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Dans les diagonales du temps
22 juin 2020

En arpentant le remblai

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Et puis il faut rentrer...

 

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La Baule, juin 2020 

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22 juin 2020

Un gout de cannelle et d’espoir de Sarah McCoy

 

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L’action du roman se déroule en deux époques et en deux lieux bien distincts à Garmisch en Allemagne en 1944 puis 1945 et El Paso au Texas en 2007. A Garmisch on suit une famille de boulanger qui continue à boulanger en cette période de famine pour le pays grâce à la protection et à l’approvisionnement d’un officier SS qui est amoureux de la plus jeune filles de la famille Elsie. Elsie est le personnage principal du roman. Autour d’elle se construit toute l’intrigue. Soixante ans plus tard une jeune journaliste Reba, pour une enquête sur les différentes façons de fêter Noel, va interviewer Elsie qui tient avec sa fille Jane une boulangerie allemande à El Paso. Elsa est fiancé à Ricky qui est garde frontière et pourchasse les mexicains qui veulent traverser la frontière en fraude. Parallèlement à la vie d’Elsie on va suivre les affres amoureux de Reba. Il y a en fait deux roman qui sont reliés par le lien tenu qui est l’amitié de Reba pour Jane la fille d’Elsie.

Je suis très partagé à propos de ce roman. C’est à la fois un incontestable « page turner », un tire-larme parfois allant jusqu’à l’indécence lorsque l’auteur suggère un parallèle entre la police des frontières américaines et les ss, mais aussi un très beau portrait de femme avec celui Elsie.

L’auteure a trop chargé sa barque romanesque. On a l’impression que Sarah McCoy voulu cocher toutes les cases du roman sur le nazisme. On a donc droit au nazi libidineux violeur, à l’enfant juif caché dans un placard, au jeune nazi fanatique, à l’enfant aryen dont le cerveau a été « lavé » par le nazisme, à la jeune fille violée par un soudard, à la femme soumise par son mari admirateur de Reich de 1000 ans, au nazi amoureux de la musique, à la vieille dame acariâtre mais qui se révèle en fait avoir un grand coeur à la fin du livre , à la bague de fiançailles offerte par un officier SS à sa promise avec une gravure en hébreux à l'intérieur (volée à des juifs, évidemment)… L’auteure n’a pas oublié un seul cliché sur le nazisme. Il reste, et c’est presque un tour de force dans ces conditions que l’on croit à cette famille de boulanger. Sarah McCoy aborde, et c’est l’originalité de ce roman, un sujet peu traité, les lebensborn, ces fabriques de bébé aryen garanti pure race dans lesquels des femme sélectionné devait copulé avec des hommes non moins sélectionné en vue de pondre des bébés parfait selon les critères nazi qui seront des parfaits serviteurs du nazisme. Mais malheureusement ce sujet n’est qu’effleuré. Sarah Mac Coy a voulu traiter trop de sujets et surtout convoquer trop de personnages, ce qui a l’évidence dépassait ses moyens romanesques. Si bien que dans cette foule bien peu de personnages ont de l’épaisseurs en particulier les hommes qui ne sont que des archétypes ou sont escamotés rapidement.

L'écriture, bien que simple, est plutôt agréable. L'alternance entre les époques, les personnages et les narrations classique, avec trop de dialogues comme presque toujours dans les romans américains actuels, ou épistolaire est très bien réalisée.

Les deux branches du livre reste étrangères l’une à l’autre. La partie américaine est trop sirupeuse, avec ce couple de grands tourmentés artificiellement. La partie allemande sauve la partie américaine.. Il aurait été facile pourtant de lier les deux partie puisque Reba interviewe Elsie ce qui aurait permis de savoir d’où viennent les réminiscences d’Elsie en oubliant les peine de coeur de Reba on aurait eu un libre centré que sur Elsie qui aurait été très fort sans changer grand chose au livre mais pour cela il aurait fallu un véritable éditeur qui guide l’auteur ce qui n’a malheureusement pas été le cas. Le livre est sortie au USA dans une petite maison d’édition, idem pour la France. En conclusion un livre qui avait un gros potentiel mais qui a été en partie gâché par un manque de professionnalisme et d’expérience.

Je pense que les gourmands seront plus indulgent que les anorexique pour ce roman car on salive du début à la fin du récit grâce aux senteurs alléchantes de la cannelle et à l'odeur entêtante du pain et des pâtisseries qui cuisent... A la fin du livre il y a un cahier de recettes 

22 juin 2020

Musée de Pergame à Berlin

La porte d'Ishtar

La porte d'Ishtar

Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
marché de Milet

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Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
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Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Musée de Pergame à Berlin
Berlin, avril 2015

Berlin, avril 2015

 

22 juin 2020

CEMENT GARDEN, (LE JARDIN DE CIMENT) un film d'Andrew Birkin

 

 

  

Grande Bretagne, 90 mn, 1993

 

Réalisation: d’Andrew Birkin, scénario: Andrew Birkin et Ian McEwan d'après le roman éponyme de Ian McEwan (éditions du Seuil), image: Stephen Blackman, montage: Toby Tremlett, musique: Ed Sheamur

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avec: Charlotte Gainsbourg, Andrew Robertson, Alice Coulthard, Ned Birkin, Hanns Zischler, Sinead Cusak

 

Résumé

 

Dans une maison cubique isolée, de silhouette moderne, qui s’élève dans un paysages désolé, à l’écart d’un quartier d’immeubles démolis, un homme se bat contre les gravats en essayant de cultiver son jardin potager. Mais il y renonce et décide de couler du ciment sur tout ce qui entoure la maison. Il demande pour ce travail l’aide de son fils, Jack (Andrew Robertson), qui refuse et s’enferme dans les toilettes pour se masturber! A l’instant où le garçon jouit, son père s’effondre, victime d’une crise cardiaque, la tête la première dans le ciment frais... Peu après, sa femme (Sinead Cusak) rend, elle aussi, son dernier soupir. Voila quatre orphelins, deux garçons, deux filles qui sont terriblement travaillés par leur sexualité et par un sentiment d’abandon. Les enfants cachent la mort de leur mère aux voisins qui vu la situation de l’incroyable bicoque sont assez éloignés. La fratrie décide de garder près d’eux le cadavre de leur mère. Les enfants déposent le corps dans un grand coffre qu’ils coulent dans le ciment à la cave. Ils organisent leur vie quotidienne en écoutant leurs pulsions, chaque journée est ponctuée par les masturbations de Jack et par ses regards gourmands sur les belles cuisses largement ouvertes de sa soeur. Julie (Charlotte Gainsbourg, la nièce du réalisateur) et Jack, les ainés, se jettent de sensuels défis qui ira jusqu’à l’inceste consommé, pendant que le plus jeune frère s’habille en fille et se maquille... Dans la maison s’entasse de plus en plus les détritus. La tribu de ces abandonnés retourne vers une sorte de vie bestiale. Intervient alors la jalousie car un adulte du voisinage qui arrive en voiture de sport rouge tente de séduire Julie...

 

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L'avis critique

 

Avec « Cement garden » nous avons à faire à un teen movie qui semble être le négatif des films holywoodiens. Cette macabre histoire d’après un roman de Ian McEwan à une force malaisante peu commune qui viendra hanter longtemps le spectateur sans doute en parti en raison de la fusion d’un fantastique macabre et d’une froide objectivité. Cette alchimie ne pouvait être qu’anglaise, tant par sa subtile perversité nourrie de Lewis Caroll, de William Golding et du Henry James du Tour d’écrou. Elle impose uneatmosphère délétère que le français Régis Wagnier n’est pas parvenu à rendre complétement dans son Seigneur du chateau(d’après le roman de Susan Hill, é(ditions Albin-Michel) dont Ciment gardenest assez voisin, aussi bien que par sa forme théâtrale, lieu clos et unique où rodent les spectres, typiquement britanniques. Une autre référence littéraire s'impose rapidement. On pense beaucoup à sa Majesté des mouchesdans lequel l’ile serait réduit à une maison isolée dans une désolation post-urbaine.

 

 

 

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La situation d'une fratrie qui tente de survivre seule après la mort de leurs parents ou leur départ a été traité à plusieurs reprises, notamment dans «Our Mother's House" (1967), un chef-d'oeuvre peu connu réalisé par John Clayton.

Ce film fait bien plus que mettre roman de Ian McEwan en images. Une fois n'est pas coutume, l'adaptation est supérieur à l'original. Peut être parce que l'auteur du roman a travaillé à l'adaptation. Cement garden est le premier roman que Ian McEwan a publié. Ce qui était un début très dérangeant qui plaçait la barre très haut. D'ailleurs c'est déjà un classique de la littérature anglo-saxonne. Dans leur adaptationOn peut dire qu' Andrew Birkin et Ian Mc Ewan a adouci son livre en lui enlevant l'humour macabre et caustique qu'il contient. Cinématographiquement par un montage rythmé, Andrew Birkin a réussi à fluidifier un récit qui ne l'était pas. La lourdeur de l'exposé est le défaut majeur des premiers romans de Ian McEwan. Le réalisateur est bien aidé par sa distribution, si Sinead Cusack joue habilement la mère, les véritables vedettes du film sont ses jeunes interprètes, en particulier par Charlotte Gainsbourg qui trouvait là son premier grand rôle, et par le très joli Andrew Robertson que l'on a malheureusement plus revu.

 

 

 

La remarquable partition musicale d' Ed Sheamur distille tout au long du film l'angoisse.

La présence de l’homosexualité dans le film n’est pas tant dans le travestissement du jeune garçon que dans le regard désirant que le réalisateur porte sur Jack. Andrew Birkin avait déjà exploré les abîmes de la sexualité dans le beau et moins étouffant Burning secret.

Il y a une édition de ce film en France.

Cement garden est un grand film, curieusement méconnu ( même s'il arecueilli un ours d'argent à Berlin), sans doute en partie à cause de la noirceur de son sujet. On sort du film, comme d’une plongée en apnée, à bout de souffle, mal à l’aise et bouleversé.

 

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21 juin 2020

ARCHIVES DE LA VIE LITTÉRAIRE SOUS L'OCCUPATION

publié la première fois le VENDREDI 3 JUIN 2011

 

Il y a en ce moment deux expositions à Paris qui sont complémentaires et assez semblables dans leur forme. Elles ne sont pas immédiatement spectaculaires, étant surtout composées de documents écrits. Il s'agit à la Bibliothèque François Mitterrand de la célébration du centenaire des éditions Gallimard et à l'Hôtel de Ville de Paris, Archives de la vie littéraire sous l'occupation. Ces deux manifestations sont passionnantes pour tous ceux qui s'intéressent à la vie intellectuelle française au XX ème siècle. Elles méritent chacune au moins trois heures pour bien en appréhender leur richesse. L'exposition Gallimard couvre tous les métiers du livre, le choix des manuscrits, la fabrication de l'objet livre de sa maquette à l'imprimerie, sa vente, sa mise en place en librairie, sans oublier la publicité. Les deux expositions sont essentiellement composées de vitrines, bien éclairées sur lesquelles on peut se pencher à loisir pour lire les fabuleux documents qu'elles contiennent, certains très émouvants comme les paperoles de Marcel Proust du coté de Gallimard ou la photographie de la librairie de Jeanne Wagner, assassinée par les nazis. Il y a tout de même à regarder également sur les murs et à voir sur les quelques écrans qui égayent ces deux expositions. Il m'a été tout à fait impossible de photographier dans l'exposition Gallimard et très difficilement dans celle à l'Hôtel de Ville, la photographie étant interdite dans les deux manifestations. Sans me vanter, je connaissais assez bien les deux sujets si bien présentés et pourtant, en particulier dans l'exposition sur la vie culturelle sous l'occupation, j'ai pu mesurer en les parcourant et les reparcourant toute l'étendue de mon ignorance qui s'est trouvé moins béante en sortant de ces deux lieux. J'ai été assez surpris par exemple de lire une lettre d'Henry de Montherlant aux autorités allemandes en la personne de Karl Epting pour faire libérer Benjamin Crémieux.

 

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A noter la superbe affiche qui très intelligemment fait la synthèse en une image de l'occupation allemande en France.

Si vous ne pouvez pas vous rendre dans ces deux exposition rassurez vous les deux magnifiques catalogues rendent presque complètement justice à l'énorme travail qui a été nécessaire pour monter ces deux opérations. Ils permettent en outre de lire tranquillement presque tous les documents qui y sont présentés.

 

1911-2011 Gallimard, un siècle d'édition

Bibliothèque Nationale de France, site de la Bibliothèque François Mitterrand

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21 juin 2020

UN GARÇON EN SLIP AU BORD DU BASSIN DU TROCADÉRO L'ÉTÉ 1992

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Paris, Trocadéro, été 1992

21 juin 2020

SI J’ÉTAIS

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Je vous livre mes réponse au délicat exercice au jeu du << si j’étais>>. Il ne faut pas hésiter  à vous prêter à cet amusement

 

Un film:

“Lawrence d'Arabie” de David Lean, l'aventure, l'espionnage, les conquêtes, les causes perdues, l'empire, les garçons...

Un réalisateur:

Adolescent je vouais une passion à Claude Chabrol, “La femme infidèle” était mon grand film, Michel Bouquet et Maurice Ronet mes acteurs préférés. Lorsque quelques années plus tard j'ai rencontré Maurice Ronet, il a été très flatté d’avoir été mon comédien favori. Mais moi alors, c'est surtout sa peinture que j'aurais aimé voir...

Un acteur:

Enfant, jusqu'à 15 ans, c'est Jean Gabin qui me passionnait, “Les grandes familles” ou “Le président” ou bien encore “La bête humaine”, autant de films  qui m'avaient beaucoup impressionné, découverts à la télévision, le dimanche soir, sur l'unique chaîne d'alors. Dès leur sortie je demandais à ma tante de m’emmener voir le dernier film de l’acteur.

A cette époque avec mes parents nous habitions la banlieue parisienne. Nous n’allions à Paris au cinéma qu’exceptionnellement, le plus souvent pour voir le Disney annuel. J’attendais donc  que les films de mes acteurs préférés, il n’était pas encore question pour moi de metteur en scène dont j’ignorais jusqu’à l’existence, passent dans nos cinémas de quartier qui avaient pour nom le Vox et le Dôme. Nous étions prévenu de la programmation de ces deux cinémas par de grandes affiches mensuelles aux lettres tantôt rouges, tantôt bleues, invariablement collées sous le pont du chemin de fer.

Une actrice:

Dominique Sanda dans “Le jardin des Finzzi Contini” de Vittorio De Sicca.

Une rencontre d’acteurs:

Laurel et Hardy qui seront à jamais associés dans mon souvenir aux après midi de vacances pluvieux lorsque ma jeune tante m'emmenait au cinéma lorsque nous ne pouvions aller à la plage.

un gag: 

Toujours Laurel et Hardy se servant à tour de rôle de leur pouce comme briquet dans “Fra Diavolo”, vu à six ans dans un cinéma de Cabourg et jamais revu depuis!

Une révélation: 

“Blow up” découvert une après midi à Leysin un jour de tempête de neige où l'on ne pouvait pas skier, le mauvais temps est propice à la naissance de la cinéphilie.

Souvenir cinéphilique qui pourrait figurer dans une chanson de Vincent Delerm:

Je ne suis pas sûr que cela pourrait être dans une chanson de Delerm (que j'aime bien) mais je choisis la crise de larme de mon petit ami d'alors à la sortie de "La mouche" de Cronenberg, il avait dix huit ans et devait mourir du sida quelques années plus tard...

Une histoire d’amour:

Le problème lorsque l'on est gay et qu'on le sait très vite on est très frustré de ce coté là... Il m’aura fallu attendre “Beautifull thing” pour voir une histoire d’amour gay qui finisse bien.

Une bande son: 

“West side story”, la musique me tourne toujours dans la tête avec celle des Demoiselles de Rochefort.

Le pire film que j'ai vu: 

Mon beau frère à tué ma soeur dont j'ai oubliè le metteur en scène et ne désir pas m’en souvenir. 

Faiseur surestimé:

Beaucoup des cinéastes français que défendent à longueur d'année les Cahiers du cinéma, Vincent Dieutre par exemple et son désolant “Rome désolé”.

Une oeuvre sous estimée:

Les films "qualité française" descendus par la Nouvelle vague et qui ont émerveillé mon enfance: “Taxi pour Tobrouk”, “Fortunat” (j’ai appris plus tard que Frédéric Mitterrand jouait l’un des enfants), “Les aristocrates”, “Un singe en hiver”...

Un choc plastique: 

“Le satiricon” de Fellini, “Mort à Venise” de Visconti, la même année je crois(??)

Un fantasme:

Vivre dans “Le satiricon” de Fellini pour être tout près d’Encolpe et Giton...

21 juin 2020

ROGER PEYREFITTE, LE SULFUREUX PAR ANTOINE DELÉRY

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Quelque soi les réticences qui vont suivre sur la biographie de Roger Peyrefitte par Antoine Delery, j'ai d'ailleurs plus de réserves sur l'objet étudié que sur l'étude elle même, on ne dira jamais assez combien ce livre est indispensable entre autres pour la mise en perspective de l'histoire de l'homosexualité en France depuis la dernière guerre et encore plus pour les « genders studies » (je ne trouve pas de termes français appropriés, ce qui en dit beaucoup).

 

 

 

 

         

 

 

 

 

         

 

  J'ai Lu, 1970 J'ai Lu, 1971    

 

 

J'ai Lu, 1973 J'ai lu, 1977     Le livre de poche 1978

 

La parution en 1945 des « Amitiés particulières » peut être considérée comme la première brèche dans le mur du silence qui entourait les amours entre garçons. Je sais bien que le premier roman de Roger Peyrefitte, et à mon avis le seul qui passera à la postérité, peut être pour de mauvaises raisons, n'était pas le premier à illustrer le sujet. Il y avait eu déjà quelques livres mais aux audiences très limitées, parlant de ces amours alors interdites, la première édition Corydon date de 1930 et il y avait eu auparavant le chef d'oeuvre de Marcel Proust mais le premier fut un essai à la diffusion relativement confidentielle à sa parution, et le second n'avait pas que l'homosexualité masculine pour sujet et n'avait pas encore atteint en 1945 un très grand public qu'il a conquis petit à petit, contrairement à ce qui va se passer très rapidement pour « Les amitiès particulières » de Peyrefitte. J'explique le succès des « Amitiés particulières » par le fait que l'intrigue , l'amour entre deux jeunes garçons pensionnaires dans un collège catholique dans la province française, rappelait beaucoup de choses à un grand nombre de lecteurs qui n'avaient en 1945, aucun mal à s'identifier aux personnages ou à reconnaître des situations dont ils avaient été les témoins. La désaffection aujourd'hui pour le roman et pour toute l'oeuvre de Peyrefitte à la même cause que son succès d'hier. Les amitiés particulières paraît au XXI ème siècle nous parler d'un monde appartenant irrémédiablement au passé, sans résonance avec ce que peuvent vivre aujourd'hui des garçons de l'âge des protagonistes du roman. Vous pourriez me répondre qu'il en est de même pour « La recherche du temps perdu » sans parler de l'écart de talent qui existe entre Proust et Peyrefitte, la grande différence entre « La recherche du temps perdu » et « Les amitiés particulières » est que le grand oeuvre de Proust est solidement ancré dans l'Histoire, l'importance notamment dans celui-ci de l'affaire Dreyfus et de la Grande Guerre alors que le roman de Peyrefitte est un monde clos dans lequel la rumeur de l'extérieur ne pénètre jamais.

 

Les amitiés particulières ont par ailleurs, vérifié pour beaucoup l'affirmation de Merleau-Ponty: << L'être est ce qui exige de nous, création pour que nous en ayons l'expérience>>. Ceci dans le sens que l'homme a besoin de créateurs pour qu'il découvre certaines expériences de la vie qu'il n'a pas encore vêcu mais qu'a la découverte d'une oeuvre d'art, il s'aperçoit qu'il aspire à vivre une semblable expérience. Il ne faudrait pas par anachronisme méconnaitre quel ouvreur de chemins Peyrefittae a été avec son premier livre.

Un des principaux enseignements de cette biographie est de nous montrer un homme totalement autiste envers tout ce qui n'est ses petites affaires et totalement ignorant du monde dans lequel il vit et donc n'y comprenant rien. Son attitude à la fin de la guerre où il se rend tous les matins à son bureau des affaires étrangère alors que tous ses collègues ont fui, illustre bien cette incompréhension envers son époque. Il sera stupéfait ensuite de sa révocation par la nouvelle administration issue de la Libération en raison de ses accointances supposées avec le régime de Vichy; en réalité Deléry montre bien que la cause de ce renvoi est beaucoup plus une vengeance personnelle due à madame Bidault ( Le déchu se vengera envers cette dame dans « La fin des Ambassades » comme le note en octobre 1953, Cocteau dans son journal << Peyrefitte triomphe. La sottise de madame Bidault a fait vendre quarante mille exemplaires du livre en une semaine et coûté la présidence de la République à son époux.>>.) que le vichysme de Peyrefitte qui a traversé la guerre et l'occupation comme si elles n'existaient pas. Sa grande préoccupation durant cette période est l'écriture de son roman et accessoirement, mais beaucoup moins que Montherlant, les adolescents, pour lui le reste n'existe quasiment pas.

 

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illustration par Egermeier du Paysage des Olympique de Montherlant

 

A sa décharge, comme à celle de toutes les personnes qui ont vécu la débâcle de 40, dont on ne peut pas aujourd'hui mesurer quel traumatisme fut pour eux l'effondrement en une semaine de leur pays que la propagande disait doté de la meilleure armée du monde, le fameux « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts » de Paul Reynaud (encore un nabot en politique). Ce choc et un égocentrisme assez monstrueux expliquent probablement la cécité pour le restant de sa vie de Peyrefitte envers les événements historiques qu'il traversera.

 

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Peyrefitte, dans une lettre à Montherlant ( je remercie Antoine Deléry de m'avoir fait connaître ce texte ) décrit en quelques lignes magistrales le triste épisode de l'exode et son attitude envers cet écroulement << Quant à moi j'ai dû un beau jour quitter Paris avec le dernier train rapide sur injonction expresse. Quarante-huit heures après être arrivés dans la retraite ronsardienne... nous recevions l'ordre d'en partir, les Allemands ayant été presque aussi vite que nous... Et je suis resté seul de tout le Ministère, quelques dix autres ex (ou futurs) diplomates ont également gardé leur poste... Vivant ici au milieu des délices - de celles qui aident à vivre, mais privé de toutes nouvelles, de mes amis, de mes enfants, de mon chat, de mes livres... Dans l'impossibilité de bouger d'ici autrement qu'à bicyclette (ni train, ni auto) je me surprends à demander parfois moins de " jeunesse " et plus de journaux, moins de vérité et plus de mensonges ! Mais en réalité quelle reconnaissance je dois et je devrais à mes passions ! Ce sont elles - et elles uniquement - qui m'ont soutenu à travers ce que je puis appeler... tant d'épreuves. Ce sont elles qui m'ont fait prendre patience, pendant trois jours, dans des gares encombrées de foules gémissantes, dans des trains peuplés de loques humaines (agrémentées de l'impérissable de l'éclat de vives couleurs), et, pendant plus d'une semaine, permis de voir sans en être abattu, le lamentable défilé des réfugiés sur la route, pauvres gens qui fuyaient la mitraille et la trouvaient toujours un peu plus loin ! Le petit dieu, à jamais vainqueur, qui fait le prix de ma vie, est le même qui m'a fait oublier la guerre pendant tant de fois à Paris, qui m'a rendu indifférent à l'avance ennemie et m'a fait braver le bombardement sur les bords de la Loire, et, si j'ose l'écrire, qui me console de la défaite, et peut-être de la ruine. N'ayons pas honte de ce qui nous sauve du malheur et de la faiblesse ; tant pis, si nous sommes forts et restons heureux !...>>. On voit dans cette missive que la fréquentation des auteurs anciens peut être bien utile dans le tourment des jours...

Comme tous les biographes, Antoine Deléry est entré en empathie avec son modèle, attitude qui me parait indispensable pour un écrivain qui par la force des chose va être contraint de vivre un temps certain avec le dit modèle; ce qui fait que toutes les biographies sont plus ou moins hagiographiques même si les auteurs en général s'en défendent. Le biographe est victime d'une sorte de syndrome de Stockholm tant il est pris en otage, à son corps défendant par son sujet. Ce qui amène Antoine Deléry à surévaluer l'oeuvre et surtout l'homme Peyrefitte. Ce dernier contrairement à ce qu'il écrit n'a pas du tout fréquenté la meilleure société de son temps, ni si l'on prend ce terme dans le sens de bonne société aristocratique ou grande bourgeoise, Peyrefitte n'a pas fait partie longtemps de la "café sociéty" car si le succès des « Amitiés particulières » et l'admiration de Florence Gould lui en avait entrouvert les portes, son besoin de produire des écrits scandaleux, d'abord pour remplir ses caisses mais aussi par une sorte de haine de toute hypocrisie l'on vite fait devenir personna non grata dans ce club de riches oisifs tolérants mais soucieux de maintenir un ordre social et intellectuel qui les faisait prospérer. D'autres irrévérencieux ont eux été adoubés définitivement par ce club, même si c'était à ses marges, tel un Philippe Jullian dont le journal apprend qu'il connaissait bien Peyrefitte, dont il disait qu'il était le fils d'une chaisière toulousaine et d'un mauvais prêtre (il le définissait ainsi d'après ses livres et non au vu de son livret de famille); il en fait cette subtile description: << Roger Peyrefitte, l'homme de lettres français par excellence, intarissable causeur, brillant et pirouettant, content de soi. Grand lecteur de Casanova, il a le coeur sec des libertins. Charmante compagnie d'ailleurs. Il est en Italie que pour faire l'amour. Le détail de ses aventures et ses attendrissements font rire. C'est une cure, comme à Vichy. Les malades commentent l'effet de chaque verre et les symptômes de la maladie. Il s'habille mal, porte des flanelles, craint les courant d'air. Comme Montherlant, il ne quitte pas un imperméable, si commode pour les cinémas.>>; ou plus encore comme un Paul Morand (le plus homophobe des écrivains français mais dont les meilleurs amis étaient homosexuel! Ses relations avec Peyrefitte étaient très cordiales jusqu'à leur brouille à la fin de la vie de Morand à cause d'une mise en cause par Peyrefitte dans un de ses écrits d'un des amis de Morand, voir à ce sujet le journal de ce dernier); si on prend le terme comme synonyme d'élite intellectuelle (au sens large du terme) c'est pire encore. Peyrefitte a été complètement étranger à son époque. Bien sûr Peyrefitte a rencontré quelques célébrités de son époque. Deléry m'écrit: << ll voyait régulièrement Roland Laudenbach, Jacques Laurent (Peyrefitte apparait dans plusieurs de ses livres, comme "la bourgeoise"!), Roger Nimier (qui lui a consacré plusieurs chroniques) et les gens de la Table Ronde, ainsi que de nombreux intellectuels comme Jean-Louis Bory (témoignages nombreux, sur ce point, de Gérald Nanty qui les a réconciliés après une longue brouille), Navarre (qu'il a fait entrer chez Flammarion), Curtis (qui fait un très beau portrait de lui dans un de ses livres), Jouhandeau (ils se tutoyaient), Sagan (rencontrée de nombreuses fois grâce à Nanty)...>>. J'y ajouterais Jean Cocteau; dans son journal, il y a une dizaine d'entrées à Peyrefitte. Il raconte notamment dans celui de 1953 cette anecdote savoureuse: << … je pense aux nombreuses visites que Montherlant et Peyrefitte me firent ensemble, rue de Montpensier, à la Libération. Montherlant était malade d'inquiétude pour sa gloire. Ils étaient alors amis intimes. Chaque fois qu'un collège passait sous les arcades, ils se précipitaient à la fenêtre où je ne voyais plus que leurs derrières.>>. Je n'arrive pas à m'imaginer Peyrefitte avec Laudenbach que j'ai bien connu, mais il est vrai que je manque d'imagination.

Il semble avoir ignoré à peu près les oeuvres de tous les écrivains de son temps et ne semblait s'intéresser ni à la musique ni aux arts plastiques, ni au cinéma et guère plus au théâtre. Il semble que le sport et les sciences ne firent pas non plus faire partie de son univers. A cette aune écrire qu'il était cultivé, au sens du XX ème siècle, me parait un contre sens total.

 

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Roger Peyrefitte, portrait en gloire comme grand maitre de l'ordre d'Alexandre

 

 

Ce qui ne veut pas dire que Peyrefitte fut un ignare. il lisait les classiques et grecs et latins avec constance. Dans les romanciers de son siècle il n'y a guère qu'Anatole France et Marcel Proust qui ont retenu son attention. Il lisait ce dernier assidument dès le début des années 30, ce qui n'était pas alors si fréquent. On peut ajouter qu'il était aussi familier de l'oeuvre de Gide, qu'il a rencontré par ailleurs deux fois, de la poésie de Valéry, et même de quelques auteurs étrangers comme Thomas Mann, et de nombreux italiens, qu'il connaissait d'ailleurs personnellement parlant et lisant couramment l'italien.

Il n'était certes donc pas inculte, mais il y dans sa pose de l'érudit et du Pic de La Mirandole de la grammaire quelque chose qui sent un peu trop son parvenu à mon gout. A lire l'ouvrage de Deléry on voit bien que l'auteur de « La mort d'une mère » ne sait jamais guéri de la modestie de ses origines. C'est aussi l'histoire d'un homme qui a eu la malchance de commencer sa carrière littéraire par un chef d'oeuvre et dont aucun des livres suivant n'a atteint ni la même qualité, ni le même succès. Il ne faudrait pas pour autant faire de Peyrefitte l'homme d'un seul livre et si je ne partage pas pour son oeuvre l'engouement de son biographe, je trouve l'oubli dans lequel il est tombé bien injuste et bien dommageable pour les lettres françaises.

Les postures prise par Peyrefitte lui ont joué de bien mauvais tour, l'isolant de plus en plus du monde littéraire. Pour ceux qui se souviennent de lui, il passe en amour pour un cynique et consommateurs de corps de jeunes éphèbes alors que le récit de sa vie, et quelques un de ses livres, si l'on en est un lecteur attentif, le montre surtout comme un amoureux transi et malheureux.

 

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Egermeier a photographié Roger Peyrefitte lors d'une séance de signatures lors de la parution de "Mort d'une mère, donc en 1950, si par le plus grand des hasards vous reconnaissez le joli tourneur de pages que l'on voit sur ces clichés derrière l'écrivain n'hésitez pas à me contacter, de même si vous reconnaissez les deux messieurs en conversation sur la dernière image.

 

Cette passionnante biographie met en lumière la difficulté de conduire une carrière. Je pense que la bibliographie de Peyrefitte aurait été toute différente si cela avait été Gallimard, et non les éditions Flammarion, qui ont poussé (il n'en fallait pas beaucoup) leur auteur sur la pente des écrits scandaleux, qui avait racheté le fond de Vigneau, son premier éditeur. Gaston Gallimard était intéressé par Roger Peyrefitte. Il fait figurer son nom sur une liste d'auteurs à « reprendre » (note de la fin des années 50 et reproduite page 330 du catalogue de l'exposition du centenaire des éditions Gallimard). L'équipe des éditions Gallimard aurait été bien meilleure conseillère pour notre turbulent écrivain que celle de Flammarion exclusivement soucieuse de gros tirages.

Je fais mien l'avis de Pierre de Boisdeffre, datant de 1969, dans sa précieuse « Littérature d'aujourd'hui » que je possède dans l'édition 10-18, lorsqu'il écrit: << A partir de 1950, Roger Peyrefitte changea de registre. Négligeant les investigations psychologiques, il entreprit une satire moins subtile et plus brutale des hommes et des institutions. (...) Depuis les ambassades Roger Peyrefitte a suivi la dangereuse pente du scandale. Les vrais amis de l'auteur étaient navrés de voir un écrivain de cette qualité ajouter le poids de son talent à cette somme d'attaques et d'infamies sous laquelle chancellent nos institutions (…) Depuis les Amitiés particulières, le romancier n'a pas trouvé de thèmes à la hauteur de son style (…) Sous le brio du style, sous l'éclat d'une carrière trop adroite, un homme existe qui peut encore se laisser émouvoir, et nous toucher. >>. Involontairement Antoine Delèry valide l'idée que la première partie de l'oeuvre de Peyrefitte, disons jusqu'à « L'exilé de Capri » est très supérieure à la seconde puisqu'il a consacré 200 page à la première pour 130 page à la seconde qui s'étale sur presque quarante ans et il escamote quelque peu les dernières années de l'écrivain, seulement 70 pages pour les trente dernières années. 

Le jugement de Jacques Brenner dans son « Histoire de la littérature française de 1945 à nos jours (1978) est beaucoup plus sévère (et beaucoup moins lucide) que celui de Pierre de Boisdeffre voici ce qu'il écrit: << Ceux qui pensaient que Roger Peyrefitte resterait l'homme d'un seul roman ne se trompais pas. Tous les livres qu'il fit paraître ensuite sous l'appellation de romans relèvent d'un autre genre (…) en particulier de chroniques scandaleuses. La faiblesse de celles-ci vient de ce que l'auteur double le reportage ou l'enquête qui en font l'intérêt, d'une intrigue à laquelle on ne croit pas.>>. Je souscris totalement à cette dernière remarque; j'ajouterais que l'incrédulité du lecteur est nourri par la transparence des multiples doubles et masques dont Peyrefitte parsème certains de ses pseudo romans; le personnage de l'archéologue est l'archétype de ces êtres de papier auxquels on ne peut s'attacher.

Il me semble avant d'aller plus loin que le lecteur de ce billet, et surtout l'auteur du livre, qui m'a si obligeamment d'une part fait lire son manuscrit et d'autre part envoyé l'ouvrage dès sa parution avec une chaleureuse dédicace, doivent savoir « d'où je parle ». Je n'ai jamais rencontré Roger Peyrefitte alors qu'en lisant « Roger Peyrefitte, le sulfureux », je m'aperçois que je connaissais plusieurs de ses proches à commencer par Egermeier, de Ricaumont et Malagnac. Si les deux premiers cités étaient des hommes de coeur, j'ai toujours pensé que Malagnac était un triste gigolo. En revanche j'ai lu la plupart des livres que « le sulfureux » a écrit mais pour beaucoup il y a fort longtemps. Je n'ai pas lu ses quatre livres sur Voltaire, pas plus que « Le prince des neiges » (ce que j'aimerais bien) ni la soutane rouge pas plus que ces opuscules tirés sur grand papier. Pour le reste je crois avoir tout absorbé. J'ai commencé par « Les amitiés particulières », roman exploré lorsque j'avais quatorze ans, entre un Bob Morane et « Sur le fil du rasoir », ce livre plus qu'un révélateur fut pour moi la confirmation de mes gouts. Cette première lecture m'a donné l'envie de connaître les autres ouvrages de l'auteur. A partir de 1965, je lisais les nouveaux livres de Peyrefitte dès leur parution tout en essayant de me procurer ses titres plus anciens. Je n'avais souvent pas réouvert ces livres depuis, à l'exception de « L'exilé de Capri » et des « Amours singulières», romans que j'ai relus avec beaucoup de plaisir auxquels il faut ajouter « Du Vésuve à l'Etna » que j'ai repris, toujours avec bonheur à chaque fois avant de partir pour le sud de l'Italie. C'est le livre de Peyrefitte qui, en ce qui me concerne, demeure le plus vivant. « Roger Peyrefitte le sulfureux » m'a donné l'envie de découvrir « Retours en Sicile » dont je n'avais jamais entendu parler. Mes souvenirs de lectures sont contrastés si j'ai un souvenir ému de la découverte de Notre amour », livre tant aimé qu'aussitôt refermé je suis allé le porter chez le relieur pour le faire habiller de cuir, le volume a malheureusement disparu de ma bibliothèque, je me rappelle aussi le profond ennui à la lecture « Des fils de la lumière » et du « Chevalier de Malte ». Après avoir terminé le livre de Delèry et avant d'écrire ce billet, j'ai réouvert les ouvrages de Peyrefitte qui n'ont pas été mystérieusement boulottés par mes bibliothèques, sort subit apparemment par « Les français », « L'oracle » (ce que je regrette bien) ou Innominato. J'ai donc picoré dans « Les américain », « Les juifs », « Roy », « L'enfant de coeur », « Tableaux de chasse »... pour me rafraichir la mémoire.

« Roger Peyrefitte, le sulfureux » nous montre bien comment s'est construit l'homme et l'écrivain. Roger Peyrefitte dans ses jeunes années était un homme peu sur de lui. Inconsciemment il était à la recherche d'un maitre, c'est peu être ce trait de caractère qui a le plus séduit son biographe qui à son tour semble avoir pris Roger Peyrefitte comme ultime référence. La rencontre de l'encore jeune méridionale avec Montherlant sera décisive pour le jeune homme. Il s'est trouvé un nouveau père. Il se construira en imitation de celui-ci, il lui a appris son métier d'écrivain, mais aussi bientôt contre lui. Comme me l'écrit Antoine Deléry: << Peyrefitte est quelque part, le contraire d'un Montherlant (que j'aime néanmoins...) ou d'un Malraux (quelques belles pages, mais quel personnage agaçant), qu'il a poursuivi de ses sarcasmes, qui ont patiemment bâti leur légende, élevant une statue de plâtre dédié à un personnage rêvé qu'ils n'étaient pas...Faux héros de guerre (faux résistant!), faux aventuriers, faux voyageurs, faux hommes à femme, faux sportifs, véritables écrivains en pantoufles (vrai courtisan)...>>.

Il est indéniable par sa défense du droit à être homosexuel que Peyrefitte a fait preuve de courage. Mais je trouve que Delèry met trop en lumière le goût de la vérité de son modèle qu'il ne faut pas confondre avec une inclination pour l'espionnage et la délation. Peyrefitte fit preuve d'une indélicatesse flagrante lorsqu'il décida avec la complicité de Pierre Sipriot de publier sa correspondance avec Montherlant sans demander l'autorisation à l'ayant droit de l'académicien.

Le style de Deléry est à la fois précis (quoiqu'il faudra qu'il m'éclaire sur le terme de pédéraste mondain concept que je ne visualise pas bien) et limpide ce qui rend la lecture de cette biographie très agréable et il a bien du mérite car par essence en général il ne se passe pas grand chose dans la vie d'un écrivain si l'on excepte celle de Céline, Malraux ou Romain Gary. Il y a tout de même dans celle de Peyrefitte notamment les péripéties garçonnières en compagnie de Montherlant, narrées avec beaucoup de verve par le biographe, ce qui donnent les passages les plus drôle du livre, il faut dire que les deux compères ont tout des Pieds Nickelés chez les pédérastes...

L'auteur a délibérément choisi de nous épargner une biographie « à l'américaine » ces énormes pavés dans lesquels le lecteur n'échappe à aucune des maladies du sujet et qui sont généralement si ennuyeuse que l'on ne les lit pas dans leur continuité mais qu'on y pioche, grâce à l'indexe, les renseignements dont on a besoin. Il en est ainsi par exemple de la biographie de Jean Genet par Edmund White ou de celle de Cocteau par Claude Armand. Roger Peyrefitte, le sulfureux est néanmoins sérieuse et très bien documentée et ressemble plus aux biographies qu'écrivait jadis Maurois ou plus près de nous à celle que Daniel Garcia consacra à Bory. Néanmoins l'allégresse de l'écriture de Deléry et donc de la lecture, a son revers, il demeure quelques lacunes dans la vie de Peyrefitte et le curieux que je suis aurait aimé en savoir un peu plus sur certains personnages qui traversent la vie de notre grand écrivain comme sur ces deux frères, Doudou et Roger dont il partageait les faveurs avec Montherlant et qui auraient servi de modèles pour les jeune sportifs photographiés par Egermeier pour l'édition illustrée des Olympiques, ou encore sur Jacques de P. que Peyrefitte rencontre en 1939 alors qu'il n'a que quatorze ans et qui semble être son véritable premier amour d'adulte. Leur liaison durera plusieurs années. J'aurais aimé également en apprendre davantage sur des personnages moins affriolant que les garçons pré cités mais qui ont eu une grande importance dans la vie de l'écrivain comme ses secrétaires successifs et surtout sur Alexandre de Villiers son exécuteur testamentaire dont on ne connait ni l'âge ni les moyens d'existence hormis d'être le factotum de Peyrefitte.

Quelques notes en bas de page, trop rares et trop maigres, sont néanmoins les bienvenues pour éclairer le lecteur qui ne serait pas au fait de la vie littéraire du XX ème siècle. Mais qu'il faille une notule pour rappeler qui était Kléber Haedens me laisse songeur...

Le grand talent de Delèry biographe est d'avoir monté, au sens cinématographique du terme, avec fluidité les différents épisodes de la vie de son modèle

Je suis conscient que le critique parle à son aise, alors que je suppute que le collationnement de toutes ces informations sur le sulfureux n'a pas du être de la tarte... Quoiqu'il en soit si certains de ces personnages se reconnaissent ou qu'ils soient identifiés par des personnes les ayant connus que ceux là contactent le blog je leur serais grandement reconnaissant de même que j'en suis sûr Antoine Deléry qui pourrait ainsi enrichir son livre pour une future réédition.

L'actuelle édition a été faite un peu au minima. Il n'y a pas d'index mais le livre reste facilement consultable car il est découpé en nombreux chapitres courts au titre explicite. Les sources ne sont pas non plus mentionnées à chaque affirmation mais néanmoins les principales sont mentionnées en deux pages en fin du volume, précédant une bibliographie complète des volumes écrits par Peyrefitte. Plus inhabituel et gênant pour ce genre d'ouvrage on ne trouve pas non plus de cahier de photos, ce qui est toujours utile pour visualiser les personnage tels qu'ils sont au moment de tel ou tel épisode. J'aurais particulièrement apprécié de découvrir les appâts en collant du jeune Roger Montsoret, interprète de la pièce de Peyrefitte, « Le prince des neiges » (je mettrais ma main à couper que le garçon devait être alors l'amant en titre d'Hébertot...). J'aurais également été ravi de découvrir le tableau de Goor représentant Malagnac, grandeur nature, accompagné d'un lévrier (je n'ai pas repéré le dit Malagnac dans « Le banquet de Trimalcion » peint par ce même Goor; peut être est il le jeune homme qui serre de près le blond porteur d'amphore?).

 

 

Après la lecture de cette biographie, l'image que je me fais de Roger Peyrefitte est assez contrastée. Il s'y révèle un homme faible mais sensible, à la curiosité limitée assez borné pour tout dire mais pouvant se passionné pour des sujets, Alexandre et son époque, la Sicile, les monuments antiques en Grèce... qu'il explorera à fond, qui fera de lui, un des meilleurs spécialistes de son temps. Il paraît incapable de prendre de la hauteur tant dans sa vie que dans son oeuvre. Il s'intéresse toujours plus aux petites choses qu'aux grandes. C'est dans ses livres un miniaturiste, jamais un fresquiste. Cette manière de voir fait que certains de ses livres, comme « Les juifs », « Les français » ou « Les américains », déjà peu passionnants à leur parution, sont quasiment illisibles aujourd'hui car les minuscules péripéties et leurs acteurs ne disent plus rien à personne. Mais curieusement cette myopie littéraire peut faire tout l'intérêt d'autres ouvrages comme son Alexandre, objet littéraire totalement singulier et toujours passionnant actuellement sans doute en grande partie parce que sont parti pris narratif vient en complète opposition avec le sujet traité.

 

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Dessin de Michel Gourlier faisant partie de la collection de Roger Peyrefitte

 

L'utilisation de sa vie pour son oeuvre en fait un précurseur de l'auto-fiction.

On découvre que le moteur du courage indéniable de Roger Peyrefitte se nourrit de sa haine obsessionnelle de l'hypocrisie. Le meilleur exemple de cela est la philippique contre Mauriac véritable chef d'oeuvre que m'a fait découvrir « Peyrefitte le sulfureux ». Cette dénonciation des tendances homosexuelles de Mauriac, aujourd'hui reconnues, couta très chère à Peyrefitte au sens propre comme au sens figuré. Dans une récente biographie de Mauriac signée Jean-Luc Barré, François Mauriac, biographie intime, 1885-1940, publiée chez Fayard en mars 2009, Barré, fait une large place à l'homosexualité de « l'illustre écrivain catholique » ; il révèle même le nom d'un jeune homme qui aurait été « l'amant » de Mauriac ; Mauriac aurait en effet été amoureux fou de Bernard Barbey, chef de l'état-major particulier du général Guisan pendant la guerre de 1939 à 1945, qui était aussi romancier, lauréat du Grand Prix de l'Académie française et diplomate...

Si Peyrefitte était snob, il n'était ni arriviste ni intéressé par l'argent. On voit qu'avant sa ruine il fut généreux et après sa déconfiture dans un juste retour des choses il bénéficia de la relative générosité des autres.

On s'aperçoit que deux rencontres dans la vie de Peyrefitte ont été décisives. D'abord celle de Montherlant, sans laquelle il n'aurait probablement pas écrit et celle de Malagnac qui fut son mauvais ange qui le ruina et précipita sa déchéance littéraire.

 

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Roger Peyrefitte en compagnie de Salvador Dali, Malagnac et Amanda Lear

 

Je ne suis pas d'accord avec le biographe lorsqu'il écrit, c'est la dernière phrase de son livre que Roger Peyrefitte a été un homme heureux où alors il s'est beaucoup menti à lui même. En ce qui concerne le coeur, Il n'a connu que des amours en trompe l'oeil avec des médiocre, on ne constate pas autre chose en lisant « Le dernier des Sivry », « Notre amour » ou « L'enfant de coeur ». Pour l'esprit, il a connu la désaffection du public et l'oubli critique bien avant sa mort ce qui devait le faire douter de la pérennité de son oeuvre. Il reste les sens...

 

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Tableau de Pierre Peyrolle représentant les membres fondateurs de l'ordre utopique d'Alexandre. On y voit sous le plafond du Panthéon derrière une grande statue d'Alexandre le grand, on voit de droite àgauche le peintre Pierre Fuchs, Salvador Dali, Arno Brecker, Joe Bodenstein, Roger Peyrefitte et Alexandre de Villiers. Le tableau est visible en Allemagne au château de Norvenich 

Antoine Delery résume parfaitement en quelques mots quelle fut l'essence de la vie de Roger Peyrefitte: << il s'est efforcé, sa vie durant, avec un certain succès d'être le personnage qu'il rêvait d'être...>>; j'ajouterais qu'au fil des ans le personnage a étouffé l'artiste chez Roger Peyrefitte... Et puis le livre d'Antoine Delèry donne envie de lire et de relire Peyrefitte, la plus grande qualité d'une biographie n'est elle pas de provoquer le désir de mieux connaître son objet.

 

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Roger Peyrefitte à la fin de sa vie photographié par D. Deville

 

Nota:

On peut lire un chapitre des ambassade, non retenu pour l'édition en volume mais paru dans le Crapouillot sur les homosexuels en aout 1955 à l'adresse suivante: http://culture-et-debats.over-blog.com/article-23868321.html.

 

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Tombe de Roger Peyrefitte à Alet les bains, Aude 

  

Antoine Delèry a fait, par le biais d'un mail, une réponse éclairante à mon billet. Après avoir demandé son autorisation, j'ajoute cette réponse à ma critique de son livre.

 

Bonjour Bernard,
 
Votre texte me parait très bien: fouillé, complet, précis...Il donne une bonne image de Roger Peyrefitte, ombres et lumières, en mettant en balance vos réticences et mes arguments.
(cela confirme ce que je savais: vous savez lire et vous le montrez bien...)
 
Concernant son absence à son temps, son peu d'intérêt pour les sciences et les arts, il faudrait quand même signaler son goût sûr en matière de peinture et son intérêt pour l'art monumental et l'architecture moderne.
 
Il a été un grand collectionneur de maîtres et de petits-maîtres français et anglais du XVIIIème siècle. Il a eu des relations suivi avec de nombreux peintres de premier plan: Georges Matthieu, Pierre Peyrolles, Dali, Brayer...Ce qui l'a conduit à préfacer le livre "Nous les abstraits"(1960) caricaturant les excès de l'art contemporain, qu'il connaissait bien... 
 
En ce qui concerne l'art monumental et l'architecture, il était un esprit ouvert et curieux. On se rappelle qu'il a pris, presque seul, la défense des colonnes de Buren , en pleine polémique, dans "le Figaro". Dans une belle introduction au livre de Doucet sur Paris (éditions Sun), il défend le Paris moderne: Beaubourg, Buren et la pyramide du Louvre...
 
Enfin, il a été un mécène (cf le témoignage de Pierre Peyrolles) et pas seulement pour des artistes d'inspiration pédérastique (Gourlier, Goor...).
 
A t-il été un homme heureux...Oui, et de cela je suis sûr, non seulement par ses écrits mais aussi par des témoignages irréfutables. Dans ses épreuves des dernières années, il a fait preuve d'un optimiste, d'un allant, d'un dynamisme peu communs..."Caractère faible", écrivez-vous; vraiment ?
 
Enfin, votre conclusion me fait chaud au coeur: si le livre donne envie de lire et relire Peyrefitte, le but est pleinement atteint...
 
Bien à vous,
 
A.
 

PS: je ne sais pas encore si le livre se vend bien; mais il se lit bien, si j'en crois les lettres et messages reçus, touchants et sympathiques, et c'est l'essentiel...

 

COMMENTAIRES LORS DE LA PREMIERE PARUTION DU BILLET

Le 21/08/2011
Monsieur,
Lu le long commentaire que vous faites de cette biographie consacrée à Roger Peyrefitte (19O7-2000). Etant d'une génération pour qui le nom de cet écrivain, très célèbre de son vivant (pour de bonnes et de mauvaises raisons), dit quelque chose, et surtout pour avoir lu nombre de ses livres, je vous remercie de m'apprendre l'existence de cette biographie, que je n'ai pas vue sur des présentoirs de librairies que je puis fréquenter, dans une grande ville de province. Je crains que "l'omerta" jeté sur le nom de Roger Peyrefitte ne nuise à la bonne distribution du livre de son biographe. Biographie que je lirai donc. Je souhaite surtout qu'elle s'intéresse aux oeuvres de Peyrefitte, plutôt qu'elle ne se contente de rapporter des anecdotes plus ou moins controuvées. Pour avoir eu l'honneur, il y a déjà plusieurs années, de m'entretenir avec M. de Villiers, lui-même alors avait le projet d'écrire une biographie "exhaustive" de Peyrefitte(ne sais si ce projet aboutira quelque jour) qui eût rétabli (selon lui) la vérité sur des épisodes ayant prêté à commentaires défavorables (et surtout contradictoires): je pense ainsi à sa première éviction du Quai d'Orsay, à sa réintégration grâce à l'intervention de Pierre Laval; enfin à son éviction définitive. Situation que Roger Peyrefitte jugea blessante, et surtout "injuste". Je pense personnellement que cette "injustice" (en tout cas vécue comme telle par lui) aura été, pour une bonne part, dans sa lutte contre les impostures (bien réelles) d'une certaine société contemporaine. Ce n'est pas le moindre des paradoxes que cet écrivain jugé "anecdotique", "superficiel", etc., dans sa chronique satirique de la société contemporaine, ait été pris très au sérieux par les puissances bien réelles auxquelles il s'est attaqué (le Quai d'Orsay, l'église catholique romaine en tant qu'institution, le monde de l'édition et des lettres, le marché de l'art, les Juifs (et pour ce dernier, quoi qu'on en ait dit, ce livre n'est pas antisémite; l'avis mériterait d'être nuancé), etc.), puisqu'il connaît aujourd'hui la situation éditoriale qui est la sienne :ne pas voir ses livres réédités, à l'exception des "Amitiés particulières". A croire que les éditeurs français actuels se soient donné la consigne!
Je suis pleinement d'accord avec la remarque de Jacques Brenner, que vous citez fort à propos, et qui renvoie à tous les livres que Peyrefitte a consacrés à la société de son temps et ses impostures (des chroniques plutôt que des "romans", bien que se présentant comme tels); il n'empêche que ces "chroniques-faux romans" visent le plus souvent juste, sont pleines de détails vérifiables, provoquent un sourire, voire un rire libérateur (Peyrefitte nous rappelle que "les rois sont toujours nus", qu'il suffit d'avoir l'oeil exercé!), voire peuvent susciter chez le lecteur des impressions contradictoires (ex.: un livre comme "Les Clés de saint Pierre" peut être perçu, à juste titre, comme une violente attaque de ce qu'il y avait alors de plus sclérosé au Vatican, mais fourmille aussi de précisions passionnantes sur le rituel catholique, pour quelqu'un de non croyant); les livres même satiriques de Peyrefitte ne produisent pas une impression univoque. De ce point de vue, c'est un "conservateur" autant qu'un "démolisseur". Il y aurait lieu d'insister sur ce point. En tout cas, dans une époque aussi timorée que la nôtre, celle du "penser correct" (c'est-à-dire du "ne penser rien du tout"), une figure d'écrivain bretteur comme Roger Peyrefitte peut donner de la nostalgie. Comme celle de Jean-Edern Hallier, dans un autre genre.
Je me rends compte que mon commentaire prend des proportions monstrueuses; cela veut surtout dire qu'un écrivain comme Roger Peyrefitte demande à être abordé avec un maximum de nuances (en tant qu'homme et en tant qu'écrivain). On a parlé de la "méchanceté" de Peyrefitte: ce point mériterait d'être commenté. Il est exact que lorsqu'il veut régler des comptes, il tend son arc au maximum et que la flèche traverse de part en part. La fameuse Lettre à François Mauriac en est un exemple. Pour admirer Mauriac comme romancier, mémorialiste et essayiste politique, je ne me retiens pas cependant de considérer que Roger Peyrefitte (si l'on pousse l'empathie le plus loin, si l'on se place de son point de vue)avait quelque légitimité dans son attaque. Mauriac avait une vie intérieure torturée au point que l'hypocrisie lui était sans doute nécessaire (c'est ce que je veux retenir de ma lecture de l'essai de M. Jean-Luc Barré), mais ayant à la fois attaqué Cocteau (au moment de la mort de celui-ci), et le film de Delannoy, tiré des "Amitiés particulières", Mauriac avait en quelque sorte lui-même allumé la bombe qui lui explosa alors au visage. Mauriac ne pouvait ignorer que Peyrefitte ne se contenterait pas à son endroit d'un "silence poli".
Mais c'est le même Peyrefitte (plutôt une "autre partie de lui-même") qui est capable d'écrire ce chef-d'oeuvre qu'est "La mort d'une mère", le livre le plus lucide qu'on ait écrit sur l'amour qu'on peut porter à une mère, en même temps que sur la nécessité d'affronter sa propre vie, quand vous en êtes séparé à jamais. La fin du livre que d'aucuns ont voulu juger scandaleuse, du moins en 1950, n'est pas plus, mais pas moins, que l'expression de la Vie contre la Mort.
Peyrefitte "concierge", se délectant des potins les plus nauséeux...C'est un point de vue, mais qui demanderait encore à être nuancé. Un ex.: dans "Propos secrets" (le premier volume, publié en 1977), les pages consacrées à Henry de Montherlant ont choqué certains lecteurs de l'auteur des "Jeunes Filles" et des "Garçons", mais étaient-ce de si bons lecteurs que cela? J'en doute: les pages que Roger Peyrefitte consacre à Montherlant redonnent à celui-ci toute une épaisseur humaine, nous font mesurer les dangers que sa sexualité particulière (sur laquelle je ne veux pas prononcer de jugement moral, bien qu'elle me soit étrangère) pouvait, ou avait pu lui faire courir, etc. Du coup, de cette dimension humaine restituée se renforçaient des romans aussi admirables que "Le Chaos et la Nuit" (Marguerite Yourcenar, dans ses entretiens avec Matthieu Galey, dit que c'est là un des chefs-d'oeuvre du roman français du XXe siècle) et "Un assassin est mon maître", dont on saisissait mieux le côté nihiliste et pessimiste, à la mesure de la solitude humaine de l'auteur (bien que ce nihilisme et ce pessimisme ne représentassent pas complètement Montherlant; il a été aussi un peintre du bonheur, du bonheur de la jouissance).
Qu'il y ait eu en Peyrefitte un mélange de sentimentalité et de méchanté, cela serait, à la limite, l'illustration d'un mélange assez banal chez un bon nombre d'écrivains. "Méchant", Peyrefitte ne l'est pas plus, peut-être moins même, que les Goncourt (dans leur fameux "Journal").
Pour la partie la plus directement autobiographique de l'oeuvre de Peyrefitte (pour la différencier de la partie satirique de son oeuvre, sous forme d'une chronique scandaleuse de la seconde partie du XXe siècle), vous faites observer fort justement qu'elle se place sous le signe de la lucidité et de l'insatisfaction (la lucidité ne peut rendre le plaisir charnel complètement satisfaisant); un livre comme "Notre amour", mais plus encore "Jeunes proies" (qui renvoie à la bisexualité de l'auteur), un livre plus révélateur encore. Seuls émergent les paysages et les objets (l'importance du paysage et des antiquités romaines et grecques dans "Notre amour"). Je veux espérer que le biographe aura fait un sort au grand collectionneur (et bibliophile) que fut Roger Peyrefitte; sa collection fut une oeuvre à part entière; si "Un musée de l'amour" (le titre est emprunté à l'un de ses poètes préférés: Baudelaire) n'est consacré qu'à ses érotiques, Peyrefitte eût pu écrire "La Maison de l'artiste" d'Edmond de Goncourt, tant ses différentes demeures ont appartenu à la tradition des écrivains-esthètes (espèce disparue?).
Tout à fait d'accord avec vous sur son peu de goût de la littérature moderne, mais le biographe aura, je le souhaite, insister sur sa passion pour la littérature du XVIIIe siècle (Voltaire en tête) et les littératures antiques (grecque et romaine). De ce point de vue, il est un des derniers écrivains célèbres auprès du grand public à avoir bénéficié de cette tradition. Ainsi que sa connaissance des conteurs italiens du XVIe siècle; L'Arétin, entre autres, avec qui il a quelques ressemblances.
Roger Peyrefitte mérite d'être traité avec un maximum de nuances (quel que soit l'avis général qu'on porte sur son oeuvre).
Pardon d'avoir été aussi long. Je vous donne ainsi quelques impressions en vrac.
Thierry FLEURANCE-AVERTY
Professeur. Docteur ès lettres.
P.-S.: Au risque de paraître très "pion". Votre article a laissé passer des fautes d'orthographe grossières, à commencer par la formule d'ouverture. Il est trop passionnant pour que subsistent de telles scories! 
COMMENTAIRE N°1 POSTÉ PAR THIERRY FLEURANCE-AVERTY LE 21/08/2011 À 12H05

réponse à Thierry Fleurance-Averty 

Merci pour votre long commentaire. Je pense à la lecture de celui-ci que la biographie d'Antoine Deléry vous intéressera. Si vous ne la connaissiez pas encore, ce qui m'étonnerait à la lecture de votre texte je vous conseille les deux tomes de la biographie de Montherlant par Pierre Sipriot (aux éditions Robert Laffont qui va beaucoup plus loin que "Les propos secrets.  

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 21/08/2011 À 18H15
Merci merci pour cette article, je suis un jeune homme de 25 ans qui a découvert Peyrefitte à 18 ans et depuis ce jour où j'ai lu les amitiés particulières je dévore ses livres et je l'ai collectionne ainsi que tous les articles notamment dans la revue Arcadie et le Crapouillot. Merci encore
Cordialement Florent
COMMENTAIRE N°2 POSTÉ PAR FLORENT LE 13/05/2012 À 15H04

Les anciens numéros d'Arcadie ne doivent pas être facile à se procurer. Je serais curieux de connaitre, en quelques lignes, ce qui vous attire chez Roger Peyrefitte dont l'oeuvre ne me semble peu en communion avec notre époque. 

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 13/05/2012 À 21H27
Il est vrai que l'oeuvre de Roger Peyrefitte ne soit pas proprement dite en communion avec notre époque mais je pense que beaucoup d'auteurs sont tomber dans l'oubli tel que henry de Montherland par exemple que j'admire, il y a dans l'écriture de ces deux hommes malgré leurs distances, une écriture poétique, une écriture qui représente exactement l'amour entre garçon, les sentiments, les premiers émois, la découverte l'exilé de Capri en est un bon exemple. J'aime Peyrefitte pour son talent et pour l'homme pour sa franchise, son honnêteté. Il reflète l'homme que je voudrai être mais que ne pourrait être par l'omertà des amours si tendres à Peyrefitte. Je m'intéresse à tous ces hommes qui s'y intéresse comme Joubert, ou alors Pasolini il y en a encore d'autres mais je ne répondrai à votre question.
COMMENTAIRE N°3 POSTÉ PAR FLORENT LE 14/05/2012 À 21H17

Je suis partiellement d'accord avec vous, mais je crois qu'en littérature, comme en peinture, il faut aller au delà du sujet. Il ne faut pas à mon sens faire un amalgame entre des auteurs parce qu'ils ont des gouts ou des opinions communes (voir ce qui se passe avec les écrivains collaborateurs Céline et Brasillach par exemple stylistiquement ont aucun point commun) est une erreur. L'oubli de Montherlant est heureusement que relatif. Il faut bien dire que c'est un auteur d'une importance bien plus grande que Peyrefitte, son journal est à la hauteur de l'oeuvre de Cioran et puis il y a son théâtre pas assez joué mais toujours présent tout de même. L'oubi frappe de nombreux auteurs français contemporains aux deux homme je citerais par exemple Jean Louis Curtis ou Pierre Boulle . Dans la même sensibilité je vous conseille de lire François Rivière dont la production actuelle, mins frontale que celle de Peyrefitte et Montherlant est plus large que celle du premier et d'un style plus moderne que celle du second. Je vous conseille en ce qui concerne vos lectures (et autres) de ne pas vous enfermer dans une thématique et aussi de pas se limiter à la littérature française, les écrivains du monde offrent bien des découvertes et des plaisirs. 

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 15/05/2012 À 07H17
J'ai bien aimé la biographie de Antoine DELERY qui m'a rendu Roger Peyrefitte encore plus antiphatique. Au sujet de Peyrefiite, je recommande la lecture d'un petit ouvrage paru en 1979 : "ROGER PEYREFITTE OU LA POSTIERE DE CASTRES" de Maurice Périsset dans lequel tout est dit sur cet écrivain mineur et méprisable et qui était conscient de l'être !!!
COMMENTAIRE N°4 POSTÉ PAR ALAIN DUPONT LE 16/05/2012 À 13H54

Le fait qu'un écrivain soit sympathique ou antipathique n'a que peu d'intérêt d'où l'intérèt relatif des biographies en particulier lorsque la vie de l'écrivain a peu de rapport avec son oeuvre, comme Conan Doyle ou Simenon ou encore un Vigny (quoique). Ce qui compte c'est ce qu'il a écrit. En ce qui concerne Peyrefitte que je trouve en effet comme vous antipathique, mais Aragon ou Breton par exemple ne le sont pas plus. Peyrefitte n'est pas un écrivain capital contrairement aux deux cités préalablement. Il reste néanmoins que "Les amitiés particulières" reste un livre qui a marqué l'Histoire de la littérature française du XX ème siècle. Et qu'il reste deux ou trois autres livres lisibles et même à lire mais je suis surpris par exemple quand un commentateur âgé de 25 ans m'écrit que Peyrefitte est pour lui l'auteur capital; je crois que beaucoup en ce qui concerne Peyrefitte sont aveuglés par leurs penchants sexuels. 

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 17/05/2012 À 07H55
Laissez donc les jeunes gens sensibles à ce pauvre Roger, abandonné de tous, l'aimer, en dépit de l'époque ! ne me dites pas que vous regardez comme une référence notre époque, cher B.A. ! Et comment faire tout à fait abstraction, surtout dans la jeunesse, des "sujets" qui inspirent un auteur (et nous, nous passionnent) pour ne regarder leur style... Peyrefitte est complexe, en effet, comme dit le professeur ; et certes Montherlant est bien plus grand que lui (à mon avis, un auteur "éternel" ce dernier, comme on disait encore naguère) (et moi je crois à ces "naïvetés" d'antan plus qu'à celles d'aujourd'hui divinisant sans mémoire ni culture les pacotilles du jour... mais ça n'est déjà plus notre sujet !)
COMMENTAIRE N°5 POSTÉ PAR XRISTOPHE LE 18/05/2012 À 01H49

Que les jours fourmillent de pacotilles littéraires (et autres) je ne vous contredirais pas sur ce sujet, mais pour lire de bons livres il faut savoir regarder vers le passé et surtout bien au delà de nos frontières et ne pas se limiter à un seul sujet. Je maintiens que les jeunes gens d'aujourd'hui, on en priorité d'autres ouvrages à découvrir que l'oeuvre de Peyrefitte, même si un livre de lui assez méconnu comme Notre amour reste un livre à relire, mais pas d'ailleurs pour les jeunes. Dans la thématique gay, lire l'oeuvre au Noir par exemple de Marguerite Yourcenar offre un plaisir plus consistant que Les amitiés particulières. 

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 18/05/2012 À 07H33
Bien sûr ; je n'ai pas dit non plus que R. Peyrefitte fût un grand auteur à mes yeux ; ce qui plutôt m'agaça presque dans votre réponse au "jeune homme", c'est la surprise que vous manifestez (je n'ai plus votre texte sous les yeux) de voir qu'un jeune homme d'aujourd'hui s'attarde encore sur un auteur "passé" (sinon - DU passé, du grand passé - je vous entends pour ce qui est de celui-ci) ; un auteur "démodé" en somme : ni un classique ni un contemporain ; et je souffre à la vérité pour les auteurs aujourd'hui "démodés" (qui d'ailleurs l'étaient déjà du temps de ma propre jeunesse folle, comme le superbe Montherlant, ou Gide, que l'on disait toujours "au Purgatoire" !!!) (Ceci se passait autour des années, of course, 1968, qui accouchèrent de tellement de bêtises pour, en échange, juste un petit vent frais assez quelconque, surtout vu d'aujourd'hui. Pour la "thématique gay" enchantée par l'inspirée Yourcenar, moi je préfère de beaucoup Hadrien - lu plusieurs fois, mais c'est peut-être que cela "remonte" à ma jeunesse et que j'ai un faible (montherlantien !) pour les amours romaines (qui n'étaient pas encore griffées "gay" à la mode un peu trop pimpante à mon goût américaine !)
COMMENTAIRE N°6 POSTÉ PAR XRISTOPHE LE 18/05/2012 À 22H33

Ayant dans ma jeunesse suivi les dernieres leçon en auditeur libre grâce à un passe droit que je devais à Maurice Bardèche, du grand Cacopino, j'ai moi aussi une grande attirance pour la Rome antique (plutôt pour le césarisme que pour les "amours romaines moins formatrices que les grecques), ce n'est pas difficile à s'en apercevoir en parcourant le blog, je ne peux qu'être admiratif d'Hadrien, cependant je trouve l'oeuvre au noir supérieur par sa construction littéraire. Encore une fois le thème ne doit pas estomper l'esprit critique. 

Il n'est pas dans mon esprit question de mode, il me semble puisque vous parlez de Gide que "Les faux monayeurs ou Les caves du Vatican" peuvent encore parler à un lecteur d'aujourd'hui, idem pour "La ville dont le prince est un enfant (dont je suis l'éditeur en dvd) beaucoup plus que les "Amitiés" qui croule sous une bondieuserie louche et décorative que la pièce de Montherlanr a su mette hors champ et c'est cette réduction à l'os, ne laissant que l'exacerbation des passions humaines ce qui fait de "La ville" un classique au même titre que Phèdre ou que le Becket d'Anouiih...  

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 19/05/2012 À 07H19
Je sursaute (de joie !) lisant que vous êtes, de "La Ville...", l'éditeur d'un dvd ! S'agirait-il (et je n'en saurais rien ! ?) de la version de 67 et 68 (avant le cataclysme dérisoire des marioles du pavé) au théâtre Michel avec Paul Guers sublime, le Didier Haudepin des "Amitiés" (ayant perdu hélas la fraîche magie de ses douze ans)(au fait, moi j'ai un faible pour le film : "Les Amitiés..." pour moi, c'est le film d'abord, j'avoue), le piquant Philippe Paulino... Ce chef-d'oeuvre aurait-il échappé au néant, un dvd existerait, etc etc... (Arrêtez mon tournis derviche, en me disant que je ne rêve pas...)
COMMENTAIRE N°7 POSTÉ PAR XRISTOPHE LE 20/05/2012 À 02H30

Le dvd en question est la version tournée par Christophe Malavoy. Il n'y a pas eu de captation de la version avec Paul Guers que j'ai vu à la création au théâtre Michel. En revanche sur ce dvd qui comporte un dvd de bonus il y a la version audio d'après un disque avec le très jeune alors Jacques Perrin.  

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 20/05/2012 À 06H50
Hélas, hélas, je le craignais... Quelle injustice - pour des raisons techniques, sociales, etc, que ces merveilles d'antan et même de naguère "incaptées" - soient à jamais perdues (alors que l'aujourd'hui suréquipé enregistre tout "et n'importe quoi" et le diffuse en masse à peine pondu.) J'ai vu bien sûr le Malavoy que je n'ai guère aimé (mais vous n'y êtes pour rien) ; le texte de la pièce lui-même étant tronqué etc. Je savais qu'il existait deux disques de DVD. N'y a-t-il pas tout de même un petit extrait de MA version de référence du Théâtre Michel, là-dedans ? Il me le semble... (et c'est sûrement dans votre blog tellement "documenté" que je l'ai lu) Merci encore pour vos réponses.
COMMENTAIRE N°8 POSTÉ PAR XRISTOPHE LE 20/05/2012 À 13H58

Il y a beaucoup de choses dans le dvd bonus puisque je l'ai entièrement conçu dont une interview très agréable de Michel Aumont et beaucoup de texte et photos mais rien sur la mise en scène de la pièce par Jean Meyer car tout extrait très difficile d'ailleurs à récupérer m'était interdit sur le dvd par la productrice de l'adaptation de Malavoy que je trouve très bonne et qui n'est pas un filmage de la pièce mais un "mixage" de celle ci avec des morceaux du roman "Les garçons". Un responsable de l'I.N.A. m'avait fait miroiter qu'il y avait une version filmée de la pièce avec Haudepin, mais ce monsieur étant un escroc, il a été révoqué de l'INA pour avoir vendu à des éditeurs des programmes qui n'existaient pas, je suis très dubitatif, en revanche il doit bien exister une captation amateur d'autres versions, car la pièce a été plusieurs fois reprises et pas plus tard que l'année dernière en Belgique... J'espère que vous avez mon dvd car il est vraiment magnifique . C'est le plus beau de la trentaine que j'ai édité. 

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 20/05/2012 À 14H21
Je vais l'acheter au plus vite ! ne serait-ce que pour l'estime que m'inspire votre travail (ce que j'en connais). Je n'ai pas trouvé la version Malavoy détestable, du reste : j'ai surtout des réserves sur les garçons... (entre autre la manière un poil trop "viriliste" dont est jouée leur amitié) ; les acteurs adultes sont superbes, surtout Michel Aumont, mais le sympathique Malavoy n'a pas le dixième de l'intensité du sublime Guers/abbé de Pradts. (C'est vrai, je me souviens du mélange avec "Les garçons", maintenant que vous me le dites). Bien sûr, vous "nous" tiendriez au courant, si un incunable amateur faisait surface, même piètre techniquement, de LA version Michel! (Peut-être faut-il demander à Didier Haudepin ???) (le grand amour rêvé de mes seize ans !)
COMMENTAIRE N°9 POSTÉ PAR XRISTOPHE LE 20/05/2012 À 14H47

Je peux vous procurer ce dvd qui aujourd'hui doit être difficile à se procurer. Difficile de comparer les deux interprétations mais sur scène Malavoy mettait beaucoup d'intensité, dans le film les natures différente du théâtre et du cinéma changent le jeu des acteurs (heureusement). Didier Haudepin n'a jamais répondu à mes lettres ni à mes téléphonage à sa maison de production, pas plus quand je lui ai envoyé le dvd, idem pour Paul Guers qui est retiré depuis des années dans le midi et qui vivrait m'a t on dit comme un solitaire, il ne jouirait pas d'un équilibre mental parfait. Ces informations datent de l'élaboration (un travail de romain) du dvd soit neuf ans maintenant. Pour ma part je crois que n'a été filmé qu'un petit extrait de la pièce pour l'émission sur le théâtre que diffusait la seule chaine de télévision d'alors et dont l'un des deux producteurs était Max Favalelli...  

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS LE 20/05/2012 À 18H14
Dans "Jeunes proies", (titre que j'estime racoleur et maladroit) Peyrefitte évoque un Philippe de M. (s'étant suicidé, si je me souviens bien) et cite Saint-Simon "Il était moins que rien, du pays de Liège"

Si l'on lit Saint-Simon (ou si l'on google) on apprend que le nom de Philippe est "de Marchin"
COMMENTAIRE N°10 POSTÉ PAR LUC AVANT-HIER À 08H51

merci pour votre attentive lecture de Peyrefitte et Saint-Simon 

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS AVANT-HIER À 12H19
21 juin 2020

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21 juin 2020

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