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Dans les diagonales du temps
19 février 2020

Dora Carrington

Dora Carrington:  Husband Ralph Partridge, Drawing  (1921)
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19 février 2020

Cecil Beaton: David Hockney and Peter Schlesinger and a model in front of Hockney’s Painting “Don Bachardy and Christopher Isher

Cecil Beaton:  David Hockney and Peter Schlesinger and a model in front of Hockney’s Painting  “Don Bachardy and Christopher Isherwood “ (1969)

 

19 février 2020

Carmine Pellegrini : pénalty (2013)

Carmine Pellegrini : pénalty (2013)

 

19 février 2020

Herbert List

List Herbert: jeunes de Forio. Ischia (1952)

 jeunes de Forio. Ischia (1952)

Herbert List, Naples, Italie (1960)

Naples, Italie (1960)

19 février 2020

Ignazio Lozano: Fashion Twins, Haydem et Raul Guerra

Ignazio Lozano:  Fashion Twins, Haydem et Raul Guerra

 

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19 février 2020

LE SAUT DE L'ANGE DE MICHAEL WISHART

-Le saut de l'ange de Michael Wishart

 

Stephen Tennant

Stephen Tennant

Christian Berard

Christian Berard

 

Si Wishart en tant que peintre n'est certes pas de l'importance d'un Bacon ou d'un Julian Freud d'un Hockney ni même d'un Sutherland (il a bien sûr connu tous ces gens là et bien d'autres et parfois de près); ce qui ne veut pas dire pour autant que sa peinture soit négligeable; c'est je crois le seul peintre pour lequel on puisse dire sans ridicule qu'il est le continuateur de Turner; Wishart comme Turner est un grand libérateur de la couleur. La peinture a été au centre de sa vie dès sa petite enfance. Elle est au centre de son autobiographie: << Comme enfant il n'y avait pas de querelles, pas de terreurs, pas de colères qui ne pouvaient être guéries en courant dans les champs avec ma boite de peinture.>>; mais comme écrivain il est de première grandeur. Une fois refermé « Le saut de l'ange » on est navré que ce soit le seul ouvrage qu'il ait écrit. Bien des auteurs avec ce qu'il nous raconte en auraient fait dix volumes; ce qui, chez d'autres, s'étalerait en 200 pages Wishart en fait un petit paragraphe sec, poli et rond comme un galet. L'évocation, le plus souvent, se termine par une chute d'un humour désespéré. Chez cet homme qui a usé de toutes les jouissances jusqu'à se détruire, il y a du Cioran dans certains des aphorismes qui entrelardent ses souvenirs.

Michael Wishart

Michael Wishart

 

 

En un peu plus de 300 pages Wishart raconte des morceaux de sa vie. Elle commence en 1928 comme celle d'un enfant prodige triste, issu d'une famille à la fois bourgeoise et fantasque, marxiste comme seuls quelques spécimens de l'upper class britannique savaient l'être dans les années 30, je ne vois guère en France qu'Emmanuel d'Astier de la Vigerie (qui passe dans l'ouvrage) pour avoir eu la même pose rouge. Une existence qui se termina en 1996 après un parcours qui ne tint pas toutes les promesses de la jeunesse. Lorsqu'on lit « Le saut de l'ange » il faut se rappeler que ces mémoires ont été publiées en Grande-Bretagne en 1977 alors que bon nombre des personnes qu'évoque Wishart étaient toujours vivantes. Il est incompréhensible que cette merveille nous arrive seulement aujourd'hui, d'autant que Wishart a vécu une partie de sa vie en France, pays qu'il aime et dont il parle bien faisant revivre un pays à jamais disparu.

 

Michael Wishart au travail

Michael Wishart au travail

 

La vie de Wishart fut une vie de rencontres et souvent d'admirations. La plupart des mémoires ne sont qu'une suite d'anecdotes et de plaidoyers pro-domo mis bout à bout. Presque toujours il y manque un ton. Ici non seulement, il y a un ton, mais on y entend une voix. Une voix très singulière d'un dépressif actif qui prend la vie sans étonnement sans pourtant jamais être blasé. Wishart semble tout aussi à l'aise dans son atelier minable du Marais où les commodités sont sur le palier que lorsqu'il prend le thé chez Peggy Guggenheim dans son Palais vénitien où qu'il nage dans la piscine du prince Ali Khan. Quelques jours après cette trempette princière, on nage beaucoup dans ce livre, on retrouve Wishart en pleine guerre d'Algérie peignant dans un misérable gourbi les paysages du Sahara! Tout semble lui être du et advenu le succès comme les bides, la richesse comme la dèche, l'amour comme la trahison...Si Wishart en tant que peintre n'est certes pas de l'importance d'un Bacon ou d'un Julian Freud d'un Hockney ni même d'un Sutherland (il a bien sûr connu tous ces gens là et bien d'autres et parfois de près); ce qui ne veut pas dire pour autant que sa peinture soit négligeable; c'est je crois le seul peintre pour lequel on puisse dire sans ridicule qu'il est le continuateur de Turner; Wishart comme Turner est un grand libérateur de la couleur. La peinture a été au centre de sa vie dès sa petite enfance. Elle est au centre de son autobiographie: << Comme enfant il n'y avait pas de querelles, pas de terreurs, pas de colères qui ne pouvaient être guéries en courant dans les champs avec ma boite de peinture.>>; mais comme écrivain il est de première grandeur. Une fois refermé « Le saut de l'ange » on est navré que ce soit le seul ouvrage qu'il ait écrit. Bien des auteurs avec ce qu'il nous raconte en auraient fait dix volumes; ce qui, chez d'autres, s'étalerait en 200 pages Wishart en fait un petit paragraphe sec, poli et rond comme un galet. L'évocation, le plus souvent, se termine par une chute d'un humour désespéré. Chez cet homme qui a usé de toutes les jouissances jusqu'à se détruire, il y a du Cioran dans certains des aphorismes qui entrelardent ses souvenirs.

Graham Sutherland

Graham Sutherland

  

C'est avec un détachement aristocratique qu'il nous explique comment lui est venu son homosexualité, scène toute droit sortie d'une photo de Diane Arbus et comment il est passé aux travaux pratiques, ce qui n'est pas sans rappeler l'expérience que Claude Michel Cluny décrit dans « Sous le signe de Mars ».

 

Les références, innombrables et diverses qui se trouvent dans cette autobiographie ne seront pas sans éveiller quelques émois, du moins pour les lecteurs les plus âgés telle celle-ci: << Sabu, l'enfant-éléphant, m'obsédait plus que tout autre personnage. Simplement vêtu d'un turban doré, il donnait à voir l'équilibre musculaire parfait du surfeur pubère et dirigeait son tapis volant dans les mille et une nuit de mes rêves avec une maitrise indigène; et les choses que je lui faisait faire auraient bien pu expliquer sa mort prématurée.>>.

Homosexuel pouvant tomber amoureux de femmes, Il a été marié et a eu un fils, les notices biographiques du peintre font deviner qu'il était moins désabusé des choses de l'amour que ce qu'il écrit où le désespoir perce sous l'humour ou le contraire: << J'en suis arrivé à penser, peut être pour me protéger, que mon lit est une nef des fous peuplés de jolis mutins, dont l'inventaire serait aussi ennuyeux que, à l'heure du départ, la lecture des noms des passagers embarquant à bord d'un navire.>>, << En tant que spectateur, j'ai toujours trouvé les rapports sexuels plutôt moins intéressants que d'autres sports, sans doute faute d'avoir pu réunir la meilleurs équipe au même endroit, au même moment.>>. Il a ce même regard un peu désabusé sur la vie amoureuse de ses amis, à propos de Cyril Connolly: << Il aurait été d'accord avec Baudelaire pour reconnaître qu'avoir un enfant empêche l'artiste de se réaliser. Mais mieux vaut peut-être deux enfants qu'une syphilis.>>

Anne Dunn et Michael Wishart alors qu'ils étaient mariés

Anne Dunn et Michael Wishart alors qu'ils étaient mariés

Anne Dunn

Anne Dunn

Sa pratique de la peinture se révèle dans l'acuité de son regard et son art du portrait: <<  les jambes de Nancy Cunard, si mince qu'il semblait que deux fils de sa culotte étaient défait. >>. Ce mot d'esprit ne rend pas complètement compte du talent de portraitiste de Wishart car en général il porte un regard bienveillant sur ses modèles. Sur Eluard par exemple: << Paul Eluard hantait les quais de sa longue silhouette, remorquant un cabas qui avait l'air rempli de chagrin, rêveur tuberculeux tout près de retrouver Nouche. Ses portraits écrits me rappellent ceux tracés par Frédéric Prokosch dans « Voix dans la nuit ».

 

Wishart n'est pas qu'un paysagiste avec ses pinceaux, comme le prouve un regard de sa fenêtre à Amsterdam: << Ma chambre donnait sur des quais aux pavé irréguliers. Entre les têtes des garçons aux cheveux de lin qui tiraient des haquets de bière, un marché aux fleurs, flottait sur des barges.>>

Si l'auteur n'oublie pas de parler de lui, c'est même le but de l'exercice des mémoires, on y devine que l'homme était affligé d'une maladie auto-destructrice tout en ne doutant jamais de son génie mais n'écoutant pas ses amies qui était inquiet de voir qu'il dissipait son talent. Ce texte est aussi les confessions d'un alcoolique...

Plusieurs mondes que l'on croyait définitivement engloutis ré-émerge des vagues du temps avec cet ouvrage comme ce Paris pédérastique de l'immédiate après guerre dont les figures, aujourd'hui pour la plupart oubliées, se nomment Jean-Pierre Lacloche et son protégé le poète Olivier Larronde ou encore l'architecte d'intérieur Georges Geffroy, Alexis de Rédé, Maurice von Moppès.

 

la bibliothèque de Georges Geffroy

la bibliothèque de Georges Geffroy

Olivier Larronde par Cocteau

Olivier Larronde par Cocteau

 

Autre univers qui resurgit par instant, celui de la « Café society »: << Je connaissais Peggy depuis toujours. Bien sûr, quand j'entrai dans la chambre qu'elle partageait avec mon oncle Douglas Garman, avant guerre je n'étais pas en âge de comprendre pourquoi un hareng fumé crucifié était suspendu au-dessus du canapé. A dix ans, je ne parvenais pas à donner sens à tout ce que je savais de mon oncle, qui était un communiste influent. Mais il va sans dire que j'appréciai bien sa piscine marxiste; chauffée qui plus est.>>. Wishart évoque très bien la dégénérescence de la café society en jet set...

 

Il y a de nombreuses lignes sur la peinture. Bien sûr à propos des peintres anglais mais plus inattendu aussi sur Max Ernst, Hélion, Giacometti, Utrillo... Wishart, et c'est rare, est un peintre qui sait voir la peinture des autres; sur Francis Gruber: << Le travail de Gruber avait quelque chose de la poésie morbide et hypersensible d'un Géricault.>>; sur Bacon: << Bacon avait affublé le papeInnocent de Velasquez de lunettes brisées, empruntées à l'infirmière qui crie dans « Le cuirassé Potemkine » d'Eisenstein et, inspiré par son intuition naturelle, il avait forcé sa sainteté à hurler, créant ainsi l'une des très rares images séminales de notre temps.>>

Francis Gruber

Francis Gruber

 

Le livre se découpe en courts chapitres eux même divisés en court paragraphe dont beaucoup sont construits comme de petites nouvelles. Le tout est agrémenté de quelques photos bien choisies.

Wishart fut ce que l'on appelait encore dans mon enfance un viveur, mais ce fut aussi un artiste, le meilleur témoignage en est ce livre, et surtout un brave homme. Il est rare que les trois cohabitent chez le même homme.

Peut être que la principale qualité, parmi beaucoup d'autres, du livre de Wishart tient à ce qu'il est resté, malgré sa grande culture et son fabuleux carnet d'adresse, le petit garçon qui soignait ses malheurs en courant la campagne avec sa boite de couleurs.

19 février 2020

Mikolaj Nowack, Baigneurs

Mikolaj Nowack i (Pologne né en 1972) Baigneurs

 

19 février 2020

Drew Pare de Bruce Weber pour Abercrombie and Fitch (2004)

Drew Pare de Bruce Weber pour Abercrombie and Fitch (2004)

 

19 février 2020

L'OR DES DIOSCURES DE CLAUDE MICHEL CLUNY

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Que Bruno, un des plus fidèles et judicieux commentateurs de ce blog, soit pour toujours remercié de m'avoir fait découvrir Claude Michel Cluny et son oeuvre.

Vous comprenez donc que j'ai lu l'ouvrage qui est le sujet de l'article, sans absolument rien savoir de son auteur, ce qui n'est pas fréquent à une époque où le moindre scribouillard à droit à une éphémère médiatisation; mais il est vrai que pour cela, il faut bien penser et suivre la doxa molle du temps, et Claude Michel Cluny pense mal (c'est à dire suivant les critères de ce blog, il pense bien).

Si vous êtes particulièrement attentif à l'intitulé du titre de ce billet et si de surcroit vous êtes doué d'un solide esprit logique, vous trouverez qu'il est alors curieux d'avoir attaqué l'oeuvre du dit Cluny par le tome VII de son journal. Mais je n'ai fait que suivre les conseils de mon mentor en la matière qui a du subodorer que glisser Castor et Pollux dans l'affaire m'inciterait sans doute à découvrir un auteur qui lui est cher, en quoi il ne se trompait pas...

Tout d'abord, en guise de deuxième ou troisième préambule, éclairons le lecteur sur la signification du terme de Dioscures qui pourrait rendre pour certains le titre obscur:

Dans la mythologie grecque, Castor et Polux appelés Dioscures sont les fils de Léda. Chacun né d'un œuf différent, ils sont respectivement, pour Castor, frère de Clytemnestre et fils de Tyndare, roi de Sparte, et pour Pollux, frère d'Hélène et fils de Zeus. La légende la plus fréquente établit que leur mère Léda, qui se serait unie avec Zeus métamorphosé en cygne, aurait pondu deux œufs : l'un contenant Pollux et Hélène, fils de Zeus et un deuxième contenant Castor et Clytemnestre, descendants de Tyndare. Ceux-ci sont donc de simples mortels, alors qu'Hélène et Pollux sont des demi-dieux.

Ils prennent part à la chasse du sanglier de Calydonet à l'expédition des Argonautes. Ils combattent Thésée pour récupérer leur sœur Hélène que celui-ci a ravie et enlèvent à leur tour les filles de Leucippe. Les Dioscures sont le symbole des jeunes gens en âge de porter les armes. Ils apparaissent comme des sauveurs dans des situations désespérées et sont les protecteurs des marins. Le feu de Saint-Elmeest considéré comme leur manifestation physique ; ils sont associés à la constellation des Gémeaux.

Leur principal lieu de culte est Sparte et la ville voisine de ThérapnéPindare les appelle les « intendants de Sparte ». Ils sont le modèle et la garantie de la dyarchie royale. Ils protègent l'armée civique, qui part toujours en campagne avec les dokana, un ensemble de deux bâtons liés entre eux qui les représentent. Dans la chanson Les Copains d'abordGeorges Brassens fait allusion aux jumeaux mythiques comme étant homosexuels, ce que lui et ses amis se défendent d'être.

 

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Et nous voilà soudain beaucoup plus près du journal de Cluny car les Dioscures de son titre sont deux charmants garçons, Jérôme et Eric (entité dont le nom est parfois contracté en Jérômeric) qui remplissent le lit de l'auteur à tour de rôle (ils ne se connaissent pas). Comme je l'écris plus haut ne sachant rien de Claude Michel Cluny et prenant son journal en plein milieu, j'arrive après les présentations des tourtereaux. Celles-ci doivent se trouver dans le tome précédent du journal (je devrais aller y voir sans trop tarder). Mais je suppute que les deux belles et aimantes plantes doivent avoir seize, dix sept ans alors que Michel Claude Cluny étant né en 1930, a dépassé la cinquantaine lorsqu'il nous conte sa bonne fortune (l'heureux hommes, ce livre me rendra à de nombreuses reprises jaloux de son auteur et pourtant la jalousie n'est guère ma pente naturelle. A propos de ce vilain penchant, on peut lire page 201 cet aphorisme: << La jalousie, tout comme l'envie, est une manière d'avarice. C'est vouloir faire payer à autrui ce que nous ne savons ni acquérir ni conserver.>>). Mais cela sans forfanterie, rien à voir avec la narration des supposés exploits de lit de Gabriel Matzneff (ami de Cluny qui dine plusieurs fois avec lui en 1983) qui plombent tant le journal de ce dernier, qu'il a fini par couler. Les pages dans lesquelles Michel Claude Cluny parle de sa relation avec ses Dioscures ne sont jamais mièvres toujours justes et pleine d'émotion, ce qui n'empêche pas dans ce cas la fine analyse. Elles nous rendent d'emblée sympathiques ces deux garçons et l'on tremble pour leur avenir, surtout celui d'Eric, peut être la suite de cette belle histoire dans les autres volume de « L'invention du temps ». Un exemple des instantanés amoureux qui surgissent dans le texte entre une considération sur un morceaux de musique et une vision élégiaque d'un jardin: <<... J'avais utilisé pour les mains une crème dont le léger parfum de lys avait empli la pièce. Jérôme en riant: << Oh ce soir tu me fais l'amour avec des fleurs!>> Ce que j'aime c'est son odeur d'oeillet poivré qui, dans l'excitation sensuelle, sourd de son corps, de son sexe. Jérôme est si affamé de plaisir, si rieur et joueur aussi qu'il m'empêche d'être ému – mais pas de savoir gré aux dieux de ce qu'ils m'offrent!>>. Si C.M.C profite du corps de ses Dioscures, il n'est en rien un jouisseur amoral, il se soucie de leur esprit et de leurs conditions de vie, comme en témoigne ce passage: << J'aimerais offrir des choses à Eric, mais comment ne pas le blesser, et comment cela serait-il pris chez lui? Il n'a pas d'argent à peine d'argent de poche, je présume que les parents doivent penser qu'il « coûte ». Il serait difficile que je l'emmène une semaine ou deux en vacances. Alors que Jérôme serait assez futé – et sa famille bien moins suspicieuse, je suppose - , pour que cela fasse problème. Eric ne dispose d'aucune vraie liberté, pas d'amis, seulement des copains et son unique conquête ce sont ses nuits avec moi - << Je dors chez des copains >> a été admis jusqu'alors, sans mal. Mais il n'accepterait pas plus que des places de cinéma, le restaurant et, dès qu'il a dix sous, il a la gentillesse de m'apporter des fleurs.>>. Ces lignes j'en suis sûr rappelleront à beaucoup de ceux qui ont déjà aimé un adolescent, comme elle le firent à moi même, les questions que l'on se pose pour vivre et faire vivre au mieux cette relation. Plus alors qu'il est dans les Caraibes, il songe au mystères de l'amour: <<... Je savais bien ce que j'aimais d'Eric et de Jérôme, ce qui m'attachait à eux, mais pourquoi? En vérité, j'étais incapable de raisonner cet attachement. Les sentiments échappe à la logique (…) Ce qui me paraissait le plus important de tout c'était d'aider le plus démuni, le plus fragile, Eric, à se faire confiance, à croire en lui.>>.

La lecture des premières pages de ce journal (et sa suite) a immédiatement comblé en moi l'amoureux des journaux intimes et surtout de la littérature. Ceci dit l'intitulé de journal littéraire qui figure sur la couverture est bien limitatif. Si l'auteur nous parle de ses travaux littéraires, ce n'est qu'en passant; néanmoins il écrit une nouvelle, « Disparition d'Orphée » dont le héros serait le peintre Girodet et qui se déroulerait à Naples; voilà qui pique ma curiosité que je ne devrait pas tarder à satisfaire... C.M.C nous entretient plus de littérateurs que de littérature ou alors il faut comprendre le terme de journal littéraire par le souci de la qualité d'écriture qui est très supérieure dans ce volume à celle que l'on trouve par exemple dans les journaux de Renaud Camus ou de Matthieu Galey. Les nombreuses pérégrinations de notre diariste nous valent des impressions de voyages qui sont souvent comme autant de petits poèmes en prose. C. M. C. nous parle aussi de cinéma de musique, de cuisine (il faudra que j'essaye sa recette de la choucroute à la bière rousse) sans oublier l'actualité politique en fond de sauce dont les dérisoires péripéties nous paraissent souvent bien lointaines aujourd'hui. Mais le centre de ce tome est l'histoire d'amour de Claude Michel Cluny avec Eric et Jérôme, les Dioscures.

Je ne comprend pas comment ai je pu ignorer aussi longtemps un écrivain dont les goûts, les préoccupations, les idées et la posture devant l'existence sont aussi proches des miens? « L'or des Dioscures » contient de nombreuses phrases que j'aurais aimées écrire comme: << Le crime lâche contre les animaux est la seule chose qu'on ne peut pardonner aux hommes: qu'ils s'étripent entre eux, c'est dans leur nature et c'est parfait. Ils ont beau faire, ils prolifèrent plus vite, hélas, qu'ils ne se détruisent.>>. D'autant que dans ces pages je retrouve des personnes que j'ai croisées dans d'autres vies comme Dominique Antoine (dont les chanceux propriétaire du dvd "La ville dont le prince est un enfant dont je fus l'éditeur, peuvent voir dans les suppléments l'interview que j'ai réalisée de Dominique Antoine qui est productrice du film.) et Christian Guidicelli. 

Claude Michel Cluny est un amoureux des voyages (<< Presque partout où je pérégrine le monde a quelque chose à me dire. Parce que, dans les livres et sur les cartes, j'ai voyagé de bonne heure.>>) tout en déplorant qu'au fil des années la terre ne fasse que s'abimer. C'est d'ailleurs un excellents paysagiste, ces descriptions de paysages exotiques ou parisiens m'évoquent celles de Frederik Prokosch, alors que les tenanciers de journaux intimes sont en général beaucoup plus versé dans l'art du portrait, bien qu'il ne soit pas maladroit non plus dans cet exercice. C'est un spécialiste des exécutions sommaires: << Raymond Aron, lequel à tout l'air, entre ses immenses oreilles, ou du grand père de Mickey Mouse ou d'une chauve souris au bord de l'abîme de l'Histoire.>>, << Jean Lacouture, cette vieille star de la sottise rive gauche. >>, << Virgil Tanase, Paul Goma... L'exil ne confère pas le talent.>>

Si je recommande chaudement la lecture de ce journal néanmoins plusieurs choses me chagrinent. Pour commencer le fait que pour Claude Michel Cluny, les grandes oeuvres littéraires ne peuvent être issues que d'auteurs morts. Il me fait penser à ces peintres, que j'ai beaucoup fréquentés, pour qui les seuls bons peintres n'étaient que des peintres morts car ils ne leur faisaient pas de concurrence. Toutefois Claude Michel Cluny ne clabaude jamais et consent à reconnaître que Jean-Louis Curtis ou Michel Déon sont d'agréables commensaux mais il ne va pas toutefois jusqu'à pouvoir admettre que leurs oeuvres présentent un quelconque intérêt. La vie doit être bien triste si l'on ne peut admirer aucun de ses contemporains... Mais page 350, je crois qu'il donne la raison de ce trait de caractère: << Les admirations partagées forgent moins de liens que les inimitiés.>>

Claude Michel Cluny se révèle également souvent un véritable voyant en matière de politique, en particulier en ce qui concerne la politique internationale. C'est une véritable pythie de la géopolitique. On ne peut qu'être admiratif devant une telle prescience. Malheureusement la date de publication du journal, 2009, soit plus de vingt cinq ans après les faits qui nous sont rapportés (pourquoi avoir attendu si longtemps?) peut faire mettre en doute une telle clairvoyance et soupçonné une réécriture ou au moins un élagage des prédictions qui se seraient révélées erronées.

C.M.C. est conscient de ce problème. Le 17 juin 1983 (page 262) lors d'un diner, entre autres avec Hervé Guibert, il l'évoque. Il est partisan que son journal soit rapidement publié: << Ne serait-ce que pour laisser les preuves que l'on a pas triché, qu'on ne s'est pas fabriqué, vingt ans plus tard, une posture avantageuse. Hervé Guibert se récrie: un écrivain véritable ne triche pas avec lui même!>>. Suivons Hervé Guibert; comme il est indéniable que Claude Michel Cluny soit un véritable écrivain, il ne peut donc avoir triché...

A propos de Guibert C. M. C. aura une grande importance dans la vie de ce dernier. Il fait sa connaissance lorsque Guibert arrive à Paris. Il n'est âgé que de 17 ans. C.M.C. Introduit Guibert dans le monde du cinéma. Il lui fait connaître en particulier Jean-Louis Bory (informations découvertes dans « Hervé Guibert, Le jeune homme et la mort » de François Buot, éditions Grasset). C.M.C. passe également bien sûr dans la biographie de Jean-Louis Bory écrite par Daniel Garcia et éditée par Flammarion.)

Plus généralement C.M.C réfléchit sur la pratique de tenir son journal. Cette réflexion n'est pas étrangère à la réussite du sien: << Tenir un journal relève d'un double pari. Savoir parler de soi et tenir à distance ses jérémiades tout comme ses glorioles; avoir l'intuition critique de noter et commenter le peu qui sera susceptible d'intéresser on ne sait qui ni quand. Rien de plus hasardeux que risquer ces choix: car on n'écrit que pour soit, sauf à ne plaire, n'intéresser que des lecteurs sans importance (…) Un journal, mieux qu'une oeuvre romanesque, est le miroir où se reflète les autres, les évènements, les routes parcourues.>>. Claude Michel Cluny a magnifiquement tenu son programme avec un supplément qui n'est pas négligeable c'est que son journal se lit aussi comme un roman, ne serait-ce que parce que le lecteur veut connaître la suite de l'histoire d'amour de l'auteur pour ses Dioscures, qu'il nous a appris à aimer.

Autre reproche peut être autant à l'éditeur qu'à l'auteur, l'absence en fin de volume d'un index listant tous les personnages, et ils sont souvent connus parfois illustres et fort nombreux, qui traversent ces pages à l'exemple de ce que fait Renaud Camus dans son Journal qui répertorie non seulement les personnes mais également les lieux qu'il évoque ou parcourt. Pour un grand voyageur comme C.MC., cette dernière entrée serait précieuse. L'index n'est pas utile pour une première lecture, un journal doit se lire dans la continuité, comme un roman, d'ailleurs n'est-ce pas le roman d'un homme, mais l'index a tout son intérêt lorsqu'on retourne au volume pour y retrouver une référence, un fait, un personnage...

Si à la lecture de son journal on connait rapidement ce que Cluny abhorre en particulier dans le domaine de la littérature on est bien en mal de citer quel auteur contemporain il admire. Cet homme à la curiosité remarquable et à la vaste culture semble voir toujours le défaut de la cuirasse de ses contemporains mais jamais la cuirasse elle même. Le lecteur quant à lui se réjouit de ce quant à soi virulent car il y gagne quelques débinages savoureux. Ils sont peu à passer entre les flèches et tout homosexuel qu'il est, C.M.C n'épargne pas ses « coreligionnaires »: << La mode aura fait que quelques écriveurs de la fesse déviante, Renaud Camus, Guy Hockengheim, Yves Navarre, ont été mis sur un « pédéstale par l'adoration des gogos, toujours prêts à confondre talent et provocation. Ces audacieux sont les Rachilde de notre temps. Tony Duvert, lui n'est pas chichiteux, mais à bien du mal à oublier qu'on écrit pas seulement en trempant sa queue dans l'encre.>>. Seul quelques uns de « la paroisse » dont Hervé Guibert avec lequel il entretient des rapports amicaux et avec qui il a collaboré pour un livre d'entretiens avec Zouc qui est reparu il y a quelques temps sous le titre de « Zouc par Zouc », et dans une moindre mesure Angelo Rinaldi, échappent à ses foudres.

Je reviens sur ma surprenante ignorance de cet auteur, même si au fil des pages de « L'or des Dioscures », j'ai compris que tout en ignorant sa surface littéraire et en oubliant son nom, je l'avais déjà lu, par commencer dans le « Larousse du cinéma » dont il est une des principales chevilles ouvrières ainsi que dans feu « Le quotidien de Paris » dont j'étais un lecteur assidu. C'est d'ailleurs une merveilleuse surprise de découvrir aujourd'hui, après une si longue vie de lecteur, un auteur de cette importance car c'est l'assurance de bonheurs futurs, à être plongé dans une oeuvre dont on se sent aussi proche.

Autre surprise le peu d'entrées que l'on trouve au nom de Cluny dans les livres qui se rapporte de près ou de loin à la petite et grande Histoire littéraire en France dans les années 80. En particulier rien dans le Journal 1953-1986 de Matthieu Galey, son collègue à l'Express, qui avec beaucoup d'autres traverse "L'or des Dioscures". Je n'ai certes pas parcouru tous les volumes y ayant trait (j'espère encore une fois que mes lecteurs seront plus perspicaces) mais néanmoins la présence de seulement quatre occurrences, cela uniquement dans le tome V du calamiteux journal de Brenner, me paraît presque incompréhensible alors que C.M.C. est très « lancé » dans le milieu littéraire. On sollicite ses conseils et on pense à lui comme membre du Prix Renaudot. Il est très ami avec des gens alors influents de ce milieu comme Roger Vrigny et Christian Giudicelli. Il dine avec Pivot et fréquente des « cercles littéraires » nombreux, curieusement très différents pour ne pas dire antagoniste.s Cet effacement des pages serait-il le prix de l'absolu indépendance de Claude Michel Cluny?

Outre toutes les qualités et les quelques défauts, bien bénins, que j'ai énumérés précédemment, ce qui fait l'extrême originalité de ce tome de journal intime, pour ne pas dire son unicité, c'est que nous sommes face au journal d'un homme heureux et qui sait le prix de son bonheur. Claude Michel Cluny lorsqu'en 1983 écrit « L'or des Dioscures », est un homme qui n'a pas de soucis d'argent ni de santé, qui aime ce qu'il fait et surtout aime et est aimé. On peut lire aussi « L'or des Dioscures » comme le roman d'amour d'un homme de cinquante pour deux adolescents.

 

P.S. Quelques fois mes rares lecteurs me signalent fautes et erreurs multiples et diverses, je les en remercie car j'essaye ensuite de les corriger. Donc l'aubaine est immense lorsque chez un lettré de la trempe de Claude Michel Cluny je découvre de minuscules bourdes. Ainsi, page 305, "Fantasia chez les ploucs" est de Charles Williams  et non de l'immense Chester Himes et page 110, C.M.C affirme que le noa est un cépage propre au Jura, si en effet on en tire bien le "vin qui rend fou", il n'en pas propre au Jura car c'est d'un vin récolté dans le Berry, près de La Châtre pour être précis, je lui dois ma première muflée...

 

 

Commentaires lors des précédentes éditions de ce billet

 

ismau30/08/2013 17:27

Votre billet nous donne évidemment envie de lire Claude-Michel Cluny
Je ne le connaissais jusque là que de nom, à cause de sa collaboration avec Hervé Guibert dans un livre d'entretiens qui vient de reparaître sous le titre de « Zouc par Zouc »,
initialement paru en 78 chez Balland . Hervé Guibert avait 22 ans, et se trouvait à Avignon pour donner lecture d'une pièce de théâtre qu'il venait d'écrire sur ses grand-tantes « Suzanne et
louise » (celles qu'il photographiera plus tard ) . C'est Claude-Michel Cluny qui lui aurait proposé ce projet , à une terrasse de café, et c'est donc lui qui est à l'origine de la parution du
2ème livre d'HG et de la grande l'amitié de celui-ci avec Zouc .
Je constate que dans la nouvelle édition de 2006, il n'est plus question que de l'entretien d'Hervé Guibert, alors qu'à l'origine ce livre est une collaboration avec Georges Piroué, Claude-Michel
Cluny, et Roger Montandon . Claude-Michel Cluny étant l'initiateur du livre .
J'ajoute que son nom ne m'était de toutes façons pas tout à fait inconnu ...peut-être comme journaliste à L'Express, que je feuilletais chez mes parents ( je vous dois d'ailleurs de découvrir à
l'instant que l'Express était à l'époque de CMC beaucoup plus à droite que je ne l'imaginais )

 

lesdiagonalesdutemps30/08/2013 18:09



Le modeste but de mon article est justement d'inciter à lire les livres que j'ai aimés. Cela me parait modestement utile en cette saison de rentrée littéraire particulièrement calamiteuse d'après
ce que j'ai pu lire et entendre, des extraits des romans de cette nouvelle fournée. Les éditeurs devraient bien rééditer de superbes livres comme l'Education de l'oubli de Rinaldi que je viens de
découvrir et auquel je vais consacrer un billet ou encore Le prince dénaturé de Didier Martin deux livres parus il y a trente ans mais qui honorent toujours les bibliothèques où ils sommeillent.
Vous qui êtes passionnée de Guibert, il me semble que la lecture du journal de Cluny est indispensable. Pour ma part je trouvais qu'à l'époque l'Express était à gauche mais tout est relatif...

 

 

xristophe20/06/2015 19:39

Je sais... Je ne voulais pas offenser Clara, qui ne saurait être une inculte, surtout avec un pareil maître. /// Mais, qu'est-ce que j'apprends : "dans une moindre mesure Angelo Rinaldi échappe aux foudres etc de Claude Michel Cluny" ? ! ? Et ne m'aviez-vous pas dit qu'ils étaient amis ? N'étais-je pas sur le point de livres ses livres ? Tout son Journal ! où, disiez-vous, l'ange-dieu était une "guest-star", je vous cite ? Attention à la côte de Cl. M. Cluny...

lesdiagonalesdutemps20/06/2015 21:59

C.M.C n'est pas très tendre avec les littérateurs contemporains mais en effet Rinaldi de même que Guibert échappe à ses critiques, il n'en va pas de même pour d'autres de ses amis comme Jean-Louis Curtis par exemple.

Bruno20/06/2015 18:05

Belle illustration pour cette ré édition, merci. Mais votre chat continue de garder de beaux trésors

xristophe20/06/2015 17:24

Clara : " Combien de fois devrai-je re-répéter que je déteste qu'on me pose des livres sur ce banc !... Je m'en vais finir par sortir les griffes et dilacérer ces bouquins de m.... ! " B.A : "Clara, Clara, on se calme mon petit chat... C'est le bouquin d'un ami d'Angelo ! " Clara : ""Ah, bon ? Alors ça va...")

lesdiagonalesdutemps20/06/2015 18:19

Clara n'a jamais lacéré de livres

 

19 février 2020

Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama

Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama

Momotaro est l’un des contes populaires les plus appréciés au Japon, ainsi que l’un des plus connus. Le nom « Momotaro » est composé de « momo » qui signifie pêche en japonais et de « Tarô » qui est un prénom masculin populaire. Le titre peut donc être traduit comme « l’enfant né dans une pêche ».
L’histoire, datant de l’époque Edo, se retrouve dans de nombreuses chansons et comptines pour enfants, et aussi présent comme référence dans de nombreuses oeuvres populaires, notamment les mangas et animés (Détective Conan, Samurai 7…)


 



Il y a bien longtemps, un vieux couple de paysans sans enfants, vivait dans une grande pauvreté.

Un jour, alors que la vieille femme lavait des vêtements à la rivière, une grosse pêche, portée par le courant, vint se cogner contre son panier. La vieille femme de 60 ans n’avait de sa vie jamais vu une pêche aussi grande.

Pensant que le fruit devait être délicieux, elle voulu l’emporter pour la manger avec son mari. Toute heureuse, elle l’attrapa et, sans terminer son travail, retourna chez elle en courant. Quand son mari rentra, elle lui offrit le fruit en cadeau. Celui-ci semblait peser encore plus lourd qu’avant. Surpris par la taille de la pêche, il écouta l’histoire de sa femme.

Affamé, le couple décida de la manger. L’homme pris un couteau, mais au moment de la couper, la pêche s’ouvrit d’elle-même en deux.Un magnifique petit enfant en sortit. La femme et l’homme, en voyant la scène, furent si stupéfaits qu’ils en tombèrent au sol. L’enfant parla : « N’ayez pas peur, je ne suis ni démon ni fée. Le ciel m’a envoyé par compassion envers vous. Vos pleurs ont été entendus. »
Entendant cela, les deux personnes pleurèrent de joie. Ils prirent l’enfant dans leurs bras et le nommèrent Momotaro, « fils de pêche ».


 



Des années plus tard, Momotaro, alors âgé de 15 ans, décida de quitter la maison. Il raconta à ses parents qu’au Nord-est du Japon, les habitants de l’île d’Onigashima étaient constamment attaqués par une horde de démons cannibales qui les tuaient et volaient leurs biens. Le jeune homme voulu alors partir secourir les habitants. Ses parents, attristés, se résignèrent à le laisser partir.

Statue du temple Momotaro à Inuyama

Statue du temple Momotaro à Inuyama


 
Sur le chemin, Momotaro rencontra successivement un énorme chien, un singe et un faisan. Ceux-ci, en apprenant qui il était, décidèrent de le rejoindre et de l’aider dans sa quête.

Après plusieurs jours de marche, la petite armée arriva sur les côtes de la mer du Nord-Est. Le jeune homme trouva un bâteau qui les conduisit sur l’île des Démons.

 
 


Au sommet de la falaise de l’île se trouvait un château. Le faisan s’envola et annonça aux demons que Momotaro était en route pour les attaquer. Cela fit rire les démons, qui tentèrent de tuer l’oiseau. Pendant que celui-ci faisait diversion, Momotaro et le reste de sa petite bande entrèrent par la porte de derrière, et commencèrent l’attaque.

 
 
 


Ils tuèrent tous les démons, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le chef, que Momotaro captura.

Les habitants de l’île furent délivrés, et le pays tout entier accueilla Momotaro comme un héros. Le jeune homme rentra chez ses parents avec le chien, le singe, le faisan, et de nombreux trésors.

Au retour de leur fils, le vieux couple fut fou de joie, et le trésor que ramena leur fils leur permis de vivre en paix jusqu’à la fin de leurs jours.
Momotarō est associé à la ville d'Okayama, où l'histoire aurait été inventée. Certains historiens pensent qu'elle trouve ses origines dans l'antiquité, lorsque le prince déifié Kibitsuhiko-no-mikoto aurait été envoyé par son père l'Empereur Kōrei pour soumettre la province de Kibi. Comme le dit le proverbe "seul les vainqueurs écrivent l'Histoire" et comme ce fût souvent le cas dans l'Histoire du Japon, les ennemis furent diabolisés et associés à des Yokai, qui à leur tour rejoignirent le folklore populaire.
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Tentative d'épuisement photographique de la statue de Momotaro à Okayama
Okayama, Japon, mars 2017

Okayama, Japon, mars 2017

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