Les iles flottantes des Uros
Jadis les uros, pour fuir les incas, puis les conquistadors espagnols, ont inventé sur le lac TIticaca, à environ 4000 m d'altitude, cet habitat original d'iles artificielles constituées de radeaux de joncs qu'ils amarrent au fond du lac dans ses parties peu profondes. L'essentiel de leur activité est l'entretien de ces plateformes, au sol élastique, qui nécessitent des soins constants.
Fontana au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
Je ne dois pas être le seul visiteur béotien à avoir connu de Fontana (1899-1968), avant la visite de cette rétrospective, que ses toiles fendues et ses tableaux troués et encore, naguère j'avais eu la révélation, visitant l'exposition vouée au néon dans l' art à La Maison Rouge, que l'artiste avait aussi utilisé ce médium en m'extasiant devant une pièce, qui pour moi était une belle évocation de la voute céleste; je ne savais pas alors que Fontana se réclamait du spatialisme.
Si bien que lorsque l'on fait les premiers pas dans l'exposition, on peut avoir la crainte de s'être trompé d'adresse puisque l'on tombe sur une statue des plus néoclassique, un pêcheur vêtu de son seul trident. Cette sculpture est un projet pour une fontaine. L'impression s'aggrave encore dans la salle suivante où l'on ocsille entre la barbotine chic d'un très joli crocodile kitsch et le futurisme tridimensionnel. On a le sentiment en découvrant par exemple le guerrier que les toiles de Boccioni ont pris du volume. Puis à quelques mètres de là on trouve quelque sculptures du plus pur hiératisme abstrait. On vérifie les cartouches. Ils vous confirment que l'on est bien dans la rétrospective Fontana.
Les oeuvres qui ont fait la notoriété internationale de l'artiste, les fentes, il les a réalisées à plus de soixante ans. Auparavant il avait reçu une solide formation de sculpteur en Argentine où son père était tailleur de pierre. Savoir qu'il a complété à Milan, où il a passé presque toute sa vie et où à ses débuts il s'est principalement tourné vers la céramique.
Les pistes qu'a explorées Fontana durant sa carrière sont multiples, peinture, sculpture, dessin, installation... de même les matériaux qu'il utilise pour s'exprimer sont des plus divers, plâtre, céramique, papier maché, bois, bronze, terre cuite, peinture sur toile ou papier, cuivre, plastique...
Si sa pratique des fentes qui est venu après celle des trous et en découle est originale on peut voir qu'il a subi de nombreuses influences à commencer par celle des futuristes bien sûr, mais aussi celle de la sculpture antique et celle des matiéristes, certaines pièces m'ont évoqué des oeuvres de Tapies.
Comme la rétrospective mon petit reportage suit à peu près l'ordre chronologique dans lequel les oeuvres ont été réalisées. A l'exception de l'oeuvre en néon qui est dans le hall de l'exposition et qui est au début de ce billet.
ces curieuses sculptures ont évoqué des oeufs d'Alien à l'ami qui m'accompagnait dans ma visite! Pourquoi pas...
Couvent et cloitre de san Francisco à Aréquipa
L'église et le couvent de San Francisco ont été fondé en 1552 par l'Ordre Franciscain, avant d’être finalement achevé en 1569 par Gaspar Baez. Après le tremblement de terre de 1687, l'église fut ensuite agrandie et devint ainsi le plus grand complexe dans le pays à avoir été construit en pierre "d’Ashlar". Ce complexe religieux comporte l'église San Francisco, son couvent et une église plus petite connue sous le nom de Tercera La Orden (le Troisième Ordre Franciscain).
L’intérieur de l'église abrite un autel de Style baroque recouvert d'argent, une chaire taillée en bois, un choeur en pierre et de nombreuses figurines en bois.
Fleur bleue
« Toute caresse, toute confiance se survivent » : voilà ce que j’ose espérer, et qu’il me semble avoir jusqu’à présent vérifié. On remarquera que le poète, lui aussi, met la caresse avant la confiance. Mais il ne les dissocie pas. D’heureuses dispositions érotiques et sentimentales (ou que je juge telles parce que ce sont les miennes, admettons de l’envisager) m’ont fait associer, toujours, le plaisir et l’immédiate affection, la reconnaissance peut-être, la tendresse, un amour épars. Je n’ai pas eu besoin d’être amoureux, certes, comme d’aucuns, et surtout des femmes, soutiennent qu’ils doivent l’être, pour éprouver la volupté ; mais elle m’a toujours inspiré, pour peu qu’elle fût partagée dans la douceur, l’amusement et la facilité, des sentiments qui étaient d’amour, oui, et qui le demeurent. C’est dire une fois de plus que m’est totalement étrangère, indifférente ou vaguement rebutante, même si par libéralisme je la respecte chez les autres, à condition qu’ils n’y contraignent personne, toute érotique de la violence, de l’animosité soit-elle jouée, de la douleur infligée ou subie. Je ne comprends rien à tout cela. En ce qui me concerne, foin des coups, des morsures et pincements. Et puisque Eluard ne recule pas devant le mot, je n’en craindrai pas non plus l’obscène fleur bleue : ne me plaisent que les caresses. Elles ont seules le pouvoir de fondre en une jouissance unique, la plus intense, les deux passions jumelles qui me font vivre, celle des garçons, celle des lieux.
Renaud Camus Elégies pour quelques-uns Editions P.O.L, 1988
L'église santo Domingo à Cuzco
L'homme au balai est St Martin de Porres, un convers dominicain qui a vécu dans le Pérou du début du XVIIe s. Il se livrait aux tâches les plus simples et vivait en amitié avec les animaux, qu'il nourrissait sans considération d'espèce. Il est extrêmement populaire en Amérique latine. Merci Constantin pour cette précieuse information.
L'église a trois nefs, un dôme, des stalles sculptées, les murs sont décorés avec des azulejos de Séville. Mais la bizarrerie est que ces bois somptueusement travaillés servent de châsses non à des tableaux baroques de la fameuse école de Cuzco mais à des peintures d'un kitsch hallucinant dans le plus pur style 1960. Elles devraient ravir Pierre et Gille. Malheureusement de jolis jeunes cerbère interdisaient de les photographier. J'ai tout de même réussi à capturer l'image de cet abbé muni d'un balai protecteur des chats et des souris (?) ainsi que d'un ange très pop. Je ne sais pas ce qui vaut à cette église cette surprenante décoration. En 1551, dans le couvent, a été fondée l'université nationale majeure de San Marcos, la première université fondée en Amérique.