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Ô Hyacinthe !<br />
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Mortellement pâle, le visage du Dieu devint aussi pâle que celui du garçon.<br />
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Avec précaution, il souleva la triste forme recroquevillée.<br />
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Comme si quelqu'un, dans un jardin, casse des violettes, des coquelicots ou des lys suspendus à des tiges d'or,<br />
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puis, tombant, ils doivent pendre leurs têtes flétries et regarder vers la terre sous eux;<br />
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ainsi, le visage du mourant s'affaisse, et son cou courbé, pesant pour lui-même, retombe sur son épaule :<br />
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"Tu es tombé dans la fleur de l'âge, frustré de ta jeunesse, ô Oebalides [Hyakinthos] !", gémit Apollon<br />
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"Je peux voir dans ta triste blessure ma propre culpabilité, et tu es ma cause de chagrin et d'auto-reproche.<br />
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Mais puisque nos destins nous en empêchent, tu seras toujours avec moi,<br />
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et tu t'attarderas sur mes lèvres pleines de soin.<br />
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La lyre frappée de ma main, et mes vrais chants te célébreront toujours.<br />
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Une nouvelle fleur s'élèvera, avec des marques sur tes pétales,<br />
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imitation proche de mes gémissements constants<br />
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~ Ovide, Métamorphoses ~<br />
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Apollo and Hyacinth by Stefano Ricci, 1810, Galleria d'Arte Moderna, Palazzo Pitti, Florence