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Dans les diagonales du temps
17 janvier 2024

Le temps d’aimer un film de Katell Quillévérée

 

le-temps-d-aimer-affiche

 

Je suis en pleine régression cinématographique. Je suis revenu au temps de l’enfance où je voyais un film « de » Gabin, « de » Bourvil, je ne savais pas ce que metteur en scène voulait dire. Et bien j’enfuis presque revenu là aujourd’hui je suis allé voir un film « de » Vincent Lacoste en ignorant tout du metteur en scène Katell Quillévérée et ne sachant pas bien ce que cela racontait. Avec les premières images, j’ai tout d’abord cru que je m’étais trompé de salle, ça m’est arrivé quelques fois, puisque l’on est cueilli par des images d’archives montrant de valeureux résistants molestant des femmes tondues à la Libération et l’on glisse imperceptiblement vers la fiction ce qui a pour résultat pour le spectateur d’entrer en empathie et en sympathie avec l’héroïne du film Madeleine, interprétée par Anais Demoustier, remarquable de bout en bout, qui est une de ces femmes tondues pour avoir couchée avec un allemand. Là je demande que l’on s’arrête un peu la-dessus. Pouvait on imaginer dans les années 50 60 , époques à auxquelles se passe principalement ce film, périodes pendant lesquels régnait la fable gaulliste d’une France presque toute résistante une figure sympathique, attendrissante de collaboratrice horizontale. Je dis que parois le féminisme, car c’est le féminisme envahissant qui nous vaut cette relecture d’un épisode honteux de la libération, a parfois, pas souvent, du bon. Madeleine est enceinte de son allemand. Elle est chassée par sa famille. Ses début dans la vie sont sous l’auspice de la honte. On la retrouve quelques années plus tard serveuse dans un restaurant chic d’une station balnéaire bretonne. Dans les interstice de son travail épuisant elle tente de s’occuper de son fils. Les rapports entre la mère et le garçon de six, sept ans sont froids. François, le fils cadet, Lacoste impeccable, des grands bourgeois du lieu tombe amoureux de la servante. Ils se marient. On comprend vite que François, l’intello fragile, s’il aime sa femme, est attiré par les jeunes hommes, ce qui peut être problématique lorsqu’on est un professeur de faculté dans la France homophobe de la grande Zohra aujourd’hui quasiment divinisée par une classe politique amnésique. 

Le-Temps-daimer-©-Les-Films-du-Belier-Les-Films-Pelleas-700x467

 

Le film offre une belle réflexion sur le couple, la sexualité, le déterminisme social, le désir féminin, la bisexualité et la filiation. Le film rappelle que l’on peut s’aimer en dehors des normes et des conventions dictées par la société.

Le film est habilement construit réussissant à mêler plusieurs arcs narratif. Il est dommage que la partie qui se passe dans les parages de la base américaine de Châteauroux frise le ridicule. 

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La réalisatrice a co-écrit le scénario avec l’immense Gilles Taurant, à qui l’on doit entre beaucoup d’autres les scénarios de « La belle personne » de Christophe Honoré, des « Egarés » et des « Roseaux sauvages de Téchiné, de « Nettoyage à sec » d’Anne Fontaine…

 

 

Capture d’écran 2023-11-28 à 11

 

Le temps d’aimer est une variation bouleversante sur le mélodrame, un « Douglas Sirk » qui revisiterait vingt ans d’Histoire française.

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