Vigée-Le Brun au Grand Palais (2)
sur les pas d'Alix au Machu Pichu
Vigée-Le Brun au Grand Palais (1)
L'exposition Vigée-Le Brun est a visiter à plus d'un titre, non seulement pour les amateurs de portraits, la grande artiste française inscrit les siens dans le droite ligne de ceux de Raphael, bien sûr par les monarchistes qui ne pourront avoir que regret devant les tableaux d'Elisabeth Vigée Le Brun qui rendent si bien le charme et l'élégance d'une société qui fut saccagée, ils ne manqueront pas de verser une larme en voyant l'émouvante famille martyre si bien peinte ici dans le touchant portrait de l'amour maternelle de Marie-Antoinette pour ses enfants. L'exposition a aussi un grand intérèt pour ceux qui s'intéressent à l'Histoire du costume. On y voit non seulement la vêture du beau monde de l'ancien régime mais dans les tableaux peint durant l'exil de l'artiste, qui dura douze ans, les modes des différentes cours européennes; ainsi nous imaginerons mieux les héroines de Guerre et paix en découvrant que la grande mode à Saint Pétersbourg était pour ces dames de s'habiller "à la grec" au tournant du XVIIIème siècle. Ce dix-huitième siècle Elisabeth Vigée Le Brun ne le quitta jamais vraiment, trente ans après qu'il fut remplacé par le XIX ème, elle continuait à peindre de la même manière qu'elle peignait pour plaire à son amie Marie-Antoinette.
L'exposition fort bien accrochée est présentée à la fois d'une manière thématique et d'une manière chronologique. Elle ne comporte quasiment que des portraits. Chaque tableau est accompagné d'un cartouche qui nous situe l'oeuvre et quelle est la personne représentée sur celle-ci. Elle est clairement séparée en deux sections distinctes, les oeuvres peinte en France avant 1789 au rez de chaussée et celle peinte ensuite lors de l'exil puis du retour en France, à l'étage.
Dans ce premier volet de ma visite je n'ai présenté que les oeuvres peintes avant l'exil de l'artiste.
La paix ramenant l'abondance, 1780 Morceau de réception de l'artiste à l'Académie royale de peinture
C'est une des révélations de cette exposition que de découvrir que dans cette fin du XVIII ème siècle plusieurs femmes de grand talent s'adonnaient à la peinture et plus particulièrement au genre du portrait.
promenade à La Canée (2)
Gérard Fromanger au Centre Pompidou (1)
Avec cette belle rétrospective de l'oeuvre de Fromanger, l'artiste démontre qu'il n'est pas nécessaire de faire laid et lugubre pour faire passer des messages forts.
Même si le peintre récuse le qualificatif de pop art pour son oeuvre, c'est bien à cette école qu'il se rattache tant par sa pratique qui n'est pas éloignée de celle de Lichtenstein, jusqu'à son amour du geste artisanal, ni de Gilbert et George par les signes dont il peuple ses tableaux, comme les drapeaux et les titres des journaux par exemple. Il est proche aussi de son ami Monory, dont Fromanger a écrit la préface d'une des dernières exposition, pour son utilisation de la photographie. Mais à la différence de son camarade, Fromanger peint plus l'Histoire que des histoires. L'autobiographie entre assez peu dans son inspiration.
Alors qu'il est un grand voyageur, l'artiste est plus reconnu ailleurs qu'en France, et qu'il passe un tiers de l'année dans son atelier près de Sienne, si l'on excepte quelques tableaux-manifestes, c'est presque uniquement Paris que Fromanger peint et même plus particulièrement le quartier de la Bastille où il a son vaste atelier parisien.
Dans le film qu'a concocté, avec empathie et intelligence, Serge July pour son ami de toujours, on voit un Gérard Fromanger qui ne joue pas à l'inspiré mais un homme qui a beaucoup réfléchi à sa pratique de peintre et en parle bien. Il contredit absolument l'antienne "bête comme un peintre", vous savez élégant comme un architecte, bête comme un peintre, sale comme un sculpteur... Au contraire on découvre un artiste que la fréquentation des grands intellectuels de son temps Foucault, Guattari, Derida et des artistes comme Godard, a aiguisé l'esprit tout en ne lui faisant pas abandonner l'amour du geste humble et exigeant du peintre.
L'accrochage est bien aéré. Le choix des oeuvres est judicieux. Sans être pléthorique, il rend bien compte des différentes phases de la carrière du peintre. Chaque salle bénéficie d'un accrochage très cohérent, en revanche, je ne vois pas ce qui a présidé à l'ordre des dites salles qui forment un curieux labyrinthe. Je précise néanmoins qu'ayant vu cette exposition le soir du vernissage où se pressait la foule des grands jours, on pouvait même par inadvertance, entre autres, marcher sur les pieds de notre président et d'un ancien premier ministre, je n'ai pas pu circuler dans la rétrospective à mon aise. Il était aussi très difficile de faire des photos, soyez donc indulgent pour mon petit reportage. Je ne manquerai pas de retourner voir l'exposition, cette fois au calme.