Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans les diagonales du temps
10 août 2020

Jardin d'hiver de Thierry Dancourt

 

Unknown

 

Un roman, c'est parfois, pour son lecteur, et sans doute pour son auteur, un peu comme mayonnaise cela prend ou cela ne prend pas. Quelques fois on crois que c'est raté, on est tout près d'abandonner, de jeter le tout à la poubelle et miracle cela épaissi et c'est gagné. C'est exactement ce que j'ai ressenti à la lecture du « Jardin d'hiver » le deuxième roman, paru en 2010, de Thierry Dancourt qui se présente comme la suite d' « Hôtel de Lausanne ». C'est la première erreur du romancier. On ne voit pas pourquoi Dancourt reprend un personnage, assez évanescent, ce n'est pas péjoratif, les personnages brumeux du romancier font le charme de ses deux livres, dont il avait fait le tour dans son premier livre. Faute que ne commet pas Patrick Modiano, le modèle semble-t-il inavoué de Dancourt. Je rappelle qu' « Hôtel de Lausanne » était à la limite du pastiche d'un roman de Modiano. On peut penser que je n'ai pas été le seul à m'en apercevoir (je n'ai lu aucune critique de ce livre, ou alors j'ai oublié) et que c'est pour cette raison que notre romancier s'est un peu éloigné dans son deuxième opus du style modianesque. Ce qui n'est pas forcement une bonne chose.

Une station balnéaire de la côte atlantique, en hiver. Pascal Labarthe, le narrateur, arrive un soir de brume, par l'autocar. Que vient-il faire ici, hors saison, dans cette petite ville endormie des bords de mer qu'il ne connaît pas?

Le lecteur durant toute la première moitié de ce court roman, 170 pages, demeure dans l'indécision à la fois du style et du sujet. La qualité de l'écriture du roman est irrégulière et surtout hétérogène. Dancourt alterne un flou modianesque, moins bien maitrisé que dans « Hôtel de Lausanne » avec des descriptions plus factuelles, en générale assez réussies qui font beaucoup penser à celle que l'on peut trouver chez Pérec. A les lire j'ai pensé que si Modiano a largement investi l'imaginaire des années 40 et 50 (pas seulement, il va sans dire) et Pérec celui des années 60, Dancourt quant à lui à l'ambition de phagocyter les années 70.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Sont-ce les fags qui phagocytent ?
Répondre
Dans les diagonales du temps
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité