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Dans les diagonales du temps
27 août 2020

En l'absence des hommes de Philippe Besson

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Été 1916. Vincent découvre ce que signifie la passion amoureuse dans les bras d'Arthur, un jeune soldat qui tente de s'évader pendant quelques jours de l'horreur des tranchées, tandis qu'en même temps s'ébauche une amitié amoureuse avec Marcel Proust ... Amour et mort, guerre et espoir, adolescence et homosexualité, mémoire et histoire sont quelques-uns des thèmes qui jettent leur ombre de manière personnelle et séduisante dans les pages de ce roman. Ce roman a d'emblée imposé la présence de l'auteur dans le monde des lettres françaises.
 
la savoureuse couverture de l'édition grecque
«Il y a des moments, rarement, où apparaissent des premières œuvres qui annoncent sans aucun doute l'apparition d'un véritable auteur. Cela a dû être le sentiment des premiers lecteurs de certains romans tels que L'étranger ou la Nausée. C'est le même sentiment que nous avons eu en lisant Retour parmi les hommes "
Jean-Jaques Brochier, Magazine littéraire
Jean-Jacques Brochier a raison c'est bien ce que j'ai ressenti en découvrant ce livre, même si j'ai été un peu déçu par les oeuvres de Besson qui ont suivi.
Une double passion érotique centrée sur Marcel Proust et le contexte des millions de la Première Guerre mondiale.
Un bonheur et une souffrance- François Truffaut dans "Le dernier métro" met une phrase dans la bouche de Depardieu s'adressant à Catherine Deneuve, il lui dit: "Laissez-moi vous voir, quelle douleur!". Et Denev répond: << Mais tu m'as dit que c'était du bonheur.>> Et lui répond: << Oui, c'est ça. C'est un bonheur et une souffrance >>. Cette phrase nous amène au cœur de l'univers de ce roman. Philippe Besson a voulu parler de Proust, de la guerre et de l'amour. Tout ces thèmes, au fur et à mesure du roman, se chevauchent, comme les uns dérivant des autres, l'un fait naître l'autre. «En fait», dit l'auteur, «c'est une histoire très simple».
A Paris, pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), Vincent, un garçon de 16 ans, rencontre Marcel Proust. La scène de l'adolescent rencontrant l'auteur est magnifique. La luxure est "présente", semble-t-il. Cela marque le cycle du silence. Les premières pages peuvent provoquer une légère sensation d'agacement. Le lecteur un peu averti reconnait Proust, alors qu'il n'est pas nommé. «Je connais votre identité. Alors je ne le demande pas. Vous me dites: demandez-le, s'il vous plaît. Personne ne me demande plus quel est mon nom. Obéit. Réponse: Marcel. Seul Marcel, sans ton nom de famille. Et je suis très heureux que vous ne me disiez que votre nom ». Entre les deux hommes, à partir des mots qu'ils échangent au cours de leurs longues et longues conversations,  est scellées leurs amitié qui sera confortée par les lettres qu'ils échangent, une relation de véritable séduction mutuelle se met en place. Mais il y a aussi Arthur, un soldat de 21 ans qui retrouvera Vincent lors de sa brève permission. Au lieu de mots de passion platonicienne, entre Arthur et Vincent les gestes, les caresses, les regards et les silences de l'amour sont échangés. Et au cœur de la première grande guerre de l'humanité, cet abattoir sans précédent qui ouvrira malheureusement la porte à d'autres guerres, d'une seule caresse, l'humanité redevient l'humanité. 
Dans ce livre audacieux, il y a d'une part une amitié quasi paternelle de la part de Marcel envers Vincent, et d'autre part une passion érotique. Le défi d'une double histoire d'amour: Proust et Bensan, Bensan et Arthur. Il n'y a pas de chevauchement entre le visage et les histoires. Il n'y a pas de visages autres que les protagonistes, car les plus importants et les plus importants se déroulent entre deux visages. Quelles que soient les relations réelles, explique Besson, elles sont toujours tissées autour d'une seule personne. Le défi de cette double histoire d'amour c'est la mort qui va le relever. Car à part l'amour, l'amour qui par nature conduit à la perte, le thème principal du livre est la mort. La mort qui limite les choses à leur essence. Une fin que Besson choisit d'introduire de la manière la plus subtile, avec la plus grande douceur et sensibilité pour parler de sujets que l'on peut simplement aborder, sans jamais être au cœur du problème. Personne n'est jamais revenu de la mort pour partager son expérience ...
<< Ce n'est que dans les livres que nous explorons le côté sombre de nous-mêmes, que nous ne voulons peut-être pas révéler, car il est plus élégant d'être heureux avec les gens et non pas malheureux avec eux.>>
Élégance. Tel est le mot qui résume ce livre élégance des sentiments, élégance de l'écriture. 
 
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Commentaires
M
Heureusement qu'il y a des lecteurs qui lisent les textes. Je me suis complètement planté. Bien sûr vous avez raison. J'ai retrouvé cette vieille critique dans mes archives et j'ai mis une mauvaise illustration d'où un mauvais titre. Je rectifie cela avec toutes mes excuses et compliment pour votre vigilance.
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