UNE ENTREVUE AVEC FÉLIX D'EON par Omar Nasir

12 janvier 2021

OEUVRE DE FÉLIX D'EON

Dites-nous en quoi votre travail diffère des autres représentations queer. Mon travail est presque comme une queerness insubvertissante. Mes peintures ont le style d'une illustration de livre vintage pour enfants. Il y a un sentiment sain quand vous le regardez - que je peins un vieux couple queer s'embrassant dans un décor vintage ou une scène de sexe pervers super érotique. Dans les deux cas, il y a un sentiment de salubrité. Mon travail est également positif pour le corps et le sexe. Alors que certains travaux queer décrivent l'homosexualité comme interdite, mon travail dépouille le sexe et les corps queer de cette honte [historique].

Comment espérez-vous dissiper les stigmates de la sexualité? J'aime imaginer une de mes peintures apparaître sur un fil Facebook d'une grand-mère conservatrice du Mid-West et la voir regarder une peinture victorienne de deux lesbiennes en robe de bal s'embrassant chaste dans les lèvres et réalisant son homophobie est égaré. Le but est de vous faire croire que la bizarrerie était aussi acceptable dans le passé qu'elle l'est maintenant. Je veux donner à notre histoire une référence visuelle.

Qu'est-ce qui distingue l'illustration des beaux-arts? Une illustration, c'est quand quelqu'un m'engage pour illustrer une chose particulière, donc c'est un texte illustré embauché. Je dis oui ou non selon que j'aime l'idée d'illustrer cette chose en particulier. En tant que bon artiste, mon travail ressemble à une illustration mais j'applique le langage à une fin différente. Je suis un illustrateur sans texte, je fais des histoires qui élargissent un langage traditionnel. Mon intention est plus large que l'intention d'un illustrateur traditionnel.

Quand la culture japonaise a-t-elle commencé à influencer votre travail? Mes goûts sont très variés. J'adore les concepts traditionnels. Mon style est basé sur un amour pour l'esthétique japonaise. Mon ami japonais écrit de la poésie en japonais sur mes peintures. C'est la collaboration - nous proposons des idées respectueuses mais aussi amusantes. Je suis influencé par Hokusai et Utamaro. Je crée mon propre style à cette époque et cela finit par ressembler à cette époque, mais tout à fait mon propre style.

Pourquoi infléchir l'humour dans le travail et le sujet que la plupart des artistes veulent prendre au sérieux? J'aime faire des œuvres d'art sérieuses mais je passe la moitié de ma journée à rire de ce que je peins. Je suis une personne très positive. Être queer pour la plupart des gens signifie souffrir d'une manière ou d'une autre. Une grande partie de la communauté queer grandit avec honte et il est difficile de ne pas l'intérioriser. Mon travail consiste à rendre le queerness chaud, sexy et drôle. Il s'agit de dépouiller la douleur et de juxtaposer des réalités sociales absurdes avec de l'humour.

En tant qu'artiste travaillant à travers des formes queer, pourquoi se concentrer le plus sur la trans-représentation? Mon travail porte sur l'inclusivité. Quand j'ai voyagé en Californie, j'ai cherché des modèles trans. Je voulais savoir comment ils voulaient être représentés. Ce faisant, je me suis fait de nombreux amis trans qui m'ont informé de leurs réalités. Il est important que mon travail s'adresse à la communauté trans. Je veux faire des peintures qui représentent la communauté queer dans son ensemble. C'est une question d'acceptation, d'amour et d'ouverture d'esprit. Les gens m'envoient des lettres disant qu'ils ont l'impression d'être représentés d'une manière qu'ils n'ont peut-être pas l'habitude de se voir représentés.