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Dans les diagonales du temps
1 juillet 2020

MARSHALL ET NICK DEUX MANNEQUINS DE 15 ANS DANS CENTRAL PARK

 
 
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1 juillet 2020

William Beechey

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1 juillet 2020

LES FAÇADES DE LA HAVANE

 

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Cuba, La Havane, décembre 2009

1 juillet 2020

UNE ÉDUCATION LIBERTINE DE JEAN-BAPTISTE DEL AMO

 

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Heureusement que je n'ai pas découvert le romancier Jean-Baptiste Del Amo par son premier livre, sinon je crains que je n'aurais pas lu son second opus, "Le sel" auquel j'ai consacré un billet, c'et ici , et cela aurait été dommage. La bonne nouvelle pour l'écrivain est qu'il est en gros progrès par rapport à son coup d'essais. Malheureusement il semble que "Le sel" connaisse un bien moins grand retentissement que cette "éducation libertine" que je viens de découvrir tardivement et qui a remporté en 2009 le Goncourt du premier roman. Ce qui donne une idée de la "qualité" des premiers et énièmes romans qui, chaque automne et dorénavant également au début janvier, submergent les tables des libraires. Il faut tout de même dire que ce roman est écrit en français ce qui est loin d'être toujours le cas de la plupart des livres composant la dite production, que l'on se souvienne de titres pourtant encensés par la critique officielle tel que "La naissance d'un pont" galimatias prétentieux auquel a échu cette année le prix Médicis.
Dans "Une éducation libertine" Jean-Baptiste Del Amo nous raconte l'arrivée de Quimper, puis le séjour de son héros, un jeune homme pauvre nommé Gaspard,  dans le Paris de Louis XV. Par le sexe  le jeune Gaspard va passer de débardeur sur les trains de bois qui transitent sur la Seine aux salons de la noblesse parisienne. Les chapitres qui décrivent le travail de récupération des billes de bois dans cette Seine-Styx (le plus souvent nommée « le Fleuve » et toujours avec une majuscule) sont les plus intéressants du livre qui malgré sa complaisance dans le crapoteux nous en apprend beaucoup sur le Paris sous Louis XV. Del Amo a du lire avec beaucoup d'attention "Tableau de Paris" de Louis Sébastien Mercier, contemporain des turpitudes de Gaspard.
Très vite on s'aperçoit que cette trajectoire d'un gigolo est une histoire banale d'aujourd'hui qui fait beaucoup penser, en plus plat, au scénario du film de Téchiné, "J'embrasse pas", plaquée artificiellement sur le Paris du XVIII ème siècle, celui-ci n'étant qu'un exotisme pour relever la banalité de la trajectoire du héros. On a d'autant plus conscience du subterfuge que jamais Gaspard pense ou agit comme le ferait un jeune rejeton de paysans bretons du XVIII ème siècle immergé brusquement dans le Paris d'alors, dans lequel, par exemple, la religion au quotidien tient une grande place alors qu'elle est totalement évacuée dans "Une éducation libertine". Le garçon ne parle pas comme un jeune homme de sa condition (faudrait-il encore qu'il connaisse le français, à cette époque la langue parlée dans la campagne quimpéroise devait être bien différente de celle des salons parisiens). Il soliloque et raisonne, philosophe comme un étudiant du XX ème siècle et non comme un fils de petit paysan de l'ancien régime. Mais un si la forme de ses reflexion me semble anachronique, sa posture, vierge de tout préjugé face à la sexualité est surprenante. On s'étonne immédiatement que ce fils de porcher sache écrire. L'auteur lui même prenant conscience de cette étrangeté pour l'époque, trousse aux alentours de la centième page une vague explication assez peu convaincante, amalgamé avec une description du départ de Gaspard peu claire qui n'est pas complètement raccord avec ce que l'on imagine alors de la psychologie du héros dont après avoir fermé le livre on est guère sûr tant ce jeune homme est un homme sans qualité. On ne comprend pas comment, par quelle baguette magique, ce médiocre indolent et insipide se transforme à partir de la page 290 en un redoutable Rastignac. Même si les informations que l'on apprend sur le passé de Gaspard, distillées en flashback, une construction très habile qui relance le désir du lecteur d'en savoir plus, construisent peu a peu le personnage. 
Autre grande faiblesse du livre la manière dont Del Amo fait avancer son intrigue. Gaspard fait une suite de rencontres, chacune plus miraculeuse les unes que les autres, et toujours au moment où le jeune homme parait tomber. Sans parler du fait que tous les hommes que rencontre le garçon soient homosexuels (on se croirait chez Peyrrefitte) et en pincent immédiatement pour lui, pourtant Gaspard n'est pas décrit d'une façon complètement flatteuse au commencement du livre.
Del Amo n'a pas évité, non plus l'écueil, bien trop fréquent dans les romans historiques de doter ses personnage de dons divinatoire sur la suite des temps.
La sexualité que décrit Del Amo est faite de pratiques qui nous paraissent à l'aune d'aujourd'hui, plus animale qu'humaine. Ce que nous montre de l'homosexualité au XVIII éme siècle (le mot est anachronique, il est apparu, comme, le concept, qu'au XIX ème siècle. Dans la France de Louis XV, on parle de pédérastie et de sodomie) est très intéressante mais le manque de crédibilité de Gaspard en sujet sadien, jette un doute pour le lecteur de la réalité sociologique décrite.
Mais un roman c'est d'abord un style. Au début le lecteur est ébloui par cette prose profuse, un type d'écriture qui a déserté depuis bien des années le tout venant romanesque. Les descriptions se succédant, beaucoup plus dans la première partie du récit qu'ensuite, la lassitude gagne même un amoureux des mots. Et puis Del Amo détaille par le menu avec une grande complaisance et même une délectation tout ce qu'il y a de plus laid et de plus putride dans les scènes et les êtres que croise Gaspard; il n'est question que fanges, merdes, vomissures, décompositions. Il a inventé le roman olfactif. Les trente premières pages ne sont guère que la description, avec brio, d'un Paris sous un soleil de plomb, la sueur dégouline de partout et où règne une effroyable puanteur. L'extrait qui suit en est représentatif: " D'innombrables gamins grouillaient en tous sens, dégringolaient les escaliers, fouillaient les amoncellements, sitôt rattrapés par leurs génitrices qui les soulevait par des langes sales, les faisait remonter à grands coups aux fesses. Ici, nulle intimité. On forniquait à la vue de tous, les mains campées sur les balustrades, les jupons retroussés sur des culs sans gêne, à en faire trembler le bâtiment. On jouissait au su des enfants, au su des voisins. ".
 Le titre est un peu trompeur car si l'on est convié à l'ascension de Gaspard dans "le monde" c'est aussi à sa destruction par lui-même que nous assisterons au fil des pages. On est loin de l'éducation sentimentale de Flaubert auquel le titre choisit par Del Amo fait référence, car en somme il y a bien peu d'éducation dans le livre et pas du tout de sentiment; en ce qui concerne le libertinage qu'on y trouve, il a plus des relents d'un XXIe siècle glauques qu'un fumet sadien; c'est plutôt 450 pages dans un pot de chambre! J'ai bien conscience que Del amo ait voulu rendre hommage au roman libertin du XVIII ème siècle, mais on est tout de même assez loin de Rétif de la Bretonne dont Gaspard est un exact contemporain, peut être un peu plus jeune, mais l'on ne sait jamais son âge exact. On calcule seulement qu'il aura suffit d'un peu plus d'une année pour qu'un jeune gueux se métamorphose en un godelureau de cour. Une conception bien démocratique qui ne parait pas plus crédible pour cela. 
Il aurait été me semble-t-il judicieux de développer plus le personnage du manipulateur comte Étienne de V. vraisemblablement inspiré par Valmont. Toute la dernière partie du roman dont le cour était jusque là était passablement dolent, s'accélèrent et est directement inspiré des "Liaisons dangereuses".  
Certains passages font référence plus à aujourd'hui qu'au XVIIIème siècle, comme le passage suivant: "Le peuple est tiraillé par son désir de divertissement, son voyeurisme et la toute-puissance de la royauté qui décide ou non de son droit à vivre. Bien sûr, il veut faire payer au criminel le prix fort, mais dès lors qu'il s'aperçoit être complice d'une justice qui le répugne, il oublie le monstre, commence à voir l'homme. Une mort sordide éveille trop les consciences pour qu'il soit possible de rester spectateur et passif. Alors, à défaut, on s'insurge. Demain, on parlera partout de ces exécutions odieuses que la Cour orchestre, on jugera de n'y jamais remettre les pieds, d'y avoir assisté pour mieux contester, ou par hasard".
Je n'arrive pas à comprendre le plaisir pervers qu'un écrivain à de se vautrer avec délectation dans la peinture de ce qu'il y a de plus putride, souvent à l'aide de mots rares et précieux, et je comprend encore moins le lecteur qui peut prendre du plaisir à déchiffrer cela.
Ce qui est gênant avec ce livre, surtout pour un premier roman, c'est que l'on ne sent aucune nécessité pour l'auteur à l'écrire, tout le contraire du"sel" qui semblait sortir des tripes de Del Amo et qui avait toutes les qualités d'un premier roman sans en avoir les défauts majeurs. Je pense que le livre a obtenu le prix Goncourt du premier roman parce que fait rarissime aujourd'hui, il n'a rien à voir, du moins au premier degré avec l'auto fiction. 
Il vaut donc mieux se précipiter sur "Le sel" et laisser à quelqu'un d'autre vous éduquer au libertinage. 


P.S. J'ai ce livre en édition de poche Folio. L'éditeur a choisi comme illustration un portrait d'un jeune homme, signé Girodet (1767-1824), typique du début du XiX ème siècle ou à la rigueur de la toute fin du XVIII ème mais en aucun cas contemporain de Louis XV; il n'a pas de perruque alors que cet artifice à une importance non négligeable dans le roman. Ce choix est un contre sens absolu!

COMMENTAIRES lors de la première édition de ce billet

N'avez-vous pas saisi le subterfuge ? Jean-Baptiste del Amo écrit non dans le style du XVIIIe siècle, policé, équilibré ou libertin, mais dans celui, outré, baroque, énorme du post-naturalisme décadent de la fin du XIXe siècle, post-zolesque, dirions-nous, qui, avec jean Lorrain, Joris Karl-Huysmans ou Léon Bloy, se complaisait dans le roman de la pourriture. C'est en cela que del Amo est génial, parce qu'il a retrouvé les secrets d'une manière d'écrire perdue, à l'aune des affadissements grammaticaux et lexicaux contemporains. Je reconnais certes, des erreurs historiques, dans l'histoire des perceptions et des mentalités, mais cela n'est pour moi que véniel ,que secondaire. Si vous aimez à être choqué par le style décadent, rendez visite à mon blog Bazarnaum à Agartha city, où je rentre les oeuvres d'une poétesse saphique et décadente, prémonition de Renée Vivien, Aurore-Marie de Saint-Aubain (1863-1894), dont le roman "Le Trottin", qui fit scandale en 1890 pour son érotisme saphique revendiqué porté sur les pré-adolescentes, vous est proposé. Merci.
COMMENTAIRE N°1 POSTÉ PAR CHRISTIAN.JANNONE IL Y A 5 JOURS À 13H07

Je dois dire qu'en effet je n'ai absolument pas saisi le subterfuge pourtant il n'y a pas longtemps et très peu de temps avant d'avoir lu Del Amo je m'étais plongé dans Huysmans et il y a quelques années je me suis un peu penché sur l'oeuvre de Lorrain et je dois dire que je ne vois pas bien (sauf les penchants homosexuels ) avec Del Amo dont je préfère Le sel (son texte sur Guibert est également intéressant) et dont j'attend avec impatience le prochain opus. Je ne manquerai pas de visiter votre site, je connais assez mal renée Vivien. 

RÉPONSE DE LESDIAGONALESDUTEMPS IL Y A 5 JOURS À 13H36
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