Comme presque toujours chez Modiano, Chevreuse pourrait s’appeler, un homme se penche sur son passé, si le titre n’avait pas déjà été utilisé jadis par  Maurice Constantin-Weyer. Cet homme c’est Jean Bosmans, le narrateur et possible double de l’auteur. Le récit navigue entre trois époques tout d’abord l’enfance de Bosmans lorsqu’il a entre 5 et 10 ans aux alentours de 1950 et habite un pavillon chez des gens interlopes dans un bourg de la vallée de Chevreuse; puis quinze ans plus tard, nous sommes donc alors vers 1965, lorsqu’il fréquente des personnes tout aussi louches et non sans rapport avec les passants de la maison de Chevreuse, qui se rencontre, via un numéraux du réseau, dans un appartement d’Auteuil et enfin le présent du roman, une cinquantaine d’années plus tard, soit vers 2015, lorsque Bosmans, romancier rangé se remémore ces deux passés. Il est amusant de constater que comme le narrateur de « La recherche » celui de « Chevreuse » est sauvé de la vacuité sociale par l’écriture de son roman. A la différence que presque toute les personnes que côtoie Bosmans sont maléfiques et dangereuses pour lui et qu’en les transformant en créatures d’encre et de papier, elles s’évaporent du monde réel pour ne subsister qu’en traces incertaines dans la mémoire du romancier, une fois son roman achevé et qu’elles ont été transmutées en êtres de fiction.

A propos des numéros du réseau, je doit faire une incise pour que les lecteurs de moins de soixante ans puissent savoir de quoi je parle. Le réseau consistait en des numéro de téléphone désaffecté, ici AUTEUIL 15 28 mais qui curieusement étaient encore accessibles sur lesquels des personnes se donnaient des rendez-vous pour des pratiques, en général sexuelles, plus ou moins avouables (vous vous doutez bien que j’ai expérimenté et même un peu plus, la chose.) cela dans une terrible cacophonie car on pouvait être nombreux en même temps sur un seul numéro.  

Les fidèle de Patrick Modiano auront reconnu qu’il revient, d’une manière implicite, sur un épisode de sa vie lorsque sa mère l’avait confié, en 1952, à son amie Suzanne Bouquerau qui habitait une maison à Jouy-en-Josas, au 38 rue du docteur-Kurzenne, adresse mentionnée dans Chevreuse. Cette maison pour être l’épicentre de toute l’oeuvre de Modiano. Par un hasard extraordinaire Edgar P. Jacobs a dessiné cette même maison dans « S.O.S Météore », une aventure de Blake et Mortimer. Cet épisode de la vie de l’auteur était déjà évoqué bien sûr dans « Pédigrée » mais également plus largement dans un autre roman, « Remise de peine »

On peut se demander si Chevreuse ne serait pas le livre le plus autobiographique de l’auteur. Par exemple il est peu douteux que c’est un ancien associé de son père, le sportsman australien Freddie McEvoy qui a servit de modèle au personnage de Roger Vincent. Il évoque également une de ses fugues lorsqu’il était pensionnaire, jusqu’en 1960, à l’Ecole du Montcel.

Pour ceux qui s’étonneraient des rencontres inopinées du au hasard dans les ouvrages de Modiano c’est sans doute qu’ils ont une une vie trop sage et rencontré des êtres trop lisses où du moins qu’ils leur ont paru ainsi. Je vous est déjà dessillé sur le réseau mais par exemple mon cousin a été pensionnaire du Montcel également évoqué dans « Un pedigree » et dans « De si braves garçon ». Le monde est petit et le lecteur, du moins le lecteur français, croise souvent les rues, routes et chemins arpentés par l’auteur. Chevreuse est un roman aussi « géographique » que les précédents opus de Modiano. On peut sans mal se mettre dans les pas de Jean Bosman qui nous offre une belle promenade dans les rue d’Auteuil. Le musée Carnavalet a monté une exposition sur le Paris de Marcel Proust, il serait judicieux d’en organiser une, sur le Paris de Patrick Modiano…  

Pendant les deux premiers tiers du récit, de ces trois strates temporelles on ne connait que quelques morceaux éparses dans un récit aussi elliptique comme seul Modiano sait en distiller. Puis soudain l’auteur se débonde et  nous explique tout, le brouillard modianesque se dissipe et nous somme transporté dans une histoire entre Simonin et Boileau-Narcejac. On regrette d’autant plus cette soudaine netteté des évènement que l’on craint que Patrick Modiano nous révèle son « Rosebud » et que Chevreuse soit l’ultime volume de son oeuvre.

Pour retrouver Patrick Modiano sur le blog:

• 
  L'HERBE DES NUITS DE PATRICK MODIANO
• 
  Un cirque passe de Patrick Modiano
• 
  Les boulevards de ceinture de Patrick Modiano
• 
  LA PLACE DE L'ÉTOILE PAR MODIANO
• 
  DANS LE CAFÉ DE LA JEUNESSE PERDUE DE PATRICK MODIANO
• 
  Du plus loin de l'oubli de Patrick Modiano

Italie, aout 1985

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  Sur les plages italiennes
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  Les garçons des plages italiennes
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  Garçons sur les plages italiennes en 1985 (2)

Edmé-Anthony-Paul Noël (1845 - 1909), dit Tony Noël - '' Orphée et Cerbère'', mettant en scène Orphée, le poète mythique de Thrace, endormir Cerbère. Dans la mythologie grecque, Cerbère est le chien à trois têtes qui gardait l'entrée d'Hadès, et Orphée a réussi à l'ensorceler en jouant de sa lyre, afin de sauver sa femme Eurydice et de la ramener au pays des vivants. Le groupe mythologique est signé sur la base : « Tony Noel ». Estampillé du poinçon de fondeur de la fonderie « THIEBAUT Frères Paris, successeurs de la fonderie Fumière & Cie ». Tony Noël est élève à l'École des Beaux-Arts de Paris et remporte le Prix de Rome de sculpture en 1868 avec le groupe mythologique « Thésée vainquant le Minotaure, remercie les dieux ». Il expose au Salon dès 1872, et remporte le Grand Prix à l'Exposition Universelle de 1889. Noël abandonne alors le Salon des Artistes Français en 1891, pour le Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Il expose pour la dernière fois au Salon en 1901, puis exécute plusieurs monuments à Paris : « Le Reitaire » sur la place du Temple, le monument du Baron Taylor au théâtre d'Ambigu, « La Musique et Apollon » et « les Muses » sur la façade ouest du Grand-Palais (détruit). Il est également connu pour plusieurs bustes et statues monumentales pour plusieurs villes françaises ainsi que pour le château de Chantilly (« Molière » et « Le Nôtre »). Un « Buste du peintre Thomas Couture (1815-1879) », actuellement dans la collection du Musée d'Art et d'Archéologie de Senlis (Oise). « La Musique et Apollon » et « les Muses » sur la façade ouest du Grand-Palais (détruit). Il est également connu pour plusieurs bustes et statues monumentales pour plusieurs villes françaises ainsi que pour le château de Chantilly (« Molière » et « Le Nôtre »). Un « Buste du peintre Thomas Couture (1815-1879) », actuellement dans la collection du Musée d'Art et d'Archéologie de Senlis (Oise). « La Musique et Apollon » et « les Muses » sur la façade ouest du Grand-Palais (détruit). Il est également connu pour plusieurs bustes et statues monumentales pour plusieurs villes françaises ainsi que pour le château de Chantilly (« Molière » et « Le Nôtre »). Un « Buste du peintre Thomas Couture (1815-1879) », actuellement dans la collection du Musée d'Art et d'Archéologie de Senlis (Oise).

Asakusa kid est un film indispensable pour tous les admirateurs de Kitano (dont je suis un inconditionel) Ce biobic classique mais qui ne prend en compte que les début du génial Kitano pas encore sur grand écran mais dans les cabarets et à la télévision est réalisé par Hitori Gekidan, un prolifique réalisateur de la télévision japonaise. Il signe avec Asakusa kid son second long métrage. Le cinéaste a lui-même écrit le scénario du film adapté des souvenirs romancés de Takeshi Kitano. Le livre est édité en France par les  éditions Le Serpent à plumes. Dans le rôle de Takeshi Kitano, nous retrouvons l'acteur Yuya Yagira qui a remporté en 2004 à seulement quatorze ans le Prix d'interprétation du Festival de Cannes pour le film Nobody Knows d'Hirokazu Kore-eda. Le film est centré sur la relation du jeune Kitano avec son mentor l'humoriste Senzaburo Fukami qui est joué par Yo Oizumi qui est apparu dans de nombreux films adaptés de mangas à succès tel que Fullmetal Alchemist, Tokyo Ghoul et surtout I am a hero où il tient le rôle principal.

La ressemblance Yuya Yagira avec Kitano est loin d'être évidente et il force un peu trop sur les tics faciaux qui agitent le visage de Kitano. A ce propos je croyais que ces tics étaient dus aux séquelles du grave accident de moto qui a failli lui couter la vie et qu'il ne les avait pas dans ses jeunes années.

L'interprétation est de qualité et d'un jeu relativement sobre par rapport aux critères du cinéma japonais. Yo Oizumi apporte beaucoup d'émotions dans son rôle de père spirituel du jeune Takeshi qui passe de garçon d'ascenseur dans un cabaret dans le quartier d'Asakusa alors spécialisé au coeur de Tokyo dans ce genre d'établissement à faire valoir de Fukami (le maitre) du jour au lendemain pour remplacer au pied levé un acteur malade. On suit Takeshi  de ses premières expériences sur scène jusqu'au succès rencontré par le duo "The Two Beats qu'il forma avec son complice Niro Kaneko. Le tandem a créé des manzai, des sketchs basés sur des improvisations. Au début des années 1980, le duo s’es séparé et Takeshhi Kitano a connu le succès comme animateur télé au Japon, puis s'est tourné vers le cinéma mais c'est une autre histoire...

Le film est visible sur Netflix.