Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans les diagonales du temps
18 mai 2021

Bob Lamb

Capture d’écran 2021-05-17 à 19

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 19

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 19

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

 

 

Capture d’écran 2021-05-17 à 18

Publicité
Publicité
18 mai 2021

VISITE AU MUSÉE DE LA REINE SOPHIA À MADRID

DSC06717.JPG

Serra

 

DSC06719.JPG

Picasso

 

DSC06720.jpg

vue du jardin du musée qui est un ancien hôpital au loin une sculpture de Calder

DSC06721.jpg

 

DSC06722.JPG

Deux Dali "avant" Dali

 

DSC06723.JPG

Miro

 

DSC06724.JPG

 

Après les maitres reconnus internationalement de la peinture moderne espagnole viennent des salles de peintres figuratifs dont la notoriété n'a pas traversé les Pyrénnées mais qui ont réalisé néanmoins des toiles saisissantes de noirceur comme ce Christ de sang peint par Ignacio Zuloaga (1870-1945) ou cette sinistre "visite" de José Gutierrez Solana (1886-1945), ci-dessous.

 

DSC06726.JPG

 

DSC06731.JPG

 

Peut être encore plus terrible cet autoportrait d'Alfonso Ponce de Leon (1906-1936) qui date de l'année de son suicide.

 

DSC06728.jpg

 

DSC06729.JPG

 

DSC06742.JPG

Les Juan Gris

 

DSC06743.JPG

 

DSC06733.JPG

 

DSC06734.JPG

 

DSC06735.JPG

 

DSC06736.JPG

 

DSC06737.JPG

 

DSC06738.jpg

 

DSC06739

 

DSC06740.jpg

Quelques image de la nouvelle aile du musée dué à l'architecte Jean Nouvel

DSC06741.jpg

Madrid, février 2013

18 mai 2021

Jos Aerden (4)

Capture d’écran 2021-05-02 à 19

 

 

Capture d’écran 2021-05-02 à 19

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

Capture d’écran 2021-05-03 à 07

 

 

D'autres photos de Jos Aerden sur le blog:

 

18 mai 2021

Aimé-Napoléon Perrey (1813-1883) - Homme à la corne à boire , 1868.

tumblr_bff8e9a970245afcd5662dd85594527f_dae2d8b0_1280

18 mai 2021

Simon Vouet (1590-1649)

tumblr_2281f0ed6d896a213985ae3f3458babd_f13f3470_1280

 


«Ange avec lance de la passion» (1615–1625)
Baroque
Situé dans le Museo di Capodimonte, Naples, Italie

Publicité
Publicité
18 mai 2021

David Armstrong photographie Ryan Taylor

 

 

 
 

 

armstrong_home14

 
 

 

 

D'autres photos de David Armstrong sur le blog:

 

 

 

18 mai 2021

Le moineau d'Edfou

20360566_p

18 mai 2021

Guy Peellaert

32952749_p



Les images de certains créateurs nous ont accompagné toute notre vie et malheureusement nous en prenons conscience que lorsqu’ils disparaissent. Tous les amoureux des image ne peuvent qu’être triste en apprenant le décès de Peellaert  , artiste emblématique de la pop-culture dont les visuels sont indissociables de la musique et du cinéma de  la pop-culture.

32952797_p

.

Guy Peellaert est né en 1934 à Bruxelles où après ses études secondaires il se forme au Beaux Arts. Il débarque à Paris dans les années 60 pour faire du cinéma et finit par travailler à Hara Kiri, à la demande de Cavanna.

32952872_p



Après des débuts à “Hara Kiri”, en 1966, il imagine "Les aventures de Jodelle", dont l'héroïne a les traits de Sylvie Vartan. Deux ans plus tard, il donne naissance à "Pravda, la survireuse", dessinée sur le modèle d'une autre icône yéyé, la sublime Françoise Hardy, sur des textes du réalisateur et scénariste Pascal Thomas. Colorées, érotiques et exubérantes, les BD de Peellaert sont marquées par le psychédélisme et le pop art. Elles sont publiées par l'éditeur avant-gardiste Eric Losfeld. Leur esthétique a durablement marqué le genre.

32952910_p



Il a encore réalisé aussi bien des tableaux de chevalet, que des Pochettes de disques dont la plus célèbre est celle de "Diamond dogs" avec un David Bowie mi-androgyne glam mi-chien. Il a travaillé pour bien d’autres artistes jusqu’à très récemment comme pour les Rolling stones "It's Only Rock and Roll" (1974) ou, en France pour Etienne Daho, "Pour nos vies martiennes" (1988)...

32953172_p



Plusieurs affiches célèbres de cinéma porte sa signature comme celle de "Taxi Driver" de Scorsese, de "L'Argent" de Robert Bresson (1983), de "Paris, Texas" (1984), des "Les Ailes du désir" (1987) de Wim Wenders ou encore de "Short Cuts" de Robert Altman (1993)... Mais se sont ses bandes dessinées psychédéliques qui le font connaître.

32958177_p



32958232_p



Mais son grand œuvre sont les images de son livre culte "Rock Dreams" (1974), série de 125 illustrations d'artistes comme Bob Dylan, Elvis, les Beatles ou Frank Sinatra avec des textes du fameux critique rock britannique Nik Cohn.

32958288_p



32958429_p


.
Cet album a connu un succès international. Peellaert retrouve Nik Cohn en 1995 pour un ouvrage similaire, "Rêves du XXe siècle". Dans cette série par des collages peints à l’aide de découpages photographiques à  la palette graphique sur ordinateur, il à l’aide de découpages photographiques à l’aide de la palette graphique sur ordinateur, il fait se télescoper certaines personnalités historiques ou représentatives du XX ème siècle comme dans l'étonnante carte de voeux qu'il réalise pour Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'intérieur, en 2000 (ah Napoléon sodomisant Jeanne d’Arc...) ou encore dans cette jouissive fresque  dans laquelle  pellaert organise une improbable rencontre  entre Groucho Marx et T.S. Eliot!

32958470_p



32958573_p


.
Dans “Rêve du XX ème siècle Peellaert fait défiler tout ce qui a compté dans ce siècle tous ces grands écrivains, acteurs , hommes politiques, sportifs (c'est un jeu stimulant d'essayer de mettre un nom sur toutes ces figures issues souvent d'univers très différents dont aucun était étranger à l'artiste). il débusque leur fantasme leur arrière monde pas toujours ragoûtant et dans l’une ou l’autre de ces images vous reconnaîtrez le votre et gêné vous détournerez les yeux de ces fantoches tant admirés que vous avez mérités puisque vous en êtes un autre; voici ce que nous disent les dernières créations de peellaert.

32958633_p



32958677_p


.
Ces ébouriffantes planches sont encore plus iconoclaste que celle d’Erro auxquelles elles doivent beaucoup.
Il utilise le pastel pour représenter des célébrités emblématiques de l’Amérique dans son album Las Vegas. Dans cette série ce ne sont pas les stars au firmament de leur gloire qu’il représente mais les lendemains de cuite, les solitudes d’après les sunlights Il n’y a que Hopper qui a aussi bien peint la solitude en Amérique.

32958774_p



32958818_p



32958869_p


.
Peellaert comme beaucoup de gamins de sa génération a été fasciné par l’Amérique et les américains, les libérateurs. Voici ce qu’il en disait: <<Je suis un grand sentimental, j’adore les gens qui y vont à la louche avec l’émotion et savez-vous qui m’a donné l’envie d’aller aux Etats-Unis ? Gershwin ! Les grandes orgues, les élans qui vous emmènent sur un tapis roulant, Gershwin, c’est New York, pas l’Amérique. Une ville où l’air est crispy, où l’on sent que la mer est dans la ville, comme à Barcelone. Quand j’étais gosse, c’était un démarreur de rêveries L’individu américain joue à tromper la société, à enfreindre les lois, et soit il gagne soit il perd. C’est tout l’art de la musique et du cinéma américains. En Europe, aucune notion de jeu, d’un homme prêt à se battre, non, il se plaint : -Quelle sale société de pourris ! - L’essence même du blues, du rock, de la country, c’est l’homme face à la société, mais il s’en démarque. Il ne répète pas - Ah ! les salauds -, il ne vit pas comme les salauds, voilà tout. C’est un poisson dans une mauvaise eau, mais il ne demande pas que l’on change l’eau.>>

32958937_p



32959196_p



Faisant feu de tous bois ne répugnant à aucune technique il a créé une imagerie qui transcende le vulgaire par une sensualité omniprésente dans ses images. Je conçois que mon choix est très masculin pour illustrer ce modeste hommage, mais si Peellaert a magnifié les décolletés pigeonnant des filles il n’a pas dédaigné non plus à mettre en valeur les braguettes gonflées des garçons. Il n'a pas oublié non plus de représenter des figures emblématique de la culture gay, Proust, Noureiev, Truman Capote, James Baldwin, James Dean... 
Ses chromos (on ne doit entendre rien de péjoratif en ce terme) dans lesquels on perçoit son immense culture éclectique, sont un mélange savant de vulgarité d’art classique, de peinture pompier et de photo journalisme touillant le tout Pellaert en a fait des icônes du XX ème siècle.
Il fut un peintre des ambiances urbaines.   C’est le fouleur de bitume qui intéresse Peellaert, star ou clochard: << A l’époque où le monde entier était peace, love and machin, moi, j’aimais New York et Lou Reed, si noirs. Pourquoi je préfère les rats des villes ? A cause de leurs pulsions, plus fortes, de leur côté tragique, solitaire ; pour moi, c’est le sex-appeal du néon et du formica. Un rat des villes que j’aurais envie de connaître ? Bashung...>>
Guy Peellaert a par ailleurs réalisé le générique de l'émission de télévision "Cinéma cinémas" au début des années 80 dont un florilège vient d’être édité en dvd.

32959319_p



32959364_p



Il se qualifiait lui-même de  faiseur d'images. Pour cela il a employé  toutes les techniques des plus traditionnelles aux plus novatrices. Peinture, dessin, photo, il en faisait des œuvres mixtes avant que ça devienne à la mode. 
Sa reconnaissance en tant qu'artiste était avant tout venue des Etats-Unis, pays ou la culture pop a gagné ses lettres de noblesse et est considérée avec moins de condescendance qu'en Europe (espérons que Paris lui offrira la grande rétrospective qu’il n’a pas su lui organiser de son vivant, à moins que le salut vienne de Bruxelles...).

32959475_p



32959551_p



32959592_p

.

18 mai 2021

LES REBELLES DU DIEU NEON un film de Tsai-Ming-Liang

Les_Rebelles_du_dieu_neon

 

 

Taiwan, 90mn, 1992

Réalisation: Tsai-Ming-Liang, Scénario : Tsai Ming.Liang, Photos : Liao Pen-Yung, Musique : Huang Hsu-Chung, Montage : Wang Chi-Yang, Production : Hsu Li-Kong, Decors : Lee Pao-Ling

avec: Lee-Kang-Sheng, Chen Chao-Jun, Miao Tien, Hsiao Kang, WANG Yu-Wen, LU Hsiao-Ling, LU Yi-Ching  

Résumé
Deux jeunes gens, Ah-Tze (Chen Chao-Jun), et Ah-Kuei, sur leur moto slaloment entre les voitures. Ils dépassent un taxi conduit par un homme d’âge mûr (Miao Tien), à ses coté son fils Kang-Sheng (Lee Kang-Sheng) auquel il a proposé de l’emmener au cinéma. L’adolescent semble fasciné par le couple à moto, image de liberté et de sensualité. Quand le feu passe au rouge, les deux-roues se faufilent au premier rang, bloquant le taxi. Le chauffeur s’impatiente, klaxonne. Ah Tze se laisse dépasser, puis le redépasse et brise le rétroviseur latérale du taxi. Le taxi fait une embardée et va heurter une autre voiture... On entre bientôt dans la famille de Kang-Sheng, Le garçon est flanqué d’une mère mystique (LU Hsiao-Ling) et d’un père démissionnaire. Kang-sheng retrouve le vandale quelque temps plus tard et le suit. Lassé du travail scolaire, il a abandonné ses études au grand dam de son père, Il piste le jeune loubard dans des rues où la pluie ne semble jamais cesser. Il est secrètement amoureux du motard, sans que rien ne soit explicite. Le jeune homme abandonne sa moto pour rentrer dans un hôtel. Kang-sheng en profite pour détruire l'engin. Il laisse une signature sur le sol: "Le prince Ne Cha est passé."...

20378447_p

L’avis du critique
Les rebelles du dieu néon est le premier long-métrage de cinéma de Tsai-Ming-Liang. Il est aussi le premier volet d’une trilogie, suivront Adieu l’amour puis La rivière, son chef d’oeuvre (ces deux films sont réunis dans un dvd aux éditions Films sans frontières). L’essentiel des obsessions du metteur en scène s’y trouve déjà. L’eau est omniprésente. Les garçons souffrent en silence et portent leur croix de solitude et de frustration. Et pourtant la première scène du film est une scène joyeuse, de jouissance passagère: Un garçon et une fille sur une moto, un couple uni par le hasard. Le jeune homme, Ah Tze  a rencontré... dans les toilettes de son appartement une fille, Ah Kuei, qui vient de faire l’amour avec son frère. Ce dernier l’a laissé là comme une chose périmée, dans une scène mémorable de machisme: la fille est allongée nue sur le lit, l’homme est déjà habillé, il lui glisse sa carte de visite dans la main et lâche une réplique incongrue: <<Si tu comptes acheter une voiture, appelle-moi.>>. Ah Tze lui propose de la raccompagner. Mais ils ont un accident. C’est   une séquence typique du cinéma de Tsai-Ming-Liang dans lequel on part d’une image joyeuse pour arriver à un échec, toute action, tout désir se délite La famille est un tombeau. Sans oublier une obsessions qu’il partage avec un bon nombre de cinéastes asiatiques, mais aussi curieusement britanniques: les salles de bains et toilettes en tout genre.
Autre caractéristique de son cinéma l’ aphasie généralisé des personnages qui les font déambuler la nuit, en silence dans des paysages urbains sinistrés.
Ces paysages hiératiques sont illuminés par la grâce de Lee kan Shen, le double juvénile du réalisateur, non un double à la façon du Doisnel de Truffaut, mais un double dont il aurait un impérieux désir sexuel. La scène où le garçon saute sur son lit, puis s’y abandonne vêtu que d’un provoquant slip blanc immaculé est un des sommets érotiques du cinéma gay, et pourtant dénué de tout acte sexuel. La grande force de Tsai Ming Liang est de respecter son spectateur et de le vouloir aussi intelligent que lui même. Le choix de la sexualité de son héros est clair pour ceux qui savent voir. La scène où il détruit la moto du loubard, pour le punir de son hétérosexualité? et combler momentanément sa frustration, pendant que celui-ci fait l’amour à sa petite amie est la scène clé du film.

 

unnamed-1

 

 

La moto et le scooter sont des échappatoires pour les jeunes gens. La ville pullule de contre-lieu à l’espace familiale clôt, (arcades de jeux vidéo, boutiques de mode, patinoire, discothèques) où la liberté peut s’exercer sans frein. Les Rebelles du dieu néon s’articule autour d’une opposition, qui atteindra sa splendide apogée dans La rivière entre l’espace stérile, coincé, exigu, de la vie domestique  et le champ ouvert de la ville, dont Tsai Ming Liang capture l’infinie mouvance, les jeux des rencontres fortuites, les séductions dangereuses, la solitude aussi...
Xiao-kang, personnage récurrent de toute une oeuvre, est dans sa posture favorite, celle du voyeur, lorsque Ah Tze découvre sa moto vandalisée. Hsiao Kang, seul dans sa chambre d’hotel observe sa victime, filmé en contre- plongée, vêtu de ses seuls sous-vêtements blanc immaculés, le garçon danse, saute sur le lit, il se cogne la tête contre le plafond et s’ecroule sur la couche dans une sorte d’orgasme! On ne sait pas si Hsiao Kang veut être Ah Tze ou être aimé de lui, sans doute les deux. Tout le film joue de cette ambivalence. Mais ne serait ce pas la relation qu’entretient Tsai Ming-Liang avec Lee Kang-Sheng? Discret sur celle-ci, voilà comment il raconte la découverte de sa “muse”: <<J’ai découvert Kang-Sheng dans une de ces arcades où les ados vont jouer sur des écrans vidéo. J’étais à la recherche d’un ”mauvais garçon”. Kang-Sheng n’a pas l’air d’un mauvais garçon, mais il donne l’impression d’avoir juste fait quelque chose de mal... Quand je l’ai rencontré, il essayait de passer l’examen d’entrée à la fac, qu’il avait déjà raté quatre fois de suite. Et ça le tracassait beaucoup car dans son système de valeurs, aller en fac représentait quelque chose de sérieux. Alors il faisait des petits boulots pour gagner de quoi payer les frais d’inscription dans une boîte à bac, tout comme le personnage qu’il joue dans Rebelles... J’ai écrit le scénario de Rebelles pour lui. J’ai créé un personnage qui lui ressemble beaucoup, de façon qu’il puisse être vraiment lui même en le jouant.>>.
TSAI MING-LIANG est né en Malaisie dans l’état de Sarawak en 1957. Il est élevé par ses grands-parents, qui étaient vendeurs de nouilles, c’est sans doute ce qui explique dans son cinéma les fréquentes présences de petits marchands. La principale distraction de l’enfant est le cinéma. Il se gave de films américains, hong-kongais, indiens... Au lycée, il découvre Chaplin avec Les lumière de la ville, à propos duquel il écrit sa première critique de cinéma. Il s’installe à vingt ans à Taiwan où il obtient, quatre ans plus tard, son diplôme d’art dramatique. Il écrit alors plusieurs pièces de théâtre (dont Instant bean sauce noodle en 1981, et A sealed door in the dark en 1982). Il crée un one-man-show expérimental (Wardrobe in the room en 1983) traitant de la solitude dans les grandes métropoles. Il écrit des scénarios pour la télévision jusqu’en 1989 et aussi pour le cinéma notamment pour Wang Tung. En 1989 il commence à réaliser des téléfilms. (The happy weather, For away, All corners of the sea , Li hsiang’ love line, My name is Mary, Ah-Hsiang’s first love, Give me a home, dans lequel joue Miao-Tien qui est le père de Lee Kang-Sheng, dans Rebelles et La rivière, The kid 1991). C’est dans The kid, en 1989, que Tsai Ming-Liang fait tourner pour la première fois Lee Kang-Sheng. Il y joue un délinquant qui vole l’argent du repas d’un écolier. Tsai Ming-Liang filme ce racket comme une drague. Lee repère le gamin dans une salle de jeux vidéo; le regarde longuement et intensément; le suit dans le labyrinthe des ruelles de la vieille ville. Il entre en contact avec lui en allant pisser à coté de lui contre un mur. C’est ce qui devient le prétexte du racket <<Petit on ne pisse pas ici pour rien.>>. (on pense beaucoup au Kid return de Kitano qui possède un homo-érotisme proche de celui de Tsai Ming-Liang.).

 

unnamed


Typiquement asiatique dans son rythme, la référence la plus immédiate du film est pourtant américaine. Lee Kang-Sheng, affublé d’un tee-shirt de James Dean, tombe en arrêt devant une affiche de celui-ci. C’est donc très ouvertement de La fureur de vivre dont il est question dans Les Rebelles du dieu néon. Et de ce qu’il y a moyen de faire avec la jeunesse quand elle vous dévore les entrailles, quand elle brouille la vue et détraque les sens... Mais ici le centre n’est pas l’avatar de James Dean (Ah Tze) ou celui de Nathalie Wood (Ah-Kuei), mais de son amoureux transi Plato incarné par Sal Mineo; Plato, dont Lee Kang-Sheng est le successeur.

 

rebels-of-a-neon-god-750x398


La mise en scène épouse la fièvre de ces adolescents qui n’arrivent pas à rester en place. La caméra se focalise sur les entrées ou sorties de champ.  Elle est mobile tout en étant tenue d’une main ferme. Elle joue avec l’espace. Elle passe d’un acteur à l’autre tel un imprévisible insecte, parfois rejetant un personnage dans le hors-champ, parfois le suivant avant de l’abandonner au profit d’un autre sans que ce mouvement soit dicté par le dialogue ou l’action. Elle capture au passage l’intensité d’un regard qui demeure invisible à celui qui en est l’objet.  Elle suggère, au moyen d’un panoramique brillant ou d’un contrechamp hardi, des équivalences, des parallèles...

 

EirVULGWkAEMYIe-710x385


Alors que maint cinéastes de par le monde s’évertuent encore à plagier les codes, vieux de près de cinquante ans, de la Nouvelle Vague, Tsai Ming Liang, dans ce premier opus, a su en capter l’esprit, en particulier celui des Quatre cent coups. On y retrouve la même alacrité à capter les images de la rue ou d’une vie socialement simple et pourtant  émotionellement riche. On y retrouve aussi ce même balancement entre l’action et la contemplation, ici celle d’un beau garçon viril et inaccessible. Malheureusement il semble que les mânes de la Nouvelle Vague, à Taiwan comme en France, atteignent rapidement leur date de péremption. La grâce chez le cinéaste taïwanais n’aura durée que le temps de sa trilogie, à laquelle on peut ajouter The kid, film pour la télévision qui marque l’apparition de Lee Kan Chen; si ses films suivant, the Hole, Goodbye, Dragon inn, La Saveur de la pastèque,  Et là-bas quelle heure est-il ? où la référence à Truffaut est trop appuyée, ne sont pas négligeables, ils n’ont plus cette liberté qui enchantait Les rebelles du dieu néon. Petit à petit un certain systématisme à quelque peu étouffé la création et la sensualité du metteur en scène.
Si Tsai Ming Liang est un cinéaste ouvertement systématique c’est surtout le plus sensuel, le plus délicat, peut être le plus érotique des cinéastes actuels. Parcequ’il prend le corps pour une machine mystérieuse et malléable étrange et triviale. Il a fait un film d’une douceur extrême, élégant et délié, poétique et envoûtant.
Un dvd existe en zone 1, VO sous titré en anglais.

 

 

Pour retrouver Tsai-Ming-Liang sur le blog:

 

 

18 mai 2021

Philip Core

core

 

 

core2

 

 

core4

 

 

core3

 

 

24305149_p

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Dans les diagonales du temps
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité