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Dans les diagonales du temps
22 juin 2020

Un gout de cannelle et d’espoir de Sarah McCoy

 

Un_gout_de_cannelle_et_d_espoir

 

 

L’action du roman se déroule en deux époques et en deux lieux bien distincts à Garmisch en Allemagne en 1944 puis 1945 et El Paso au Texas en 2007. A Garmisch on suit une famille de boulanger qui continue à boulanger en cette période de famine pour le pays grâce à la protection et à l’approvisionnement d’un officier SS qui est amoureux de la plus jeune filles de la famille Elsie. Elsie est le personnage principal du roman. Autour d’elle se construit toute l’intrigue. Soixante ans plus tard une jeune journaliste Reba, pour une enquête sur les différentes façons de fêter Noel, va interviewer Elsie qui tient avec sa fille Jane une boulangerie allemande à El Paso. Elsa est fiancé à Ricky qui est garde frontière et pourchasse les mexicains qui veulent traverser la frontière en fraude. Parallèlement à la vie d’Elsie on va suivre les affres amoureux de Reba. Il y a en fait deux roman qui sont reliés par le lien tenu qui est l’amitié de Reba pour Jane la fille d’Elsie.

Je suis très partagé à propos de ce roman. C’est à la fois un incontestable « page turner », un tire-larme parfois allant jusqu’à l’indécence lorsque l’auteur suggère un parallèle entre la police des frontières américaines et les ss, mais aussi un très beau portrait de femme avec celui Elsie.

L’auteure a trop chargé sa barque romanesque. On a l’impression que Sarah McCoy voulu cocher toutes les cases du roman sur le nazisme. On a donc droit au nazi libidineux violeur, à l’enfant juif caché dans un placard, au jeune nazi fanatique, à l’enfant aryen dont le cerveau a été « lavé » par le nazisme, à la jeune fille violée par un soudard, à la femme soumise par son mari admirateur de Reich de 1000 ans, au nazi amoureux de la musique, à la vieille dame acariâtre mais qui se révèle en fait avoir un grand coeur à la fin du livre , à la bague de fiançailles offerte par un officier SS à sa promise avec une gravure en hébreux à l'intérieur (volée à des juifs, évidemment)… L’auteure n’a pas oublié un seul cliché sur le nazisme. Il reste, et c’est presque un tour de force dans ces conditions que l’on croit à cette famille de boulanger. Sarah McCoy aborde, et c’est l’originalité de ce roman, un sujet peu traité, les lebensborn, ces fabriques de bébé aryen garanti pure race dans lesquels des femme sélectionné devait copulé avec des hommes non moins sélectionné en vue de pondre des bébés parfait selon les critères nazi qui seront des parfaits serviteurs du nazisme. Mais malheureusement ce sujet n’est qu’effleuré. Sarah Mac Coy a voulu traiter trop de sujets et surtout convoquer trop de personnages, ce qui a l’évidence dépassait ses moyens romanesques. Si bien que dans cette foule bien peu de personnages ont de l’épaisseurs en particulier les hommes qui ne sont que des archétypes ou sont escamotés rapidement.

L'écriture, bien que simple, est plutôt agréable. L'alternance entre les époques, les personnages et les narrations classique, avec trop de dialogues comme presque toujours dans les romans américains actuels, ou épistolaire est très bien réalisée.

Les deux branches du livre reste étrangères l’une à l’autre. La partie américaine est trop sirupeuse, avec ce couple de grands tourmentés artificiellement. La partie allemande sauve la partie américaine.. Il aurait été facile pourtant de lier les deux partie puisque Reba interviewe Elsie ce qui aurait permis de savoir d’où viennent les réminiscences d’Elsie en oubliant les peine de coeur de Reba on aurait eu un libre centré que sur Elsie qui aurait été très fort sans changer grand chose au livre mais pour cela il aurait fallu un véritable éditeur qui guide l’auteur ce qui n’a malheureusement pas été le cas. Le livre est sortie au USA dans une petite maison d’édition, idem pour la France. En conclusion un livre qui avait un gros potentiel mais qui a été en partie gâché par un manque de professionnalisme et d’expérience.

Je pense que les gourmands seront plus indulgent que les anorexique pour ce roman car on salive du début à la fin du récit grâce aux senteurs alléchantes de la cannelle et à l'odeur entêtante du pain et des pâtisseries qui cuisent... A la fin du livre il y a un cahier de recettes 

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