Quelques Joubert (13)
Libres comme l'art ou l'art chez les cocos (1)
S'il y a quarante ans quelqu'un m'avait dit que j'irais au siège du PCF, j'aurais immédiatement appelé les hommes en blanc pour qu'il emporte fissa mon interlocuteur, bien camisoliné, vers une cellule capitonée et pourtant samedi dernier je me baguenaudais dans une exposition d'oeuvre d'art place du colonel Fabien... Laissant trainer quelques oreilles je me suis aperçu qu'une grande partie des visiteurs étaient d'anciens permanents à la retraite du parti bolchévique... Je me disais pourtant qu'il ne devait pas être nombreux à avoir, comme cela m'est arrivé, déjeuné à la table de Georges Marchais, alors premier secrétaire du Parti et quelque temps plus tard à celle de Santiago Carillo qui vivait alors ses derniers moments de chef du PCE en exil. Les deux hommes habitaient non loin l'un de l'autre à Champigny. Je n'ai du ce plaisir, car ce fut un moment fort agréable même pour un jeune réac comme moi, car ils se sont révélé très gentil, au fait que le neveu de Georges Marchais était un camarade de classe et que le fils de Santiago Carillo fut un court moment un collègue. La vie est absurde... Revenons à notre exposition, le PCF moribond a sorti de ses caves les oeuvres d'art offert par des artistes compagnons de route, auquel s'ajoute quelques prêt. L'ensemble est de bonne tenue et permet de voir des oeuvres d'artistes que l'on ne voit pas si souvent comme celles de Matta, Fougeron, Cueco... L'exposition est accrochée dans ce que l'on peut considérer comme le vaste espace des pas perdus de l'immense salle des congrès du Parti. Le béton brut de l'architecture de Niemeyer fait un beau fond aux tableaux, malheureusement l'éclairage de ceux-ci n'est pas toujours de qualité. Même s'il y a bien quelques croutes lourdement propagandistes et d'autres assez croquignolesque comme le portrait de Thorez par Picasso. L'entrée est gratuite; j'ai tout de même dans un tronc, mis là à cet effet, laissé quelques sous comme à la messe...
Lurçat
Herbin
Dewasne
Vasarely
Aragon par Matisse
Di Rosa
Kijno
Doucet
Max Papart
Matta
Paris, décembre 2021