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Dans les diagonales du temps
27 juin 2020

FRANK MAREST

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27 juin 2020

DANIEL HOURDÉ À SAINT GERMAIN DES PRÉS

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Paris, juin 2011

27 juin 2020

TROIS COUPES DE CHAMPAGNE D’YVES POURCHER


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J’aime les romans situés dans l’histoire plus que les romans historiques. Je vais en particulier plus volontairement vers ceux qui se déroulent durant mes deux périodes de prédilection, l’antiquité romaine et la seconde guerre mondiale et dans cette dernière catégorie surtout vers ceux qui prennent pour décor la France occupée. Ces romans ne sont pas légion et n’encombrent guère les rayons de mes bibliothèques. Je fus en leur temps assez satisfait du “1941” de Marc Lambron (éditions Grasset) ou de “L’honneur d’un homme” d’Allan Massie (éditions Rivage).
Trois coupes de champagne qui est le portrait en creux d’un jeune homme pressé qui sera rattrapé par le temps, ne démérite pas à leurs cotés. Son auteur, Yves Pourcher est professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail. Il a déjà publié trois essais dont 'Les Maîtres de granit' en 1987 (réédité chez Plon en 1995) et 'Les Jours de guerre' en 1994 ainsi que de deux romans, " Le rêveur d'étoiles " et " Avenue de Carthage”.
“Trois coupes de champagne” s’ouvre sur la grisaille du quotidien d’un adolescent, né dans la bourgeoisie de province au début du XX ème siècle. Cette jeunesse à qui la plupart des auteurs, pour ne pas dire tous, y aurait consacré de longs chapitres ou même un volume, Yves Pourcher la règle en une demie page. Le lecteur a immédiatement compris à quelle allure il va dévaler les années. La montée du héros à Paris donne l’occasion à l’auteur de l’évoquer par une formule lapidaire dont il a le secret: << Pour plaire autour de moi je me mis à danser. Je le fis si bien  qu’un soir de 1923 j’arrivais à Paris>>.
Notre virvolteur sur parquet continue à force de valses à fasciner les femmes et l’argent tombe sur lui sans qu’il fasse le moindre effort comme pluie à la mousson. Autrement dit, il est gigolpince comme l’aurait écrit le regretté Alphonse Boudard. Il faut dire qu’il n’est pas vilain ce qui aide beaucoup dans la profession: << Elles aimaient mes mains fortes, mes hanches étroites, mes cuisses puissantes et sures. J’avais reçu tout ça sans travailler, sans forcer. Cette gratuité, ce don d’une nature qui  reconnaissait les efforts des générations antérieurs, les rassurait.>>. On le voit le roman est plus dans la litote pressée que dans le naturalisme descriptif. La litote est une figure de style qu’Yves Pourcher affectionne particulièrement. D’ailleurs “Trois coupes de champagne” ne serait il pas une litote de 235 pages... La concision est également son maître mot. L’auteur a le chic , en une phrase, pour nous révéler la couleur de l’époque, << En 1927 j’étais déjà bien lancé. Cet hiver là, la princesse Jane di San Faustino vint à Paris, Très déçu de ne pas voir de nègres...>> (voilà un déception qui ne nous guette plus guère).
Les années folles s’éloignent, mais il ne s’en est pas aperçu. Il vieillit son prénom change selon les femmes qu’il accompagne; nous ne connaîtrons jamais ni son patronyme ni son prénom de baptême.
Les années trente sont pour notre jeune homme qu’une fête, continue,  <<... notre chère lady Mendl a un manchon en plumes de lolofar, ce tout petit oiseau mexicain. Quand elle le porta la première fois, à dîner, la conversation et le service s’arrêtèrent...>>.
En toute logique dans cet univers de papier où tout parait un peu trop facile pour son héros, notre “sauteur” mondain est engagé par Vogue pour chroniquer les soirées parisiennes Nous sommes en 1934 et à la page 43 et le plaisir de lecture à été présent à chaque page.
Le plaisir principal que j’ai trouvé à “Trois coupes de champagne” a été de voir revivre tout un monde aussi englouti que celui des Guermante. L’auteur ressuscite un univers, avec d’autres armes que celles de Proust, avec néanmoins là aussi le temps au centre de tout, dans un style sec.
Le roman est un fabuleux carnet de bal. Le plus stupéfiant est que l’auteur semble y  avoir brûlé tous ses vaisseaux (j’espère qu’il me démentira sans tarder). De chaque figure que l’on y croise aurait pu naître un autre livre. Il est rare de voir un roman, gros de toute une bibliothèque. Il est vrai que l’époque ne manquait pas de créatures fantasques et hautes en couleurs. Le roman nous en fait rencontrer beaucoup, comme par exemple Daisy Fellowes. Pour dresser son portrait je laisse la parole à  Jean-Noël Liaut qui dans son essai  “Les anges du bizarre, Un siècle d'excentricité” paru aux éditions Grasset ( dont il faudra bien que je vous parle un jour...), a su également, comme Pourcher, l’évoquer avec talent, << La seule vocation de l'honorable Daisy Fellowes fut d’être arbitre des élégances et romancière très mineure - pour ne pas dire plus -, fut de devenir inoubliable. Elle consacra à cette tâche chaque seconde de son existence, et ce jusqu'à sa disparition en 1962. Petite-fille d'Isaac Singer, l'inventeur de la machine à coudre, elle ne gardait aucun souvenir de sa mère, qui s'était suicidée alors qu'elle avait quatre ans. Son premier mariage, avec Jean Amédée Marie Anatole, Prince de Broglie  eut une curieuse fin quand elle découvrit son mari au lit avec le chauffeur de la maison. Le prince qui avait des bontés pour le personnel mâle eut la bonne idée de mourir de la grippe en 1918... Imprévisible et élitiste, autant que séduisante et fortunée, Daisy, qui s'autorisa très vite à distiller son sadisme naturel avec jubilation, n'aimait rien tant que tendre des embuscades. On parle encore de l'un de ses dîners - donné en pleine canicule dans une pièce surchauffée et hermétiquement close - où elle n'avait rassemblé que des convives se haïssant : une épouse et la maîtresse en titre de son mari, un couple de divorcés ou encore un écrivain et un critique littéraire ayant assassiné son dernier ouvrage. Logique venant d'une femme qui trouvait seyante la couleur mauve des hématomes et offrait de la cocaïne en guise d'aspirine à ses femmes de chambre migraineuses.>>.
Plus problématique est le personnage de Jean Fontenoy, écrivain et journaliste qui ne semble pas avoir laissé des œuvres inoubliables (je n’ai rien lu de ce monsieur, mais je ne suis pas une référence, un de nos passants pourra peut être nous en dire plus sur les écrits de cet aventurier...). Il est mort sous l’uniforme de la division Charlemagne en se battant avec les derniers défenseurs de Berlin en ruine. Yves Pourcher lui consacre un chapitre fort enlevé qu’il a intitulé “Rouletabille poète... Nous apprenant ainsi qu’il y avait au moins un poète parmi les derniers nazis défendant les décombres de la capitale du troisième reich. On peut comme moi n’être pas un laudateur du politiquement correct et un peu “tiquer” sur ce chapitre...
Il y a bien d’autres figures auxquelles on se frotte dans ces pages, outre les personnages par ailleurs cités, en voici une petite liste non exhaustive: Pierre David-Weill et madame, Roland de l’Espée, Jean Cocteau, Jean-Michel Frank, Nathalie Paley, Lucien Lelong, Marie-Laure de Noaille, Jean-Louis de Faucigny-Lucinge, Cecil Beaton, Denise Bourdet, Misia Sert, Cora Madou, Serge Lifar, Michel de Brunhoff, Edith de Beaumont... C’est un peu le carnet de bal de Charles de Beistegui... Pourcher fait revivre tout un monde disparu et oublié qui s’étourdissait de cocktails en soirées de nuits blanches en défilées de mode, de concours d’élégance en bals masqués. Une coterie parce qu’elle se retrouvait dans les pages glacées des magazines dans lesquelles pour la première fois la photo suplantait le texte, le livre donne des couleurs aux clichés de “L’illustration” et de “Vue”, croyait faire l'Histoire, sans voir qu’au delà des frontières s’ourdissait sa perte. 
Mais bientôt le roman bifurque. Alors que jusque là, il n’était question que de fêtes et des beaux atours des dames, en particulier ceux signés Schiaparelli, “Lui”, comme l’appelle Lili de Rothschild, par l’intermédiaire du mannequin vedette de cette grande maison de couture, va fréquenter un homme politique de premier plan,  Gaston B. Presque le seul personnage fictif, avec le héros, du roman (mais après tout peut être que “Lui” aussi a existé.).
Il me semble qu’avec ce personnage le romancier a fait deux erreurs; la première est de faire obliquer son récit, qui était avant cette intrusion une délicieuse chronique post proustienne du grand et du demi-monde parisien, écrite d’une plume trempée dans l’encrier de Paul Morand, vers les marécages de la politique; la seconde, plus grave, est que ce changement de direction soit causé par un personnage peu crédible tout du moins en regard de ce que nous connaissons de l’histoire de France. En outre, Gaston B. ne changeant pas le cours de l’histoire, il ne peut donc pas s’agir d’une uchronie.
Si l’on cherche des équivalents à Gaston B dans la politique française de l’époque, on n’en trouve pas. Ce que pour ma part, rétrospectivement, je regrette. L’histoire de notre pays en aurait été bouleversée et la face du monde peut être changée... Dans ce Gaston B., il y a de l’Eugène Deloncle (le chef de la cagoule), du Léon Degrelle, et même aussi un peu de Paul Marion et de Marceau Pivert me semble-t-il.
Lorsque nous sommes en 1938, Gaston B se réclame ouvertement du fascisme et semble être le chef de ce courant en France, un peu à la manière de ce que fut un Oswald Mosley en Angleterre. Dans l’histoire réelle ni Doriot et encore moins Marcel Buccard (dit la grande Marcelle) ont eu cette aura. Très bon connaisseur de cette époque, Yves Pourcher est l’auteur en 2002 d’un “Pierre Laval vu par sa fille” aux éditions du Cherche-Midi, cette dernière, Josée de Chambrun, joue un rôle important dans le roman (on a parfois le sentiment que le romancier est un peu un ami de la famille). Il sent littérairement le danger pour son livre. Habilement, il fait donc pâlir l’étoile de Gaston B. et l’éloigne du centre des opérations, alors qu’il en avait fait jusqu’alors une sorte de Zelig de la politique européenne. Mais si on laisse de coté le vérisme historique, on semble être transporté dans le “Contrepoint” d’Huxley... Très fin, l’auteur sait aussi nous amener dans l’époque de ses héros en s’amusant à employer des expressions gouailleuses d’alors, aujourd’hui si désuètes que le sens s’en est perdu, comme, c’est roulant, qui veut dire c’est amusant...
Ces dépaysements nous valent tout d’abord un raid jusqu’en Afrique en hydravion, c’est Saint-Exupery chez Porco Rosso; puis Pourcher à l’excellente idée de faire de son Gaston B, que suit notre héros pour s’occuper de la femme de l’homme politique à la demande de ce dernier(!), l’ambassadeur de France à Moscou; et enfin, à partir de 1942 l’auteur à la mansuétude de nommer Gaston B. représentant de Vichy chez les turcs. L’excellence est toujours suivi comme son ombre par “Lui”, son factotum préféré. Ce poste périphérique évitera vraisemblablement à nos héros quelques avanies à la libérations  (nous sommes dans cette partie du livre, un peu chez Eric Ambler). “Trois coupes de champagne” se termine en 1951 peu après le fameux bal vénitien de Charles de Beistegui. Je ne vous en dirais pas plus en ce qui concerne l’intrigue pour ne pas déflorer ce pétillant roman, sachez seulement que même les gigolos anonymes ont un cœur...
C’est un tour de force de faire aussi bien apparaitre une société à travers les yeux d’un homme sans qualité, et cela en est un autre de nous faire sentir l'allégresse et les illusions de sa jeunesse.  
Yves Pourcher c’est un peu Sagan chez Schiaparelli et Paul Morand chez Otto Abetz et ce n’est pas rien...

Trois coupes de champagne, Yves Pourcher, éditions Grasset, 2009
 
 

Commentaires

B comme BERGERY

Gaston Bergery ambassadeur de France à Moscou jusqu'en 1941 puis à Ankara. Antifasciste avant guerre non conformiste, fondateur de 3 la Flèche" puis porte plume du Maréchal. Un personnage intéressant et ambigu tout comme son épouse Bettina...
Posté par FREDERIC, 15 novembre 2009 à 19:19

réponse à Frederic

Honte à moi, en effet à cause de mon ramollissement cérébral avancé je n'avais pas pensé à ce coco là. Vous avez entièrement raison. Savez vous si Bergery a trempé dans la cagoule dans un rôle de tout premier plan comme le suggère le roman. Néanmoins cela ne change pas ma critique du livre car Bergery (je me suis un peu renseigné) n'est pas le seul modèle du livre (ce qui expliquerait que l'auteur n'est pas utiliser son nom en entier) car le Gaston B. de Pourcher n'est pas du tout antifasciste avant la guerre. Et les mots de non conformisme m'a fait songer à Bertrand de Jouvenel dont l'itinéraire me semble assez proche du Gaston B. du roman. Bertrand de Jouvenel finira sa vie avec des idées écologistes avant la lettre.
Peut être aurons nous la chance d'avoir des lumières par l'auteur s'il s'égare sur ce site, son livre outre un grand plaisir de lecture soulève beaucoup de questions tant politiques que stylistiques.
Un grand merci pour votre commentaire qui corrige mon ignorance.

Posté par B A, 16 novembre 2009 à 08:09

Retour sur “Trois coupes de champagne”, vu du coté de Gaston Bergery

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Gaston Bergery à Vichy en 1940.


Après que Frédéric , un visiteur aussi attentif que féru en histoire m’ ait signalé que le Gaston B. du roman d’Yves Pourcher n’était pas un personnage fictif mais un individu bien réel du nom de Gaston Bergery (1892-1974), je me suis plongé dans ma bibliothèque et aussi arpenté la toile, (ce qui m’a confirmé que ma mémoire était de plus en plus défaillante...) pour voir de quoi, ou plutôt de qui il retournait. Et voici ce que j’y ai découvert:
Volontaire, à la déclaration de guerre, il est blessé en 1915, puis affecté en tant qu’interprète à la mission militaire française auprès de l’armée britannique. Après la guerre il termine  ses études de droit, et commence sa vie politique comme Secrétaire général adjoint de la Commission des réparations (1918-1924), il est ensuite directeur du cabinet d'Édouard Herriot au ministère des Affaires étrangères (1924-1925) puis député-maire (radical) de Mantes de 1928 jusqu’en février 1934 sous l’étiquette Républicain radical et radical-socialiste.
il entre en conflit rapidement avec Édouard Herriot, alors président du Parti Radical, et commence à dénoncer, à la tribune du Palais-Bourbon, le développement du fascisme et se préoccupe de l'évolution de la politique extérieure de la France. Persuadé que l'attitude du gouvernement entretient et favorise le nationalisme allemand, il se prononce contre l'occupation de la Ruhr, pour la révision du traité de Versailles et pour l'abandon des réparations. Il est dans la mouvance de ceux que l’on appelle au Parti Radical les “jeunes turcs” dans laquelle se trouve Pierre Mendes-France, Jacques Kayser, Pierre Cot, Jean Zay...
En 1932, il est réélu député et sa participation à la conférence d'Amsterdam l'amène à adhérer, la même année, au mouvement d'Amsterdam-Pleyel, rassemblement pacifiste mondial, créé à l'initiative de Romain Rolland et de Henri Barbusse. Cela a-t-il un rapport avec le fait que cette même année René Crevel lui dédicace son livre, paru aux édition Surréaliste, “La clavecin de Diderot?
Dés 1933, un journaliste assez visionnaire, Dorsay, dans l’hebdomadaire “Je suis partout” mentionnait le nom de Gaston Bergery, aux cotés de ceux de Laval, Tardieu et Marquet, comme candidat au pouvoir suprême, dans un article intitulé, “Course à la dictature”! Dans ces années là Bergery est socialiste et dirige un hebdomadaire “La Flèche” dans lequel, il écrit régulièrement des articles dénonçant, << Les maîtres du pouvoir financier qui, quel que soient les changements politiques sont demeurés immuable, incarnant la domination constante du capital.>> (citation extraite de “La synarchie” d’Olivier Dard, page 114, aux éditions Perrin).
En 1934, Gaston Bergery appartient au Comité de défense antifasciste au coté de Thorez, Marty, Vaillant-Couturier, Marceau Pivert, Raymond Guyot... Dans ce début des années trente Gaston Bergery faisait aussi parti de ce que l’on appelait les “planistes” qui étaient les partisans d’une planification forte de l’action de l’état, à l’instar de ce qui était annoncé en Union soviétique. Ils venaient néanmoins de tous les horizons politiques, de l’Action-Française aux Trotskistes en par des indépendants comme Alfred Fabre-Luce ou des hommes de droite tel Henri de Kerillis, << La fortune des mots exprime toujours la fortune des idées. La fortune du mot plan dans le monde, c’est l’expression de la nécessité de remplacer le vieil équilibre naturel par une organisation préméditée.>> (Gaston Bergery, 1932 à la tribune de la chambre des députés).
Il est réélu député de son ancienne circonscription de Seine et oise en 1936, cette fois sous l’étiquette du Parti frontiste (parmi les frontistes, pour en revenir à la littérature on peut citer Louis-Emile Galey futur haut responsable sous Vichy du cinéma et père de Matthieu Galey). Député du Front populaire (j’ai lu jadis, sous la plume de mon cher François Brigneau, je vais encore me faire des amis, que Bergery aurait été l’inventeur du terme Front Populaire, à vérifier), il défendit les accords de Munich par pacifisme.
Ayant rompu avec le Front populaire, en 1937, on retrouve Bergery dirigeant avec Izard , le “Front Social” qui essaye de débaucher des membres du parti du colonel de La Rocque dont Bergery se rapprochera durant la drôle de guerre.
A cette époque, il est considéré comme un des hommes les plus intelligents du parlement.
Le 6 juillet 1940 , il appelle le parlement à voter une motion qu’il a rédigé et qui est très inspiré par Pierre Laval qui réclame <<... un ordre nouveau national et social, une France intégrée à la nouvelle Europe, un dosage de collaboration avec les puissance latine et l’Allemagne pour un nouvel ordre continental...>> (cité par Jacques Nobecourt dans “Le colonel de La Rocque, éditions Fayard).
Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il rédige aussi, avec Emmanuel Berl “l’appel aux travailleurs du maréchal Pétain. Il lance le slogan << La France doit dominer sa défaite comme l’Allemagne doit dominer sa victoire.>>.
Il est ambassadeur du régime de Vichy à Moscou en 1941, puis à Ankara entre 1942 et 1944. Il rentre de Turquie en octobre 1945 et est arrété à sa descente d’avion. Il est remis en liberté le 15 avril 1946.
Il est traduit devant la justice en 1949, pour faits de collaboration. Il est acquitté. En 1951, il participe à la fondation de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain.
Sans mésestimer ma bévue ni mon ignorance, j’admet volontiers que Gaston Bergery a été le modèle principal pour le Gaston B. de “Trois coupes de champagne”, néanmoins on voit bien que le parcours de Gaston Bergery, que j’ai rapidement esquissé, ne correspond pas exactement à celui du Gaston B. du roman. C’est sans doute pour cela que l’auteur n’a utilisé que l’initial du nom de l’homme politique, se laissant ainsi la liberté de composer la vie de son personnage avec plusieurs autres personnes réelles. Il est d’ailleurs amusant, de relire “Trois coupes de champagne” en comparant l’itinéraire fictif de Gaston B. avec celui réel de Bergery.
Une question reste pendante comment ce fait-il que Gaston Bergery, avec un tel parcours n’ait été jugé qu’en 1949 et été acquitté (ceci dit tant mieux pour lui), alors que pour beaucoup moins que cela bien d’autres ont écopé au minimum de plusieurs années d’indignité nationale! Il en aurait été sans doute tout autrement s’il avait eu la malancontreuse idée d’accepter le commissariat aux affaires juives que lui proposait le maréchal Pétain en remplacement de Xavier Vallat que les allemands voulaient écarter au bénéfice de Darquier de Pellepoix, ce qui enthousiasmait peu Pétain qui devra cependant s’y résoudre (tout cela d’après les déclarations d’Angelo Tasca). Gaston Bergery avait considéré le commissariat aux questions juives comme un poste très en dessous de ses compétences! Ce qui est amusant c’est que l’ acquittement dans le roman de Gaston B. m’avait paru tout à fait incrédible, comme quoi parfois le réel nuit à la vraisemblance...
A propos du procès de Gaston Bergery il faut lire le très amusant compte rendu qu’en fait Jean Galtier-Boissière page 997 et suivantes de son “Journal 1940-1950” paru en 1992 (Quai Voltaire éditeur), << Dans le box Gaston, éblouissant, parfait en tous genres d’éloquence. Mais quelle superbe! Les juges n’aiment pas voir afficher une telle supériorité intellectuelle...>>. Malgrè la sympathie qu’il éprouve pour le prévenu et la certitude de son innocence, Galtier Boissière est surpris que Bergery ne soit pas déféré devant la Haute-cours...
 

Commentaires lors de la première édition du billet

Sombres années...

J'ai pu rencontrer quand j'étais étudiant nombre de "maudits" ou "indignes", tous m'ont confirmé que la "collaboration" de gauche souvent socialiste, syndicaliste, laïque ou franc- maçonne fut nettement moins épurée que d'autres. Sur ce sujet l' histoire de la collaboration de Dominique Venner m'apparait comme la plus "détachée" et la moins partisane.Il est une autre"collaboration" dont il faudrait parler, celle de nombre d'homosexuels. Patrick Buisson évoque cette question très taboue dans 1940-1945 Années érotiques (!) .Pour revenir à Bergery, les dédicaces de ses livres faits par Galtier étaient toujours très affectueux.
Posté par frederic, 16 novembre 2009 à 19:40

nouvelle réponse à frederic

Très judicieux commentaire sur la différence de traitement entre les collaborateurs issus de la gauche et ceux de la droite. Jai pour ma part bien connu Lucien Rebatet et Benoist-Méchin.
1940-1945, Année érotique est une de mes lectures du moment, un billet sur ces livres (il y a deux tomes) devrait suivre dans un proche avenir.

Posté par B Al, 16 novembre 2009 à 21:02

nouvelle réponse à Bernard

Vu Rebatet une fois au Lutetia peu avant sa mort. Conversé plus longtemps et à plusieurs reprises avec Benoist-Méchin. Il y aurait beaucoup à dire sur ces 2 personnages très différents mais amis. Les trois biographies du premier laissent le lecteur sur sa faim.Je pense aux Dialogue de "vaincus" avec Cousteau et à une étude de GF ou GFM.Les études rebatiennes nous en apprendront peut-être plus. Quant à Benoist-Méchin j'attends toujours sa biographie. Il se découvre un peu dans A l'épreuve du temps...mais demeure énigmatique.
 
Aviez consacré lors de sa sortie un article sur Les bienveillantes ?

Posté par frederic, 17 novembre 2009 à 19:11

nouvelle réponse (2) à Frederic

Ayant connu à la fois Rebatet et Benoist-Méchin en effet les deux personnages étaient complètement dissemblables. Autant Rebatet était extraverti avec un coté un peu canaille, un peu onctueux autant Benoist-Méchin était réservé, secret, aristocratique. Autre grande différence Benoist-Méchin semblait, tout compte fait, très satisfait de sa vie, ce qui ne paraissait pas être le cas de Rebatet. Il faut dire que le premier avait retrouvé dans la France et surtout dans le monde arabe des années 60-70 un rôle d'éminence grise qui lui plaisait beaucoup. Autre différence bien sûr leur sexualité; mais aussi curieux que cela puisse paraître vis à vis de moi (et pas seulement ) on aurait pu croire que celui qui était l' homosexuel des deux était Rebatet.
La seule biographie de ce dernier que je connaisse est celle de Robert Belot parue au Seuil en 1994. Pouvez vous me dire quelles sont les autres et leurs coordonnées éditoriales. Que voulez vous dire par études rebatienne? (comme vous le voyez je ne suis pas au fait des actualités "rivaroliennes"...). Je savais que Michel Marmin avait le projet de faire paraitre les critiques de cinéma de Rebatet (signées Vineuil) mais je ne sais pas s'il y a eu une suite à cette intention; pourtant cela aurait été très intéressant. Dans l'essai de Belot, ce dernier suggère, plus ou moins, que Rebatet était un homosexuel refoulé (voir aussi le début des "Deux étendards"), je suis assez d'accord avec lui (et puis sa femme en effet pouvait lui donner des regrets de ne pas avoir pris ce chemin là...). Un point commun entre ces deux hommes leur immense culture et leur mémoire prodigieuse. A sa mort Rebatet avait le projet, ou avait il commencé, je ne m'en souviens plus, d'écrire une histoire de la peinture comme il avait écrit une histoire de la musique. Il aimait beaucoup faire le petit numéro suivant: fermer les yeux et vous décrire avec une exactitude confondante un tableau. Je crois qu'il en avait des milliers dans la tête... Au contraire de Benoist-Méchin qui avait pourtant un certain snobisme, Rebatet aimait briller.
Une autre grande différence entre les deux est le courage, Benoist-Méchin était un homme très courageux physiquement et moralement, ce que n'était pas Rebatet. 
En ce qui concerne une biographie de Benoist-Méchin le plus gros problème c'est que cela ne serait pas rentable pour son éditeur. Combien en vendrait-il? Elle serait en outre très difficile a établir en raison du goût du secret du personnage, secret auquel il fut d'autre part tenu par rapport à ses activités, sans parler de la disparition, le temps avançant, de ceux qui l'ont connu...
J'aimerais beaucoup que vous me disiez si vos sentiments, vos impressions sur ces deux hommes pour lesquels j'ai beaucoup d'admiration (sans en approuver toutes leurs actions et prises de positions, très loin de là) corroborent ce que j'en ai écrit trop vite, à l'aube...
Non je n'ai pas consacré d'article sur les "Bienveillantes". Je suis très loin d'écrire sur tout ce que je vois ou lis. J'essaye de privilégier ce que j'aime (certes pas toujours) et ce qui n'est guère commenté ailleurs. Ce qui n'était pas le cas des "Bienveillantes", néanmoins ici ou là j'ai fais des allusions à ce livre que je n'ai eu aucun plaisir à lire. Le plaisir de lecture étant mon premier critère. J'ai tout d'abord trouvé ce livre assez mal écrit et son "héros" parfaitement improbable. Ensuite je n'ai pas supporté la complaisance dans la description des horreurs cela m'a rappelé en beaucoup moins bien "Tombeau pour X soldats de Guyota que j'ai également trouvé éprouvant... Je ne comprend pas le succès des "Bienveillantes".
Pour voir si j'ai consacré un billet à une oeuvre il suffit de cliquer sur la catégorie qui s'y rapporte et de faire défiler les billets qui ne sont que rarement dépendant de l'actualité...

Posté par B At, 18 novembre 2009 à 07:37

nouvelle réponse (2) à Bernard

bio de Pol Vandromme 1968 classiques du XXème sièclae aux Editions universitaires réédité et enrichi chez Pardès qui a aussi publié Qui suis -je ? Rebatet de Pascal Ifri. Le même éditeur vient de sortir les chroniques cinématographiques de LR publiées dans JSP de 1941 à 1944. Les études rebatiennes sont un blog de Gilles de Beaupte assez pauvre mais prometteur. A voir la bibliographie complte par A. de Benoist.Une citation pour finir sur cet écrivain :"Le créateur ayant voulu que l'orifice anal de l'homme soit un siège de sensations, il est absurde de considérer comme anormales les pratiques sosomites, un point c'est tout." et la réponse de Cousteau:"il ne peut y avoir de pratiques normales ou anormales, de moralité ou d'immoralité dans les choses sexuelles"... Homo refoulé je pense la même chose que vous.
Combien de lecteurs pour la bio de Belot? Ne désespèrons pas. Nombre de livres de Benoist-Méchin sont réédités, 6 nouveaux sont parus depuis sa disparition. Un souvenir, à la question : "pensez-vous qu'AH en était ?" (Quelle insolence!)BM répondit :"c'est effectivement jeune homme une question qui peut être posée." Plus tard j'ai été frappé de la description physique et psychologique qu'il fit du chancelier allemand dans le tome 2 d'A l'épreuve du temps, presque la même que celle faite par Serge LIFAR dans Ma vie Julliard 1965, ce dernier paragraphe est définitif.

Posté par frederic, 18 novembre 2009 à 23:47

Benoist-Méchin

Bonjour Monsieur A. Mon mémoire de maîtrise portait sur Vichy et j'ai été amené à évoquer plusieurs fois la figure de Benoist-Méchin, notamment ses visions de l'Europe d'après-guerre. J'ai notamment lu ses mémoires, A l'épreuve du temps et j'ai effectivement noté deux passages amusants dans le premier tome : 1. D'une part, il nous apprend que sa jeunesse était placée sous les auspices de "Ganymède et Endymion" 2. Lors de la débâcle de 1940, il consigne avoir assisté à des unions homosexuelles à grande échelle dans un troupeau d'étalons. 
Apparemment vous avez connu Benoist-Méchin, ainsi qu'un des visiteurs de votre blog. Cela m'intéresserait beaucoup de connaître tout ce que vous savez personnellement de lui à travers vos rencontres et vos conversations. 
Amicalement.

Posté par LL, 23 mars 2010 à 17:39
27 juin 2020

Oscar Gauthier

le 18 juillet 2009, Oscar Gauthier nous quittait pour ne pas oublier ni l'oeuvre ni l'homme...

 

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Paris, 2010

27 juin 2020

BRUCE DE LOS ANGELES

                                             
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Bruce Bellas (1909 - 1974), mieux connu comme Bruce of Los Angeles,a été peut-être le photographe le plus important de la soi-disante école de "Physique of nude males". Il est le photographe  qui, depuis les années 40 jusqu'à sa mort dans les années 70 a fait de la photographie de nus masculins du grand art. 
Bruce Bellas alias Bruce of Los Angeles est né dans le Nebraska en 1909. Après des études de chimie, qui l'amènera à enseigner cette matière dans son état natal, il se voue à la photographie qu' il a commencé  très tôt, traversant l'Amérique centrale au volant de sa voiture et photographiant au passage   des fermiers, des soldats, des marins, de jeunes athlètes ou des bodybuilders.
Il migre en Californie du sud et  prend rapidement le pseudonyme de Bruce of Los Angeles, ce qui peut se comprendre à la vue de ses sujets, puisque son nom en italien veut dire belle fille!
.
Il apprend son métier de photographe auprès de Joe Wader qui publie avec succès un magazine de remise en forme dans lequel s'étalent de mâles   beautés musculeuses fort peu habillé sous le prétexte d'illustrer des articulets médicaux.
Los Angeles dans l'immédiate après guerre est un vivier inépuisable de modèles. Beaucoups de jeunes hommes démobilisés venant tenter leur chance dans le cinéma.
Bruce sait capter l'esprit du temps où le muscle va de paire, il me semble avec une certaine candeur. Connu pour sa générosité et sa personnalité affable Bruce devient vite un photographe populaire. Il travaille pour un nombre toujours croissant de revues homo érotiques.
Bruce édite en 1956 son propre magazine  "Male Figure". Une aventure couronnée de succès, puisqu'elle lui permettra d'acheter une maison deux années plus tard dans la banlieue sud de Los Angeles. Il installe alors un studio de photographie dans son garage où il photographie ses modèles. Bientôt il perfectionne son style qui devient très reconnaissable et qui peu à peu s'impose comme une référence en matière de photos beefcake dans les années 50. Les acheteurs de la revue peuvent également commander au photographe des tirages de formats divers de leurs images préférées, ce qui a un gros succès.
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Une nouvelle exposition de ses images   en noir & blanc vient de débuter cette semaine au Musée Wessel + O'Connor Fine Art Gallery de New York, elle sera visible jusqu'au 20 décembre. 
Si Bruce de Los Angeles a surtout photographié en noir & blanc il a aussi très bien apprivoisé la  couleurs. Ses modèles s'appelaient Joe d'Allessandro, Randy Smith,Steve Reeves, Ed Fury, et George Eiferman, Mark Nixon, et Brian Idol. ... et ses muses Steve Lewis et Scotty Cunningham. Bruce était en vacances au Canada avec Scotty quand il est mort en 1974.
                                                                                                                 
Scotty Cunnigham
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Randy Smith
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Joe d'Allessandro et Steve Lewis
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Les autres modèles beefcake de Bruce of Los Angeles

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Les images de Bruce de Los Angeles feront sans doute rire certains beaux esprits en raison de leur kitch et ils auraient bien tord car ces photographies sont comme des capsules qui contiendraient l'atmosphère des temps anciens et nous le restutueraient lorsque nous les ouvririons. Elles sont le témoignage d'une époque plus innocente que celle d'aujourd'hui.
Mais surtout elle prouve la technique du photographe, grand maître de l'ombre et de la lumière, amoureux des grandes profondeurs de champ et de la symétrie.
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A l'instar de Florenz Ziegfeld qui avec son somptueux Ziegfeld folie, au début du XX ème siècle, a à la fois glorifié et fixé les canons de beauté de la femme américaine. Bruce of Los Angeles a transformé le mâle américain en icone.
Bruce a été le premier a utiliser la couleur pour les photos de jeunes hommes musclés. Ces images semblent aujourd'hui presque surréalistes avec leurs teintes vives "comme sortis du tube". Il a été aussi un précurseur en faisant poser dans sa revue des modèles noirs et asiatiques, à une époque où l'égalité raciale était loin d'être une thèse populaire aux Etats-Unis.
 
Il y a assez peu de nu intégral dans le travail de Bruce de Los Angeles. Le sexe des modèles est souvent masqué par de minuscules morceaux d'étoffe dont on se demande la plupart du temps comment ils peuvent tenir. Cette relative pudeur était dictée par la loi américaine qui interdisait à la poste de véhiculer des images de nus, tous les nus étant considérés comme de la pornographie. Si durant sa carrière Bruce of Los Angeles a été arrété plusieurs fois contrairement à plusieurs de ses collègues il n'a jamais connu la prison. Il faut dire que ses clichés sont exempt de vulgarité et ne sont en rien pornographique, tout au moins d'après notre regard actuel. Bruce a le don de transformer ce qui pourrait être sordide en art.
Si sa réputation a grandi avec le temps, la carrière de Bruce a subit de plein fouet les changements de goût à l'aube des années 70. Epoque où la pornographie était devenue courante et transportée ouvertement par la poste. Sa réputation et ses revenus étaient alors en chute libre. Par ailleurs, grand diabétique son état de santé n'était pas brillant. Il est décédé d'une crise cardiaque en 1974 sur la route qui devait le mener en vacances au Canada. Il voyageait avec son compagnon, Scotty Cunningham, qui était aussi l'un de ses modèles favoris.
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Mais Bruce de Los Angeles a laissé derrière lui un héritage remarquable qui illustre bien une période dans l'histoire des sensibilités en Amérique tout comme il évoque les thèmes de l'âge classique de la culture gay.
L'écrivain et éditeur Robert Mainardi a dit, que son esthétique puriste " serait un jour reconnu pour son élégance classique, sa fascination pour Hollywood, et son l'esprit camp, ainsi que pour sa sensualité retenue.".
 
Alors qu'il n'a jamais atteint la reconnaissance ou le respect du monde de l'art à son époque, il en aurait certainement tout autrement s'il avait oeuvré de nos jours. Bruce of Los Angeles a laissé sa marque dans le style contemporain de nombreux photographes de mode tels que Ken Haak, Herb Ritts et Bruce Weber et dans celui d' artistes comme Robert Mapplethorpe et Duane Michales. 

A Paris on peut acheter des tirages de Bruce of Los Angeles à la Galerie Au Bonheur du Jour.
Chez l'éditeur Janssen un livre des photos de Bruce of Los Angeles.

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Les images de Bruce of Los Angeles sont exposées à New-York jusqu'au 20 décembre.
Wessel + O'Connor Fine Art
111 Front Street, Suite 200, New York, NY USA
contact: Bill O'Connor
telephone: 718-596-1700 , fax: 718-596-1764
e-mail: wesseloconnor@aol.com
hours: Wednesday-Saturday 11:00-6:00

Nota

1- On trouve de nombreuses photographies de Bruce de Los Angeles dans les riches archives de Didier Lestrade comme ici
2- Pour les amateurs de ce type d'image on peut acquérir les revues d'époque où elles parurent sur sur ce site  mais attention c'est fort chère environ 150 $ le numéro!
Kim Fox 





Dick DuBois 



Brian Idol 

Brian Idol 

Joe Dallessandro 

Joe Dallessandro 





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26 juin 2020

JEUX D'EAU AU TROCADERO

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Paris, mai 1985

26 juin 2020

Kris Knight

 

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26 juin 2020

UNE RELECTURE DE THORVALDSEN PAR ELMGREEN & DRAGSET

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Elmgreen et Dragset sont un peu les Pierre et Gilles ou les Gilbert et George danois plus par leur dérision post moderne de leur démarche que par la nature des oeuvres. Par commodité j'ai classé ces deux artistes dans la catégorie des photographes ce qui est très réducteur, j'en suis bien conscient. Elmgreen et Dragset ont eu l'idée d'adjoindre un accessoire moderne ou de vêtir partiellement quelques statues du sculpteur danois du XIX ème siècle, Thorvaldsen pour en faire ressortir l'érotisme puis ils ont photographié les sculptures ainsi attifées et tiré les images obtenues en grand format. Elles sont en outre remarquablement mis en situation dans cet étonnant musée dont je vous reparlerai.  

 

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Copenhague, juillet 2011

26 juin 2020

LA SÉPARATION DE CHRISTOPHER PRIEST

 

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Comme pour les thrillers ou les romans à énigme, il est difficile de rendre compte d’une uchronie sans déflorer le récit en tuant le suspense car curieusement on est toujours haletant de savoir comment l’auteur aura réécrit l’histoire. Mais peut être faudrait il que je rappelle dès maintenant ce qu’est une uchronie. Disons c’est ce que l’Histoire aurait pu être, mais ce qu’elle n’a pas été. Si vous vous intéressez à ce genre en pleine prolifération dans les pays anglo-saxons alors que les prémisse du genre sont nés sur notre sol il faut lire (ce n’est pas facile car l’ouvrage est épuisé, merci Daniel maître de l’étoile rose) “L’histoire revisitée, panorama de l’uchronie sous toutes ses formes” d’Eric B. Henriet aux éditions encrage. Une bible qu’il faut lire et relire mais qui malheureusement date déjà de 1999 et qui aurait bien besoin d’être réactualisé. Monsieur Henriet ne nous faites pas trop attendre. L’instant clé et le propre du roman uchronique est le moment où l’Histoire que l’on connaît, dévie et propose au lecteur une nouvelle proposition de celle-ci. Ce moment est appelé point divergent.


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Le livre qui m’amène à vous parler de ce genre qui m’est cher est “La séparation” de Christopher Priest. Dans ce livre que je présente sans doute un peu abusivement comme un roman uchronique, ce qui est déjà un peu vendre la mèche, le choix du point divergent est une entorse au genre. Habituellement, comme le dit fort justement Jacques Boireau: << Le point de départ de l’uchronie est forcement pauvre car elle s’appuie sur un temps connu de l’élève moyen en fin de scolarité primaire.>>. Et bien ici ce n’est pas exactement le cas puisque l’auteur a choisi un épisode marginale et toujours resté mystérieux le voyage de Rudolf Hess le 10 mai 1941 où il s’envole d’Allemagne pour atterrir quelques heures plus tard en Angleterre pour négocier une paix séparée entre l’Allemagne et la Grande Bretagne. La grande idée de Priest est de prendre comme fil rouge de son roman un historien Stuart Gratton, auquel malheureusement il peine à donner de l’épaisseur, qui fait des recherches sur le mystérieux voyage de Hess où il voit le tournant décisif de la deuxième guerre mondiale. Ce procédé permet à Christopher Priest de proposer avec beaucoup de verve plusieurs hypothèse sur les raisons et les résultats de cette inattendue escapades. Rudolf Hess agissait-il sur les ordres d’Hitler ou à son insu? Est-ce un sosie de Hess qui est mort à demi-fou des année plus tard dans sa prison allemande? Son avion a t-il été abattu, ce 11 mai 1941 par la Lutwaffe? Autant de question posées par se roman qui se transforme parfois en essais historique des plus sérieux. Questions auxquels tente de répondre Stuart Gratton qui pense que la clé du mystère sont deux frères jumeaux, Joe et Jack Sawyer qui ont rencontré Hess aux jeux olympiques de Berlin en 1936 où ils furent médaillés en aviron (c’est on ne peux mieux de saison). Cette rencontre marque le début d’une séparation à la fois morale, pratique et historique. Ils s’éloignent inexorablement l’un de l’autre.
Pourn Joe, ce sera le mariage (avec une juive berlinoise ramenée de Berlin avant les déportements) et, peut-être, la vie de famille. Pour l’autre, l’aviation et la vie militaire au sein de la prestigieuse Royal Air Force. Ces deux frères existent très fort sous la plume de Christopher Priest. Nous vivons la guerre à leurs cotés, surtout en compagnie de Jack pilote de bombardier, capitaine de la RAF. Alors le roman devient un palpitant récit de guerre, même si les batailles dans “La séparation sont surtout intérieures, qui m’a ramené des années en arrière, lorsque adolescent je lisais les livres bleus de la collection “Leur aventure” des édition J’ai lu qui me racontaient la saga des héros de la deuxième guerre mondiale. “La séparation” nous fait entrer dans l’intimité de Winston Churchill mais aussi de Rudolf Hess qui n’est pas insensible aux charmes des beaux rameurs...


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Le roman utilise plusieurs formes pour nous captiver, il juxtapose document, récit et  journal intime. Alternant les faits les plus avéré dans un langage qui peut être froid et sec avec des hypothèses historiques rocambolesque, mais qui ne sont peut être pas réelles que dans le roman... Christopher Priest définit très bien son travail: << La Séparation » est une uchronie qui réfléchit au concept même de l’uchronie. Je m’explique : dans beaucoup d’uchronie, vous pouvez clairement voir où se situe la séparation avec l’Histoire réelle. Dans « La Séparation », même si la rupture semble se situer en 1941 (...) elle semble parfois se situer à une autre date... le livre est un labyrinthe dans lequel plusieurs réalités semblent coexister... c’est assez compliqué, et on m’a reproché d’avoir écrit quelque chose de trop difficile à lire... mais je ne voulais pas me borner à une uchronie toute simple. D’ailleurs, ça ne vous étonnera pas, « Le Maître du Haut-Château » de Philip K . DICK, est une de mes influences majeures pour « La Séparation ».
Mais je ne peux guère vous en dire plus sur ce roman dont le seul défaut est peut être de vouloir être un peu trop malin et de ne pas réellement choisir, mais c’est aussi cela qui en fait sa beauté et sa complexité.
On sort de ce livre passionnant ne sachant plus où sont les frontières entre fantasmes et rêves éveillés, entre réalité et supputations historiques. Jack-Joe hanteront longtemps le lecteur.
26 juin 2020

EXPOSITION PEYO À ARTCURIAL

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L'exposition Peyo, de son vrai nom  Pierre Culliford, chez Artcurial nous emmène au pays de l'enfance. Elle rappelle que les schroumpf dont les plus jeunes ignorent peut être l'origine sont dus au crayon de Peyo et qu'ils furent à leurs débuts des personnages épisodiques de la série Johan et Pirlouit et les héros de mini-récits. Les mini-récits étaient des suppléments que l'on trouvait dans les pages centrales du journal de Spirou. C'était des petits livres que le lecteur devait réaliser lui-même.

 

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L'exposition est très riche d'une centaine de planches et de dessins originaux tous soigneusement encadrés et présentés, malheureusement les grandes fenêtres du bel hôtel particulier où loge Arcturial cause des reflets parfois gênant pour admirer les émouvants, pour moi car Peyo fut un de ceux qui me firent aimer la bande dessinée, les dessins du père des schroumpf. Un des intérêts  de l'exposition est de nous montrer l'évolution des personnage. Un dessinateur, aussi talentueux soit il, ne trouve pas immédiatement le dessin définitif de ses héros. D'abord Pirlouit puis les schroumpf qui à leur naissance avaient le nez plus long.

 

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Johan et Pirlouit reste pour moi une de mes grandes joies de lecture de mon enfance. J'ai découvert lundi les originaux des couvertures et des planches des albums qui firent le bonheur de mes jeunes années.

 

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Peyo est aussi le créateur d'un personnage, Poussy que tous les amoureux des chats chérissent...

 

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Peyo a aussi créé la série Benoit Brisefer dont les décors étaient dessinés par Will

 

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Revenons pour terminer aux schroumpf et à leur bestiaire. J'aime particulièrement le gentil dragon Fafnir.

 

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Dans le monde de Peyo il n'y a pas que Poussy comme chat, il y a aussi Azrael le chat de Gargamel qui rêve de manger un schroumpf...

 

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juillet 2011 

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