Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans les diagonales du temps
12 janvier 2021

Gregory Crewdson, An Eclipse of Moths à la galerie Templon

Capture d’écran 2021-01-10 à 09

 

 

Capture d’écran 2021-01-10 à 19

 

 

IMG_1363

 

 

Auparavant lorsque l'on voyait les images de Crewdson on se demandait depuis combien de temps les martiens avaient débarqué dans ses photos d'extérieur ou lorsqu'il photographiait des intérieur où était caché le cadavre. Dans sa nouvelle série ce serait plutôt dans combien de temps les protagonistes vont se suicider.

Il a fallu deux ans au photographe pour élaborer les seize photos de sa nouvelle série "An eclipse of moth". Ce qui ne parait pas trop pour ce maitre de la mise en scène photographique pour concocter ses désespérants panoramiques. On songe au travail  virtuose de repérage guidé par la présence d'un lampadaire, une fixette de Crewdson et au labeur de l'accessoiriste avec son camion plein de vieux téléviseurs, de caddys amputés et de frusques en fin de vie.

 

IMG_1364

 

 

Chaque photo déploie sa vision désespérée de l'Amérique sur environ 2 mètre sur 1. Chacune raconte une histoire (même plusieurs que l'on pourra se raconter en se remémorant ces envoutantes images, des histoires de misère sous de beaux ciels. Plutôt que le titre poétique "An Eclipse of Moths" l'exposition aurait du s'appeler: Misère noire dans un bled paumé de Nouvelle Angleterre. Il est difficile en voyant ces images de ne pas penser à David Linch.

 

IMG_1365

 

 

Vous voudrez bien excuser la médiocrité de mes photos, c'est toujours, outre que c'est un peu ridicule, une gageure de photographier des photographies d'autant qu'elles sont généralement sous verre, ce qui occasionne de nombreux reflets parasites. Plus que de reproduire les panoramiques de l'artiste, j'ai voulu quand la lumière le permettait, isoler des détails dans ces compositions qui demandent de s'attarder devant elles tant elles fourmillent de détails significatifs.

 

IMG_1366

 

 

IMG_1367

 

 

IMG_1368

 

J'intitulerais bien cette photo dépucelage tardif.

 

 

IMG_1370

 

 

P1040475

 

 

P1040474

 

 

P1040473

 

 

P1040460

 

 

P1040461

 

 

P1040462

 

 

P1040463

 

 

P1040464

 

 

P1040465

 

 

P1040469

 

 

P1040470

 

 

P1040471

 

 

P1040472

 

L'artiste a donné une interview fort instructive et quelque peu en décalage avec ce que l'on voit dans l'exposition, dans le numéro de Transfuge daté de janvier 2021.

 

IMG_1369

 

 

Capture d’écran 2021-01-10 à 10

 

La photo immédiatement ci-dessus est ma préférée. Je la trouve encore plus "réjouissante" que les autres. Elle a été prise dans une annexe d'un cimetière où l'on remise les pierres tombales et autres caveaux lorsque la concession de la place de cimetière est arrivée à son terme et qu'il faut laisser la place à un nouveau défunt. On "relève" alors le corps et l'on fait le ménage. On y voit une jeune fille faire ses ablutions dans un ancien caveau rempli d'eau que l'on peut imaginer croupie, tandis que son petit ami (?) l'oeil morne se désintéresse de la scène. Un beau moment d'intimité. 

J'ai réalisé toutes les photos sauf celles immédiatement ci-dessous qui est une capture d'écran

Capture d’écran 2021-01-10 à 09 

Paris, janvier 2021

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Je dois dire que j'ai été un peu déçu par cette exposition. Je préfère sa veine un peu fantastique. Dans certaines de ses anciennes photos on pouvait penser que les extra -terrestres étaient arrivés ou étaient en route; dans d'autres que le personnage central venait de commettre un crime. Contrairement à cette fois Crewdson a réalisé des photos d'intérieur. Là le coté misérabiliste est un peu trop appuyé mais la technique est toujours époustouflante et ses images font travailler l'imagination. On peut s'en raconter des histoires devant une de ses images.. J'ai la chance d'avoir un très beau livre de ce photographe. Comme pour Baxter Crewdson est présent à presque toutes les FIAC.
Répondre
I
Merci pour cette intéressante visite. Par ces temps de privation d’expositions et de musées, c’est d’autant plus appréciable ...et puis je ne connaissais pas ce photographe . J’ai particulièrement aimé l’ironie et l’humour de votre texte, mais ces photos ont une telle qualité esthétique et narrative, qu’elles ne m’ont pas semblé si désespérantes. À voir leur luminosité et leur taille, j’ai pensé à Jeff Wall. Pour l’espace, pour l’urbanisme avec les maisons, les avenues, les lampadaires, et pour la suspension du temps, j’ai pensé à Hopper.
Répondre
Dans les diagonales du temps
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité