Il y a du Don Juan dans tout grand lecteur
Il y a du Don Juan dans tout grand lecteur, en quête effrénée d'une aventure à peine une autre terminée... quand il n'en mène pas plusieurs de front! Quant il explique que son plus grand plaisir est de lire en même temps deux romans et un essai, n'entend-on pas le séducteur impénitent avouer sa jouissance à entretenir plusieurs relations simultanées?
Michel Field, Le soldeur
Ecole de Cuzco à la pinacothèque de la Mercen
Je dois humblement avouer que je n'avais jamais entendu parler de cette école de peinture avant d'avoir mis les pieds au Pérou. Pourtant ces artistes ont à la fois une grande dextérité et un style qui n'appartient qu'à eux. Ils ont aussi mis en oeuvre des techniques nouvelles comme l'utilisation de résille d'or appliquée sur la toile.
L'École de Cuzco (escuela cusqueña) est un mouvement artistique catholique qui s'est développée dans le vice-royaume du Pérou au cours des XVI éme XVII ème et XVIII ème siècles, au Pérou et notamment à Cuzco (ancienne capitale de l'Empire inca), mais également dans d'autres villes des Andes, en Bolivie et en Équateur.
Ce mouvement se développa après la conquête espagnole de l'Empire inca en 1535. Pour la première fois, des techniques artistiques européennes furent enseignées aux Amériques.
Les peintures de l'école de Cuzco sont une forme d'art religieux dont le but principal est didactique. Dans le but de convertir les Incas au catholicisme, les Espagnols envoyèrent un groupe d'artistes religieux à Cuzco. Ils créèrent une école pour les Quechuas et les mestizos (descendants à la fois des Espagnols et des Amérindiens), enseignant le dessin et la peinture à l'huile. La dénominnation "cusqueña" n'est pas limitée à la ville de Cuzco ni aux artistes indigènes : des créoles espagnols y participèrent également .
L'évêque Manuel de Mollinedo y Angulo fut un guide important des artistes de l'école de Cuzco. Il mit à la disposition des artistes péruviens sa collection d'art européen. Il fut le mécène d'artistes cusqueñas comme Basilio Santa Cruz Pumacallao, Antonio Sinchi Roca Inka, and Marcos Rivera.
En 1688, les membres espagnols et mestizos de l'école de Cuzco se séparèrent des peintres indiens. Cette séparation amena de nombreux peintres quechuas à développer leur propre style, fondé sur les œuvres récentes européennes. Ils créèrent également une tradition de peinture des monarques incas, exprimant une fierté culturelle et s'éloignant des thèmes religieux chrétiens.
Le style de l'école de Cuzco se situe au confluent des influences baroques apportées par les conquérants espagnols et des traditions artistiques indigènes et métisses.
Elle se caractérise par l'emploi de couleurs vives et d'or. Les thèmes sont le plus souvent religieux, avec parfois des adaptations aux cultures indigènes. On trouve ainsi des cuys ou des fruits exotiques sur la table d'une Cène. On trouve quelques rapprochements avec le maniérisme dans le traitement des personnages. Le traitement de la perspective est sommaire, voire inexistant, tandis que les rapports de proportions mettent l'accent sur l'exagération du sujet principal. Au début ces peintre semblent influencés par le maniérisme italien mais très vite c'est l'influence flamande qui va dominer.
Les archanges arquebusiers sont un motif populaire dans les peintures de l'école de Cuzco. Alors que traditionnellement en peinture les archanges sont armés de glaives, disons à la romaine, ici ce sont des arquebuses qu'ils ont entre les mains. Cette arme récemment introduite par les colonisateurs avait grandement impressionné les indiens.
Autre sujet rare et même inexistant dans l'art occidentale, Marie enceinte! Une particularité a fait un peu délirer certains spécialistes, les vierges de l'école de Cuzco ont la particularité d'avoir une forme pyramidale d'où un rapprochement avec une forme architecturale très pratiquée par les civilisations amérindiennes (voir la sixième photo en partant du haut du billet).
Beaucoup de peintures restèrent anonymes, du fait des traditions précolombiennes qui définissaient l'art comme le résultat d'une œuvre commune.L'un des derniers membres de l'école de Cuzco fait exception à cette règle : Marcos Zapata (v 1710-1773). D'autres artistes connus sont Diego Cusihuamán, Gregorio Gamarra, Basilio Santa Cruz Pumacallao
L'école de Cuzco se distingue de l'école de Potosí, bien plus sombre et sanglante, et davantage marquée par le clair-obscur.
Petite précision pour ceux qui auront la chance d'aller au Pérou. Les photo dans les églises et les musées sont absolumentsinterdites. Lorsque vous n'avez pas un gardien qui vous est attribué spécifiquement et qui ne vous lache pas d'une semelle c'est vraiment impossible de prendre une image dans le cas contraire, il est facile de tricher comme vous pouvez le constater (je suis l'auteur de toutes les images de ce billet) mais à condition d'avoir un petit appareil de poche. Cette interdiction est incompréhensible car les administrations ne vendent ni reproductions ni catalogues, ce qui est assez incompréhensible.
le murmure de quelques livres
« Je viens de passer plus de trois mois sur les routes de Grèce, de Belgique et du Danemark. Trois mois loin de mes livres. En rentrant chez moi j’ai été presque aussi content de les retrouver que de revoir mes proches. Je ne sais plus quel écrivain disait que lorsqu’il passait devant ses livres, il les entendait chuchoter. Tant de mots compressés dans tant de pages et traduisant tant de pensées et recelant tant de sens finissaient par émettre un brouhaha, un froissement presque audible. Je me suis approché de mes rayonnages pour y capter le murmure de quelques livres. »
Géographie de l’instant - Sylvain Tesson - Editions des Equateurs
Musée du forum antique à Athènes (2)
il est toujours émouvant de voir des jouets comme ceux-ci souvent découverts dans des tombes. Des osselets comme ceux pour lesquels Patocle a tué voir mon article sur le "Chant d'Achille"
ismau28/08/2014
Bruno28/08/2014
Bruno29/08/2014
xristophe01/09/2014