Archimède sortant de sa baignoire par Jean-Jacques Lagrenée
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Il faut monter tout en haut de la butte pour accéder au Musée de Montmartre. On se trouve au 12 rue Cortot devant une petite boutique qui ne ressemble en rien à l'entrée d'un musée. C'est pourtant là dans cette petite échoppe qu'il faut passer pour entrer. Une fois qu'on l'a traversée, en poussant une modeste porte, on se trouve dans un grand jardin insoupçonnable de la rue. L'exposition nous y attend tout au fond dans une belle folie, datant du XVII ème siècle, qui domine tout Paris.
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Jean Marais habitait non loin de là, dans un appartement de la folie Sandrin, rue Norvin. Le quartier porte sa marque. Depuis quelques mois son nom a été donné à une petite place devant l'église saint Pierre de Montmartre. Et surtout Jean Marais est l'auteur de la sculpture du passe murail qui a les traits de son créateur, Marcel Aymé, mais les mains de Cocteau (cette exposition Jean Marais est aussi une exposition Jean Cocteau).
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En pénétrant dans cette belle demeure on a plus l'impression de rentrer au domicile d'un particulier que dans un musée. Les quelques meubles, un bureau sur lequel sont disposées des lettres de Cocteau à Jean Marais (elle sont éditées chez Albin Michel, Jean Cocteau lettre à Jean Marais, 1987) , un piano... et la chaude décoration du lieu y sont pour beaucoup.
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L'hommage est articulé autour des différents talents que possédait Jean Marais dont certains seront sans doute une découverte pour la plupart des visiteurs. La place de choix est bien sûr dévolue au cinéma. Dans l'une des pièces on trouve une des caméras dont se servit Jean Cocteau pour tourner l'un de ses films. Elle est entourée de magnifiques affiches notamment celles de "L'aigle à deux têtes" et des "Parents terribles", signées Hervé Morvan.
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Des vitrines exposent de très nombreuses photos de tournages ainsi que des revues dans lesquelles Jean Marais faisait souvent la couverture.
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Au sujet des photos on peut s'étonner tout d'abord que le nom du photographe ne soit pas toujours cité, il y en a pourtant de prestigieux comme Corbeau et Voinquel, mais surtout, comme toute l'exposition, elles sont bien sage. On a le sentiment que l'on a voulu réaliser une exposition pour les familles en gommant l'homosexualité de Jean Marais. On ne verra pas à Montmartre les belles photographies de nus que j'avais pu admirer chez Raymond Voinquel aux alentours de 1990.
La carrière d'acteur de Jean Marais est aussi représenté par des objets et des costumes comme le masque de la bête de "La belle et la bête" et le costume du roi dans "Peau d'âne".
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Les salles vouées au théâtre sont surtout intéressantes par les croquis, peintures et dessins consacrés aux décors et costumes de théâtre. Les plus beaux sont ceux crée par Jean Marais lui-même.
costume créé par Jean Marais pour Britannicus.
Puis nous est présenté ses projets pour se lancer dans la mode ce qui fut un de ses rares echecs bien immérité lorsque l'on voit tous ces croquis pour une ligne homme ou ses recherches pour des motifs pour des foulards.
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Il fera fructifier cet échec en se tournant un temps vers une peinture proche de l'abstraction géométrique.
Car il faut rappeler que la première vocation de Jean Marais fut la peinture. C'est malheureusement la grosse lacune de cet hommage car il y a peu de toiles de l'artiste, sinon un curieux autoportrait nu peint en 1935 alors qu'il n'a que 22 ans. On remarque aussi un intéressant portrait de Jean Genet.
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On trouvera pour se consoler de nombreux dessins en particulier ceux exécutés pour illustrer son beau conte pour enfants, "La pie de noel".
Dans la dernière partie de sa vie, Jean Marais s'est surtout consacré au travail de la terre cuite. Cette partie de son oeuvre est bien représentée.
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Une exposition qui rappelle celle que la cinémathèque a consacrée à Sacha Guitry, que j'aurais aimée plus audacieuse mais qui mérite amplement une visite. Le catalogue malheureusement couteux est magnifique.
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Voila un peintre dont je connaissais bien l'oeuvre mais seulement grâce à des images sur la toile. Je remercie la galerie David Zwirner de m'avoir donné l'occasion de voir des peintures de cet artiste en réel.
Jusqu'au 29 janvier 2022 au 108 rue Vieille du Temple Paris 3 ème
Paris, décembre 2021
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