement. Ce monsieur écrit: << A la mort de Sacha Guitry beaucoup avaient prédit que ses pièce de théâtre et ses films ne tarderaient pas à tomber dans l'oubli et qu'en quelques années il ne resterait plus rien de sa personnalité à la fois encombrante et flamboyante. C'est tout le contraire qui se passe et cet homme dont la prétention suprême consistait "à ne pas plaire à tout le monde" n'est pas loin de faire l'unanimité et d'être perçu comme un des plus grands dramaturges et l'un des plus grand cinéastes de la première moitié du XX ème siècle...>>. Mais ce n'est qu'un mirage, que Baronian constate la moyenne d'age des visiteurs de l'exposition et celle des spectateurs de "Mon père avait raison" , donné actuellement au théâtre Edouard VII   , et il arrivera aux alentours de 80 ans. Je le répète faute d'éducation, d'instruction et de transmission la culture française est morte, le New-York Times a parfaitement raison (voir article précédent). Est il possible d'inverser la tendance? Enfin si vous n'êtes pas entièrement déculturé vous prendrez un grand plaisir à cette visite - fin de l'incise -

Et puis il y avait mon grand père, toujours lui, qui me parlait des frasques du maître (cette transmission familiale existe-elle toujours?), et des revues que Guitry signait et que mon aïeul, d’abord au promenoir puis à l’orchestre, l’ embourgeoisement aidant, ne ratait jamais. Et c’est une des grandes réussite de la cinémathèque   que de faire revivre ces spectacle par les photographies mais surtout par le son et l’image. On se régale ainsi de voir Pauline Carton  entonner “Sous les palétuviers” ou une jeune Annie Cordy tournoyer sur scène en poussant la chansonnette. J’ai été fort surpris de voir et entendre Gérard Philippe en costume napoléonien s’essayer au chant. On comprend d’ailleurs pourquoi il n’a pas persévéré. 

Autre révélation en tout cas en ce qui me concerne celle du Sacha Guitry dessinateur, cet homme avait vraiment tous les talents, dont les œuvre font un peu penser à celles de Caran Dache ... J’ai aussi découvert le Sacha Guitry grand collectionneur de sculptures et tableaux prestigieux dont certains seront présentés dans l'exposition (Coco écrivant de Renoir, Les Célébrités du Juste milieu de Daumier...).
Curieusement pour une exposition organisée par la cinémathèque les films de Sacha Guitry ne sont pas mis en avant, il y a bien quelques photos de plateaux et même un petit film sur un tournage mais peu d’affiche et peu de choses sur la réception critique de l’oeuvre sinon un bel hommage de Truffaut sur la mise en scène de l’auteur de “Désiré”.

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Malgré quelques oublis et impasses, presque rien sur la période 39-45, ce sont surtout les années de jeunesses qui sont privilégiée, voilà une exposition où l’on ne s’ennuit jamais, à condition, comme je le mentionnais plus haut , d’avoir quelques lumières sur les acteurs de l’époque, et où vous irez de découvertes en surprises si vous avez la chance de pénétrer dans le beau bâtiment de la cinémathèque qui à lui seul vaut le détour. Si la muséographie est moins flamboyante que pour la rétrospective Almodovar, mais le sujet s’y prêtait plus, elle est très efficace et agréable. Le parcours mêle thèmes et chronologie d’astucieuse manière. 
L’ exposition est trop petite, Il faudrait le double de surface pour faire le tour de l’ œuvre  gigantesque de ce dandy qui était surtout un forçat de travail.
6 août 2020

POMPÉI, UN ART DE VIVRE AU MUSÉE MAILLOL

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Tout comme le musée d'Orsay, la fondation Maillol a fait un lifting mais si celui d'Orsay avec des moyens sans commune mesure avec celui-ci n'est guère convaincant avec ses murs gris tristes, le musée Maillol a réussi son rajeunissement. Si comme à son habitude, le musée Maillol présente une exposition originale et intéressante pour la première fois la muséographie est soignée et même l'accueil est devenu aimable.

Seule bémole une surface insuffisante pour le sujet proposé, la vie quotidienne à Pompéi. La catastrophe qui anéantit la ville et la plupart de ses habitants fut une chance pour la connaissance de la vie quotidienne au début de l'empire romain, même s'il serait abusif de généraliser à tout l'empire la façon de vivre dans cette ville.

La plupart des pièces d'une qualité exceptionnelle qui sont présentées viennent du musée des antiquités de Naples. Ces merveilles sont bien mieux présentées à Paris qu'en Italie, ce qui n'est pas bien difficile. Il reste néanmoins que le musée de Naples est l'un des plus beaux que l'on puisse voir, il possède entre autres la plus belle statue d'Antinous. Il faut aussi préciser qu'il souffre encore plus qu'un autre de la maladie de la fermeture temporaire et partielle. Il m'a fallu trois visites pour le voir entièrement...

Revenons à Paris, malgré l'exiguité de la surface, les commissaires ont eu la bonne idée de proposer, comme au Metropolitain de New-York, une reconstitution d'une pièce d'une villa de Pompéi dont on peut voir à l'entrée, une belle maquette.

L'exposition est divisée en plusieurs sections qui se veulent un panorama du quotidien du citoyen pompéien, la cuisine, on peut voir de beaux ustentiles, la maison, la religion domestique... Il est toujours surprenant, même si on connait la civilisation romaine de voir la qualité des objets usuels comme cette vaisselle en verre. Au milieu du premier siècle l'ancienne technologie phénicienne et égyptienne du verre fondu est arrivé à Pompéi. L'invention du soufflage à la canne ou dans un moule permet de développer une production en série et ainsi de rendre accessible des objets en verre au plus grand nombre.

Mais la section qui attire le plus est celle titrée Eros dans la maison (une pancarte prévient que cette pièce est déconseillée aux mineurs). On peut y voir des peintures et surtout quelques sculptures et objets phalliques. Le petit sexe ailé en bronze est une merveille.

Pour résumer une belle exposition qui aurait néanmoins demandé d'être plus vaste. 

 

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Paris, Novembre 2011    

4 août 2020

Esprit est tu là où les peintres spirites au Musée Maillol

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Le musée Maillol présente les toiles de Trois peintres, Lesage, Victor Simon, Fleury-Joseph  Crépin, disons spirites. Au début du XX ème siècle trois hommes du nord de la France, dans le bassin minier, entendent des voix qui leur intiment de peindre. Le premier chronologiquement est Augustin Lesage. C'est lui qui produit l'oeuvre la plus intéressante. Les deux autres sont des suiveurs. Ce que ne peut pas bien rendre mes photos, c'est la taille des tableaux en particulier ceux de Lesage dont les grandes surfaces sont intégralement couvertes avec des petits éléments géométriques aux couleurs subtiles.

Ce qui est amusant c'est que les commissaires de l'exposition prennent les délires de ces braves garçons, dont certains tableaux sont fort intéressants, mais qui étaient complètement piqués très au sérieux. Il n'y a aucun deuxième dégré dans les cartouches dont la lecture est une expérience curieuse, une sorte de resurection involontaire de feu la revue Planète.  

 

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Paris, aout 2020

 

 

2 août 2020

POUR SE SOUVENIR DE BABYLONE AU LOUVRE

 

 

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statuette aux bras articulés

Si Sémiramis, Nemrod ou autre Nabuchodonosor ne sont pour vous que des noms vides de sens, il faut courir sans tarder au Louvre pour y découvrir l’exposition consacrée à Babylone, qui se situait dans l’antiquité non loin de l’actuel Bagdad. Au bout de deux bonnes heures ils deviendront vos familiers... L’exposition rappelle celle en ces mêmes lieux vouée à Praxitèle, il y a quelques mois où comment monter un événement sur un thème lorsque l’on a peu à montrer sur celui-ci. Une contrainte que les conservateurs du Louvre contourne brillamment. En effet des fameux jardins suspendus de Babylone et de la légendaire tour de Babel, sise dans la ville, il ne reste que fort peu de choses.
L’exposition est divisée en deux parties bien distinctes. La première offre à notre admiration des objets de la civilisation babylonienne, de culte pour la plupart, trouvés sur place ou le plus souvent récupéré dans les pénates des nombreux envahisseurs qui pillèrent le site, et ceci dès la plus haute antiquité. Pas de pièces monumentale, si l’on excepte la belle stèle de basalte noir du code Hammurabi. Une mémère mafflue qui me poussait de ses mamelles stérile mais néanmoins volumineuses, caquetait de c’était un sexe de noir, quant à moi elle m’a fait immédiatement penser au pouce mégalomane du sculpteur César...


 

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La presque totalité des objets sont disposés dans de spacieuses vitrines insérées dans les murs des salles. Quelques statuettes votives d’une finesse exceptionnelle dont les plus anciennes remontent à plus de 2000 ans avant J.C. sont de belles découvertes pour moi, surtout les deux pièces qui ont des bras articulés. Il y a aussi quelques témoignages de la vie d’alors comme ces superbes sceaux cylindriques qui ne dépassent que rarement 4 centimètres, remarquables par la précision de leur gravure.


 

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Si ces merveilles sont présentées dans d’élégantes vitrines ces dernières présentent quelques aberrations qui nuisent au confort de la visite. Tout d’abord les cartouches explicatifs sont placés très bas, lumbagos garantis pour les géants; ensuite les légendes sont écrites en très petits caractères et enfin comble du sadisme, les étiquettes ne sont pas placées sous les objets qu’elles commentent mais dans le plus grand désordre; cette disposition fantaisiste occasionne pour le spectateur un va et vient malcommode entre l’oeuvre et son commentaire. Si l’on ajoute que si l’exposition semble échapper aux hordes asiatiques qui galopent dans le reste du musée et aux tribus de sauvageons qui encombraient la semaine dernière, le salon du livre lors de ma visite, elle semble visitée que part une population cacochyme quasiment ingambe devant laquelle j’étais partagé entre l’exaspération devant le temps qu’elle mettait à déchiffrer les cartouches explicatifs et l’admiration pour la soif de connaissances d’êtres ayant déjà un pied dans la tombe.
Pour toutes ces raisons je vous conseille de choisir la nocturne pour votre visite et de prendre l’audio commentaire qui n’est pas redondant avec les explications écrites sur les murs des salles.


 

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Pazuzu

Mais ces petits désagréments furent balayés par la joie indicible de découvrir Pazuzu en trois dimensions. Pazuzu autrement dit, fils de Hampa, le roi des mauvais esprits, des vents, qui sort violemment des montagnes (inscription au dos de la statuette); je suis bien conscient que seul les fervents de Tardi peuvent comprendre ma félicité.

 

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Grand autre moment la confrontation avec une reine de la nuit que l’on peut imaginer assez différente de celle dont mozart rêvait composant la flûte enchantée... On peut voir aussi de nombreuses tablettes d'argile dont une avec le récit du déluge qui inspira très probablement celui de la Bible.

 

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La reine de la nuit

La deuxième partie de l’exposition est bien différente de la première. Elle se propose de montrer la fortune où plutôt l’infortune de Babylone dans l’imaginaire des hommes en occident et en orient depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. La réputation de Babylone a toujours été ambivalente dans les fantasmes de l'humanité. Elle fut positive par le souvenir de ses mythiques jardins suspendus et de sa tour de Babel où tous les hommes se comprenaient mais c’est tout de même son images négative qui prévalue au fil de l’histoire. La ville, à l’instar de Sodome et Gomorrhe, symbolisa la cité de toutes les débauches. Cette désastreuse réputation fut surtout propagée par les juifs qui ne pardonnèrent pas à Nabuchodonosor (605-562 av. J.C.) sa conquête de Jérusalem et la déportation des hébreux en Babylonie. Principal fait qui engendra dans le temps et dans l’espace une histoire romancée de Babylone souvent peu amène.


 

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Babylone vu par Oliver Stone dans son film Alexandre

Ce sont de multiple facettes de l’image que se sont fait les hommes d’une Babylone fantasmée qui nous sont proposées sur des support différents du livres enluminé au film en passant par la peinture.
Le clou de ce deuxième volet en est “la tour de Babel de Bruegel qui a fait le voyage de Rotterdam.


 

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La tour de Babel (détail) de Bruegel

Mais s’est devant un autre tableau que je me suis esbaudi, "Le festin de Balthasar" de John Martin. Cette merveille qui est habituellement à New Haven à mon avis vaut à elle seule la visite à l’exposition. Le Louvre ne possède qu’une peinture, acquise très récemment de cet immense artiste qui pâtit de l’incomprèhensible et immémoriale dédain qu’on les français pour la peinture anglaise. Mes fidèles lecteur auront compris que je ne partage en rien cette coupable défiance.

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Le festin de Balthasar de John Martin que l'on peut voir dans l'exposition

 

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une autre version de la scène par John Martin

Il faut que je vous confesse que les tableaux de Martin furent une de mes illumination lors de mon très lointain premier voyage à Londres. Cet artiste est l’une des personnes à qui je dois mon amour de la peinture. Peut être que je n’aimerais pas autant Rothko aujourd’hui si je n’avais pas découvert John Martin à seize ans.


 

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L'architecture de Babylone vue par John Martin

Martin dans ce tableau se montre un précurseur du cinématographe de Grifith, dont est projeté un extrait d’”Intolerance”, de Cecil B De Milles et autre Oliver Stone, un des grands oubliès. Le peintre a accompagné son oeuvre d’un précis de lecture véritable panotage transversal sur le tableau. Il préconisait une lecture en trois temps qui correspondait au trois moment de l’action: “la protasis” qui correspondait à l’effet de surprise lié à l’apparition divine des lettres de feu (à gauche), l’épithasis qui correspond au face à face du roi et de Daniel et la catastrophe qui amène le spectateur à scruter l’agitation des arrières plans. L’artiste tente de concilier l’unicité de point de vue et la multiplication des péripéties dont certaines me demeurent énigmatiques comme l’attentisme de ce crocodile tout en bas à droite. Avec ce tableau Martin est novateur et va à l’encontre des règles de la peinture néoclassique dont celle des unités qui favorisait une compréhension globale du sujet. Martin au contraire introduit avec “Le festin de Balthasar” un séquensage que l’on peut qualifier de cinématographique, autrement dit une dimension temporelle à la fois dans ce qui est représenté et dans la démarche du spectateur face à la toile.


 

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image extraite d'Intolérance de Griffith

L’exposition est riche de surprises comme l’influence des rêveries babyloniennes sur l’architecture, tel ce projet inspiré de la ville mythique du à un architecte allemand pour une rénovation de Berlin en ... 1922, bien avant les plans pharaoniques de Speer pour la capitale du troisième Reich. Ce qui n'est pas surprenant car les fouilles de Babylone ont été réalisées par des équipes d'archéologues allemands au début du XXème siècle. On peut d'ailleurs voir au Vorderasiatisches Museum de Berlin (attention il est actuellement fermé pour reffection) une gigantesque reconstitution-reconstruction à l'échelle 1 de la porte d'Ishar.  Plus étonnant est ce monument pour Bagdad imaginé par l’américain Frank Lloyd Wright en 1957 ou l’on retrouve à la fois la tour de Babel et l’hélice cher à l’architecte, voir le Musée Guggenheim de New-York.

 

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N’existe-t-il pas pour Babylone des rêveries sérieuses d’architectes comme pour les monuments romains ou grecques? Néanmoins celle de Bardin présentée ici est savoureuse.

 

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Babylone vu par Bardin

Les organisateurs ne doivent pas aimer la bande dessinée car après Tardi nulle trace de Jacques Martin qui comme à son habitude y est allé de sa méticuleuse reconstitution de Babylone dans l’album la tour de Babel.

 

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En résumé de bien belles choses dans cette pédagogique et astucieuse exposition.
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8 juillet 2020

MONUMENTA 2010, BOLTANSKI

 

 

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Tout d'abord, on ne voit qu'un mur composé par plusieurs centaines de petits casiers rouillés et numérotés, au format d'une boite à chaussures, empilés les uns sur les autres.

 

 

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Après avoir contourné le mur obstacle, le regard du visiteur peut embrasser toute la nef. Il découvre que le sol, divisé en sections égales, est transformé en un vaste champ d'épandage de vieilles hardes.

 

 

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Il fait un froid intense dans la nef emplie du son d'un coeur géant. Le battement régulier et oppressant est mixé avec les bruits d'engins de chantier.

 

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Aussitôt j'imagine que ces hardes répandues là sont les reliques de vies anonymes brisées. Puis le regard se fixe sur une grande pyramide conique constituée par un entassement de vêtements. A intervalles réguliers, une grue qui ressemble, en beaucoup plus grand, à celles des foires à pinces téléguidées qui permettent de prélever le nounours convoité parmi ses semblables, emporte une pincée de frusques vers la verrière pour les lâcher ensuite. Elles retombent sans grâce sur le tas en une volute vaguement obscène.

 

 

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L'installation de Boltanski m'a immédiatement rappelé les images des monceaux de corps suppliciés des camps d'extermination que j'ai découvert, alors âgé d'une dizaine d'années, dans un album qui avait pour titre "La guerre de 1939-1945 en mille photographies et qui se sont imprimées pour toujours dans ma mémoire.

En sortant du Grand Palais, la vision de ces vêtements-cadavres se superposait sur le paysage des beaux quartiers qui entourent le lieu d'exposition.

 

 

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Mais, il n'est pas obligatoire de mettre en branle une telle machinerie pour que naisse l'émotion, pour que le souvenir se perpétue. Un crayon et un méchant bout de papier peuvent suffire, avec son poème Abraham Rosenzweig en dit tout autant que Boltanski et son installation.

 

Tout habillé, un sac sur l’épaule, une valise à la main,
Me voici dans une ruelle, dans quelque ville de France
Ma mère, à mes côtés, le visage sombre, courbée,
Ses yeux comme des étincelles de feu, pleure en secret
La chambre s’écroule, et nous assis, en solitaire
La ville, devant mes yeux, s’étend désolée, comme un désert
Les Juifs indifférents, avec mépris et sarcasme nous fixent
Se nomment eux-mêmes fils de France, Israélites !
En nous aussi s’est insinué le poison
Nous sommes pris au piège, terrible est notre situation
Ils nous oppriment, sans pitié
Assez de la vie ! De la souffrance, nous en avons assez
Je t’ai trouvé, mon bienfaiteur, comme une rose splendide
Plantée dans un cours d’eau, dans ce pays aride
Où nous reverrons-nous, mon ami ?
À Tel Aviv ou à Jérusalem ?
Ou peut-être même à Antwerpen ?
Peu importe, notre but est Eretz Israël !

Abraham Rosenzweig

 

5 juillet 2020

Pompéi au Grand Palais

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Cette exposition immersive plutôt que Pompéi tout court aurait du s'appeler dernières nouvelles de Pompéi car l'intérèt principal (et immense) si l'on est pas un élève de sixième est de voir certaines des pièces sortie recémment de leur gangue où elles étaient prisonnières depuis près de 2000 ans. Le commissaire de l'exposition est Massimo Osanna directeur de site de pompéi et responsable des fouilles récentes. Le monsieur est très content de lui, on le serait à moins, mais enfin il est très très content de lui. Par ailleurs il a écrit un livre, vraiment bien sur ces nouvelles fouilles et leurs découverte.

La volonté du commissaire est de nous immerger dans la Pompéi de la veille de la catastrophe. Sur les murs sont projetées, grandeur nature les façades des maisons d'une rue où s'y promènent les ombres de pompéiens dans leurs activités quotidiennes. Toutes les quinze minutes on a droit à l'éruption du volcan avec les lapillis qui tombent partout (virtuellement)...

Mais je le répète pour un adulte un peu frotté de romanité l'intérèt est dans les pièces exposées, pas assez nombreuses à mon gout mais vraiment exceptionnelles. 

 

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Dans ce cratère de bronze on y mélangeait de l'eau et du vin auxquels on pouvait adjoindre du miel.

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Un des points forts de l'exposition est la projection le mur d'une salle des peintures murales que l'on ne peut pas voir sur le site, certaines comme celles de la maison au jardin viennent d'être découvertes, voir ci dessous.

 

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Paris, juillet 2020

 

Cette exposition est une belle promenade dans le Pompéi de l'an 79, elle fournit un beau complément à la visite du site et de celle du Musée archéologique de Naples que je conseille de visiter avant d'aller sur le site. 

4 juillet 2020

A propos de LUCIAN FREUD au Centre Pompidou




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Je salue avec retard les mânes de Lucian Freud qui a disparu durant une de mes séances de bains de mer. C'est un grand peintre qui disparait même si je préfère sa première manière, plus dessinée que maçonnée comme le furent les toiles de sa dernière période. L'absence des tableaux du début du peintre avait été la cause de ma relative déception en visitant l'exposition que présentait le centre Pompidou, il y a quelques mois qui ne contenait que des tableaux récents contrairement à la grande exposition consacrée à ce peintre il y a quelques année à Paris dont le commissaire était Jean Clair et qui était une véritable rétrospective. 
J'avais donc en mars 2010 consacré un billet à ma visite. Billet qui a été détruit comme le reste dans la rage iconoclaste de mon précédent hébergeur. Le voici ci-dessous ressuscité sans la moindre correction avec en illustration les photos prises en catimini ce jour là:
 

Je crains que l'exposition de Lucian Freud au Centre Pompidou, fasse plus augmenter le malentendu qui existe entre les français, du moins le petit nombre qui s'intéresse à la peinture, et la peinture anglaise, que le réduire. La faute en incombe d'une part au commissaire de l'exposition qui n'a pas voulu ou pas pu organiser une rétrospective de l'artiste, se limitant principalement à ses vingt dernières années de production, alors que Lucian Freud a peint dés les années quarante. Je pense qu'il s'agit plus d'une impossibilité d'organiser une vaste exposition que d'une réelle volonté. Une grande manifestation hommage est prévue en 2012 à la National portrait gallery de Londres, ce qui fera une bonne occasion pour traverser la Manche.

Ce sont certains critiques français, par crasse ignorance, qui renforcent l'incompréhension qu'ont tant de français de la peinture anglaise. Ils veulent faire de Lucian Freud, une sorte d'excentrique de l'art, conforme à l'idée que se fait le continental de la bizarrerie de l'insulaire. C'est une patente contre vérité de présenter Lucian Freud comme un artiste totalement singulier alors qu'il s'inscrit dans toute une lignée de peintres anglais du XX éme siècle et européens mais je l'accorde dans cette filiation on trouvera peu de français à l'exception de Buffet et de Gruber. Reconnaître que l'artiste fait fructifier l'héritage de nombre de ses prédécesseurs ne diminue en rien, ni son mérite, ni sa qualité, bien au contraire.

 

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Par facilité on nous présente donc Lucian Freud comme un peintre isolé, ce qui était recevable pour Bacon, quoique il n'était pas bien difficile pour ce dernier de repérer dans ses premières toiles ce qu'elles devaient à Graham Sutherland dont on attend toujours la première grande rétrospective parisienne après la belle exposition du musée Picasso à Antibes en 1998, est totalement erroné pour Lucian Freud qui s'inscrit, surtout pour la première partie de son oeuvre dans la lignée de peintres anglais comme Stanley Spencer (1891-1959) et Wyndham Lewis (1882-1957), deux peintres majeurs jamais exposés en France. Il ne faut pas non plus oublier l'apport du déjà cité Graham Sutherland (1903-1980) dans les « verdures » qui agrémentent certains des tableaux de Lucian Freud. Mais ce dernier a fait également son miel de la tradition picturale germanique, il ne faut se rappeler qu'il est né à Berlin en 1922. Il n'est arrivé en Angleterre qu' en 1933 avec sa famille chassée d'Allemagne par les nazis. La crudité des nus de Julian Freud doit beaucoup à celle des corps d' Egon Shiele et ses distorsions anatomiques à Otto Dix et à George Grosz. Moins évidente, mais réelle, est la dette pour son oeuvre gravée qu'a Julian Freud envers Giacometti et ce n'est pas un paradoxe que de dire que le peintre de l'horizontale et des chairs flapies a été inspiré par le dessinateur du squelettique vertical.

 

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Autre aberration est de nous montrer Lucian Freud comme un peintre n'ayant jamais changé sa manière et qui appliquerait une recette mise au point une fois pour toute. C'est la théorie qu'avance Philippe Dagen dans son article de compte rendu de l'exposition paru dans Le Monde du 12 mars. A croire que Dagen ne connait que les oeuvres exposées au Centre Georges Pompidou qui peuvent, en effet, à un visiteur distrait, donner ce sentiment. Rien n'est plus faux que de présenter le peintre comme un artiste monolithique. En réalité l'oeuvre de Lucian Freud se divise en deux grandes époques. La première, jusqu'en 1960 dans laquelle il privilégiait le dessin alors qu'ensuite et cela jusqu'à nos jours, il a mis avec ostentation en avant la matière. En ce qui me concerne, je préfère la première manière de l'artiste que malheureusement on ne voit quasiment pas dans cette exposition.

Enfin ce qui n'est absolument pas mentionné au Centre George Pompidou est la posture qu'a pris Freud face à Bacon. Je crois que l'on ne peut pas comprendre le cheminement artistique de Freud si on oublie que ce dernier s'est positionner par rapport à Francis Bacon, qu'il a connu grâce à Graham Sutherland; Bacon étant incontestablement « Le » grand artiste britannique du XX ème siècle.

 

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Il est curieux de constater qu'une grande part des oeuvres des trois plus célèbres peintres anglais, Bacon, Freud et Hockney est largement autobiographique.

L'exposition se déploie dans quatre grandes salles au dernier étage du centre Pompidou. La cinquantaine d'oeuvres, pour la plupart des peintures de grands format, y sont accrochées au large. Ce qui permet une visite confortable malgré l'affluence. Si l'on excepte The painter's room éxécuté en 1944 et qui fait directement référence au surréalisme, présence totalement incongrue dans cet accrochage qui ne peut qu'égarer le visiteur novice, toutes les autres toiles sont postérieures à 1963. Date à laquelle Red haired man on a chair, premier tableau dans lequel Lucian Freud imposait la prédominance de la matière sur le contour, a été peint. Si l' on excepte la demi douzaine de tableaux représentant des vues du jardin du peintre, les extérieurs ont été peints de la fenêtre de l'atelier, toutes les autres toiles ont pour sujet la chair humaine. Ces portraits de nus ont pour cadre les ateliers successifs du peintre.

 

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Même si on peut être lassé par le parti pris de la laideur des modèles, laideur dont la représentation est paradoxalement beaucoup plus gratifiante pour un peintre que celle de figures répondant aux canons de la beauté grecque, ce que sait tout élève des Beaux-Arts, il est difficile de n'être pas emporté par la vitalité de Lucian Freud. Chaque tableau parle du besoin de peindre de l'artiste... mais de quoi d'autre? Et c'est tout le problème de cet artiste. Cette peinture pour la peinture est particulièrement illustrée dans les tableaux dans lesquels Lucian Freud tente d'y faire dialoguer plusieurs personnages sans vraiment y parvenir. C'est pourtant ce que parvenait à faire si bien son compatriote David Hockney dans ses doubles portraits. Il faut dire qu'Hockney ne s'est jamais imposé cette contrainte du décor unique. Les modèles de Lucian Freud sont toujours mis en scène dans une pièce presque nue occupé seulement par quelques objets et meubles récurrents, ostensiblement misérabilistes.

Ce décor inchangé, n'aide pas le spectateur du tableau à imaginer une histoire entre les créatures qu'il y voit; elles semblent s'y être fourvoyées par inadvertance après de longues errances. Elles reposent, fourbues, sur des couches de fortune.

 

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Une toile me paraît bien illustrer l'autisme des modèles de Lucian Freud. On y voit une pièce vide avec pour tout décor au mur une grande toile représentant une plantureuse femme nue et au sol un grabat sur lequel un homme debout nu s'étire, on peut supposer après une nuit passée dans ce misérable pussier. Puis lorsque l'on regarde d'un peu plus près le tableau on voit que dans le lit dort encore un homme dont seule la tête dépasse. Voilà un sujet, deux hommes nus, entre deux âges, dans un lit, qui n'est pas banal et qui pourrait tendre vers l'érotisme, la pornographie, l'illustration de la banalité du quotidien de deux homosexuels ou faire naitre tout autre récit. Chez Lucian Freud rien, aucune histoire est suggérée, sinon la volonté du peintre et d'avoir disposé ainsi ces deux quidams pour le plaisir simple et fini de les transformer en surfaces de peinture.

 

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Le talent de Lucian Freud éclate dans les tableaux où ils n'essayent pas de plaquer une anecdote sur sa formidable dextérité à transformer la chair en peinture et c'est d'abord dans ses autoportraits. Dans ceux-ci la vérité de son être surgit de chaque touche. Lucian Freud est son meilleur modèle.

Toutefois Lucian Freud fait passer l'émotion dans son portrait de Leigh Bowery, nu sous la lucarne de l'atelier, le regard perdu et implorant de celui qui avait voulu faire de sa vie une oeuvre d'art et qui mourra en 1994 peu de temps après que le tableau soit terminé.

« Lucian Freud, L'atelier » est une exposition paresseuse qui n'apprendra rien à ceux qui connaissent l'oeuvre du peintre mais leur apporteront néanmoins le plaisir rare d'admirer en France un peintre qui sait transformer la chair en peinture, le Rubens du XX ème siècle.  

 





 

the painter's room 1944


Two Men 1987-88


portrait of Bacon


Naked Man on Bed 1989


Man Posing 1985


man in a chair 1983-1985


Leigh on a Sofa


John Minton 1952


Interior in Paddington 1951






gaz-1997


miniature with pigeon 2004


portrait of Bacon


Eli and David 2005-06


After Cézanne 1999-





Sunny Morning, Eight Legs, 1997





Naked Man with a Rat





Freddy Standing, 2000-2001





Painter and Model, 1986-87





David et Eli, 2003-04



Bella, 1986-1987





Naked man on a bed, 1987
 
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2 juillet 2020

Tissot à Orsay (2)

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 A droite, une canne à la main, le peintre James Tissot devant son château de Buillon dans le Doubs.

 

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Paris, juin 2020 

30 juin 2020

POUR SE SOUVENIR DU MONUMENTA DE RICHARD SERRA

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Conjointement à l'exposition dans la nef du Grand Palais, il y avait aussi une présentation des sculptures de Richard Serra dans le jardin des Tuileries.

 

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Paris, mai 2008

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