.
Philip Gladstone est né en 1963 à Philadelphie, Pennsylvanie, Etats-Unis, dans les semaines de son père à la décharge de l'armée des États-Unis. Son père a fait une longue et brillante carrière dans les arts graphiques. Pour son travail le père de Philip lorsque celui-ci à deux ans quitte Philadelphie d’où il était originaire et emmène sa famille pour une région rurale du Maryland où le futur artiste passe son enfance. La famille vit dans une fermette dans un village sur les rives de la rivière Choptank. La maison est a une demi-heure de marche du magasin le plus proche. Cet environnement campagnard dans sa petite enfance aura une grande influence sur l’oeuvre de Philip Gladstone. De là, Philip déménage avec sa famille dans le Maine, puis en Floride et, enfin, au Connecticut, où il a continuera à vivre pendant de nombreuses années étant adulte.
Les premières tentatives artistique du jeune Gladstone vont vers la caricature, genre, qui sera mineur dans sa production mais qu’il continue à pratiquer encore aujourd’hui. L’actualité fait parfois une discrète irruption dans ses toiles, comme par exemple les inondations de La Nouvelle Orléans.
Adolescent s’il commence la peinture, il aspire surtout à être caricaturiste de presse ou dessinateur de bande dessinée. Alors qu’il est encore lycéen, il réalise une bandes dessinées qui est immédiatement publiée. Pour cette création il gagne quatre cents dollars, une somme stupéfiante pour lui à l'époque. Puis lorsque il a dix-sept, il se consacre surtout au dessin animé.
En 1982, Philip Gladstone reçoit une bourse d'études pour la prestigieuse école Skowhegan de peinture et de sculpture de Skowhegan, dans le Maine. Là, outre ses cours, il y rencontre de célèbres artistes résidents comme Jake Berthot, George McNeill, William King, Louise Nevelson, Alex Katz, David Hockney et autres.
Dans Les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix Philip Gladstone semble tâtonné et en même temps les événements se succèdent dans sa vie. Il se marie et divorce deux fois, au passage il fait deux beaux enfants en 1988 et 1991. Pour vivre il est employé dans un magasin de fourniture d’art. Il finit par acheter le magasin qu’il tiendra jusque’ en 2001 à cette date la diminution des affaires le force à fermer la porte de sa boutique.
Tout au long de ces années, Philip Gladstone a continué à peindre peut être surtout pour garder son équilibre.
En 1997, il se remarie pour une troisième fois. En 2000, son troisième nait. En 2004, il s’aperçoit qu’il peut vivre de sa peinture. Aujourd'hui, Philip Gladstone vit et travaille dans une vieille ferme dans la campagne du Maine. Une grange attenante restaurée lui sert d'atelier d'artiste.
On peut tout de même pour le moins être interloqué à lire cette rapide biographie lorsque l’on connaît l’oeuvre de Philip Gladstone qui est constituée dans sa quasi totalité de la représentations de la nudité masculine et que l’on peut ranger, si cette étiquette à un sens, dans la catégorie de l’art gay.
Comme son confrère Felix d’Eon, Gladstone vend surtout son œuvre par l’intermédiaire du net ne passant pas par le circuit traditionnel des galeries.
La partie la plus intéressante de son œuvre est celle sur papier où l’artiste fait preuve de beaucoup plus de liberté à la fois dans son inspiration, nombre de ses dessins racontent des histoires très ouvertes dans lesquelles pointe un discret surréalisme. Son trait est plus libre que dans ses peintures. Souvent dans son travail sur papier il retrouve la cursivité de ses caricatures et fait cohabiter avec bonheur plusieurs styles sur la même feuille.
Dans sa peinture Gladstone qui n’est pas semble-t-il à un paradoxe prêt, utilise la peinture à l’huile et l’acrylique indifféremment sans que l’on voit vraiment une différence.
Sa technique de peintre est presque sans faille. Gladstone fait preuve d’un beau métier assez rare aujourd’hui, supérieur à Celui par exemple à celui de Felix d’Eon avec lequel il est difficile de ne pas le comparer. Si l’on annexe Philip Gladstone à cette nébuleuse qu’est l’art gay, (alors qu’il semble n’être gay que par son art!). On peut remarquer qu’il est presque indemne du kitsch qui contamine presque tous les artistes qui se donnent comme mission de valoriser la beauté du corps masculin. Rien que pour cela Philip Gladstone mérite toute notre attention.
Il a bien sur quelques marottes qui peuvent faire sourire et qui ne sont peut être pas complètement étrangères à sa biographie comme celles de représenter, parce que il est vrais c’est le plus naturel, ses hommes nus dans une baignoire. Il serait amusant de compter le nombre de baignoires dans sa production. Récemment le tableau dans le tableau fait son apparition dans certaines de ses dernières toiles, ce qui permet à l’artiste de rendre hommage aux peintres qu’il révère, Picasso, Hockney, Eakins, Caravagge ... Mais quelques uns de ses tableaux, par leurs sujets et leurs compositions, ceux qui mettent en scène de jeunes ouvriers confrontés à de grosses machines, font penser au muraliste mexicain Rivera. Le social n’est pas toujours absent de cette peinture. On peut lire aussi une grande partie de ses toile comme une réflexion sur la solitude humaine.
Gladstone a créé un vocabulaire idiomatique composé de jeunes hommes dans des baignoires anciennes près d’une fenêtre, de gros perroquets, de machines monstrueuses, d’escaliers de bois, de lettres désespérantes aussi distinctif que le dos courbé des paysans de Rivera.
Il y a de nombreuses images récurrentes dans les toiles de Gladstone, la plus fréquente, l’homme au bain ne me parait pas être ni la plus intéressante ni la plus significative; elle n’est que le prétexte pour peindre une solitude nue. Plus intrigant est cette figure d’un jeune homme souvent nu, toujours contrit, les yeux baissés, tancé par un homme plus mur, un chef de service, un père, un amant acariâtre et possessif? Images de bannissement?
Qui sont ces garçons recroquevillés derrière une porte, couchés sur le côté, peut-être inconscient, dans des intérieurs, qui font songer à ceux peints par Hopper, aux fenêtre ouvrant sur des paysages mélancoliques de la Nouvelle-Angleterre? Le peintre lui-même?
Il y a aussi ces jeunes hommes qui veulent communiquer de façon spectaculaire et en sont contrariés. Ce garçon la vingtaine dénudée qui essaie de passer un appel d’une cabine téléphonique en bordure de route ou cet autre qui de son lit colle l’oreille au mur pour entendre quel secret ? Dans plusieurs autres peintures le jeune homme nu, derrière une portes reste invisible à la figure paternelle (?) dans son fauteuil dans une autre pièce. Les toiles de Gladstone sont riches en situations énigmatiques.
Peu de tableaux peuvent immédiatement être identifié comme relevant d’une thématique gay, pas d’érection ou de copulation sur ses toile mais qu’attend le garçon de "Opening_Joe", l’ouverture de son bar favori ou le micheton de passage?
Pour voir une collection colossale de travaux de l'artiste, Gladstone est un stakhanoviste du crayon et du pinceau, il suffit d’aller sur son site.