EXPOSITION DES PIÈCES TROUVÉES LORS DES FOUILLES DANS LE RHONE À ARLES AU LOUVRE
Il serait bien réducteur de limiter cette exposition, à sa pièce maitresse, le portrait de Jules César. Il est seulement le deuxième découvert, avec celui du musée de Turin, que l'on peut voir également au Louvre, qui a été exécuté du vivant du divin Jules. Ainsi le visage du romain le plus célèbre de l'Histoire nous est connu seulement par des monnaies frappées de son vivant montrant un homme au long cou ridé, au menton petit mais prononcé, aux joues creuses. Ce buste appartiennent à la tradition du portrait de la fin de la République que l’on nomme « portrait aristocratique » où sont accentués les marques de l’âge et les défauts physiques. C’est à tort que cette veine artistique est parfois appelée « vériste », car en réalité elle tend à l’exagération dans le but d’incarner l’idéal aristocratique de sérieux, sobriété, responsabilité. Curieusement, il est incomplet. Il manque la partie arrière du crâne. Lorsque l'on regarde derrière le buste on ne voit qu'une face plate avec trois petites cavités qui devaient recevoir des tenons pour que la pièce complétant la sculpture vienne s'ajuster. Le sculpteur aurait exécuté dans un bloc de marbre trop mince pour contenir l'effigie complète... Le portrait découvert en 2007 par Luc Long dans le lit du Rhône.
L'exposition est très pédagogique. Elle met l'accent sur l'apport de ces fouilles pour la connaissance du monde antique avec la découverte d'objets rares en bronze et bronze doré, matériau très peu conservé de cette époque.
Esculape.
Masque cornier d'un couvercle de sarcophage
En ce qui me concerne la pièce la plus spectaculaire de l'exposition est la statue en bronze du gaulois captif. Elle est à l'échelle 1/2 par rapport à une taille humaine. Ce serait une commande de César pour fêter sa victoire sur les gaulois. Elle a été réalisée grâce à la technique dite à la cire perdue, en six morceaux qui ensuite ont été soudés ensemble. La statue du captif découverte en 2007 dans le Rhône à Arles. Son bon état de conservation, comme celui des autres bronzes s'explique par la pauvreté en oxygène de l'eau...
Paris, mai 2012