Paul Maximilien Landowski
La reine des amazones de V; Mangin et C. Millien
Précisions par ailleurs que la préture est la dernière magistrature au sein du 'Cursus honorum' avant l'accession tant attendue au consulat pour les hommes politique d'ambition de la nobilitas.
Précisons également que César a exercé la magistrature de préteur en 62; en 61, il est propréteur en Espagne avant de former le premier triumvirat avec Crassus et Pompée en 60. Cornelius Carbo est donc est des personnages de tout premier plan, prorogé en droit romain dans ses fonction militaires de propréteur en province de Macédoine.
Un des sujets du livre est le monde grec et sa rivalité avec l'univers romain mais Valérie Mangin montre bien peu la civilisation grecque dans cet album. Elle ne va pas aussi loin que Jacques Martin dans le Dernier Spartiate et c'est un peu dommage. On a parfois des images suggestives de la violence des amazones mais la cité de Thessalonique ressemble finalement à toutes les autres villes romaines et il me semble douteux qu'elle soit ainsi à l'époque de César. Néanmoins les décors sont souvent bien dessinés. Chrys Millien soigne attentivement les détails des paysages urbains.
En dépit de quelques cases ratées, les personnages (en particulier Alix) sont généralement bien dessinés. Millien respecte parfaitement cette partie du cahier des charges. Seule petite réserve, les femmes ont parfois tendance à trop se ressembler entre elles. Il y a quand même plusieurs personnages féminins importants dans cette histoires et on ne les reconnait souvent pas du premier coup d'œil. Ces femmes sont d'ailleurs bien masculines avec leurs corps d'athlètes, portant des tuniques courtes et les attributs guerriers que sont les lances, les flèches, les épées et les boucliers légers. Les amazones de Valérie Mangin correspondent d'ailleurs aux standards de l'art hellénistique.
Les scènes d'action sont très bien mises en page et certaines séquences, comme la course de chars, possèdent un réel dynamisme. Cela bouge bien et là aussi, Chrys Millien fait un excellent travail. Il est bien aidé par les couleurs chatoyantes de Jean-Jacques Chagnaud (qui avait déjà réalisé les couleurs des Helvètes) sont également à souligner en ce qu'elles apportent une palette diversifiée qui oscille entre le bleu nuit p14-15-16-17 et la lumière de l'orient hellénique p23-24-25-26. Ces couleurs sont toutefois en décalage avec la colorisation habituelle des Alix.
La véritable nouveauté de "La reine des amazones" est le traitement du personnage d'Enak à la féminité plus affirmée que dans les précédents albums. On retrouve un peu le garçon du "Prince du Nil" en plus "tactile"...
Alors que Valérie Mangin nous a habitué à des scénarios de bonnes qualités avec Alix Sénator, étonnament, la principale faiblesse de l'album vient du scénario. Si le point de départ est original son traitement est trop enfantin. On devine immédiatement qui est le véritable méchant de l'histoire.
projet de couverture non retenu